logo_unificationnisme

Mouvement de l'Unification

Pour créer une culture du cœur

La période de préparation pour le second avènement du Messie


Accueil» Le Principe divin » La période de préparation pour le second avènement du Messie

La période de préparation pour le second avènement du Messie a duré quatre siècles : de la Réforme protestante de 1517 à la fin de la première guerre mondiale en 1918. On en a déjà résumé le contenu en la comparant à la période parallèle de préparation pour l’avènement du Messie, mais on en fera ici un examen plus détaillé. Du point de vue de la providence de la restauration, cette période se divise en trois : la période de la Réforme, la période des conflits religieux et idéologiques, et la période de maturation de la politique, de l’économie et de l’idéologie. 

 

Section 1

La période de la Réforme (1517-1648)

La période de la Réforme dura 130 ans. Débutant en 1517, quand Martin Luther brandit l’étendard de la Réforme protestante en Allemagne, elle dura jusqu’aux traités de Westphalie en 1648, qui mirent fin aux guerres de religion. Le contenu de cette période fut modelé par la Renaissance et la Réforme, toutes deux fruits de la société médiévale féodale. Dieu ne pouvant réaliser Son dessein par le biais de la société médiévale, l’histoire de la providence prit une autre direction et Dieu œuvra, par la Renaissance et la Réforme, afin d’établir à nouveau le fondement pour le second avènement du Messie. Aussi ne peut-on saisir la nature de cette période sans étudier ces deux événements.

Revenons d’abord à la société médiévale. Voyons les influences qu’elle exerça sur la nature originelle des êtres humains de cet âge pour qu’ils se lancent dans la Renaissance et la Réforme protestante. Vers la fin du Moyen Âge, l’âme originelle de l’être humain était réprimée, son libre développement se heurtant à l’environnement social de la féodalité, à la sécularisation ainsi qu’à la corruption de l’Église romaine. La foi est la voie que chacun est appelé à suivre pour chercher Dieu. Elle doit se nourrir d’un lien vertical direct entre Dieu et chaque individu. Or, en ce temps-là, la papauté et le clergé, avec leurs rites et leurs dogmes, contraignaient l’ardeur des croyants. En outre, la stratification sociale rigide de la féodalité ne permettait pas l’épanouissement de la liberté religieuse. On voyait les titres religieux se vendre et s’acheter. Évêques et prêtres profitaient souvent de leur position pour vivre dans le luxe et la décadence. La papauté y perdit en sainteté et ne se distinguait plus des autres institutions terrestres liées au pouvoir. Elle perdit sa capacité à guider la vie spirituelle du peuple. De cette façon, l’environnement social de la fin du Moyen Âge fit obstacle à une restauration de la nature originelle des êtres humains. Entravés par de telles conditions, les Européens du Moyen Âge furent poussés par les élans les plus profonds de leur cœur à briser leur environnement social afin d’ouvrir la voie à la restauration de leur nature originelle.

Nous pouvons distinguer deux aspects de notre nature originelle : intérieur et extérieur. Examinons cela à la lumière du Principe de la création. Créés à l’image de Dieu pour être Ses partenaires objets substantiels, nous vibrons à l’unisson de Ses caractéristiques duales et reflétons Sa nature intérieure et Sa forme extérieure originelles. L’action de donner et recevoir entre notre nature intérieure et notre forme extérieure est la base sur laquelle nous existons et nous nous épanouissons. Notre nature originelle cherche donc à combler deux types de désirs : intérieur et extérieur. Quand Dieu mène Sa providence pour nous restaurer, Il tient compte de ces deux aspirations de notre nature originelle.

Dieu a créé la personne physique des premiers êtres humains avant de créer leur personne spirituelle[1]. Aussi Dieu nous recrée, au cours de la providence de la restauration, en restaurant d’abord ce qui est extérieur, puis ce qui est intérieur. On a déjà expliqué[2] que les êtres humains déchus ne peuvent faire l’offrande substantielle, qui est intérieure, qu’après avoir réussi à accomplir l’offrande symbolique, qui est extérieure. Quand ces deux offrandes sont faites, nous établissons le fondement pour le Messie, qui est encore plus intérieur.

Le processus pour rétablir le lien des personnes déchues avec Dieu a, lui aussi, progressé de l’extérieur vers l’intérieur. Pendant la période précédant l’ère de l’Ancien Testament, Dieu a d’abord restauré les êtres humains à la position de serviteurs de serviteurs[3] en leur faisant offrir des sacrifices. Dans l’ère de l’Ancien Testament, Il a restauré les êtres humains à la position de serviteurs[4] au moyen de la Loi mosaïque. Dans l’ère du Nouveau Testament, Dieu nous a restaurés à la position d’enfants adoptifs[5] grâce à notre foi. Finalement, dans l’ère du Testament accompli, Il nous restaurera à la position de vrais enfants[6] par le cœur.

Pareillement, Dieu a d’abord veillé à restaurer notre environnement social extérieur par la science, utilisant ensuite la religion pour restaurer notre spiritualité. Dans l’ordre de la création, les anges, qui sont extérieurs, ont été créés avant les êtres humains, qui sont intérieurs. Dans la restauration, Dieu commence par le monde angélique extérieur et le mobilise pour restaurer d’abord le monde physique extérieur avec le corps humain pour centre, puis le monde spirituel intérieur avec l’esprit humain pour centre.

Les Européens du Moyen Âge devaient restaurer leur nature originelle issue de Dieu en coupant d’abord leurs liens avec Satan qui avait corrompu la société quand la papauté échoua dans sa responsabilité intérieure de restaurer le fondement de foi et tomba dans l’immoralité. Alors que les êtres humains voulaient recouvrer les aspects intérieur et extérieur de leur nature originelle, l’esprit du temps se scinda en deux mouvements pour retrouver l’héritage du passé, que nous distinguons en termes relatifs de type Abel et de type Caïn. Le mouvement de type Caïn débuta comme un réveil de l’hellénisme, la culture et la philosophie de la Grèce et de la Rome antiques. Il en naquit la Renaissance, dont l’humanisme était la valeur centrale. Le mouvement de type Abel commença comme un retour à l’héritage hébraïque d’Israël et de l’Église chrétienne primitive. Il en naquit la Réforme protestante, pour laquelle la foi en Dieu était la valeur centrale.

Les courants de l’hébraïsme et de l’hellénisme avaient vu le jour longtemps auparavant, se croisant plusieurs fois au fil de l’histoire. La civilisation minoenne fleurit sur l’île de Crète, aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C., suivie de la civilisation mycénienne en Grèce continentale. Vers le xie siècle avant notre ère, ces civilisations ont créé une civilisation hellénique de type Caïn, avec l’humanisme comme idéologie motrice. Au Proche-Orient, vers la même époque, la civilisation hébraïque de type Abel était née, avec comme idéologie maîtresse le monothéisme juif. Ce fut la période du Royaume uni. Si les rois d’Israël avaient, en ce temps, établi le fondement pour le Messie et s’ils l’avaient reçu, cette civilisation hébraïque florissante aurait pu absorber une civilisation hellénique en déclin, et former une civilisation mondiale. Mais, quand les rois ne réussirent pas à faire la volonté de Dieu, cette providence ne put s’accomplir. Au contraire, après avoir connu la captivité à Babylone, les juifs se retrouvèrent à leur retour sous le joug des Grecs en 333 av. J.-C., puis de Rome en 63 av. J.-C. Ainsi pendant des siècles, jusqu’à la venue de Jésus et durant son avènement, l’hébraïsme a été placé sous la tutelle de l’hellénisme.

Si les juifs avaient honoré Jésus et s’étaient unis à lui, l’Empire romain serait devenu le royaume messianique sous le règne du Christ. L’hébraïsme aurait alors absorbé l’hellénisme, formant une civilisation hébraïque mondiale. Au lieu de cela, quand le rejet de Jésus fit échouer cette providence, l’hébraïsme demeura soumis à l’hellénisme. Par l’édit de Milan, en 313 apr. J.-C., l’empereur Constantin Ier reconnut officiellement le christianisme. À partir de ce moment, l’hébraïsme prit, peu à peu, le dessus sur l’hellénisme. Dès le début du viiie siècle, il avait formé deux civilisations : l’orthodoxie orientale et le catholicisme romain.

Si papes et empereurs, responsables de restaurer le fondement de foi pendant la période carolingienne, n’avaient pas perdu la foi, le fondement pour le second avènement du Messie aurait pris corps à ce moment-là. L’hébraïsme aurait complètement absorbé l’hellénisme, formant une seule civilisation mondiale. Leur incrédulité et leur immoralité permirent au contraire à Satan de corrompre l’idéologie médiévale directrice fondée sur l’hébraïsme. Aussi Dieu dut-Il mener une nouvelle providence pour la séparation d’avec Satan. Tout comme Il avait divisé Adam déchu en Caïn et Abel pour écarter Satan, Dieu divisa l’idéologie médiévale ambiante en deux courants de pensée : le mouvement pour faire revivre l’hellénisme de type Caïn, et celui pour faire revivre l’hébraïsme de type Abel. Ils portèrent leurs fruits dans les mouvements respectifs de la Renaissance et de la Réforme.

Le courant de pensée hellénique, ravivé par l’humanisme de la Renaissance, prit bientôt une position dominante sur le courant hébraïque. Cette période devait donc restaurer par des conditions d’indemnité semblables la phase de la période de préparation pour l’avènement du Messie, où les juifs étaient sous l’hégémonie grecque et l’hébraïsme assujetti à l’hellénisme. Rappelons que Satan ne pouvait être séparé d’Adam que par la soumission de Caïn à Abel ; le fondement de substance nécessaire pour recevoir le Messie dans la famille d’Adam aurait ainsi été établi. De même, c’est seulement par la soumission de l’hellénisme de type Caïn à l’hébraïsme de type Abel que Satan pouvait être séparé de l’esprit dominant de cette époque. Alors le fondement de substance nécessaire pour recevoir le Christ, au second avènement, pouvait être établi au niveau mondial.

