logo_unificationnisme

Mouvement de l'Unification

Pour créer une culture du cœur

La prédestination


Accueil» Le Principe divin » La prédestination

La controverse théologique sur la prédestination a causé une grande confusion dans la vie religieuse de nombreuses personnes. Commençons par examiner l’origine de cette controverse.Dans la Bible, maints passages sont souvent interprétés pour affirmer que tout dans la vie d’un individu – prospérité et déclin, bonheur et misère, salut et damnation – de même que l’ascension et le déclin des nations, se déroule exactement selon la prédestination de Dieu. Paul écrivit par exemple :

… et ceux qu’il [Dieu] a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. – Rm 8.30

Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’ai pitié de qui j’ai pitié. Il n’est donc pas question de l’homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. – Rm 9.15-16

Le potier n’est-il pas maître de son argile pour fabriquer de la même pâte un vase de luxe ou un vase ordinaire ? – Rm 9.21

On rapporte aussi que, tandis qu’ils étaient encore dans le sein maternel, Jacob était aimé de Dieu alors qu’Ésaü en était haï. Dieu annonça leur destinée en disant : « L’aîné servira le cadet[1]. » Il existe aussi dans la Bible maints passages qui permettent de justifier la doctrine de la prédestination absolue et totale de Dieu.

Mais il y a par ailleurs dans la Bible des exemples en nombre suffisant pour réfuter la doctrine de la prédestination absolue. Par exemple, Dieu avertit nos premiers ancêtres de ne pas manger du fruit afin d’empêcher leur chute[2]. Nous pouvons en déduire que la chute ne fut pas le résultat de la prédestination de Dieu, mais plutôt le résultat de la désobéissance à Son commandement. Nous lisons encore : « Yahvé se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’affligea dans son cœur[3]. » Si la chute avait été prédestinée par Dieu, Il n’aurait eu aucune raison de Se tourmenter pour des personnes déchues dont les agissements se conformaient à cette prédestination. De plus, il est écrit dans l’Évangile selon Jean que quiconque croit au Christ ne se perdra pas mais aura la vie éternelle[4], ce qui implique que personne n’est voué à la damnation.

La doctrine qui voit dans le fruit des entreprises humaines non seulement l’effet de la prédestination de Dieu, mais aussi celui des efforts humains, est confortée par le verset biblique bien connu : « Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira[5]. » Si chaque entreprise humaine ne devait son résultat qu’à la prédestination de Dieu, pourquoi Jésus souligna-t-il la nécessité des efforts humains ? La Bible nous demande de prier pour ceux qui sont malades[6], laissant entendre que la maladie et la santé ne dépendent pas seulement de la prédestination de Dieu. Si tout était le fait d’un sort inéluctable, prédestiné par Dieu, nos suppliques pleines de larmes seraient sans effet.

Lorsque le Dieu absolu prédestine quelque chose, on pourrait penser que cela est fixé de façon absolue et ne peut être modifié par les efforts humains. C’est pourquoi si nous acceptons la doctrine traditionnelle selon laquelle toutes les choses sont absolument prédestinées par Dieu, nous devons en conclure qu’aucune entreprise humaine, que ce soit la prière, l’évangélisation ou bien la charité, ne saurait ajouter quoi que ce soit à la providence de la restauration. Tout effort supplémentaire allant au-delà du cours normal des événements serait totalement vain.

Étant donné qu’il y a suffisamment d’arguments dans la Bible pour justifier l’une ou l’autre de ces deux doctrines contradictoires, la controverse sur la question de la prédestination est inévitable. Comment le Principe peut-il résoudre ce problème ? Nous allons considérer la question de la prédestination en l’analysant sous différents angles.

 

Section 1

Prédestination
et volonté de Dieu

Avant de discuter de la prédestination et de la volonté divine, examinons d’abord en quoi consiste cette volonté. Souvenons-nous : Dieu ne put accomplir Son but de la création à cause de la chute. Par conséquent, la volonté de Dieu en menant à bien Sa providence pour l’humanité déchue est toujours d’accomplir le but de la création. En ce sens, la volonté de Dieu c’est l’accomplissement de la restauration.

