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La chute


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Tous les êtres humains ont une âme originelle qui les incite à rejeter le mal et à poursuivre le bien. Toutefois, même à notre insu, nous sommes poussés par des forces mauvaises à abandonner le bien que notre âme originelle désire et à accomplir des actes mauvais que, dans notre for intérieur, nous ne voulons pas faire. Tant que ces forces mauvaises nous assailliront, l’histoire humaine se poursuivra sans relâche dans le péché. Dans le christianisme, le maître de ces forces mauvaises est connu sous le nom de Satan. Faute de comprendre l’identité de Satan et l’origine de son existence, nous avons été totalement incapables d’éliminer son pouvoir. Pour extirper le mal à sa racine, mettre ainsi un terme à l’histoire du péché et inaugurer l’avènement d’une ère de bonté, nous devons d’abord découvrir l’origine et la motivation de Satan et comprendre les ravages qu’il a provoqués dans la vie des êtres humains. Cette explication de la chute va clarifier ces questions.

Section 1

La racine du péché

Personne n’a pu comprendre la racine du péché qui est si profondément enfouie et qui ne cesse de fourvoyer les êtres humains sur la voie du mal. En se fondant sur la Bible, bien des chrétiens en sont restés à une croyance vague : la racine du péché résiderait dans le fait qu’Adam et Ève auraient mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Certains chrétiens croient que ce fruit était celui d’un arbre réel, mais pour d’autres ce fruit est un symbole, une grande partie de la Bible étant d’ailleurs rédigée en langage symbolique. Examinons le récit biblique de la chute et ses interprétations diverses afin de parvenir à une compréhension complète.

 

1.1        L’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal

Adam et Ève chutèrent en mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Certains chrétiens, jusqu’à ce jour, ont pensé qu’il s’agissait du fruit d’un arbre réel. Mais Dieu, le parent aimant de l’humanité, aurait-Il pu créer un fruit susceptible d’entraîner la chute avec un aspect aussi séduisant[1] ? L’aurait-Il placé en un lieu si aisément accessible pour Ses enfants ? D’autre part, Jésus disait : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l’homme[2]. » Comment, dès lors, une nourriture que l’on mange peut-elle conduire quelqu’un à la chute ?

L’humanité est rongée par le péché originel, hérité de nos premiers ancêtres. Mais comment une chose que l’on mange pourrait-elle être la cause d’un péché transmissible à nos descendants ? Le seul moyen d’hériter quelque chose est que cela soit transmis par le lignage. On peut certes subir des maux passagers en mangeant quelque chose, mais pas au point de les transmettre indéfiniment à sa descendance.

Certains croient que Dieu a créé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et a commandé à Adam et Ève de ne pas en manger uniquement pour tester leur obéissance. Posons-nous la question : Dieu, qui est amour, testerait-Il les êtres humains d’une manière si impitoyable que cela pourrait causer leur mort ? Adam et Ève savaient qu’ils mourraient dès l’instant où ils mangeraient du fruit, car Dieu le leur avait dit. Pourtant, ils en mangèrent. Adam et Ève ne manquaient de rien en matière de nourriture. Ils n’auraient pas risqué leur vie ni désobéi à Dieu juste pour obtenir une friandise. Nous pouvons donc en déduire que le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ne pouvait être un fruit ordinaire, mais plutôt quelque chose de si incroyablement attirant que même la peur de la mort ne les a pas empêchés de s’en saisir.

Si le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal n’était pas un fruit réel, il devait donc être un symbole représentant quelque chose d’autre. Pourquoi devrions-nous nous obstiner à croire en une interprétation littérale du fruit, alors que la Bible fait si souvent usage du symbolisme et de la métaphore ? Il est préférable d’abandonner une croyance aussi étroite et passéiste.

Pour comprendre ce que représente le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, examinons d’abord l’arbre de vie qui se dressait à côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal dans le jardin d’Éden[3]. En comprenant la signification de l’arbre de vie, nous pourrons comprendre plus facilement celle de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

 

1.1.1      L’arbre de vie

Selon la Bible, l’espoir des personnes déchues est d’approcher et d’atteindre l’arbre de vie : « Espoir différé rend le cœur malade ; c’est un arbre de vie que le désir satisfait[4]. » Ainsi, les Israélites de l’ère de l’Ancien Testament mettaient leur espoir dans l’arbre de vie. De même, l’espoir de tous les chrétiens du temps de Jésus jusqu’à nos jours a été d’approcher l’arbre de vie et d’en bénéficier : « Heureux ceux qui lavent leurs robes ; ils pourront disposer de l’arbre de vie et pénétrer dans la Cité, par les portes[5]. » Puisque l’espoir suprême de l’humanité est l’arbre de vie, nous pouvons en déduire que l’espoir d’Adam était aussi l’arbre de vie.

Il est écrit que, lorsque Adam chuta, Dieu bloqua l’accès à l’arbre de vie en postant les chérubins avec la flamme du glaive fulgurant pour en garder le chemin[6]. Nous pouvons également en déduire que l’espoir d’Adam avant la chute était l’arbre de vie. Adam fut chassé du jardin d’Éden sans avoir atteint son espoir : l’arbre de vie. Depuis, pour les êtres humains déchus, l’arbre de vie est demeuré un espoir inaccompli.

Quel était l’espoir d’Adam pendant sa période d’immaturité, alors qu’il croissait vers la perfection ? Il espérait certainement devenir un homme qui réaliserait l’idéal de Dieu pour la création en grandissant vers la perfection sans chuter. En fait, l’arbre de vie symbolise un homme qui a pleinement atteint l’idéal de la création. Adam, devenu parfait, devait être cet homme idéal. L’arbre de vie symbolise donc Adam parfait.

Si Adam n’avait pas chuté mais avait atteint l’arbre de vie, tous ses descendants auraient également pu atteindre l’arbre de vie. Ils auraient bâti le Royaume de Dieu sur la terre. Mais Adam chuta, et Dieu lui barra l’accès à cet arbre avec le glaive fulgurant. Depuis lors, malgré tous les efforts considérables des personnes déchues pour restaurer l’idéal de la création, l’arbre de vie est resté un rêve inaccessible. Parce qu’ils portent le fardeau du péché originel, les êtres humains déchus ne peuvent accomplir l’idéal de la création et devenir des arbres de vie seulement par leurs propres efforts. Pour que cet idéal se réalise, un homme doit venir sur terre et accomplir l’idéal de la création, devenant un arbre de vie. Toute l’humanité doit recevoir une greffe de cet homme[7] et ne plus faire qu’un avec lui. Jésus était l’homme qui vint comme cet arbre de vie. L’arbre de vie dont se languissaient les fidèles de l’ère de l’Ancien Testament[8] n’était autre que Jésus.

Dès l’instant où Dieu barra à Adam le chemin de l’arbre de vie avec le glaive fulgurant, personne ne pouvait plus s’approcher de l’arbre sans que ce chemin ne soit préalablement rouvert. Le jour de la Pentecôte, des langues de feu descendirent sur les saints et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint[9]. Par cet événement, le chemin fut dégagé et le glaive fulgurant écarté ; celui-ci apparut comme des langues de feu précédant la descente de l’Esprit Saint. Le chemin fut ouvert pour que toute l’humanité puisse approcher Jésus, l’arbre de vie, et en reçoive la greffe.

Les chrétiens, toutefois, ont reçu de Jésus une greffe qui est uniquement de nature spirituelle. C’est pourquoi les enfants de parents chrétiens, même des plus dévoués, héritent toujours du péché qui doit être racheté. Même les saints les plus fidèles n’ont pas été libérés du péché originel et n’ont pu en empêcher la transmission à leurs enfants[10]. Pour cette raison le Christ doit revenir sur terre comme l’arbre de vie. En se greffant à nouveau à toute l’humanité, il la délivrera du péché originel. Les chrétiens attendent donc impatiemment l’arbre de vie qui, dans l’Apocalypse[11], symbolise le Christ au second avènement.

Le but de la providence divine du salut est de restaurer l’échec d’Adam et Ève qui n’ont pas atteint l’arbre de vie dans le jardin d’Éden, en réalisant l’arbre de vie mentionné dans l’Apocalypse. À cause de la chute Adam ne put accomplir l’idéal du premier arbre de vie[12]. Pour pouvoir achever le salut de l’humanité déchue, Jésus, le « dernier Adam[13] », doit venir à nouveau aux derniers jours comme l’arbre de vie.