 

1.1        La Renaissance

On a expliqué ci-dessus que les élans extérieurs de la nature originelle avaient nourri la Renaissance. Quelles valeurs les personnes du Moyen Âge poursuivaient-elles ? Pourquoi et comment les poursuivaient-elles ?

Selon le Principe de la création, nous sommes créés pour parfaire notre individualité en accomplissant avec notre libre arbitre notre part de responsabilité, sans assistance directe de Dieu. Nous sommes alors appelés à atteindre l’union avec Dieu tout en acquérant une véritable autonomie. C’est donc la vocation de notre âme originelle que de rechercher liberté et autonomie. Un être humain à la personnalité parfaite comprend la volonté de Dieu et la met en pratique par son discernement et sa raison, sans avoir à se fonder sur des révélations divines. Aussi est-il naturel de chercher à comprendre et à raisonner. Dieu nous a aussi confié le mandat de maîtriser la nature, de la régir et de la cultiver pour créer un cadre de vie agréable en étudiant, grâce à la science, les lois cachées de l’univers. Ainsi pouvons-nous explorer la nature, développer la science et apprécier la réalité matérielle.

La société médiévale féodale avait longtemps étouffé la nature originelle de l’être humain. Les gens n’en étaient que plus enclins à chercher ces valeurs, exprimant les élans extérieurs de leur nature originelle. On se mit à explorer l’héritage classique de l’hellénisme, apporté par les musulmans à la suite de contacts plus développés avec l’Orient après les croisades. La Grèce et la Rome antiques avaient poursuivi les aspirations extérieures de la nature humaine originelle, prisant la liberté, l’autonomie, la raison, la nature et la réalité matérielle. Les sciences s’y développèrent à un haut niveau. Puisque cela répondait au désir de la nature originelle de l’homme médiéval, le mouvement pour renouer avec l’héritage de la Grèce antique s’enflamma. L’humanisme de la Renaissance arriva donc au premier plan.

La Renaissance se dessina au xive siècle en Italie, centre de l’étude de l’héritage grec classique. Bien qu’elle ait commencé comme un mouvement imitant la pensée et la vie de la Grèce et de la Rome antiques, elle évolua bientôt vers un mouvement plus vaste qui allait métamorphoser le mode de vie médiéval. Débordant la sphère de la culture, elle toucha tous les aspects de la société, tels que la politique, la vie économique et la religion. Elle devint en fait l’aiguillon extérieur de la construction du monde moderne.

 

1.2        La Réforme

Avec un clergé sécularisé et décadent, la providence de la restauration centrée sur la papauté médiévale ne put porter de fruits. Aussi, comme les personnes soutenaient l’humanisme, elles se mirent à rejeter aussi le ritualisme et les règles de l’Église, freins au libre exercice de leur ferveur. Elles s’en prirent à la structure du système féodal et à l’autorité papale, qui les privaient d’autonomie. Elles contestaient la vision médiévale d’une foi exigeant l’obéissance absolue aux ordres de l’Église dans tous les domaines de la vie et qui leur refusait le droit d’adorer Dieu selon la voix de leur conscience sur la base d’une lecture personnelle de la Bible. Elles remettaient aussi en cause l’idéal monastique ascétique et détaché du monde, qui dévaluait la nature, la science et la réalité matérielle. Forts de ces griefs, de nombreux chrétiens du Moyen Âge s’insurgèrent contre l’autorité de la papauté.

Ainsi, alors que les Européens du Moyen Âge voulaient assouvir les désirs extérieurs de leur nature originelle, ils se mirent à poursuivre aussi leurs élans intérieurs jusqu’alors bridés. Ils appelèrent à renouer avec l’esprit du christianisme primitif, quand les croyants vivaient avec zèle pour la volonté de Dieu, guidés par les paroles de Jésus et des apôtres. Ce mouvement médiéval de réveil de l’hébraïsme commença avec John Wycliffe (v. 1324-1384), professeur de théologie à l’université d’Oxford, qui traduisit la Bible en anglais. Il déclara que ni le pape ni le clergé ne pouvaient fixer le critère de la foi, mais seulement la Bible. Montrant que bien des dogmes, cérémonies et règles de l’Église étaient sans fondement dans les Écritures, il dénonça le clergé pour sa décadence, son exploitation du peuple et ses abus de pouvoir.

La Réforme protestante prit donc racine dans l’Angleterre du xive siècle. Le prestige de la papauté y était au plus bas. La Bohème et l’Italie du xve siècle avaient connu des mouvements similaires de réforme, mais ils furent brisés et leurs chefs exécutés. Pour lever des fonds en vue de bâtir la basilique Saint-Pierre, le pape Léon X se mit à vendre des indulgences que la doctrine catholique présentait comme des remises des peines dues, dans l’autre vie, pour les péchés. Quand ces indulgences furent proclamées en Allemagne en 1517, un mouvement de protestation contre cet abus devint le détonateur de l’explosion de la Réforme protestante, menée par Martin Luther (1483-1546), professeur de théologie biblique à l’université de Wittenberg. Le feu de la Réforme prit de l’ampleur, gagnant bientôt la Suisse, avec Huldrych Zwingli (1484-1531), la France, avec Jean Calvin (1509-1564), et des nations comme l’Angleterre et les Pays-Bas.

Le mouvement protestant déclencha un tourbillon de guerres de religion qui se poursuivit pendant plus de cent ans jusqu’en 1648, quand les traités de Westphalie mirent fin à la guerre de Trente Ans. Le protestantisme triomphait en Europe du Nord. Pour sa part, l’Église catholique romaine consolidait son influence chez les peuples d’Europe méridionale.

La guerre de Trente Ans entre protestants et catholiques se déroula sur le sol de l’Allemagne. Mais ce conflit ne se limitait pas à une guerre de religion. Plus que cela, ce fut un conflit civil et politique pour décider du sort des états germaniques. Les traités de Westphalie, qui mirent fin à cette guerre, étaient à la fois un règlement religieux pour amener l’apaisement entre protestants et catholiques et un règlement politique résolvant des querelles territoriales internationales entre des nations comme l’Autriche, la France, la Suède et l’Espagne.

 

Section 2

La période des conflits
religieux et idéologiques (1648-1789)

On appelle « période des conflits religieux et idéologiques » les 140 ans qui débutèrent en 1648, avec l’établissement durable du protestantisme grâce aux traités de Westphalie, et qui prirent fin en 1789, avec la Révolution française. Alors que les gens de cette époque continuaient à poursuivre les désirs intérieurs et extérieurs venant de leur nature originelle, on ne put éviter les divisions théologiques et les disputes philosophiques qui surgirent alors que s’exerçaient les libertés de foi et de pensée.

Comme on l’a déjà dit, Dieu a mené Sa providence de la restauration tout au long de l’histoire en séparant de façon répétée ceux qui représentaient la position d’Abel et ceux qui représentaient la position de Caïn, du niveau individuel au niveau mondial. Dans les derniers jours, ce monde déchu se divise entre le monde communiste de type Caïn et le monde démocratique de type Abel. Tout comme le fondement de substance aurait pu être posé dans la famille d’Adam si Caïn s’était soumis à Abel et lui avait obéi, dans les derniers jours le monde de type Caïn doit se soumettre au monde de type Abel pour établir un fondement de substance mondial. Cela doit se faire avant de pouvoir recevoir le Christ, au second avènement, et réaliser avec lui un monde uni. Pour que cela ait lieu, il fallait que se développent durant cette période les deux conceptions de la vie, qui devaient mûrir ultérieurement pour former ces deux mondes.

 

2.1        La conception Caïn de la vie

La poursuite des aspects extérieurs de la nature originelle a d’abord suscité un mouvement pour ranimer l’ancien héritage de l’hellénisme, engendrant l’humanisme de la Renaissance. Ce dernier prit le contre-pied de la culture médiévale en élevant la dignité des êtres humains et la valeur de la nature au-dessus de la dévotion à Dieu et du zèle religieux. L’esprit médiéval avait prisé l’obéissance à Dieu en dépréciant le monde naturel et en considérant le corps humain comme vil et pécheur. La Renaissance offrit une nouvelle perspective sur la vie, qui insistait sur la valeur des êtres humains et de la nature et voulait les comprendre grâce, d’une part à la raison et la logique déductive, d’autre part à l’observation et l’expérience. Aiguillonnée par le progrès des sciences naturelles, cette vision de la vie fit naître deux écoles majeures de la philosophie moderne : le rationalisme, qui repose sur la méthode déductive, et l’empirisme, s’appuyant sur la méthode inductive.

Pour le rationalisme, fondé par le philosophe français René Descartes (1596-1650), la recherche de la vérité ne peut être fondée que sur la raison innée de l’être humain. Après avoir douté de toute vérité reçue de l’histoire et de la tradition, il ne restait à Descartes que sa raison. Sa démarche se résume ainsi : « Je pense, donc je suis. » À partir de ce principe premier, il usa de la méthode déductive pour asseoir la connaissance du monde extérieur. Bien que Descartes acceptât et même tentât de prouver l’existence de Dieu à partir de la raison, les rationalistes suivants finirent par douter de l’existence de Dieu, voire la nier.

Le philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626) fonda l’empirisme qui affirmait que la vérité ne peut être appréhendée que par l’expérience. Cette école présentait l’esprit humain comme une feuille de papier vierge [tabula rasa]. Elle disait que, pour acquérir un savoir nouveau, on doit effacer tous les préjugés et tenter de comprendre la vérité par l’expérience et l’observation du monde extérieur. Le rationalisme, valorisant la raison, et l’empirisme, prisant l’expérience humaine et la science expérimentale, voulaient tous deux en finir avec le mysticisme et la superstition. En se servant de la raison ou bien de l’observation empirique pour guider la vie humaine, ils avaient tous deux tendance à séparer les êtres humains et le monde naturel de Dieu.