Ensuite, nous devrions savoir que Dieu détermine Sa volonté avant d’œuvrer à son accomplissement. Quand Il créa les êtres humains, Dieu décida qu’ils accompliraient le but de la création. Quand Dieu ne put accomplir Sa volonté à cause de la chute, Il projeta à nouveau de l’accomplir grâce à la providence de la restauration et Il œuvre depuis dans ce sens.

Dieu doit prédéterminer Sa volonté et œuvrer à sa réalisation par la voie du bien, et non par la voie du mal. Dieu est l’origine du bien. Ainsi, Son but de la création est bon ; de même, le but de Sa providence de la restauration et Sa volonté d’accomplir ce but sont bons. Pour cette raison, Dieu ne peut vouloir quoi que ce soit qui obstrue ou freine l’accomplissement du but de la création. En particulier, Il n’a pu prédestiner ni la chute ni les péchés qui rendent les êtres humains déchus passibles du jugement. Il n’a pu prédestiner non plus des événements comme la destruction de l’univers. Si de tels maux étaient l’inéluctable résultat de la prédestination de Dieu, alors Dieu ne pourrait être l’origine du bien. En outre, si Dieu Lui-même avait prédestiné de tels mauvais résultats, Il n’aurait pas exprimé de regrets à leur sujet, comme Il le fit par exemple à propos de la dépravation des êtres humains déchus[7] ou bien à propos du roi Saül quand celui-ci se détourna de Dieu[8]. De tels versets illustrent que le mal ne provient pas de la prédestination de Dieu, mais qu’il est plutôt imputable aux personnes qui n’accomplissent pas leur responsabilité et se joignent aux intrigues de Satan.

Jusqu’à quel point Dieu prédestine-t-Il la réalisation de Sa volonté, c’est-à-dire l’accomplissement ultime du but de la création ? Dieu est l’Être absolu, unique, éternel et immuable ; par conséquent, le but de Sa création doit être aussi absolu, unique, éternel et immuable. De même, Sa volonté pour la providence de la restauration, dont le but est d’accomplir l’idéal de la création, doit être aussi absolue, unique et immuable. Il s’ensuit que la prédestination de Dieu pour la réalisation de Sa volonté – à savoir que le but de la création soit un jour accompli – doit être aussi absolue, comme il est écrit : « Ce que j’ai dit, je l’exécute, mon dessein, je l’accomplis[9]. » Puisque Dieu prédestine la réalisation de Sa volonté de façon absolue, si la personne qui a été choisie pour l’accomplir échoue, Dieu doit continuer à mener à bien Sa providence jusqu’à son accomplissement, même si cela Le contraint à choisir une autre personne pour assumer la mission.

Par exemple, Dieu voulait que Son but de la création s’accomplisse à travers Adam. Bien que cela ne se soit pas produit, la prédestination de Dieu pour Sa volonté providentielle est demeurée absolue. Aussi a-t-Il envoyé Jésus, en tant que deuxième Adam, et tenté d’accomplir Sa volonté à travers lui. Quand Jésus lui aussi ne put réaliser entièrement Sa volonté à cause de l’incrédulité du peuple juif[10], il promit qu’il reviendrait l’accomplir absolument[11]. De même, la volonté de Dieu était d’établir le fondement familial pour le Messie grâce à la providence avec Caïn et Abel. Quand Caïn tua Abel, et que Sa volonté ne fut pas accomplie, Dieu fit une autre tentative pour l’accomplir avec la famille de Noé. Quand la famille de Noé échoua elle aussi, Dieu choisit Abraham comme remplaçant et œuvra à travers lui. Nous voyons aussi cela dans les missions des individus : après avoir tenté d’accomplir Sa volonté à travers Abel, Dieu essaya de remédier à son échec en choisissant Seth pour le remplacer[12]. Dieu tenta d’accomplir Sa volonté restée inachevée avec Moïse en choisissant Josué à sa place[13]. Quand la volonté de Dieu pour Judas Iscariote ne put être réalisée en raison de sa trahison, Dieu fit une deuxième tentative en choisissant Matthias pour le remplacer[14].