 

1.1.2     L’arbre de la connaissance du bien et du mal

Dieu ne créa pas Adam pour rester seul ; Il créa aussi Ève pour être son épouse. Tout comme il y avait dans le jardin d’Éden un arbre symbolisant l’homme parfait, il devait aussi y avoir un arbre représentant la femme ayant réalisé l’idéal de la création. C’était l’arbre de la connaissance du bien et du mal, situé près de l’arbre de vie[14]. Puisque cet arbre représente la femme qui, en choisissant le bien, atteint la perfection, nous conviendrons qu’il symbolise Ève parfaite.

La Bible parle de Jésus en utilisant les métaphores d’une vigne[15] et d’un rameau[16]. De même, pour nous donner un indice à propos du mystère de la chute, Dieu S’est servi du symbolisme des deux arbres pour représenter Adam et Ève dans leur perfection.

 

1.2        L’identité du serpent

Nous lisons dans la Bible qu’un serpent tenta Ève et la poussa à commettre le péché[17]. Que symbolise le serpent ? Enquêtons sur l’identité véritable du serpent à partir du récit de la Genèse.

Le serpent décrit dans la Bible pouvait converser avec les êtres humains, qui sont des êtres spirituels, et causer leur chute. De plus, le serpent connaissait la volonté de Dieu, qui interdisait formellement aux êtres humains de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cela indique clairement que derrière le symbole du serpent se cachait un être spirituel.

Il est écrit :

On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre… – Ap 12.9                                                                                                      

Cet antique serpent est celui-là même qui tenta Ève dans le jardin d’Éden. Ayant vécu au ciel avant d’être jeté sur la terre, ce Diable ou Satan doit être un être spirituel. En réalité, depuis la chute, Satan n’a cessé d’inciter le cœur des êtres humains au mal. Puisque Satan est un être spirituel, le serpent qui le symbolise représente bien un être spirituel. Voilà quelques indices bibliques qui confirment que le serpent qui tenta Ève n’était pas un animal, mais le symbole d’un être spirituel.

Une question se pose : l’être spirituel symbolisé par le serpent existait-il avant la création de l’univers ou bien a-t-il été créé avec l’univers ? Si cet être existait avant la création de l’univers, animé d’un but contraire à celui de Dieu, alors le conflit entre le bien et le mal dans l’univers serait inévitable et perpétuel. La providence divine de la restauration ne serait alors qu’un vain mot. De plus, le monothéisme, qui veut que toute chose dans l’univers ait été créée par un seul Dieu, n’aurait aucun fondement. Nous en venons à la conclusion que l’être spirituel représenté par le serpent fut originellement créé avec un but de bonté mais chuta ensuite pour devenir Satan.

Quel type d’être spirituel dans la création de Dieu aurait pu converser avec les êtres humains, comprendre la volonté de Dieu et vivre au ciel ? Quelle sorte d’être aurait pu, même après avoir chuté et dégénéré en un être malfaisant, dominer l’âme humaine en tous lieux à travers les âges ? Les anges sont les seuls êtres avec de telles aptitudes. Le verset « Car si Dieu n’a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a mis dans le Tartare et livrés aux abîmes de ténèbres[18] » nous conforte dans la conclusion que le serpent, qui tenta les êtres humains et pécha, était un ange.

Un serpent possède une langue fourchue. Cela dépeint quelqu’un qui dit des choses contradictoires avec une seule langue et mène une double vie avec un seul cœur. Un serpent enlace le corps de sa victime avant de l’engloutir, une métaphore pour quelqu’un qui séduit les autres pour servir ses propres intérêts. Pour cette raison la Bible compara l’ange qui tenta les êtres humains à un serpent.

 

1.3        La chute de l’ange et la chute des êtres humains

Il est clair que le serpent qui amena les êtres humains à chuter était un ange et que cet ange devint Satan lorsqu’il commit le péché et chuta. Examinons maintenant quelle sorte de péché l’ange et les êtres humains ont commis.

 

1.3.1     Le crime de l’ange

Quant aux anges, qui n’ont pas conservé leur primauté, mais ont quitté leur propre demeure, c’est pour le jugement du grand Jour qu’il les a gardés dans des liens éternels, au fond des ténèbres. Ainsi Sodome, Gomorrhe et les villes voisines qui se sont prostituées de la même manière et ont couru après une chair différente, sont-elles proposées en exemple, subissant la peine d’un feu éternel. – Jude 6-7  

Nous pouvons déduire de ce passage que l’ange chuta à la suite d’un rapport sexuel illicite.

La fornication est un crime que l’on ne peut commettre seul. Avec qui l’ange commit-il l’acte sexuel illicite dans le jardin d’Éden ? Pour pouvoir dévoiler ce mystère, examinons quelle sorte de péché commirent les êtres humains.

 

1.3.2     Le crime des êtres humains

Nous lisons qu’avant leur chute Adam et Ève étaient tous deux nus et n’en avaient point honte[19]. Après leur chute, toutefois, ils eurent honte de leur nudité et se firent des pagnes de feuilles de figuier pour cacher leurs parties inférieures[20]. S’ils avaient commis un crime en mangeant le fruit réel d’un arbre appelé arbre de la connaissance du bien et du mal, ils se seraient plutôt couvert les mains ou la bouche. Il est dans la nature humaine de cacher ses fautes. Ainsi, l’acte de couvrir les parties inférieures montre que ce sont ces parties, et non pas la bouche, qui furent la source de leur honte. Il est écrit en Job 31.33 : « Ai-je comme Adam dissimulé mes révoltes, caché dans mon sein ma faute[21] ? » Adam dissimula ses parties inférieures après la chute ; cela indique que sa souillure résidait dans ses parties inférieures. Les parties sexuelles d’Adam et d’Ève devinrent la source de leur honte parce qu’elles furent les instruments de leur acte de péché.

Dans le monde d’avant la chute, quel acte aurait-on pu commettre même au risque de sa vie ? Ce ne pouvait être que l’acte d’amour. Le but de Dieu pour la création, comme l’indiquent les bénédictions « soyez féconds et multipliez[22] », ne peut s’accomplir qu’à travers l’amour. Par conséquent, du point de vue du but de Dieu pour la création, l’amour sexuel devrait être l’acte le plus précieux et le plus sacré qui soit. Mais parce que l’acte sexuel fut la cause même de la chute, il est souvent objet de honte, voire de mépris. En conclusion, les êtres humains ont chuté à cause d’un rapport sexuel illicite.

 

1.3.3     L’acte sexuel illicite entre l’ange et les êtres humains

Jusqu’ici, nous avons expliqué qu’un ange incita les êtres humains à chuter et qu’aussi bien cet ange que nos premiers ancêtres chutèrent à cause d’un rapport sexuel illicite. Les êtres humains et les anges sont les seuls êtres spirituels de l’univers qui sont capables d’avoir des relations d’amour. Nous pouvons en déduire qu’un rapport sexuel illicite doit avoir impliqué l’ange et les êtres humains.

Jésus disait : « Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir[23]. » Puisque le diable a été identifié comme Satan[24], nous pouvons affirmer que les êtres humains sont les descendants de Satan, l’« antique serpent » qui tenta les êtres humains. Dans quelles circonstances l’humanité est-elle devenue la descendance de l’ange déchu, Satan ? Il y a eu un rapport sexuel illicite entre l’ange et nos premiers ancêtres. En conséquence toute l’humanité appartient au lignage de Satan. Paul écrivait : « Nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps[25] », confessant ainsi que nous, les personnes déchues, appartenons au lignage de Satan et non pas à celui de Dieu. Jean le Baptiste admonestait le peuple, l’appelant « engeance de vipères[26] », c’est-à-dire enfants de Satan. Jésus disait aux scribes et aux Pharisiens : « Serpents, engeance de vipères ! comment pourrez-vous échapper à la condamnation de la géhenne[27] ? » Ces versets témoignent du fait que nous sommes issus d’un rapport sexuel illicite impliquant l’ange et nos premiers ancêtres. Cela est l’essence de la chute.