La Renaissance propulsa en avant ces deux courants de pensée, nés de l’humanisme. Loin d’encourager l’élan intérieur de la recherche de Dieu, elle généra une conception de la vie poussant les êtres humains à ne suivre que des aspirations extérieures. Cela barrait leur chemin vers Dieu, les amenant du côté de Satan. Aussi parle-t-on de conception « Caïn » de la vie. Au tournant du xviiie siècle, la conception Caïn de la vie avait anéanti les vérités léguées par l’histoire et la tradition. On se mit à juger à l’aune de la raison et de l’observation empirique tous les aspects de la vie humaine. Tout ce qui semblait irrationnel ou surnaturel, y compris la foi au Dieu de la Bible, était radicalement rejeté. Les énergies se concentraient étroitement sur la réalité matérielle. Telle fut l’idéologie des Lumières, qui se nourrit des deux courants de l’empirisme et du rationalisme. Les Lumières furent la force motrice de la Révolution française.

Typique de cette conception Caïn de la vie fut le déisme, fondé par le philosophe anglais Edward Herbert (1583-1648). Le déisme offrait une théologie toute pétrie de raison humaine. Les déistes rejetaient l’idée de quelque harmonie entre révélation et raison, vision traditionnelle en vigueur depuis l’époque de Thomas d’Aquin. Ils réduisaient Dieu à un créateur qui, ayant mis en mouvement l’univers, le laissait ensuite à son propre sort, selon les lois de la nature qu’Il avait mises en place. Ils niaient que les êtres humains aient un quelconque besoin de révélation divine ou de miracles.

Au début du xixe siècle, le philosophe allemand G. W. Friedrich Hegel (1770-1831) fit une synthèse complète de l’idéalisme du xviiie siècle. Or, maints disciples de Hegel, influencés par l’athéisme et le matérialisme du mouvement français des Lumières, développèrent l’école de l’hégélianisme de gauche, qui inversait la logique de la dialectique de Hegel. David Friedrich Strauss (1808-1874), hégélien de gauche, écrivit La Vie de Jésus, qui rejetait les récits bibliques des miracles de Jésus comme étant des affabulations de ses disciples crédules. Ludwig Feuerbach (1804-1872) déclara dans L’Essence du christianisme que Dieu n’était autre que la projection de la nature psychologique intérieure des êtres humains. Leurs arguments servirent de tremplin à l’athéisme et au matérialisme modernes.

Le matérialisme dialectique émergea de la logique des hégéliens de gauche systématisée par Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895). Influencés par Strauss et Feuerbach, et par le socialisme français, ceux-ci combinèrent le matérialisme dialectique à l’athéisme et au socialisme, créant l’idéologie du communisme. De la sorte, la conception Caïn de la vie, apparue après la Renaissance, se développa au cours du siècle des Lumières en athéisme matérialiste, et se finalisa dans l’idéologie athée du marxisme qui devint la pierre d’angle du monde communiste.

 

2.2       La conception Abel de la vie

Certains considèrent le progrès de l’histoire de l’âge médiéval jusqu’au monde moderne comme un processus qui a aliéné l’être humain de Dieu et de la religion. C’est lire l’histoire du point de vue Caïn. Mais la nature originelle ne poursuit pas seulement des valeurs extérieures ; elle cherche aussi des valeurs intérieures. Alors que les personnes du Moyen Âge étaient mues par leur nature originelle à poursuivre des valeurs intérieures, un mouvement se leva pour raviver l’hébraïsme, qui fructifia dans la Réforme protestante. Celle-ci fit essaimer des philosophies et des enseignements religieux qui prônaient une vision multidimensionnelle de la vie, cherchant à réaliser la nature originelle des êtres humains, reçue de Dieu. Nous appelons cela la conception « Abel » de la vie. Tandis que la conception Caïn de la vie éloignait de Dieu et de la foi, la conception Abel de la vie amenait des personnes modernes à chercher Dieu de façon plus profonde et plus réfléchie.

Le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) analysa philosophiquement les aspirations intérieures et extérieures de la nature originelle, ouvrant ainsi en pionnier le champ philosophique de la conception Abel de la vie[7]. Sa « philosophie critique » assimilait les théories conflictuelles de l’empirisme et du rationalisme. Pour Kant, nos diverses sensations ont lieu par contact avec des objets extérieurs. Ces derniers peuvent nous donner le contenu de la connaissance, mais ne peuvent à eux seuls nous permettre d’accéder à la connaissance véritable. Pour connaître pleinement, nous avons besoin de formes d’intuition et de pensée (qui sont a priori et transcendantales) avec lesquelles unifier les contenus divers (qui sont a posteriori et expérimentaux) grâce à un jugement synthétique. Ces formes de l’intuition et de la pensée sont liées au « je » transcendantal. Ainsi la connaissance devient effective quand les impressions sensibles diverses, venant des objets extérieurs, s’intégrent et s’unissent avec les formes du sujet connaissant grâce à l’action spontanée de la pensée et de l’entendement. Kant renversait ainsi l’empirisme, où ce sont les objets extérieurs qui déterminent la connaissance, en proposant une théorie nouvelle qui conférait la conduite de la connaissance à l’esprit du sujet. La philosophie de Kant se prolongea avec nombre de philosophes idéalistes : Johann G. Fichte (1762-1814), G. W. Friedrich Hegel et Friedrich W. J. von Schelling (1775-1854). Hegel, en particulier, jeta les bases d’une philosophie nouvelle reposant sur sa pensée dialectique. Avec leur idéalisme la conception Abel de la vie allait accroître son influence dans le domaine philosophique.

Dans le domaine religieux, de nouveaux mouvements émergèrent, qui contestaient l’influence grandissante du rationalisme dans la religion et soulignaient l’importance du zèle religieux et de la vie intérieure. Ils accordaient plus d’importance à l’expérience mystique qu’aux doctrines et aux rituels. C’est ainsi qu’apparut le piétisme en Allemagne, développé par Philipp J. Spener (1635-1705). Ce mouvement, de forte tendance conservatrice, adhérait à une foi traditionnelle tout en mettant l’accent sur l’expérience mystique.

Gagnant l’Angleterre, le piétisme s’épanouit chez les croyants, générant de nouveaux mouvements religieux comme le méthodisme, fondé par les frères Wesley (John, 1703-1791, et Charles, 1707-1788). Leur œuvre amena un grand réveil en Angleterre, jusqu’alors demeurée dans un état de stagnation spirituelle.

George Fox (1624-1691), mystique anglais qui fonda les quakers, voyait le Christ comme la lumière intérieure éclairant l’âme des croyants. Il insistait sur le fait qu’à moins de recevoir d’abord le Saint-Esprit, de vivre l’union mystique avec Jésus et d’expérimenter la lumière intérieure du Christ, on ne pouvait saisir le vrai sens de la Bible. Les quakers subirent de sévères persécutions en Angleterre mais finirent par prospérer en Amérique.

Emanuel Swedenborg (1688-1772) fut un savant réputé dont les sens spirituels étaient éveillés ; il entreprit une recherche systématique du monde spirituel et en perça maints secrets. Les théologiens ont longtemps ignoré son œuvre, mais depuis peu, avec le nombre croissant de personnes communiquant avec le monde spirituel, on reconnaît de plus en plus sa valeur. De ces diverses manières, la conception Abel de la vie a mûri pour former le monde démocratique d’aujourd’hui.

 

Section 3

La période de maturation de la politique,
de l’économie et de l’idéologie (1789-1918)

La période précédente de conflits religieux et philosophiques eut pour effet de former deux camps : la conception Abel et la conception Caïn de la vie. À l’aube de la nouvelle période – la période de maturation de la politique, de l’économie et de l’idéologie – les deux conceptions de la vie mûrirent, prenant des chemins séparés. En s’épanouissant, elles fondèrent deux formes différentes de sociétés aux structures sociales distinctes : une société de type Caïn et une société de type Abel. En même temps, la politique, l’économie et l’idéologie (la sphère de la religion et de la philosophie) progressaient pour atteindre le seuil de transition vers un monde idéal. Cette période s’est étendue de la Révolution française à la fin de la première guerre mondiale, en passant par la révolution industrielle.

 

3.1        La démocratie

Notre discussion précédente sur la démocratie dans le contexte du progrès de l’histoire se limitait aux changements sociaux qui ont facilité sa naissance[8]. Étudions ici les développements intérieurs derrière la montée de la démocratie d’aujourd’hui, en particulier les courants idéologiques qui l’ont portée au milieu de la houle et des remous de l’histoire.

Pendant la période de l’Empire chrétien au ixe siècle, Dieu voulut réaliser l’unité entre le royaume spirituel dirigé par la papauté et le royaume terrestre régi par l’empereur pour former une société monarchique chrétienne qui soit le socle d’un royaume messianique. Cela aurait établi le fondement pour le Messie. Un puissant royaume messianique aurait pu amener une fin rapide du féodalisme en Europe. Mais cette providence ne fut pas réalisée et le féodalisme se maintint, tandis que les histoires politique, religieuse et économique de l’Europe prenaient des chemins de développement séparés. La puissance politique des seigneurs féodaux commença à s’affaiblir après les croisades, déclina encore davantage pendant la Renaissance et la Réforme, jusqu’à disparaître au siècle des Lumières. Au xviie siècle, les seigneurs féodaux avaient cédé beaucoup de leur pouvoir politique aux rois qui bâtirent des États-nations centralisés et les menèrent comme des monarques absolus. Les rois justifiaient leur autorité suprême par le principe du droit divin.

Parmi les causes sociales de la montée de la monarchie absolue, il y eut d’abord l’émergence des nouvelles classes citadines alliées aux rois contre les seigneurs féodaux. En deuxième lieu s’affirma, sur le plan économique, le besoin d’États puissants avec des politiques économiques marchandes capables de protéger et contrôler le commerce pour poursuivre leurs intérêts économiques nationaux. Le fondement puissant d’un État-nation leur était nécessaire pour surmonter le féodalisme et maîtriser une économie fondée sur le commerce.

La montée de la monarchie absolue est aussi à mettre en rapport avec le progrès de l’histoire providentielle, qui nécessitait que la société féodale se consolide en monarchie. Mais, après que la providence de Dieu pour établir Son Royaume pendant la période carolingienne eut échoué parce que les papes et les empereurs de cette époque n’avaient pu s’unir, la société féodale qui s’ensuivit sous la règle papale devint corrompue. Évoluant selon le cours tracé à l’avance par Satan, elle donna naissance aux sociétés monarchiques du côté de Satan.