 

Section 2

Prédestination
et responsabilité humaine
dans la réalisation de la volonté de Dieu

Selon le Principe de la création, le but de Dieu pour la création ne peut se réaliser que si les êtres humains accomplissent leur part de responsabilité[15]. La volonté de Dieu de réaliser ce but grâce à la providence de la restauration a beau être absolue et se situer au-delà de l’influence humaine, son accomplissement requiert que l’être humain remplisse nécessairement sa part de responsabilité. À l’origine, le but de Dieu pour la création devait se réaliser à travers Adam et Ève, à condition qu’ils accomplissent leur responsabilité et s’abstiennent de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal[16]. Pareillement, dans la providence de la restauration, la volonté de Dieu ne peut s’accomplir que lorsque la figure centrale responsable d’une mission accomplit sa part de responsabilité. Par exemple, le peuple juif, la nation centrale de la providence, aurait dû croire en Jésus et le suivre inconditionnellement pour que Dieu accomplisse le salut complet en ce temps-là. Parce qu’il ne crut pas en lui, le peuple échoua dans sa responsabilité et l’accomplissement de la volonté de Dieu dut être reporté jusqu’au moment du second avènement.

Jusqu’où Dieu prédestine-t-Il le déroulement des événements dans la providence ? Bien que la volonté de Dieu de réaliser le but de la providence de la restauration soit absolue, Dieu prédestine le processus de son accomplissement de façon conditionnelle, en fonction des 5 % de responsabilité de la figure centrale, qui doivent s’ajouter aux 95 % de responsabilité de Dieu. La proportion de 5 % sert à indiquer que la part de responsabilité de l’être humain est extrêmement petite si on la compare à la part de responsabilité de Dieu. Mais pour nous, êtres humains, ces 5 % représentent 100 % de notre effort.

Citons quelques exemples : Dieu prédestina que Sa volonté se réalise à travers Adam et Ève, à condition qu’ils s’abstiennent de manger du fruit et accomplissent leur responsabilité. Dans la providence de la restauration à travers Noé, Dieu prédestina que Sa volonté se réalise à condition que Noé remplisse sa responsabilité en consacrant toutes ses forces à bâtir l’arche. Dans la providence du salut à l’époque de Jésus, Dieu prédestina que Sa volonté se réalise à condition que les êtres humains déchus remplissent leur part de responsabilité en croyant en Jésus comme Messie et en le servant avec dévotion[17]. Et cependant, bien souvent les êtres humains n’ont pas assumé leur part de responsabilité pourtant minime. En conséquence la providence a dû être prolongée à maintes reprises.

Il est écrit dans la Bible : « La prière de la foi sauvera le patient[18] », « ta foi t’a sauvée[19] » et « Car quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; et à qui frappe on ouvrira[20] ». Ces versets confirment que Dieu prédestine Sa volonté à s’accomplir à condition que les êtres humains remplissent leur part de responsabilité. Par ces exemples, on doit reconnaître combien la part de responsabilité de l’être humain est minuscule en comparaison avec le dur labeur et la grâce de Dieu, ce qui représente Sa part de responsabilité. D’un autre côté, en considérant le fait que bien souvent les figures centrales dans la providence n’ont pu faire face à leur responsabilité, nous pouvons comprendre à quel point il leur fut difficile de remplir cette part relativement petite.

 

Section 3

La prédestination de l’être humain

Adam et Ève devaient devenir les bons ancêtres de l’humanité à condition de remplir leur part de responsabilité : obéir au commandement de Dieu de ne pas manger du fruit. En conséquence, Dieu n’a pas prédestiné de façon absolue qu’Adam et Ève deviendraient nos bons ancêtres. On peut en dire autant des personnes déchues : elles peuvent devenir les personnes idéales que Dieu a prédestinées seulement en accomplissant leur responsabilité. C’est pourquoi Dieu ne prédestine pas de façon absolue quelles sortes de personnes elles se révèleront être.

Jusqu’à quel point le sort d’un individu traduit-il la prédestination de Dieu ? L’accomplissement de la volonté de Dieu à travers un individu exige absolument qu’il accomplisse sa part de responsabilité. Ainsi, bien que Dieu ait prédestiné quelqu’un pour une mission particulière, les 95 % de responsabilité de Dieu et les 5 % de responsabilité de l’être humain doivent être accomplis ensemble afin que la personne puisse remplir sa mission et accomplir la volonté de Dieu. Si une personne ne remplit pas sa responsabilité, elle ne peut pas devenir la personne que Dieu l’a destinée à être.