 

1.4        Le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal

Nous avons montré auparavant que l’arbre de la connaissance du bien et du mal était le symbole d’Ève. Que représente le fruit de cet arbre ? Il signifie l’amour d’Ève. De même qu’un arbre se multiplie par ses fruits, Ève aurait dû porter des enfants du bien issus d’un amour divin. Au lieu de cela, elle porta des enfants du mal issus d’un amour satanique. Ève fut créée dans un état d’immaturité ; elle aurait dû atteindre la pleine maturité après avoir traversé une période de développement. Selon son amour, il lui était donc possible de porter soit de bons fruits, soit de mauvais fruits. Voilà pourquoi l’amour d’Ève est symbolisé par le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et pourquoi Ève est symbolisée par cet arbre.

Que signifie manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? Quand nous mangeons quelque chose, nous en faisons une partie de nous-mêmes. Ève aurait dû manger le fruit du bien en consommant un amour ayant Dieu pour centre. Elle aurait alors reçu l’essence de la divinité de Dieu et engendré une lignée du bien. Toutefois, elle mangea le fruit du mal en consommant un amour mauvais ayant Satan pour centre. Elle reçut ainsi l’essence de la nature mauvaise de Satan et engendra une lignée du mal d’où est issue notre société de péché. Par conséquent, le symbole d’Ève mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal révèle qu’elle consomma une relation d’amour satanique avec l’ange qui l’enchaîna à lui par un lien de sang.

Dieu maudit l’ange déchu, disant : « Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie[28]. » « Tu marcheras sur ton ventre » signifie que l’ange est voué à devenir un être misérable, inapte à mener une vie normale et à s’acquitter de sa mission originelle. « Manger de la terre » signifie que, dès lors que l’ange fut jeté du ciel[29], il fut privé des éléments de vie venant de Dieu. Il dut alors tirer sa subsistance d’éléments mauvais glanés dans le monde déchu.

 

1.5        La racine du péché

Notre enquête biblique nous a appris que la racine du péché ne résidait pas dans le fait que nos premiers ancêtres aient mangé un fruit, mais plutôt dans le fait qu’ils eurent un rapport sexuel illicite avec un ange (symbolisé par un serpent). Par conséquent, en se multipliant, ils ne purent créer le bon lignage de Dieu mais ils créèrent plutôt le mauvais lignage de Satan.

Il y a suffisamment d’indications qui nous aident à comprendre que le péché a bien pour racine l’immoralité sexuelle. Nous savons que le péché originel s’est perpétué par le lignage de génération en génération. C’est parce que la racine du péché devint substantielle par un rapport sexuel qui nous enchaîne dans des liens de sang. En outre, les religions qui soulignent la nécessité de se laver du péché considèrent la fornication comme un péché capital et enseignent les vertus de la chasteté et de l’abstinence pour y mettre un frein. Cela indique que la racine du péché se trouve dans les désirs charnels. Les Israélites accomplissaient le rite de la circoncision comme condition pour se sanctifier. Ils se qualifiaient comme membres du peuple élu de Dieu en faisant couler le sang parce que la racine du péché réside dans le fait d’avoir reçu, par un acte immoral, le sang mauvais qui imprègne notre être.

La promiscuité sexuelle est une cause majeure du déclin de nombreux héros, patriotes et nations. Même dans l’âme des êtres les plus remarquables, la racine du péché – le désir sexuel illicite – est constamment à l’œuvre, parfois même à leur insu. Nous pouvons peut-être, en établissant des codes moraux par la religion, en mettant sur pied divers programmes d’éducation et en réformant les systèmes socio-économiques qui favorisent le crime, supprimer tous les autres maux. Mais nul ne peut enrayer le fléau de l’immoralité sexuelle qui ne cesse de s’étendre alors que les progrès de la civilisation accroissent le confort et la douceur de l’existence. Aussi l’espoir d’un monde idéal demeure un songe creux tant que cette racine de tous les péchés n’a pas été extirpée à la base. Le Christ doit être capable, à son second avènement, de résoudre ce problème une fois pour toutes.

 

Section 2

La motivation et le déroulement de la chute

La motivation de la chute se trouve du côté de l’ange, symbolisé, nous l’avons vu, par le serpent qui tenta Ève. C’est pourquoi, avant de pouvoir connaître la motivation et le déroulement de la chute, nous devons d’abord en savoir plus sur l’ange.

 

2.1       Les anges, leurs missions et leurs rapports avec les êtres humains

Comme tous les êtres, les anges furent créés par Dieu. Il les créa avant toute autre créature. Dans le récit biblique de la création du ciel et de la terre, nous voyons Dieu parler au pluriel : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance[30]. » Ce n’est pas que Dieu S’exprimait en tant que Trinité, comme beaucoup de théologiens ont interprété ce passage. Il parlait en fait aux anges qu’Il avait créés avant les êtres humains.

Dieu créa les anges pour être Ses assistants dans la création et la bonne marche de l’univers. La Bible montre maints exemples d’anges œuvrant pour la volonté de Dieu. Des anges transmirent à Abraham un important message de bénédiction de Dieu[31] ; un ange annonça la conception du Christ[32] ; un ange libéra Pierre de ses chaînes et le fit sortir de prison[33]. L’ange qui escorte Jean dans l’Apocalypse s’appelle lui-même « un serviteur[34] » et l’Épître aux Hébreux désigne les anges comme des « esprits chargés d’un ministère[35] ». La Bible dépeint souvent des anges honorant et louant Dieu[36].

Étudions le lien entre les êtres humains et les anges selon la perspective du Principe de la création. Parce que Dieu nous créa comme Ses enfants en nous confiant la maîtrise de toute la création[37], nous sommes censés régner aussi sur les anges. Il est écrit dans la Bible que nous avons l’autorité de juger les anges[38]. Beaucoup de ceux qui communiquent avec le monde spirituel ont pu témoigner que des légions d’anges entourent les saints du paradis. Ces observations illustrent le fait que les anges ont pour mission d’assister les êtres humains.

 

2.2       La chute spirituelle et la chute physique

Dieu créa l’être humain avec deux dimensions : la personne spirituelle et la personne physique. La chute, pareillement, eut lieu sur deux plans : spirituel et physique. La chute qui survint par le rapport sexuel entre l’ange et Ève fut la chute spirituelle, tandis que la chute qui survint par le rapport sexuel entre Ève et Adam fut la chute physique.     

Comment un acte d’amour sexuel peut-il être consommé entre un ange et un être humain ? Toutes les émotions et sensations éprouvées entre une personne et un esprit sont exactement de même nature que celles éprouvées lors d’un contact entre deux personnes sur terre. Sans l’ombre d’un doute, une union sexuelle entre un ange et un être humain est donc possible.

D’autres indices nous aident à comprendre cela plus clairement. On rapporte des cas de personnes sur terre menant une vie maritale avec des esprits. La Bible nous livre le récit d’un ange qui lutta avec Jacob et lui démit la hanche[39]. Trois anges rendirent visite à la famille d’Abraham et prirent un repas fait de caillé, de lait et de veau[40]. De même, deux anges se rendirent chez Lot et mangèrent le pain sans levain qu’il leur servit. À la vue des anges, les habitants de la ville furent gagnés par des désirs de luxure et de débauche, et ils cernèrent la demeure de Lot en criant : « Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les-nous pour que nous en abusions[41]. »

 

2.2.1     La chute spirituelle

Dieu créa le monde angélique et plaça Lucifer[42] en position d’archange. Lucifer était le médiateur de l’amour de Dieu pour le monde angélique, tout comme Abraham était le médiateur de la bénédiction de Dieu pour les Israélites. Dans cette position, il avait quasiment le monopole de l’amour de Dieu. Toutefois, après avoir créé les êtres humains comme Ses enfants, Dieu les aima bien davantage que Lucifer qui avait été créé comme serviteur. En réalité l’amour de Dieu pour Lucifer n’avait pas changé ; c’était le même avant et après la création des êtres humains. Mais quand Lucifer vit que Dieu aimait Adam et Ève plus que lui, il eut l’impression que l’amour qu’il recevait de Dieu avait diminué. Cette situation est similaire à celle que l’on trouve dans la parabole des ouvriers envoyés à la vigne[43]. Les ouvriers employés depuis le matin reçurent un juste salaire, mais quand ils virent que ceux qui étaient arrivés plus tard et avaient moins travaillé recevaient tout autant, ils se considérèrent sous-payés. Lucifer, estimant recevoir moins d’amour qu’il n’en méritait, voulut occuper dans la société humaine la même position centrale qu’il connaissait dans le monde angélique comme médiateur de l’amour de Dieu. C’est pourquoi il séduisit Ève ; voilà la motivation de la chute spirituelle.