Examinons à présent, du point de vue de la providence de la restauration, les courants idéologiques à l’origine du déclin de la monarchie absolue. La providence avait alors pour objectif la montée des mondes communiste et démocratique, qui incarnaient respectivement les conceptions Caïn et Abel de la vie. Puisque la société médiévale féodale allait aussi bien à l’encontre de l’hébraïsme que de l’hellénisme, ces idéologies opérèrent toutes deux pour la renverser, en instaurant des sociétés bâties sur les conceptions Caïn et Abel de la vie. De la même façon, les monarchies absolues qui suivirent la Réforme protestante privaient le peuple de la liberté de foi, valeur que proposait le christianisme démocratique. La monarchie absolue allait donc à l’encontre du but de la conception Abel de la vie. De plus, les vestiges de la féodalité dans cette société bloquèrent le progrès de la classe citadine tel que le prônaient les athées et matérialistes de premier plan, entravant ainsi le but de la conception Caïn de la vie. Par conséquent ces conceptions de la vie œuvrèrent toutes deux pour renverser la monarchie absolue. Elles établirent des démocraties de types Caïn et Abel, qui allaient aboutir respectivement au monde communiste et au monde démocratique.

 

3.1.1     La démocratie de type Caïn

La démocratie de type Caïn émergea de la Révolution française. La France était à l’époque sous l’emprise des Lumières. La pensée des Lumières, enracinée dans la conception Caïn de la vie, déviait vers l’athéisme et le matérialisme. Sous l’influence des Lumières, les citoyens français s’éveillaient aux défauts de la monarchie absolue. Il y avait aussi un désir très répandu d’abattre les restes du système féodal qui régissait toujours la société.

La Révolution française fut amorcée en 1789 par les appels populaires en faveur de la démocratie d’une classe urbaine acquise aux Lumières. Elle voulait renverser le pouvoir de la classe dirigeante, éradiquer les restes du féodalisme, et établir la liberté et l’égalité pour les citoyens ordinaires, le tiers état. La Révolution française établit la démocratie avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. La démocratie née de la Révolution française était toutefois une démocratie de type Caïn. Elle avait beau détruire l’absolutisme, c’était pour établir fermement la conception Caïn de la vie. Les penseurs en vue derrière la Révolution française étaient des figures des Lumières comme Denis Diderot (1713-1784) et Jean Le Rond d’Alembert (1717-1783), prônant l’athéisme ou le matérialisme. De plus, malgré ses idéaux de liberté individuelle et d’égalité, le cours que prit la démocratie française pendant et après la Révolution tendait vers le totalitarisme.

Ainsi, les adeptes de la conception Caïn de la vie se firent les champions des Lumières, donnant naissance à la Révolution française et instaurant une démocratie de type Caïn. Cela devait étouffer complètement l’aspiration de l’esprit humain à rechercher Dieu. Alors que cette démocratie continuait à se développer en se concentrant exclusivement sur les aspects extérieurs de l’existence, elle allait se structurer sous les formes du marxisme en Allemagne et du léninisme en Russie, donnant finalement naissance au monde communiste.

 

3.1.2     La démocratie de type Abel

Dès leur origine, les démocraties apparues en Angleterre et aux États-Unis différaient de la démocratie née sous la Révolution française. Cette dernière était une démocratie de type Caïn, fondée par des athées et des matérialistes imprégnés de la conception Caïn de la vie, alors qu’ils tentaient de démanteler l’absolutisme et le féodalisme. Les démocraties anglaise et américaine, quant à elles, furent fondées par des chrétiens sincères qui incarnaient la conception Abel de la vie, et elles naquirent de leur lutte victorieuse contre l’absolutisme pour gagner la liberté religieuse. Ce sont donc des démocraties de type Abel.

Examinons comment des démocraties de type Abel se sont établies en Angleterre et aux États-Unis. En Angleterre, Jacques Ier (roi de 1603 à 1625) renforça la monarchie absolue et l’Église d’État, tout en persécutant les puritains et autres chrétiens dissidents. Beaucoup fuirent vers d’autres nations européennes ou vers le continent américain, cherchant la liberté de culte. Son fils Charles Ier (roi de 1625 à 1649) fit face à la rébellion des presbytériens d’Écosse, ralliés autour du National Covenant de 1638. Les presbytériens qui formaient le noyau dur du Parlement anglais lancèrent alors la Première révolution d’Angleterre, la révolution puritaine, sous la conduite d’Oliver Cromwell en 1642.

Plus tard, après que Charles II (roi de 1660 à 1685) eut restauré la monarchie absolue et renforcé l’Église anglicane contre tous les autres chrétiens et que son fils Jacques II (roi de 1685 à 1688) se fut déclaré catholique, les chefs protestants invitèrent son beau-fils, Guillaume d’Orange (roi de 1689 à 1702), qui était en même temps stathouder des Provinces-Unies, à intervenir. En 1688, Guillaume débarqua en Angleterre avec ses troupes pour défendre la liberté religieuse et les droits civils. Lors de son couronnement, Guillaume approuva la Déclaration des Droits [Bill of Rights] que lui présentait le Parlement et qui reconnaissait la prépondérance de la loi sur le roi. Cela devint l’un des piliers de la monarchie constitutionnelle anglaise. Puisque la Seconde révolution d’Angleterre, de 1688, s’était déroulée sans effusion de sang, elle porta le nom de « Glorieuse Révolution ».

Bien qu’il y eût des causes extérieures à ces révolutions anglaises, telles que le désir des citadins pour une liberté politique vis-à-vis de la classe dirigeante comprenant la noblesse et le clergé anglais, la cause plus intérieure était le désir de conquérir la liberté religieuse.

Beaucoup de puritains et de chrétiens dissidents, qui avaient été persécutés en Angleterre, émigrèrent sur le continent américain pour obtenir la liberté religieuse. Ils fondèrent une nation indépendante en 1776 et établirent la démocratie américaine. Née de la conception Abel de la vie, la démocratie de type Abel a évolué à partir de telles prémices pour former le monde démocratique d’aujourd’hui.

 

3.2       La signification de la séparation des pouvoirs

C’est Montesquieu (1689-1755), influent penseur des Lumières, qui prôna le concept de séparation des pouvoirs en trois branches de gouvernement. Cela visait à empêcher que le pouvoir politique soit concentré, comme dans le cas de l’absolutisme, entre les mains d’une seule personne ou institution. Cette idée fut proclamée dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen durant la Révolution française.

Dès l’origine, la séparation des pouvoirs devait caractériser la structure politique de la société idéale que Dieu projetait de réaliser. Mais ici encore, comme on peut l’observer tout au long de la providence, Satan imitait trompeusement un aspect du Principe avant sa réalisation par Dieu. Étudions brièvement maintenant la structure politique du monde idéal.

L’univers, on l’a vu, est modelé selon la structure d’un être humain parfait. De même, le monde idéal, que sont amenés à bâtir des êtres humains arrivés à maturité, doit refléter la structure et les fonctions d’une personne parfaite[9]. Par analogie avec le corps humain, dont les organes obéissent aux ordres complexes du cerveau, toutes les institutions de la société mondiale idéale devraient être conformes aux désirs de Dieu. Tout comme les ordres du cerveau atteignent les différentes parties du corps par le système nerveux périphérique étendant son réseau à partir de la moelle épinière, la direction de Dieu dans le monde idéal est transmise à la société entière par le Christ, qui correspond à la moelle épinière, et par des dirigeants dévoués à Dieu correspondant au système nerveux périphérique. Le système nerveux périphérique relié à la moelle épinière correspond aux partis politiques d’une nation. Ainsi, dans le monde idéal, les hommes et les femmes de Dieu menés par le Christ formeront des organisations analogues aux partis politiques d’aujourd’hui.

Le corps humain maintient une interaction harmonieuse entre les poumons, le cœur et l’estomac grâce aux directives du cerveau, transmises par la moelle épinière et le système nerveux périphérique.

Par analogie, les trois branches du pouvoir politique dans le monde idéal – les branches législative, judiciaire et exécutive – entretiendront entre elles des rapports harmonieux et fondés sur le Principe, quand elles suivront la direction de Dieu transmise par le Christ et les hommes et les femmes de Dieu. De même que les quatre membres du corps sont mus par les ordres du cerveau pour le bien de l’individu tout entier, les institutions économiques du monde idéal, correspondant aux membres, soutiendront le désir de Dieu de promouvoir le bien-être mondial. Tout comme le foie accumule des réserves nutritives pour le corps entier, le monde idéal aura toujours une certaine réserve où puiser, s’il le faut, pour le bien public.

Chaque partie du corps humain ayant une liaison verticale avec le cerveau, des rapports horizontaux se créent naturellement entre les divers organes pour former un organisme harmonieux. De même, dans le monde idéal, les êtres humains enracinant leurs rapports horizontaux dans leur lien vertical avec Dieu, ils créeront une société solidaire et harmonieuse dans laquelle ils partageront toutes leurs joies et leurs peines. Dans cette société, blesser son prochain sera comme se blesser soi-même. Aussi les citoyens de ce monde idéal ne voudront tout simplement pas commettre de crime.

Voyons à présent comment Dieu a œuvré dans la providence pour restaurer cette structure sociale idéale. L’histoire occidentale a connu une période durant laquelle les fonctions des trois pouvoirs politiques et des partis politiques se concentraient en un seul individu, le roi. Cela changeait de temps à autre quand le roi dominait le gouvernement alors que l’Église, elle, sous la direction de la papauté jouait un rôle équivalent à celui d’un parti politique. Le système politique connut un changement fondamental à l’époque des révolutions française et américaine, quand le pouvoir se divisa en trois branches – législative, judiciaire et exécutive –, et quand les partis politiques prirent des rôles distincts. Avec l’émergence de la démocratie constitutionnelle, le cadre du système politique idéal se mit en place.