Par exemple, quand Dieu choisit Moïse, Il prédestina de façon conditionnelle que s’il accomplissait sa responsabilité, il conduirait le peuple élu à la terre bénie de Canaan[21]. Toutefois, Moïse échoua quand il transgressa la volonté de Dieu en frappant le rocher deux fois à Cadès-Barné. Ainsi Moïse mourut avant d’atteindre sa destination finale, et le dessein de Dieu de le voir guider le peuple en Canaan ne s’est pas réalisé[22]. Quand Dieu choisit Judas Iscariote, Il prédestina celui-ci de façon conditionnelle à être un disciple loyal de Jésus en accomplissant sa responsabilité avec foi. Mais quand Judas se montra incrédule, l’espoir que Dieu avait placé en lui ne put se réaliser et il devint un traître. Quand Dieu éduqua le peuple juif, Il prédestina qu’il serait glorifié comme la nation élue quand il accomplirait sa responsabilité de croire en Jésus et de le servir. Toutefois, quand les élites de la nation envoyèrent Jésus à la croix, ce destin ne put se réaliser et la nation juive fut dispersée.

Voyons ensuite la prédestination de Dieu pour les figures centrales dans la providence de la restauration. Le but de la providence de la restauration est de transformer complètement le monde déchu afin d’établir le monde originel que Dieu voulait. Aussi, bien que le moment de leur salut puisse varier, tous les êtres humains déchus sont destinés à être sauvés[23]. Cependant, comme ce fut le cas avec Son œuvre de création, la providence du salut – une œuvre de recréation – ne peut s’accomplir en un instant. Elle commence en un point et s’élargit progressivement jusqu’à atteindre l’ensemble. C’est pourquoi dans la providence du salut, Dieu prédestine d’abord une personne à être une figure centrale et l’appelle ensuite pour une mission.

Quelles qualifications devrait posséder cette personne pour mériter un tel appel ? D’abord, la figure centrale doit être née parmi le peuple élu. Ensuite, même au sein du peuple élu, elle doit venir d’une lignée ancestrale comportant beaucoup de bons accomplissements. Parmi les descendants de cette lignée remarquable, elle doit être dotée de la personnalité qui convient. Parmi les personnes avec le caractère requis, elle doit développer auparavant dans sa vie les qualités nécessaires. Finalement, parmi ceux qui ont acquis ces qualités, Dieu choisit d’abord l’individu qui vit dans le temps et le lieu les plus appropriés pour Ses besoins.

 

 

Section 4

Clarification des versets bibliques
qui semblent soutenir
la doctrine de la prédestination absolue

Jusqu’ici, nous avons étudié les diverses questions qui concernent la prédestination. Nous devons maintenant revenir sur ces versets bibliques qui semblent suggérer que le dénouement de chaque entreprise est déterminé par la prédestination absolue de Dieu, et élucider leur signification.

Commençons avec le verset suivant :

Car ceux que d’avance il [Dieu] a discernés, il les a aussi prédestinés […] ; et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. – Rm 8.29-30

Étant omniscient, Dieu sait par avance qui a la qualification nécessaire pour devenir une figure centrale dans la providence de la restauration. Dieu prédestine ceux qu’Il connaît à l’avance ; Il les appelle alors pour accomplir le but de la providence. Appeler la personne est la part de responsabilité de Dieu, mais cela ne suffit pas pour permettre à la personne d’être justifiée devant Dieu et de recevoir la gloire. C’est seulement lorsque la personne accomplit sa responsabilité après avoir été appelée par Dieu qu’elle est justifiée, puis glorifiée. Ainsi, la prédestination de Dieu concernant la glorification d’un individu dépend de l’accomplissement de sa part de responsabilité. Parce que le verset biblique ne mentionne pas la part de responsabilité de l’être humain, certains peuvent l’interpréter à tort comme signifiant que tous les événements sont déterminés uniquement par la prédestination absolue de Dieu.