Dieu voulait régner par Son amour sur toute chose créée dans l’univers. C’est pourquoi l’amour est la source de la vie, la clef du bonheur et l’essence de l’idéal auquel tous les êtres aspirent. Plus on reçoit d’amour, plus on paraît beau aux yeux des autres. Quand l’ange, créé comme serviteur de Dieu, contemplait Ève, la fille de Dieu, il était tout à fait naturel qu’elle parût belle à ses yeux. Bien plus, lorsque Lucifer vit Ève répondre à sa tentation, il fut stimulé et attiré par son amour. À ce moment, Lucifer séduisit Ève avec l’idée de la conquérir, quelles qu’en soient les conséquences. Lucifer, quittant sa position à cause de son désir excessif, et Ève, qui voulait que ses yeux s’ouvrent pour devenir comme Dieu[44] avant d’être suffisamment mûre pour cela, formèrent une base commune et commencèrent une action de donner et recevoir. Cette action fit naître un amour en dehors du Principe, dont la puissance les entraîna à consommer sur le plan spirituel un rapport sexuel illicite.

Tous les êtres sont créés de telle sorte qu’ils échangent des éléments entre eux lorsqu’ils s’unissent dans l’amour. Par conséquent, lorsque Ève ne fit plus qu’un seul corps avec Lucifer dans l’amour, elle reçut de lui certains éléments. Premièrement, elle reçut des sentiments de crainte qui lui venaient des affres de la conscience coupable de l’archange, par suite de sa violation du but de la création. Ensuite, elle reçut de Lucifer la compréhension qui lui permit de reconnaître que l’époux auquel elle était originellement destinée était Adam et non pas l’ange. Ève se trouva en position de recevoir cette connaissance de l’archange parce qu’elle était encore immature et que son niveau de compréhension n’était pas aussi développé que celui de l’archange qui était déjà parvenu à un niveau de maturité avancé.

 

2.2.2    La chute physique

Adam et Ève, une fois devenus parfaits, auraient dû devenir un couple uni dans l’amour de Dieu pour l’éternité. Mais Ève qui, dans son immaturité, s’était donnée à l’archange par une liaison coupable, s’unit maritalement à Adam. C’est ainsi qu’Adam chuta alors qu’il était également encore immature. Ce rapport sexuel prématuré entre Adam et Ève, unis dans un amour satanique, constitua la chute physique. Comme nous l’avons mentionné plus haut, dans sa chute spirituelle avec l’archange, Ève reçut des sentiments de crainte nés des affres d’une conscience coupable et la compréhension nouvelle qu’à l’origine son époux devait être Adam et non pas l’archange. Ève séduisit alors Adam avec l’espoir qu’en s’unissant à lui, l’époux auquel elle était destinée, elle pourrait s’affranchir de son angoisse et se présenter à nouveau devant Dieu. Telle fut la motivation d’Ève à l’origine de la chute physique.

Après s’être unie à l’archange par un rapport sexuel illicite, Ève se tenait dans la position d’archange vis-à-vis d’Adam. Alors Adam, qui recevait toujours l’amour de Dieu, lui parut très attirant. Voyant en lui son unique espoir de revenir vers Dieu, Ève se tourna vers lui et le tenta, prenant le même rôle que l’archange lorsqu’il l’avait tentée. Adam répondit à cette tentation, formant une base commune avec Ève, et ils commencèrent alors une action de donner et recevoir. La force de l’amour hors-Principe générée par leur relation poussa Adam à quitter sa position originelle et les conduisit tous deux à un rapport sexuel physique illicite.

Quand Adam ne fit plus qu’un avec Ève, il hérita d’elle tous les éléments qu’elle avait reçus de l’archange. Ces éléments furent à leur tour transmis inexorablement de génération en génération. Que se serait-il passé si Adam avait atteint la perfection sans avoir cédé à la tentation d’Ève déchue ? La providence pour restaurer Ève aurait été relativement aisée, bien qu’elle eût chuté, parce qu’Adam serait demeuré intègre dans sa position de partenaire sujet parfait. Malheureusement, Adam chuta également et l’humanité s’est multipliée dans le péché jusqu’à nos jours, perpétuant le lignage de Satan.

 

Section 3

La force de l’amour, la force du Principe
et le commandement de Dieu

3.1        La force de l’amour et la force du Principe au cours de la chute

L’être humain est créé grâce au Principe et il est censé vivre selon la voie du Principe. Par conséquent, il est impossible que la force inhérente au Principe entraîne une personne à dévier de la voie du Principe et cause sa chute. On peut comparer cela à un train : s’il n’y a pas de défaillance dans le moteur ou sur la voie, il ne peut dérailler à moins qu’une force extérieure avec une direction différente et supérieure à la force motrice n’agisse sur lui. De même, pour les êtres humains, la force inhérente au Principe guide leur développement dans la bonne direction. Mais si une force plus grande, ayant une direction différente et un but contraire au Principe, les entraîne, ils chuteront à coup sûr. La force qui est plus puissante que celle du Principe n’est autre que la force de l’amour. Tant que les êtres humains sont dans un état d’immaturité, il est toujours possible que la force d’un amour hors-Principe les amène à chuter.

Pourquoi la force de l’amour est-elle plus grande que celle du Principe ? Pourquoi Dieu l’a-t-Il créée plus grande, laissant ainsi la possibilité que la force d’un amour déviant entraîne une personne encore immature et la fasse chuter ?

Selon le Principe de la création, l’amour de Dieu est le sujet de toutes les formes d’amour manifestées dans le fondement des quatre positions établi lorsque ces positions accomplissent le but des trois partenaires objets par la dynamique de l’amour qui les lie. Sans l’amour de Dieu, nous n’avons aucun moyen d’accomplir le fondement des quatre positions ni le but pour lequel nous avons été créés. L’amour est vraiment la source d’où jaillissent notre vie et notre bonheur.

Bien que Dieu ait créé les êtres humains sur la base du Principe, Il règne sur nous par l’amour. Par conséquent, pour que l’amour accomplisse le rôle qui est le sien, sa force doit être plus grande que celle du Principe. Si la force de l’amour était plus faible que celle du Principe, Dieu ne pourrait pas régner sur les êtres humains par l’amour ; nous aurions tendance à poursuivre le Principe plus que l’amour de Dieu. Pour cette raison, Jésus voulut éduquer ses disciples par la vérité, mais c’est son amour qui les sauva.

 

3.2       Pourquoi Dieu a-t-Il donné le commandement comme objet de foi ?

Pourquoi Dieu a-t-Il donné à Adam et Ève le commandement de ne pas manger du fruit ? Dieu ne pouvait pas régner directement, par Son amour, sur Adam et Ève pendant leur période d’immaturité. Puisque la force de l’amour est plus grande que celle du Principe, Dieu pressentit que, si jamais ils formaient une base commune avec l’archange, il y avait une possibilité qu’ils succombent à la force d’un amour déviant, hors-Principe, et chutent. Pour éviter cela, Dieu donna à Adam et Ève le commandement qui leur interdisait de se lier à l’archange de cette façon. Quelle qu’ait pu être la force de l’amour hors-Principe de l’archange, si Adam et Ève avaient respecté le commandement de Dieu, formant une base commune avec Lui et n’engageant une action de donner et recevoir qu’avec Lui et nul autre, la force de l’amour hors-Principe de l’archange ne les aurait pas affectés et ils n’auraient jamais chuté. Tragiquement, Adam et Ève n’obéirent pas au commandement mais formèrent une base commune avec l’archange et engagèrent une action de donner et recevoir avec lui. Ainsi, la force de l’amour illicite les fit « sortir des rails ».