Ainsi tout au long de l’histoire, les systèmes politiques ont changé parce que la société humaine déchue se restaurait vers une société idéale, dont la structure et les fonctions se calquent sur le modèle d’un être humain parfait. Les démocraties actuelles, caractérisées par une séparation des pouvoirs et une prolifération de partis politiques, reflètent jusqu’à un certain point la structure d’un corps sain. Mais à cause de la chute, les démocraties actuelles ressemblent, en fait, plus au corps d’une personne malade ou blessée. Elles ne peuvent donner la pleine mesure ni de leurs qualités ni de leurs fonctions originelles. Les partis politiques, ignorants de la volonté de Dieu, peuvent se comparer à un système nerveux qui ne parvient pas à transmettre les directives du cerveau. Puisque les constitutions ne sont pas écrites en conformité avec la parole de Dieu, les trois branches du pouvoir fonctionnent actuellement comme des organes internes qui ne peuvent ni sentir ni répondre aux instructions du cerveau, car les nerfs périphériques ont été sectionnés. Elles manquent d’ordre et d’harmonie, et traversent de perpétuels conflits entre elles.

Aussi le Christ, à son second avènement, va-t-il remédier aux maux du système politique actuel pour qu’il puisse refléter le dessein de Dieu en rétablissant le lien vertical des personnes avec Dieu. Le vrai potentiel de la société sera ainsi libéré.

 

3.3       La signification de la révolution industrielle

Établir un monde sans péché ne peut suffire à réaliser l’idéal de Dieu pour la création. Dieu a béni les êtres humains avec pour mandat de diriger l’univers[10]. Nous devons explorer les lois cachées de la nature et faire progresser la science et la technologie pour créer un cadre de vie plaisant. Religion et science ont assumé leurs responsabilités respectives : aider l’être humain déchu à vaincre les aspects intérieur et extérieur de son ignorance. Aussi pouvons-nous espérer, aux derniers jours de l’histoire, l’éclosion d’une vérité capable d’amener les êtres humains à dissiper totalement leur ignorance spirituelle ; on peut aussi attendre du progrès scientifique qu’il résolve tous les mystères de l’univers physique[11]. Les deux ensemble conduiront la société humaine au seuil de la réalisation du monde idéal. Aussi peut-on voir en la révolution industrielle, qui débuta en Angleterre, un produit de la providence visant à établir un cadre de vie qui convienne au monde idéal.

La structure économique de la société idéale ressemble aussi à la structure d’un corps humain sain. Entre production, distribution et consommation devrait s’établir un rapport d’interdépendance organique comme on en trouve entre la digestion, la circulation et la respiration dans le corps humain. On ne devrait pas voir la surproduction causer de compétition destructrice ; il ne devrait pas non plus y avoir d’accumulation excessive ou de surconsommation à cause d’une distribution injuste, contraire au bien-être de tous. Il devrait y avoir une production adéquate des biens utiles et nécessaires, une distribution équitable pour subvenir aux besoins de tous, et une consommation raisonnable en harmonie avec le but de l’ensemble.

La production de masse née de la révolution industrielle a amené l’Angleterre à s’approprier de vastes colonies comme sources de matières premières et de marchés pour ses produits. Ce faisant, la révolution industrielle a ouvert un vaste territoire à la diffusion de l’Évangile. Aussi a-t-elle servi les aspects internes aussi bien qu’externes de la providence de la restauration.

 

3.4       La montée des grandes puissances

On a vu comment la vision unitaire de l’Europe médiévale s’est scindée après la Renaissance pour donner les conceptions Caïn et Abel de la vie. Deux types de révolutions politiques en sont nés, fondant deux types de démocratie qui se sont grandement renforcés avec la révolution industrielle. Ces deux types de démocratie ont abouti à la formation des mondes démocratique et communiste.

Poussée par la révolution industrielle, éperonnée par une science en progrès rapide, l’industrialisation a créé des économies engendrant la surproduction. Les grandes puissances européennes, mues par un besoin urgent d’explorer de nouvelles contrées afin d’avoir des marchés pour leurs produits et des sources de matières premières pour leurs usines, se sont développées tout en étant en compétition pour la conquête de colonies. Ainsi, deux facteurs – les deux courants idéologiques et le cours du développement économique accompagnant le progrès scientifique – ont entraîné le monde vers une division politique ultérieure en deux blocs : le monde démocratique et le monde communiste.

 

3.5       Les réformes religieuses et les révolutions politiques
et industrielles après la Renaissance

Du regain de l’hellénisme naquit un mouvement de type Caïn qui, balayant le monde médiéval, engendra l’humanisme de la Renaissance. Alors que ce mouvement poursuivait sa course dans une direction satanique, il donna naissance aux Lumières, qu’on peut considérer comme la deuxième renaissance au niveau idéologique. L’orientation satanique de la pensée des Lumières allait s’épanouir encore davantage ; le matérialisme historique en naquit, cœur de l’idéologie communiste. Cela peut être considéré comme la troisième renaissance.

Le côté de Satan contrefaisant à l’avance la providence, on peut s’attendre à voir la providence passer par trois étapes de révolution dans chacun des trois domaines : religion, politique et économie. Dans la sphère religieuse, la première réforme fut l’œuvre de Luther, après la première renaissance. Une deuxième vague de réforme suivit la deuxième renaissance, avec le mouvement spirituel initié par des figures comme les frères Wesley, Fox et Swedenborg. Notre examen du progrès de l’histoire fait ressortir qu’une troisième réforme surviendra après la troisième renaissance. De fait, en l’état actuel du christianisme, une telle réforme s’impose de toute urgence.

Dans la sphère politique, on peut aussi parler d’une réforme traversant trois étapes. Le poids de la première réforme et de la première renaissance balaya d’abord la société médiévale féodale. Puis, ce fut à la monarchie d’expirer devant les forces déchaînées par la deuxième renaissance et la deuxième réforme. Finalement, le monde communiste fut formé par les révolutions politiques, elles-mêmes causées par la troisième renaissance. La troisième réforme religieuse, imminente, va assurer au monde démocratique du côté de Dieu un triomphe dans le combat idéologique, amenant le monde communiste du côté de Satan à se soumettre. Puis les deux mondes s’uniront pour former le Royaume de Dieu sur la terre.

Les mutations économiques qui ont suivi les réformes religieuses et politiques ont progressé en trois révolutions industrielles. La première survint en Angleterre, sur la base de la machine à vapeur. Un siècle plus tard, la deuxième prit place dans plusieurs nations avancées, sur la base de l’électricité et du moteur à essence. La troisième va s’épanouir en utilisant les énergies de l’atome et l’informatique ; elle fournira au monde idéal un cadre de vie agréable. Dans les siècles de préparation antérieurs au second avènement du Messie, les trois stades de révolutions qui ont suivi les trois renaissances, dans les trois domaines de la religion, de la politique et de l’industrie, ont été un cours nécessaire pour construire le monde idéal, comme le veut le principe du développement en trois stades.

 

Section 4

Les guerres mondiales

4.1        Les causes providentielles
des trois guerres mondiales

Plusieurs facteurs – conflits d’intérêts politiques et économiques, chocs idéologiques – déclenchent les guerres. Mais il ne s’agit là que de causes extérieures. Les guerres ont aussi des causes intérieures, tout comme chaque action humaine a des mobiles intérieurs et extérieurs. Les actes humains sont dirigés par le libre arbitre individuel qui réagit extérieurement aux circonstances tout en suivant intérieurement son aspiration à réaliser la volonté de Dieu et à faire progresser la providence de la restauration. Aussi ne peut-on juger ni en bien ni en mal une action humaine sur les seuls motifs extérieurs. On peut en dire autant des guerres mondiales, fruits des oppositions à l’échelle mondiale entre de nombreux individus agissant avec leur libre arbitre. On ne peut donc saisir le sens providentiel des guerres mondiales en se limitant aux seuls conflits d’intérêts politiques et économiques, aux chocs idéologiques et à d’autres causes extérieures.

Quelles sont les causes intérieures, providentielles, à l’origine des trois guerres mondiales ? Premièrement, l’ultime combat désespéré de Satan pour maintenir sa domination a amené les guerres mondiales. Depuis la chute de nos premiers ancêtres, Satan a bâti des imitations perverties et hors-Principe du monde idéal de Dieu. Dans le but de restaurer le monde idéal selon Son Principe, Dieu S’est lancé à sa poursuite et a étendu Sa souveraineté au fur et à mesure en la reconquérant du monde hors-Principe dominé par Satan[12]. Ainsi, dans le cours de la providence de la restauration, une fausse représentation de l’idéal précède la venue de sa vraie manifestation. La prophétie biblique sur l’apparition de l’Antichrist avant le retour du Christ illustre cette vérité.

L’histoire sous la domination mauvaise de Satan va prendre fin avec le second avènement du Christ. Elle se transformera alors en histoire de l’humanité sous la bonne souveraineté de Dieu. Satan va mener un ultime combat. Lorsque les Israélites allaient quitter l’Égypte dans le cours pour restaurer Canaan au niveau national, Satan mena par l’intermédiaire du pharaon un amer combat pour les garder en servitude. De ce fait, le côté de Dieu fut en mesure de le frapper par trois signes surnaturels. De même, dans les derniers jours, Satan trame son dernier complot pour miner le côté de Dieu qui s’apprête à commencer le cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Les trois contre-attaques de Dieu aux agressions de Satan ont abouti aux trois guerres mondiales.

Deuxièmement, les trois guerres mondiales ont éclaté afin d’établir les conditions d’indemnité au niveau mondial pour restaurer les trois grandes bénédictions. Dieu a donné trois grandes bénédictions aux êtres humains en les créant : parfaire leur individualité, se multiplier pour former une famille idéale, et régner sur la création[13]. En accomplissant ces trois grandes bénédictions, nos premiers ancêtres devaient bâtir le Royaume de Dieu sur la terre. Dieu, ayant Lui-même créé et béni les êtres humains, n’a pas annulé ces bénédictions au seul motif de la chute. Il a dû laisser les êtres humains déchus bâtir, sous la conduite de Satan, un monde opposé au Principe, qui a imité les trois grandes bénédictions même si c’était de façon erronée. Ainsi, au terme de l’histoire, des sociétés hors-Principe ont émergé, réalisant de façon frauduleuse la forme extérieure de ces trois grandes bénédictions : un individu qui défend les causes de Satan, la multiplication des enfants de Satan et la conquête du monde sous la domination de Satan. Pour établir les conditions d’indemnité restaurant les trois grandes bénédictions au niveau mondial, trois conflits mondiaux devaient éclater, par lesquels Dieu pouvait l’emporter sur ces mondes sataniques en traversant les trois stades de formation, croissance et accomplissement.