Il est écrit :

Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde et j’ai pitié de qui j’ai pitié. Il n’est donc pas question de l’homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. – Rm 9.15-16

Comme il a été expliqué précédemment, seul Dieu connaît d’avance et choisit qui est le plus apte à accomplir le but de la providence de la restauration. Dieu a parfaitement le droit de choisir une personne et d’avoir de la miséricorde ou de la compassion pour elle ; cela ne dépend nullement de la volonté ou des efforts humains. Ce verset fut écrit pour souligner la puissance et la grâce de Dieu.

Paul écrivit aussi :

Le potier n’est-il pas maître de son argile pour faire d’une même pâte un vase de luxe ou un vase ordinaire ? – Rm 9.21

Nous avons vu auparavant que Dieu donna aux êtres humains une part de responsabilité comme condition Lui permettant de les aimer plus que tout dans la création. Dieu, en donnant cette condition, entendait les rendre dignes d’être seigneurs de la création en leur permettant d’acquérir Sa nature créatrice. Pourtant, les êtres humains eux-mêmes violèrent cette condition et chutèrent. Ils sont devenus semblables à des déchets sans valeur. Dans ces conditions, les êtres humains déchus n’ont aucun motif de se plaindre, quel que soit le traitement que Dieu leur donne. Voilà ce que nous enseigne ce verset.

Il est écrit que Dieu aimait Jacob et haïssait Ésaü, même quand ils étaient encore dans le sein de leur mère et n’avaient encore rien fait de bien ou de mal. Dieu favorisa l’un et défavorisa l’autre, disant à Rébecca : « l’aîné servira le cadet[24] ». Sur quoi s’appuyait ce favoritisme ? Dieu favorisa l’un aux dépens de l’autre pour initier un certain cours dans la providence de la restauration. Nous reviendrons ultérieurement[25] sur certains points, mais il est possible de dire que Dieu donna à Isaac des jumeaux, Ésaü et Jacob, afin qu’ils se tiennent dans les positions de Caïn et d’Abel. Ils devaient établir les conditions d’indemnité nécessaires pour accomplir Sa volonté et recouvrer le droit d’aînesse du frère aîné, qui fut perdu quand Caïn tua Abel dans la famille d’Adam. Dieu voulait réaliser Sa volonté en permettant à Jacob (dans la position d’Abel) de l’emporter sur son frère aîné Ésaü (dans la position de Caïn). Ésaü, étant dans la position de Caïn, était « haï » de Dieu. Jacob, étant dans la position d’Abel, pouvait recevoir l’amour de Dieu.

Toutefois, que Dieu les favorise ou les défavorise dépendait en définitive de leur capacité à accomplir ou non leur part de responsabilité. En fait, parce qu’Ésaü sut obéir et se soumettre à Jacob, il put dépasser sa condition initiale où il était haï de Dieu et recevoir la bénédiction de l’amour de Dieu au même titre que Jacob. Inversement, bien que Jacob était initialement en position de recevoir la faveur de Dieu, il aurait cessé de la recevoir s’il avait échoué dans sa responsabilité.

Certains, tout particulièrement Jean Calvin, ont soutenu la doctrine de la prédestination absolue et totale, qui s’est largement répandue parmi les croyants même jusqu’à notre époque. Ils se sont attachés à une telle doctrine parce qu’ils croyaient à tort que l’accomplissement de la volonté de Dieu dépendait uniquement de Sa puissance et de Son œuvre. Ils ignoraient le vrai lien entre la part de responsabilité de Dieu et celle de l’être humain dans l’accomplissement du but de la providence de la restauration.

[1].    Rm 9.11-13

[2].    Gn 2.17

[3].    Gn 6.6

[4].    Jn 3.16

[5].    Mt 7.7

[6].    Jc 5.14-15

[7].    Gn 6.6

[8].    1 S 15.11

[9].    Is 46.11

[10].  cf. Messie 1.2

[11].  Mt 16.27

[12].  Gn 4.25

[13].  Jos 1.5

[14].  Ac 1.24-26

[15].  cf. Création 5.2.2

[16].  Gn 2.17

[17].  Jn 3.16

[18].  Jc 5.15

[19].  Mc 5.34

[20].  Mt 7.8

[21].  Ex 3.10

[22].  Nb 20.2-13 ; 27.13-14

[23].  2 P 3.9

[24].  Rm 9.10-13

[25].  cf. Fondement 3.2