Ce n’est pas que pour empêcher leur chute que Dieu donna le commandement aux êtres humains immatures. Dieu voulait aussi les voir se réjouir en régnant sur toute la création – y compris les anges – en héritant de Sa nature créative. Pour pouvoir hériter de cette créativité, les êtres humains doivent se parfaire grâce à leur foi dans la parole de Dieu, et c’est ainsi qu’ils accomplissent leur part de responsabilité[45].

Dieu donna le commandement non pas à l’archange, mais seulement aux êtres humains. Il voulait ainsi mettre en valeur la dignité des êtres humains conférée par le Principe de la création, qui leur octroie la position d’enfants de Dieu et leur permet de régner même sur les anges.

 

3.3       La période durant laquelle le commandement était nécessaire

Le commandement de Dieu de ne pas manger du fruit devait-il rester en vigueur pour toujours ? La deuxième bénédiction de Dieu devait s’accomplir quand Adam et Ève seraient entrés dans le règne direct de l’amour de Dieu, en s’unissant comme de véritables conjoints, en procréant et en éduquant des enfants dans l’amour de Dieu[46]. En fait, le Principe requiert que les êtres humains mangent du fruit après avoir atteint la pleine maturité de leur personnalité.

La force de l’amour est plus grande que la force du Principe. Si Adam et Ève avaient atteint la perfection, étaient devenus mari et femme en accord avec la volonté divine et avaient expérimenté le règne direct de Dieu par le pouvoir absolu de Son amour, leur amour conjugal serait devenu absolu. Aucun être, aucun pouvoir dans l’univers n’auraient jamais pu briser ce lien d’amour. À ce stade, Adam et Ève n’auraient jamais pu chuter. L’amour de l’archange qui est inférieur aux êtres humains n’aurait jamais pu briser l’amour conjugal d’Adam et Ève, une fois celui-ci solidement ancré en Dieu. Par conséquent, le commandement de Dieu de ne pas manger du fruit ne s’appliquait que pendant la période d’immaturité d’Adam et d’Ève.

 

Section 4

Les conséquences de la chute

Quelles furent les conséquences de la chute spirituelle et de la chute physique d’Adam et Ève pour l’univers entier, y compris l’humanité et les anges ? Discutons certaines des conséquences les plus graves.

 

4.1        Satan et l’humanité déchue

Satan est le nom donné à l’archange Lucifer après sa chute. Quand nos premiers ancêtres chutèrent, ils se retrouvèrent sous l’emprise de Lucifer par des liens de sang. Ils formèrent un fondement de quatre positions sous le joug de Satan et ainsi tous les êtres humains devinrent des enfants de Satan. C’est pourquoi Jésus disait à la foule : « Vous êtes du diable, votre père » et encore : « Engeance de vipères[47] ». Paul écrivait : « Et non pas elle [la création] seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps[48] », indiquant que nous attendons l’adoption filiale et que personne n’appartient au lignage de Dieu. Au contraire, à cause de la chute de nos premiers ancêtres, les êtres humains appartiennent au lignage de Satan.

Si Adam et Ève avaient atteint la pleine maturité et bâti un fondement de quatre positions ayant Dieu pour centre, le monde de la souveraineté de Dieu aurait été réalisé en ce temps-là. Mais, encore immatures, ils chutèrent et formèrent un fondement de quatre positions ayant Satan pour centre. Par conséquent, ce monde s’est retrouvé sous la domination de Satan. C’est pourquoi la Bible appelle Satan « le prince de ce monde » et « le dieu de ce monde[49] ».

Satan, après être parvenu à dominer les êtres humains qui étaient destinés à être les seigneurs de la création, réussit également à dominer toute chose dans l’univers. Par conséquent, il est écrit : « Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu. […] Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement[50]. » Ces versets décrivent l’agonie de la création sous la domination de Satan alors qu’elle se languit de l’apparition d’êtres humains non déchus ayant parfait leur nature originelle ; elle se languit du jour où ils pourront vaincre Satan et la diriger avec amour.

 

4.2       Les activités de Satan dans la société humaine

Comme il le fit avec Job, Satan ne cesse d’accuser tous les êtres humains devant Dieu pour les attirer en enfer[51]. Toutefois, même Satan ne peut perpétrer ses mauvaises actions à moins de trouver un partenaire objet avec lequel former une base commune et engager une action de donner et recevoir. Les partenaires objets de Satan sont les esprits mauvais dans le monde spirituel. Les partenaires objets de ces esprits mauvais sont les personnes spirituelles des êtres humains mauvais sur la terre, et ces personnes spirituelles mauvaises se servent de leur personne physique comme instrument pour accomplir leurs œuvres mauvaises. Par conséquent, le pouvoir de Satan, relayé par les esprits mauvais, se manifeste dans les activités des personnes sur terre. Par exemple, Satan entra en Judas Iscariote[52] et une fois Jésus traita Pierre de « Satan[53] ». Dans la Bible, les esprits des mauvaises personnes sur terre sont associés aux « anges » du diable[54].

Le Royaume de Dieu sur la terre[55] est un monde restauré dans lequel Satan ne peut plus exercer la moindre activité. Pour bâtir un tel monde, il faut que le genre humain tout entier élimine la base commune avec Satan, rétablisse la base commune avec Dieu et entreprenne une action de donner et recevoir avec Lui. Il est prophétisé que, dans les derniers jours, Dieu maintiendra Satan dans l’Abîme[56] : cela signifie que Satan sera totalement incapable d’agir, puisqu’il ne trouvera plus aucun partenaire auquel s’associer. Pour pouvoir éliminer notre base commune avec Satan et être en mesure de le juger[57], nous devons connaître son identité, son crime et l’accuser devant Dieu.

Toutefois, Dieu donna la liberté aux êtres humains et aux anges ; Il ne peut donc les forcer à se restaurer. Les êtres humains doivent, de leur plein gré, amener Satan à une soumission volontaire en observant la parole de Dieu par l’accomplissement de leur responsabilité. C’est seulement de cette façon que nous pouvons être restaurés dans l’idéal originel voulu par Dieu au moment de la création. Parce que Dieu conduit Sa providence selon ce principe, l’histoire de la providence de la restauration a connu des prolongements répétés[58].

 

4.3       Le bien et le mal du point de vue du but

Nous avons déjà défini le bien et le mal[59]. Examinons maintenant la nature du bien et celle du mal en fonction du but. Si Adam et Ève s’étaient aimés selon le dessein de Dieu et avaient formé un fondement de quatre positions ayant Dieu pour centre, ils auraient établi un monde de bonté. Mais quand ils s’aimèrent avec un but contraire au dessein de Dieu et établirent un fondement de quatre positions ayant Satan pour centre, ils en vinrent à créer un monde mauvais. La démonstration est claire : les éléments ou actes, bons et mauvais, ont beau revêtir la même forme, leur vraie nature peut être discernée par leurs fruits. Les fruits qu’ils produisent sont le reflet des buts divergents qu’ils poursuivent.

De nombreux exemples de traits de la nature humaine perçus d’ordinaire comme mauvais se révèlent en fait être bons si leur but est orienté vers la volonté de Dieu. Prenons l’exemple du désir. Le désir, que l’on associe souvent au péché, est en fait un don de Dieu. La joie est le but de la création et la joie ne peut être atteinte que lorsque le désir est comblé. Si nous n’avions aucun désir, nous n’éprouverions jamais de joie. Si nous n’avions aucun désir, nous n’aurions aucune aspiration à recevoir l’amour de Dieu, à vivre, à accomplir de bonnes actions, ou à nous améliorer. Sans désir, par conséquent, ni le but de Dieu pour la création ni la providence de la restauration ne pourraient s’accomplir. Une société humaine ordonnée, harmonieuse et florissante serait impossible.

Faisant partie de notre nature divine, les désirs sont bons quand ils portent des fruits selon la volonté de Dieu, et ils sont mauvais quand ils portent des fruits selon la volonté de Satan. Nous pouvons en déduire que même le monde du mal sera restauré en un monde du bien et deviendra le Royaume de Dieu sur la terre, s’il change sa direction et son but selon les instructions du Christ[60]. On peut donc comprendre la providence de la restauration comme le processus qui inverse la direction du monde déchu, dont l’orientation actuelle est satanique, et qui amène ce même monde à la construction du Royaume de Dieu, l’idéal de Dieu pour la création.