Troisièmement, les trois guerres mondiales ont eu lieu pour permettre à l’humanité entière de surmonter collectivement au niveau mondial les trois tentations que Satan fit subir à Jésus. En tant que disciples de Jésus, les chrétiens doivent, aux niveaux individuel, familial, national et mondial, suivre le cours de leur maître et surmonter les trois tentations qu’il dut affronter au désert.

Quatrièmement, les trois guerres mondiales ont eu lieu afin d’établir les conditions d’indemnité au niveau mondial permettant de restaurer la souveraineté de Dieu. Nos premiers ancêtres, s’ils avaient évité la chute et atteint la perfection en passant par les trois stades de la période de développement, auraient bâti un monde sous la souveraineté de Dieu. La restauration du monde doit, de même, traverser trois stades. Elle nécessite au préalable sa division en mondes de type Abel et de type Caïn, puis trois guerres finales qui verront le monde céleste de type Abel venir à bout du monde satanique de type Caïn. C’est une condition pour restaurer par une indemnité au niveau mondial le meurtre d’Abel par Caïn. Après cela le monde sous la souveraineté de Dieu pourra s’établir. Les trois guerres mondiales sont par conséquent les ultimes combats mondiaux de l’histoire, restaurant horizontalement par l’indemnité le but de toutes les guerres qui ont eu lieu pour la restauration de la souveraineté de Dieu dans le cours vertical de la providence.

 

4.2       La première guerre mondiale

4.2.1     Résumé de la providence
dans la première guerre mondiale

Le glas avait sonné pour la monarchie absolue sous l’effet des révolutions démocratiques de type Caïn et de type Abel, nées des conceptions Caïn et Abel de la vie. La révolution industrielle qui suivit balaya les résidus de féodalisme, provoquant l’ascension du capitalisme. Puis vint l’âge de l’impérialisme.

Sur le plan politique, la première guerre mondiale était un combat opposant les démocraties de type Abel, qui poursuivaient le but de la providence de la restauration, à des états autoritaires où fleurissaient les idéaux démocratiques de type Caïn contraires aux buts de la providence de la restauration. La lutte opposait les pays impérialistes du côté de Dieu aux pays impérialistes du côté de Satan. Sur le plan des intérêts économiques, ce conflit mit aux prises, pour des colonies, des nations au capitalisme bien ancré et des nations d’industrialisation plus récente. Sur les plans religieux et idéologique, les États de type Caïn avaient dans leur camp la Turquie, pays musulman persécuteur du christianisme, et ses alliés, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Ils luttèrent contre des États de type Abel tels le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et la Russie, défenseurs, dans l’ensemble, du christianisme. Au terme de la première guerre mondiale, les démocraties de type Abel remportèrent la victoire au stade de formation.

 

4.2.2    Comment se décident
le côté de Dieu et le côté de Satan ?

Quelles nations sont dans le camp de Dieu, et quelles nations sont dans celui de Satan ? C’est à la direction de la providence pour la restauration de trancher cette question. Celles qui suivent la direction de la providence ou agissent de concert avec elle, même indirectement, sont du côté de Dieu, alors que celles qui prennent une position contraire sont du côté de Satan. Ce n’est donc pas forcément à notre sens commun ou à notre conscience de juger si tel individu ou tel pays est du côté de Dieu ou de Satan. Quiconque ignore la providence peut par exemple estimer que Moïse, en tuant le maître de corvée égyptien, avait mal agi. On peut cependant considérer cet acte comme bon car il s’inscrivait dans la providence. De même les Israélites envahirent la terre de Canaan, tuant de nombreux Cananéens, apparemment sans trop de justifications. Pour qui ignore la providence, leurs actes peuvent paraître mauvais et cruels ; ils n’en étaient pas moins justes aux yeux de Dieu. Même si l’on avait dénombré plus de justes parmi les Cananéens que parmi les Israélites, les Cananéens de l’époque appartenaient collectivement au côté de Satan, tandis que les Israélites étaient collectivement du côté de Dieu.

Étendons l’examen de ce concept au domaine religieux. Le bien étant le but de toute religion, chacune d’elle est du côté de Dieu. Mais, si une religion contrarie le chemin d’une autre religion plus proche du cœur de la providence, elle se placera du côté de Satan. Une religion reçoit une mission pour son âge, mais si, passé le temps de sa responsabilité, elle en vient à freiner une religion naissante porteuse d’une nouvelle mission pour l’âge à venir, elle se tient alors du côté de Satan. Avant la venue de Jésus, le judaïsme et ses fidèles se tenaient du côté de Dieu. Mais en persécutant Jésus qui venait avec une nouvelle mission – devant accomplir, entre autres choses, le but du judaïsme – ils se retrouvèrent du côté de Satan, quelle qu’ait pu être leur fidélité à Dieu dans le passé.

Dans le monde moderne, les systèmes épousant la conception Abel de la vie sont du côté de Dieu, tandis que ceux qui épousent la conception Caïn de la vie sont du côté de Satan. Par exemple, une pensée matérialiste apparentée à la conception Caïn de la vie, même si elle semble éthique et portée au sacrifice, appartient toujours au côté de Satan. Voilà pourquoi on peut dire que le monde communiste est le monde de Satan. D’autre part, puisque le monde démocratique, garant de la liberté religieuse, s’appuie sur une conception Abel de la vie, on peut considérer qu’il est du côté de Dieu.

Le christianisme fut instauré comme religion centrale avec la mission suprême d’accomplir les buts de toutes les religions[14]. Ainsi, toute nation qui persécute le christianisme ou entrave son progrès, directement ou indirectement, se tient du côté de Satan. Dans la première guerre mondiale, les puissances alliées, menées par le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et la Russie, étaient des pays chrétiens ; elles luttaient en outre pour libérer les chrétiens de l’oppression turque. Aussi se tenaient-elles du côté de Dieu. Quant aux Empires centraux menés par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, ils soutenaient la Turquie, État musulman qui persécutait le christianisme. Aussi se tenaient-ils du côté de Satan, avec la Turquie.

 

4.2.3    Les causes providentielles
de la première guerre mondiale

Quelles ont été les causes intérieures, providentielles, à l’origine de la première guerre mondiale ? Premièrement, cette guerre a éclaté afin d’établir au stade de formation la condition d’indemnité au niveau mondial pour restaurer les trois grandes bénédictions. Satan a bâti à l’avance une imitation pervertie du monde idéal de Dieu, qui aurait dû être établi par Adam. Au terme de l’histoire, un monde opposé au Principe doit donc émerger, réalisant une falsification extérieure des trois grandes bénédictions au stade de formation, sous la conduite d’une imitation satanique d’Adam. Le côté de Dieu doit vaincre ce monde opposé au Principe pour établir la condition d’indemnité requise.

Guillaume II (1859-1941), roi de Prusse et empereur d’Allemagne, qui déclencha la première guerre mondiale, était l’imitation satanique de type Adam. Dans ce stade de formation, il était l’équivalent d’une personne qui a atteint la perfection individuelle. Par son pangermanisme, il montra une forme d’accomplissement de la bénédiction de la multiplication des enfants. Il montra aussi une forme de règne sur la création en menant sa politique d’hégémonie mondiale. Cet empereur bâtit de la sorte un monde hors-Principe, réalisant au stade de formation une imitation satanique des trois grandes bénédictions. La première guerre mondiale devait établir au stade de formation la condition d’indemnité au niveau mondial pour restaurer, dans l’avenir, le monde où les trois grandes bénédictions s’accompliraient, en fait, avec Dieu pour centre.

Deuxièmement, la première guerre mondiale a eu lieu pour amener les personnes du côté de Dieu à surmonter collectivement, au niveau mondial, la première tentation de Jésus. Vu la signification des trois tentations de Jésus, on peut comprendre que le côté de Dieu devait l’emporter, dans la première guerre mondiale, afin d’établir la condition d’indemnité pour restaurer la première bénédiction au niveau mondial. Vainqueur de la première tentation au désert, Jésus, symbolisé par le rocher, avait lui-même rétabli sa position, réalisant le fondement pour restaurer la perfection de la personnalité individuelle.

De même, en l’emportant dans la première guerre mondiale, le côté de Dieu ne devait pas seulement abattre le monde satanique et son centre, il lui fallait aussi bâtir le monde de Dieu et poser le fondement pour son propre centre, le Christ, au second avènement. Cela devait être la base pour la naissance du Christ à son retour et pour la perfection de sa personnalité individuelle.

Troisièmement, la première guerre mondiale a eu lieu afin d’établir le fondement restaurant, au stade de formation, la souveraineté de Dieu. La démocratie est apparue pour abolir les régimes monarchiques autoritaires et servir de système politique final destiné à restaurer la souveraineté de Dieu[15]. Le côté de Dieu était responsable de gagner la première guerre mondiale et d’étendre son territoire politique pour évangéliser le monde. En consolidant ainsi une vaste base politique et économique, il assurait le fondement, au stade de formation, du monde démocratique ainsi que le fondement, au stade de formation, pour restaurer la souveraineté de Dieu.

 

4.2.4    Les résultats providentiels
de la première guerre mondiale

La victoire des puissances alliées dans la première guerre mondiale a établi la condition d’indemnité au stade de formation pour restaurer les trois grandes bénédictions au niveau mondial. Surmontant à l’échelon mondial la première tentation de Jésus, elles ont établi la condition d’indemnité pour restaurer la première bénédiction au niveau mondial. La victoire de la démocratie jetait les bases au stade de formation pour restaurer la souveraineté de Dieu. Avec la défaite du monde satanique et de son chef, le Kaiser, le monde du côté de Dieu remportait la victoire au stade de formation et posait le fondement pour que naisse le Christ à son retour, destiné à devenir le Seigneur du monde idéal de Dieu.

Parallèlement, le communisme s’établissait en Russie. Staline accéda au pouvoir comme imitation satanique du Christ au second avènement. Puisque le Christ vient avec les idéaux du Royaume de Dieu sur la terre – communauté solidaire, prospérité partagée et valeurs universelles – le côté satanique tente de réaliser ces idéaux à l’avance en bâtissant une imitation mensongère du Royaume de Dieu sur la terre, sous la conduite de l’imitation satanique du Christ au second avènement.

En conclusion, avec la victoire du côté de Dieu dans la première guerre mondiale, le fondement fut posé pour le second avènement du Messie. Le stade de formation de la providence au second avènement commença alors.

 

4.3       La deuxième guerre mondiale

4.3.1     Résumé de la providence
dans la deuxième guerre mondiale

L’origine spirituelle de la démocratie moderne réside dans l’ardeur des personnes à réaliser les valeurs de la conception Abel de la vie. Pétrie des élans intérieurs et extérieurs de la nature humaine originelle, la démocratie ne peut qu’aller dans le sens du monde idéal de Dieu. Quant au fascisme, il coupe les êtres humains des élans de leur nature originelle. Lors de la deuxième guerre mondiale, la démocratie, tout en défendant la victoire acquise au stade de formation par la première guerre mondiale, vainquit le fascisme, élevant cette victoire au stade de croissance.

 

4.3.2    La nature du fascisme

Quand la dépression économique balaya le monde dans les années trente, des pays cherchèrent une solution dans le fascisme. Ce fut la voie prise par l’Allemagne, le Japon et l’Italie qui se sentaient isolés et accablés par le sort.

Qu’est donc le fascisme ? Le fascisme nie les valeurs fondamentales de la démocratie moderne, telles que le respect de l’individu et de ses droits essentiels, les libertés de parole, de presse et d’association, et le système parlementaire. Race ou nationalité y sont les valeurs suprêmes que doit exalter un puissant État-nation. Les individus et les institutions n’existent que pour le bénéfice de l’État. Sous le fascisme, les individus ne peuvent exiger que la liberté soit un droit inviolable ; ils sont obligés de sacrifier la liberté à leur devoir de servir l’État. Le principe politique cardinal du fascisme affirme que tout le pouvoir et toute l’autorité doivent être remis à un chef suprême, au lieu de se répartir entre les individus. La volonté personnelle du dirigeant soumet le pays entier à l’idéologie maîtresse. Benito Mussolini (1883-1945) en Italie, Adolf Hitler (1889-1945) en Allemagne, et les chefs du gouvernement militariste du Japon étaient des dictateurs de type fasciste.

 

4.3.3    Nations du côté de Dieu et nations du côté de Satan
dans la deuxième guerre mondiale

Au cours de la deuxième guerre mondiale, les pays démocratiques alliés – États-Unis, Royaume-Uni et France – ont pris la tête des nations du côté de Dieu. Le côté de Satan regroupait l’alliance formée par les pays fascistes : Allemagne, Japon et Italie. Comment déterminer que les premiers étaient du côté de Dieu et les seconds du côté de Satan ? Les Alliés étaient du côté de Dieu car leurs systèmes politiques étaient des démocraties, le système politique de l’ultime étape de la providence de la restauration fondée sur la conception Abel de la vie. Quant aux puissances de l’Axe, elles étaient du côté de Satan : prônant le fascisme, elles étaient antidémocratiques et émanaient de la conception Caïn de la vie. Les forces des Alliés et celles de l’Axe étaient en outre séparées en côté de Dieu et côté de Satan parce que les premières soutenaient le christianisme et les secondes s’y opposaient et le persécutaient.

L’Allemagne, chef de file des puissances de l’Axe, privait les gens de leurs libertés de base et sa répression idéologique leur ôtait la liberté religieuse. De plus, Hitler massacra six millions de juifs. Ayant obtenu du pape un concordat, il chercha auprès d’évêques coopératifs à réduire les Églises et dévoyer le christianisme dans un néo-paganisme nationaliste pétri de religion germanique primitive. En réaction, des catholiques et des protestants se dressèrent dans une âpre résistance.

Durant la deuxième guerre mondiale, les militaristes japonais obligèrent toutes les églises de Corée à adopter un kamidana, autel pour divinités shintoïstes nippones, forçant les chrétiens coréens à vouer un culte aux sanctuaires shintoïstes. Les chrétiens insoumis étaient incarcérés ou tués. Les chrétiens coréens qui avaient fui en Mandchourie en quête de liberté religieuse furent brutalement massacrés. Ces mesures contre le christianisme en Corée s’intensifièrent vers la fin de la guerre.

L’Italie, une des puissances de l’Axe, soutenait la cause de l’Allemagne. Contre le cours général de la providence, Mussolini érigea le catholicisme en religion d’État dans le but égoïste de l’utiliser pour rallier son peuple à son régime fasciste. Pour ces raisons, l’Allemagne, le Japon et l’Italie étaient du côté de Satan durant la deuxième guerre mondiale.

 

4.3.4    Les rôles providentiels des trois nations
du côté de Dieu et des trois nations du côté de Satan

Un enjeu de la deuxième guerre mondiale était d’établir au stade de croissance la condition d’indemnité pour restaurer les trois grandes bénédictions au niveau mondial, comme cela aurait dû se faire à l’époque de Jésus. Par leur chute, Adam, Ève et l’archange anéantirent à l’origine la réalisation des trois grandes bénédictions. Restaurer ces bénédictions suppose donc nécessairement trois acteurs dans ces rôles respectifs. Ainsi Dieu a spirituellement restauré les trois grandes bénédictions, dans la providence du salut spirituel, en combinant les efforts de Jésus ressuscité comme deuxième Adam, du Saint-Esprit représentant Ève[16], et des anges. C’est pourquoi la deuxième guerre mondiale vit les trois pays du côté de Dieu, représentant Adam, Ève et l’archange, livrer combat aux trois pays du côté de Satan, représentant également Adam, Ève et l’archange. La victoire des nations du côté de Dieu devait établir une condition d’indemnité pour restaurer les trois grandes bénédictions au stade de croissance. Satan, connaissant cette providence, prit les devants en pressant les trois nations représentant de son côté Adam, Ève, et l’archange, à se dresser contre celles du côté de Dieu.

Du côté de Dieu, les États-Unis, pays de type masculin, symbolisaient Adam ; le Royaume-Uni, pays de type féminin, symbolisait Ève ; la France, pays de type mixte, symbolisait l’archange. Du côté de Satan, l’Allemagne, pays de type masculin, représentait Adam ; le Japon, pays de type féminin, représentait Ève ; et l’Italie, pays de type mixte, représentait l’archange. Au stade de formation, durant la première guerre mondiale, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France avaient eu ces trois positions du côté de Dieu, tandis que l’Allemagne, l’Autriche et la Turquie occupaient ces positions du côté de Satan.

Pourquoi l’Union soviétique, nation du côté de Satan, rallia-t-elle le côté de Dieu dans la deuxième guerre mondiale ? Quand la société médiévale féodale faillit à sa mission providentielle, elle devint un frein à la fois pour le côté de Dieu et pour celui de Satan, qui commençaient alors à suivre des voies séparées vers la maturation des mondes démocratique et communiste. Les conceptions Abel et Caïn de la vie contribuèrent toutes deux à abattre la société médiévale féodale, puis la monarchie absolue et l’impérialisme. Tout comme la providence avance en suivant les courants de l’époque, le zèle de Satan à bâtir une imitation hors-Principe du monde idéal se conforme aussi aux tendances de l’époque. Quand l’ordre social en place bloque la genèse de sociétés nouvelles, y compris celles qui servent les buts de Satan, ce dernier se joint au combat pour le détruire.

D’une façon similaire, le fascisme était devenu un obstacle à la fois pour le côté de Satan et pour celui de Dieu. Parce que la providence de la restauration exigeait que Dieu laisse temporairement le côté de Satan former le monde communiste, l’Union soviétique dans la deuxième guerre mondiale put se joindre aux nations du côté de Dieu pour vaincre le fascisme, afin de pouvoir rapidement bâtir son État communiste. Toutefois, sitôt la deuxième guerre mondiale achevée, le monde communiste et le monde démocratique se séparèrent comme l’huile et l’eau.

 

4.3.5    Les causes providentielles
de la deuxième guerre mondiale

Quelles ont été les causes intérieures, providentielles, à l’origine de la deuxième guerre mondiale ? Premièrement, cette guerre a éclaté afin d’établir au stade de croissance la condition d’indemnité au niveau mondial pour restaurer les trois grandes bénédictions. Le monde idéal où s’accomplissent les trois grandes bénédictions et qu’Adam ne put réaliser à cause de la chute, aurait dû être établi par Jésus, envoyé par Dieu comme deuxième Adam. Mais cet idéal ne se réalisa que spirituellement, car Jésus fut crucifié. Satan voulant bâtir à l’avance une imitation pervertie du monde idéal de Dieu, au terme de l’histoire, un monde opposé au Principe doit émerger, réalisant une falsification extérieure des trois grandes bénédictions au stade de croissance, sous la conduite d’une imitation satanique de Jésus. Le côté de Dieu doit vaincre ce monde opposé au Principe et établir ainsi, au stade de croissance, la condition d’indemnité au niveau mondial requise pour restaurer le monde idéal où les trois grandes bénédictions sont accomplies avec Dieu pour centre.