Tout critère du bien établi au cours de la providence de la restauration ne peut être absolu ; il ne peut qu’être relatif. À tout moment de l’histoire, se conformer aux doctrines émanant des autorités en place est considéré comme bon, alors que les actions qui s’y opposent sont perçues comme mauvaises. Mais un changement d’époque se traduit par l’émergence de nouvelles autorités et doctrines, avec de nouveaux objectifs, et de nouveaux critères du bien et du mal. Pour les adeptes de n’importe quelle tradition religieuse ou école de pensée, il est bon d’observer les préceptes de leur doctrine ou de leur philosophie, il est mal de s’y opposer. Mais chaque fois qu’une doctrine ou une philosophie connaît une réforme, ses critères du bien et du mal évoluent aussi en fonction des nouveaux objectifs. De même, si un adepte se convertit à une religion ou à une école de pensée différente, ses buts et ses critères du bien et du mal en sont naturellement modifiés.

Conflits et révolutions ne cessent d’accabler la société humaine principalement à cause des changements permanents dans les critères du bien et du mal, dus au fait que les gens poursuivent des buts divergents. Cependant, à travers les cycles sans fin de conflits et de révolutions de l’histoire humaine, les êtres humains ont recherché le bien absolu désiré par leur âme originelle. Tant que les êtres humains poursuivront ce but absolu, la société humaine déchue subira sans cesse des conflits et des révolutions, jusqu’à ce que l’on parvienne enfin à instaurer le monde du bien. Le critère du bien demeurera relatif aussi longtemps que le cours de la restauration se poursuivra.

Une fois que la terre sera débarrassée de la domination de Satan, alors Dieu, l’Être éternel et absolu qui transcende le temps et l’espace, établira Sa souveraineté et Sa vérité. Ce jour-là, la vérité de Dieu sera absolue, et donc le but qu’elle sert et le critère du bien qu’elle détermine seront tous deux absolus. Cette vérité universelle et globale sera solidement établie par le Christ à son second avènement.

 

4.4       Les œuvres des bons et des mauvais esprits

Nous parlons de « bons esprits » en général pour désigner Dieu, les esprits du côté de Dieu et les anges bons. On utilise le terme générique « mauvais esprits » pour Satan, les esprits de son camp et les anges mauvais. Les œuvres des bons et des mauvais esprits, comme dans le cas des bonnes et mauvaises actions en général, se ressemblent au début, mais poursuivent des buts contradictoires.

À la longue, les œuvres d’un bon esprit feront croître chez le sujet un sentiment de paix et de justice, améliorant même sa santé. Les œuvres des esprits mauvais, au contraire, l’amèneront graduellement à une anxiété, une peur et un égoïsme grandissants, allant jusqu’à détériorer sa santé. Il peut être difficile pour quelqu’un qui ignore le Principe de discerner les œuvres des esprits, mais en définitive, souvent de façon tardive, on reconnaît la nature des esprits par les fruits qu’ils portent. Puisqu’une personne déchue se tient dans la position médiane entre Dieu et Satan et a des liens avec les deux, les œuvres d’un bon esprit peuvent être accompagnées d’influences subtiles d’un esprit mauvais. Dans d’autres cas, des phénomènes qui sont au début des œuvres des esprits du mal peuvent au fil du temps prendre part au travail des esprits du bien. Discerner les esprits s’avère donc très difficile pour ceux qui ne connaissent pas le Principe. Il est vraiment navrant que maintes autorités religieuses, dans leur ignorance, condamnent les œuvres des esprits du bien en les mettant dans la même catégorie que celles des esprits du mal. Cela peut les placer involontairement en porte-à-faux par rapport à la volonté de Dieu. Dans la période actuelle, les phénomènes spirituels sont de plus en plus répandus. À moins que les guides religieux ne soient à même de distinguer les œuvres des esprits du bien de celles des esprits du mal, ils ne peuvent instruire et guider correctement ceux qui font l’expérience de phénomènes spirituels.

 

4.5       Le péché

Le péché est une violation de la loi céleste qui est commise quand une personne forme une base commune avec Satan, créant ainsi une condition pour une action de donner et recevoir avec lui. On peut distinguer quatre types de péchés. En premier vient le péché originel. Ce péché a pris naissance avec la chute spirituelle et la chute physique de nos premiers ancêtres. Il est incrusté dans notre lignage et constitue la racine de tous les péchés. Le deuxième est le péché héréditaire. C’est le péché que l’on hérite de ses ancêtres en raison des liens du sang. Il est écrit dans les Dix Commandements que les péchés des parents retomberont sur leurs descendants[61].

Le troisième est le péché collectif. C’est le péché pour lequel une personne porte la responsabilité en tant que membre d’un groupe, même si elle n’a pas commis le péché elle-même ou ne l’a pas hérité de ses ancêtres. Un exemple de ce type de péché est la crucifixion de Jésus. Certes, seuls les grands prêtres et certains scribes ont commis cet acte quand ils ont envoyé Jésus à la croix, mais le peuple juif et l’humanité tout entière ont porté ensemble la responsabilité de ce péché. En conséquence, les juifs furent plongés dans la situation de subir de terribles souffrances, et l’humanité entière a dû traverser un chemin de tribulations jusqu’au second avènement du Messie. Le quatrième est le péché individuel que tout un chacun est amené à commettre.

On peut comparer le péché originel à la racine de tous les péchés, le péché héréditaire au tronc, le péché collectif aux branches, et le péché individuel aux feuilles. Tous les péchés dérivent du péché originel qui constitue leur racine. Sans extirper le péché originel, il n’y a pas moyen d’éliminer complètement tous les autres. Toutefois, aucune personne n’est capable d’extirper cette racine du péché, profondément enfouie depuis la nuit des temps. Seul le Christ, qui vient comme la racine et le Vrai Parent de l’humanité, peut la saisir et la déraciner.

 

 

4.6       Les caractéristiques fondamentales de la nature déchue

Ève hérita de l’archange tous les penchants liés à sa transgression contre Dieu quand il l’enchaîna par un lien de sang en raison de leur rapport sexuel. Adam acquit à son tour les mêmes tendances quand Ève, assumant le rôle de l’archange, l’enchaîna par un lien de sang en raison de leur rapport sexuel. Ces penchants sont à l’origine de toutes les tendances déchues qui affectent les êtres humains. Ils forment les caractéristiques fondamentales de notre nature déchue.                                                                                                  

La motivation de base qui engendra la nature déchue et ses caractéristiques fondamentales réside dans la jalousie que l’archange éprouva vis-à-vis d’Adam qui était le bien-aimé de Dieu. Comment peut-on trouver trace d’envie ou de jalousie chez un archange que Dieu a créé pour un but de bonté ? Dans sa nature originelle, l’archange était pourvu de désir et d’intelligence. Parce que l’archange possédait une intelligence, il pouvait comparer et s’apercevoir que l’amour de Dieu pour les êtres humains était plus grand que l’amour que Dieu lui donnait. Parce qu’il possédait aussi des désirs, il aspirait évidemment à recevoir davantage d’amour de Dieu. Ce désir du cœur pouvait conduire naturellement à l’envie et à la jalousie. L’envie est un sous-produit inévitable de la nature originelle, comme l’est l’ombre portée d’un objet exposé à la lumière.

Toutefois, quand les êtres humains auront atteint la perfection, ils ne seront jamais amenés à chuter à cause d’une envie fortuite. Ils sauront en leur âme et conscience que la gratification temporaire qu’ils pourraient éprouver en atteignant l’objet de leur désir ne vaudrait pas la souffrance de l’autodestruction qui en découlerait. Ils ne pourront donc jamais commettre de tels crimes.

Un monde qui a réalisé le but de la création est une société fondée sur des relations dont l’organisation ressemble à la structure du corps humain. Comprenant que la déchéance d’un individu mettrait l’ensemble en péril, la société protégera les siens de l’autodestruction. Dans ce monde idéal, les désirs envieux naissant fortuitement de la nature originelle seront canalisés pour aiguillonner le progrès de l’humanité. Ils ne pousseront jamais quelqu’un à chuter.

On peut distinguer quatre caractéristiques fondamentales de la nature déchue. La première consiste à avoir un point de vue différent de celui de Dieu. Une raison essentielle de la chute de l’archange fut son échec à aimer Adam avec le même cœur et la même optique que Dieu ; il se montra au contraire jaloux d’Adam. Cela l’amena à tenter Ève. Pour illustrer cette caractéristique de la nature déchue, nous pouvons imaginer le cas d’un courtisan qui devient jaloux du favori du roi au lieu de le respecter sincèrement comme celui que le roi aime.

La deuxième caractéristique consiste à quitter sa position. Cherchant plus d’amour de Dieu, Lucifer voulut connaître, en termes d’amour, la même position dans le monde humain que celle dont il jouissait dans le monde angélique. Ce désir illicite l’amena à quitter sa position et à chuter. À cause de cette caractéristique fondamentale de la nature déchue, certains sont conduits par de tels désirs illicites à outrepasser les limites de ce qui est permis et à vouloir trop s’imposer.

La troisième caractéristique consiste à inverser la souveraineté. L’ange, censé se placer sous l’autorité des êtres humains, entreprit au contraire de dominer Ève. Puis Ève, censée être sous l’autorité d’Adam, le domina. Cette rupture de l’ordre naturel a porté des fruits amers. La société humaine est mise sens dessus dessous par ceux qui quittent leur position, renversant ainsi l’ordre de la souveraineté. Ces agissements si fréquents ont pour racine cette caractéristique fondamentale de la nature déchue.

La quatrième caractéristique consiste à multiplier le mal. Après sa chute, si Ève n’avait pas répété son péché en séduisant Adam, celui-ci serait demeuré intègre. La restauration d’Ève seule aurait été relativement aisée. Toutefois, en poussant Adam à la faute, Ève transmit et multiplia le mal. La tendance des êtres humains mauvais à entraîner autrui dans leurs intrigues criminelles découle de cette caractéristique fondamentale de la nature déchue.

 

 

Section 5

La liberté et la chute

5.1       La signification de la liberté du point de vue du Principe

Quel est le véritable sens de la liberté ? À la lueur du Principe, on distingue trois idées principales.

Premièrement, il n’y a pas de liberté en dehors du Principe. Qui dit liberté dit à la fois libre arbitre et actes libres qui s’ensuivent. Le premier est aux seconds ce que la nature intérieure est à la forme extérieure, et la liberté atteint sa plénitude lorsque les deux sont en harmonie. Voilà pourquoi il ne peut y avoir d’acte libre sans libre arbitre ni de libre arbitre complet sans les actes libres qui l’accompagnent. Des actes libres sont engendrés par le libre arbitre qui est une expression de l’esprit. L’esprit d’une personne originelle sans péché ne peut agir en dehors de la parole de Dieu, c’est-à-dire du Principe. Par conséquent, il ne peut y avoir aucun libre arbitre ni aucun acte libre en dehors du Principe. Indéniablement, la liberté d’une personne vraie ne s’écarte jamais du Principe.

Deuxièmement, il n’y a pas de liberté sans responsabilité. L’être humain, créé selon le Principe, peut atteindre la perfection seulement en accomplissant sa responsabilité sur la base de son libre arbitre[62]. Par conséquent, une personne incitée par son libre arbitre à poursuivre le but de la création s’efforce inlassablement d’accomplir sa part de responsabilité.

Troisièmement, il n’y a pas de liberté sans accomplissement. Quand l’être humain exerce sa liberté et assume sa responsabilité, il s’efforce d’obtenir des résultats qui permettent d’atteindre le but de la création et de donner de la joie à Dieu. Le libre arbitre poursuit donc sans relâche des résultats concrets par des actes libres. Par conséquent, il ne peut y avoir de liberté sans résultats tangibles.

 

5.2       La liberté et la chute

En résumé, la liberté n’existe pas en dehors du Principe. La liberté s’accompagne de la responsabilité définie dans le Principe, et la liberté poursuit des accomplissements qui donnent de la joie à Dieu. Des actes libres engendrés par le libre arbitre ne peuvent donner que de bons résultats. C’est pourquoi la cause de la chute ne peut être imputée à la liberté. Il est écrit : « Car le Seigneur, c’est l’Esprit, et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté[63]. » Cette liberté est celle de l’âme originelle.

Tant qu’Adam et Ève étaient tenus par l’avertissement de Dieu de ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ils devaient garder ce commandement grâce à la liberté de leur âme originelle et sans l’intervention de Dieu. Il est certain que la liberté de leur âme originelle, qui est intrinsèquement responsable et recherche le bien, les encourageait à obéir. Alors qu’Ève était sur le point de dévier du Principe, la liberté de son âme originelle éveilla en elle une anxiété et un pressentiment qui devaient lui éviter de chuter. Depuis la chute cette liberté de l’âme originelle est toujours à l’œuvre pour ramener les êtres humains vers Dieu. Puisque tel est son rôle, la liberté ne pouvait assurément pas pousser les êtres humains à la chute. En réalité, la chute eut pour cause la force supérieure de l’amour hors-Principe, qui submergea la liberté de l’âme originelle.

En fait, la chute fit perdre aux êtres humains leur liberté. Cependant, même les êtres humains déchus conservent intact un germe de leur nature originelle en quête de liberté ; c’est ce qui permet à Dieu de mener Sa providence pour la restaurer. Avec le progrès de l’histoire, les êtres humains aspirent de plus en plus vigoureusement à la liberté, même au prix de leur vie. Cela indique que nous sommes en voie de recouvrer notre liberté perdue depuis longtemps à cause de Satan. L’objectif de notre quête de liberté est de réaliser le but de la création en accomplissant la responsabilité que Dieu nous a donnée et en obtenant des résultats concrets conformes au Principe, grâce à des actes libres orientés par notre libre arbitre.

 

5.3       La liberté, la chute et la restauration

Il est vrai que les êtres humains étaient libres d’entrer en contact avec les anges qui avaient été créés pour les servir. Toutefois, puisque le cœur et l’intelligence d’Ève étaient encore immatures quand elle fut tentée par l’ange, elle devint confuse sur le plan des sentiments et de la raison. La liberté de son âme originelle éveillait en elle une certaine anxiété ; cependant, parce que la force de l’amour entre elle et l’ange était plus puissante, elle dépassa la limite et chuta.

Quelle qu’ait été sa liberté de contact avec l’ange, si Ève avait maintenu une foi inébranlable dans le commandement de Dieu et n’avait pas répondu à la tentation de l’ange, la force d’un amour hors-Principe n’aurait pas été engendrée et elle n’aurait pas chuté. C’est pourquoi, bien que la liberté ait permis à Ève de communiquer avec l’ange et d’aller jusqu’au bord de la chute, ce qui la poussa à dépasser cette limite n’était pas la liberté, mais la force d’un amour hors-Principe.

Puisque les êtres humains furent créés pour entrer librement en relation avec les anges, Ève s’approcha naturellement de Lucifer. Pourtant, quand Ève et Lucifer formèrent une base commune et s’engagèrent dans une action de donner et recevoir, la force d’un amour hors-Principe ainsi générée les fit chuter. À l’inverse, puisque les êtres humains déchus peuvent aussi entrer librement en contact avec Dieu, s’ils suivent les paroles de vérité, forment une base commune et commencent une action de donner et recevoir avec Lui, la force d’un amour fondé sur le Principe peut faire revivre leur nature originelle. En fait, la liberté de l’âme originelle aspire à l’épanouissement complet de la nature originelle. C’est pour cette raison que, de tout temps, les êtres humains ont recherché désespérément cette liberté.

À cause de la chute, les êtres humains sont devenus ignorants de Dieu et de Son cœur. Cette ignorance a rendu la volonté humaine incapable de poursuivre des buts qui plaisaient à Dieu. Comme Dieu a donné « esprit et vérité[64] » (c’est-à-dire connaissance intérieure et connaissance extérieure) aux personnes déchues selon le mérite de l’âge dans la providence de la restauration, leur cœur, qui aspire à la liberté de l’âme originelle, revient peu à peu à la vie. Il en résulte aussi que leur cœur envers Dieu s’est aussi rétabli, renforçant leur ardeur à vivre selon Sa volonté.

En outre, alors que les aspirations à la liberté deviennent plus intenses, les personnes vont exiger un environnement social propice à sa réalisation. Quand les circonstances sociales d’une époque ne peuvent satisfaire les désirs des êtres humains épris de liberté, les révolutions éclatent inévitablement. La Révolution française au xviiie siècle en est un exemple typique. De telles révolutions se poursuivront jusqu’à ce que la liberté originelle ait été pleinement restaurée.

 

Section 6

Les raisons pour lesquelles Dieu n’est pas intervenu
pour empêcher la chute de nos premiers ancêtres

Étant omniscient et omnipotent, Dieu a dû avoir connaissance des agissements déviants de nos premiers ancêtres, qui les poussaient à la chute, et Il avait certes le pouvoir d’y mettre bon ordre. Alors, pourquoi n’est-Il pas intervenu pour empêcher leur chute ? C’est l’un des plus grands mystères irrésolus de tous les temps. Afin d’expliquer pourquoi Dieu n’est pas intervenu pour empêcher la chute, nous pouvons formuler les trois raisons suivantes.

 

6.1        Pour maintenir le caractère absolu et la perfection du Principe de la création

En accord avec le Principe de la création, Dieu a créé les êtres humains à Son image, dotés de la personnalité et des pouvoirs du Créateur, voulant les voir diriger toutes choses comme Il dirige l’humanité. Or, pour que l’être humain hérite de la nature créative de Dieu, il doit croître vers la perfection en remplissant sa part de responsabilité. Comme on l’a dit précédemment, la période de son développement est celle du règne indirect de Dieu ou la sphère du règne sur la base des résultats obtenus dans le cadre du Principe. Quand les êtres humains sont encore dans cette sphère, Dieu ne règne pas sur eux directement parce qu’Il entend leur permettre de remplir leur part de responsabilité. Dieu règnera directement sur eux seulement après qu’ils aient atteint leur pleine maturité.

Si Dieu devait interférer dans les agissements des êtres humains pendant la période de développement, cela reviendrait à ignorer leur part de responsabilité. Dans ce cas, Dieu ferait fi de Son Principe de la création selon lequel Il entend donner aux êtres humains Sa nature créative et les élever à la dignité de seigneurs de la création. Si le Principe était ignoré, son caractère absolu et sa perfection perdraient leur fondement. Parce que Dieu est le Créateur absolu et parfait, Son Principe de la création doit aussi être absolu et parfait. En résumé, c’est pour préserver le caractère absolu et la perfection du Principe de la création que Dieu n’est pas intervenu dans les actes qui ont mené les êtres humains à la chute.

 

6.2       Pour que Dieu seul soit le Créateur

Dieu ne peut régir qu’une existence conforme au Principe qu’Il a créé et Il n’influence que le déroulement d’actes fondés sur le Principe. L’action régulatrice de Dieu ne s’exerce pas sur des choses ou des êtres existants qui dévient du Principe et qu’Il n’a pas créés, comme par exemple l’enfer ; Il n’intervient pas non plus dans un acte hors-Principe, comme par exemple un acte criminel. Si Dieu devait affecter le cours de tels êtres ou actes, ceux-ci se verraient alors nécessairement conférer la valeur de créations de Dieu et seraient reconnus comme conformes au Principe.

Par conséquent, si Dieu était intervenu dans la chute de nos premiers ancêtres, Il aurait conféré à ces actes la valeur de Ses créations, les reconnaissant conformes au Principe. Si Dieu avait réagi ainsi, Il aurait créé en fait un nouveau principe qui aurait donné une légitimité à ces actes criminels. Puisque c’est Satan qui a manipulé la situation pour aboutir à un tel résultat, ce serait alors Satan qui aurait créé un nouveau principe différent et qui serait devenu le créateur de tous les résultats de la chute. Aussi, pour demeurer le seul créateur, Dieu n’est pas intervenu dans le cours de la chute.

 

6.3       Pour faire de l’être humain le seigneur de la création

Dieu créa les êtres humains et leur donna la bénédiction de dominer sur toutes les choses de la création[65]. L’être humain ne peut régner sur les autres créatures en se tenant sur un même plan qu’elles. Il doit remplir certaines qualifications afin de pouvoir régner selon le mandat divin.

Dieu est qualifié pour diriger les êtres humains parce qu’Il est leur Créateur. De même, pour que l’être humain se qualifie pour régner sur toutes choses, il lui faut posséder la personnalité et les pouvoirs du Créateur. Pour lui donner cette qualification et le rendre digne de régner sur toutes choses, Dieu laisse l’être humain œuvrer à sa perfection en accomplissant sa part de responsabilité jusqu’au terme de sa période de développement. C’est seulement en œuvrant à sa perfection selon le Principe qu’il peut gagner les qualifications pour diriger l’univers. Si Dieu devait régir directement et contrôler la vie des êtres humains qui se trouvent encore dans un état d’immaturité, cela reviendrait à conférer l’autorité de souverain à ceux qui ne sont pas qualifiés pour diriger. En d’autres termes, cela aurait pour effet de concéder cette autorité à ceux qui n’ont ni encore accompli leur responsabilité ni hérité la créativité de Dieu. Cela contredirait le Principe de Dieu parce qu’Il traiterait une personne immature comme si elle était mûre. Dieu, l’auteur du Principe, ferait fi de Son Principe de la création qui devait permettre aux êtres humains d’hériter la nature du Créateur et de régner sur la création. Ainsi, c’est pour bénir l’être humain comme seigneur de la création que Dieu a dû Se retenir d’intervenir dans les actes des êtres humains immatures, alors même qu’Il assistait avec angoisse à leur chute tragique.

[1].     Gn 3.6

[2].     Mt 15.11

[3].     Gn 2.9

[4].     Pr 13.12

[5].     Ap 22.14

[6].     Gn 3.24

[7].    Rm 11.17. Tout comme la Bible compare la relation entre Jésus et les croyants à celle entre la vigne et ses sarments (Jn 15.4-5) et désigne Jésus comme l’arbre de vie, l’olivier en Rm 11.17 symbolise Jésus. – N.D.E.

[8].     Pr 13.12

[9].     Ac 2.3-4

[10].    cf. Messie 1

[11].    Ap 22.14

[12].    Gn 2.9

[13].    1 Co 15.45

[14].    Gn 2.9

[15].    Jn 15.5

[16].    Is 11.1 ; Jr 23.5

[17].    Gn 3.4-5

[18].    2 P 2.4

[19].    Gn 2.25

[20].    Gn 3.7

[21].    Traduction œcuménique de la Bible (TOB)

[22].    Gn 1.28

[23].    Jn 8.44

[24].    Ap 12.9

[25].    Rm 8.23

[26].    Mt 3.7

[27].    Mt 23.33

[28].    Gn 3.14

[29].    Is 14.12 ; Ap 12.9

[30].    Gn 1.26

[31].    Gn 18.10

[32].    Mt 1.20, Lc 1.31

[33].    Ac 12.7-10

[34].    Ap 22.9

[35].    He 1.14

[36].    Ap 5.11-12, 7.11-12

[37].    Gn 1.28

[38].    1 Co 6.3

[39].    Gn 32.25

[40].    Gn 18.8

[41].    Gn 19.5

[42].    Is 14.12

[43].    Mt 20.1-15

[44].    Gn 3.5-6

[45].    cf. Création 5.2.2

[46].    Gn 1.28

[47].    Jn 8.44 ; Mt 12.34 ; Mt 23.33 ; Mt 3.7

[48].    Rm 8.23

[49].    Jn 12.31 ; 2 Co 4.3-4

[50].    Rm 8.19-22

[51].    Jb 1.9-11

[52].    Lc 22.3

[53].    Mt 16.23

[54].    Mt 25.41

[55].    cf. Eschatologie 2

[56].    Ap 20.1-3

[57].    1 Co 6.3

[58].    cf. Prédestination 2

[59].    cf. Création 4.3.2

[60].    cf. Eschatologie 2.2

[61].    Ex 20.5

[62].    cf. Création 5.2.2

[63].    2 Co 3.17

[64].    Jn 4.23

[65].    Gn 1.28