Hitler était l’imitation satanique de Jésus. Bien que sa volonté soit complètement contraire à celle de celui-ci, par certains aspects sa vie singeait de façon pervertie des épisodes de la vie de Jésus : sa vision ambitieuse, sa vie de célibataire et la disparition de son corps en sont des exemples. Le Führer était aussi l’imitation satanique, au stade de croissance, de l’Adam parfait. Il parodiait la bénédiction de la multiplication des enfants en prônant la pureté du peuple germanique comme race supérieure et la bénédiction du règne sur la création par sa politique de conquête mondiale. Voilà comment Hitler réalisa un monde hors-Principe avec une forme satanique, au stade de croissance, des trois grandes bénédictions. Vainqueur de la deuxième guerre mondiale, le côté de Dieu allait établir au stade de croissance la condition d’indemnité au niveau mondial afin de restaurer le monde idéal des trois grandes bénédictions.

Ensuite, la deuxième guerre mondiale a eu lieu pour amener les personnes du côté de Dieu à surmonter collectivement, au niveau mondial, la deuxième tentation de Jésus. Vu la signification des trois tentations de Jésus, on peut comprendre que le côté de Dieu devait l’emporter, dans la deuxième guerre mondiale, afin d’établir la condition d’indemnité pour restaurer la deuxième bénédiction au niveau mondial. Tout comme Jésus avait posé le fondement pour la restauration des enfants en surmontant la deuxième tentation au désert, le côté de Dieu devait poser le fondement mondial au stade de croissance pour la démocratie, en triomphant dans la deuxième guerre mondiale.

Troisièmement, la deuxième guerre mondiale a eu lieu afin d’établir le fondement restaurant, au stade de croissance, la souveraineté de Dieu. Durant la première guerre mondiale, le succès du côté céleste avait assuré au monde démocratique le fondement correspondant au stade de formation. Travaillant à bâtir le monde de type Caïn, le côté de Satan profita aussi de la chute de l’absolutisme tsariste durant la première guerre mondiale et posa le fondement du monde communiste au stade de formation. Durant la deuxième guerre mondiale, le monde communiste et le monde démocratique bâtirent chacun leur propre fondement au stade de croissance avant de se séparer à la conclusion de la guerre. L’établissement du fondement au stade de croissance du monde démocratique restaurait le fondement de la souveraineté de Dieu au stade de croissance.

 

4.3.6    Les résultats providentiels
de la deuxième guerre mondiale

Vainqueur de la deuxième guerre mondiale, le côté céleste a établi la condition d’indemnité au stade de croissance pour restaurer les trois grandes bénédictions au niveau mondial. La victoire signifiait que la deuxième tentation de Jésus était surmontée au niveau mondial, établissant ainsi la condition d’indemnité pour restaurer la deuxième bénédiction au niveau mondial. Finalement, en posant les bases du monde démocratique au stade de croissance, elle établissait le fondement au stade de croissance pour restaurer la souveraineté de Dieu.

Du côté de Satan, de même que Hitler était l’imitation de Jésus, Joseph Staline (1879-1953) était l’imitation du Christ au second avènement. Le fait que Hitler et sa nation avaient été détruits, alors que Staline montait en puissance avec son fondement communiste à l’échelle mondiale, indiquait que le temps de construire le royaume spirituel sous l’étendard de Jésus ressuscité était révolu et que l’ère pour construire un ciel nouveau et une terre nouvelle[17] sous la conduite du Christ, au second avènement, avait sonné.

Avec la fin de la deuxième guerre mondiale a commencé le stade de croissance de la providence au second avènement. De nombreux chrétiens se sont mis à recevoir des révélations sur le retour du Christ, et Dieu a commencé à multiplier les signes spirituels tout autour du monde. Depuis, la confusion, la division et la sécularisation n’ont cessé de gagner les Églises en place ; leur vie spirituelle s’est peu à peu vidée de sa substance. Ce sont là des phénomènes des derniers jours, et il faut y voir un signe de la providence finale de Dieu pour unir toutes les religions autour d’une nouvelle et ultime expression de la vérité.

 

4.4       La troisième guerre mondiale

4.4.1     La troisième guerre mondiale est-elle inévitable ?

Nous savons que Dieu avait donné aux premiers ancêtres la bénédiction de régner sur l’univers, c’est pourquoi quand Satan se sert des personnes déchues pour créer une imitation hors-Principe du monde où se réalise cette bénédiction, Il doit le laisser faire. Dieu, à la poursuite de Satan, mène Sa providence pour lui reprendre le monde et ses fruits. Au terme de l’histoire, le côté de Dieu et celui de Satan luttent pour chacun établir sa souveraineté sur une partie du monde. C’est pourquoi le monde démocratique et le monde communiste se dressent l’un contre l’autre. Les trois guerres mondiales devenaient dès lors inévitables, d’abord pour diviser, puis pour unifier, ces deux mondes.

Le but providentiel des première et deuxième guerres mondiales fut de diviser la planète en mondes communiste et démocratique. Un autre conflit doit ensuite effectuer leur unification. Ce conflit est la troisième guerre mondiale. Il est inévitable qu’elle ait lieu, mais cela peut se produire de deux façons.

Une première voie est de faire céder le côté de Satan par les armes. Mais ce conflit devant aboutir à la venue d’un monde idéal, où toute l’humanité est amenée à communier dans la joie, on ne peut jamais y parvenir par une simple défaite militaire des ennemis. Il faudra ensuite les faire adhérer intérieurement, pour que tous se réconcilient et se réjouissent sincèrement du fond de leur cœur. Pour que cela ait lieu, il est essentiel qu’une idéologie parfaite se présente, capable de satisfaire les désirs de la nature originelle de tous.

L’autre forme que peut prendre ce conflit est celle d’un combat tout intérieur, idéologique, sans que des conflits armés n’éclatent, amenant le monde de Satan à se soumettre et à s’unir en un temps très bref. Les êtres humains sont des êtres doués de raison. Aussi pourra-t-on établir un monde parfait, unifié, à condition que les êtres humains se soumettent à la raison et trouvent l’unité grâce à un puissant réveil intérieur.

Lequel de ces deux cours prendra en fait la troisième guerre mondiale ? Le succès ou l’échec de la part de responsabilité humaine en décideront.

D’où viendra l’idéologie essentielle pour résoudre ce conflit et bâtir un monde nouveau ? Elle ne peut sûrement pas venir du monde communiste, pétri de la conception Caïn de la vie, car celle-ci brime les élans intérieurs de la nature humaine originelle. C’est plutôt du monde démocratique, incarnant la conception Abel de la vie, que doit venir cette idéologie. Pourtant, c’est un fait historique avéré qu’aucun des systèmes actuellement connus dans le monde démocratique ne peut efficacement défaire l’idéologie communiste. Aussi, une idéologie, inconnue jusque-là, doit-elle émaner du monde démocratique.

Pour que naisse cette nouvelle idéologie, il est nécessaire qu’une nouvelle expression de la vérité apparaisse d’abord. Celle-ci est l’essence de la conception Abel de la vie et le cœur de la démocratie. Comme ce fut le cas dans le passé, lorsque la nouvelle expression de la vérité émergera, il se peut qu’elle contredise les expressions anciennes de la vérité auxquelles bien des gens ont cru. Ainsi, même le monde démocratique se divisera en deux camps qui, tels Abel et Caïn, se dresseront l’un contre l’autre. Quand la nouvelle vérité jouira d’un fondement victorieux dans le monde démocratique puis aura conquis l’idéologie communiste, l’unification du monde se réalisera à partir de cette vérité unique.

Connaissant le plan de Dieu qui consiste à unifier le monde autour d’une seule vérité, Satan a présenté une contrefaçon de la vérité pour unir l’humanité autour de lui. Le matérialisme dialectique est cette fausse vérité, qui, niant l’existence de toute entité spirituelle, avance une explication de l’univers axée sur une logique totalement matérialiste. Niant l’existence de Dieu, il nie aussi celle de Satan. Prôner le matérialisme dialectique revenait donc en fait pour Satan à nier sa propre réalité, même au risque de sa propre disparition. Satan, comprenant ce que la conclusion de l’histoire annonçait, savait sa fin programmée. Résigné à l’idée que son culte arrivait à son terme, il se dressa dans une négation monstrueuse de Dieu, au prix même de son propre sacrifice. Telle est la racine spirituelle du matérialisme dialectique. Tant que le monde démocratique sera privé de la vérité qui peut renverser cette doctrine du mal, il sera toujours vulnérable et sur la défensive. Voilà pourquoi, un homme du côté de Dieu doit proclamer cette vérité.

 

4.4.2    Résumé de la providence
dans la troisième guerre mondiale

L’ultime combat de la providence de la restauration se joue dans la troisième guerre mondiale. Dieu veut, par ce conflit, amener le monde démocratique à soumettre le monde communiste, puis bâtir le monde idéal. Jusqu’à la première guerre mondiale, les pays du côté de Dieu avaient accru leur hégémonie politique et économique en gagnant des colonies autour du monde, dont Dieu pouvait Se servir pour la providence. La guerre finie, ces pays ont posé le fondement mondial, au stade de formation, de la démocratie. Par la deuxième guerre mondiale, ils ont établi, au stade de croissance, le fondement mondial de la démocratie, consolidant ainsi le monde démocratique. Durant la troisième guerre mondiale, le côté de Dieu doit trouver la parfaite conception Abel de la vie, fondée sur la nouvelle vérité, et parfaire le fondement mondial de la démocratie, au stade d’accomplissement. Puis le côté de Dieu doit mener toute l’humanité vers un monde uni. En résumé, la troisième guerre mondiale est la dernière grande guerre au terme de l’histoire, au cours de laquelle le côté de Dieu restaure horizontalement par l’indemnité tout ce qui fut livré à Satan au cours des trois stades de la providence.

 

4.4.3    Les causes providentielles
de la troisième guerre mondiale

Comme on l’a expliqué plus haut, la troisième guerre mondiale se joue soit par les armes, soit par un conflit idéologique en fonction de la responsabilité des personnes impliquées dans la providence. Quoi qu’il en soit, on ne peut échapper au déroulement de ce conflit mondial.

Quelles sont les causes intérieures, providentielles, à l’origine de la troisième guerre mondiale ? Premièrement, cette guerre doit éclater afin d’établir au stade d’accomplissement la condition d’indemnité au niveau mondial pour restaurer les trois grandes bénédictions. Jésus n’ayant pu accomplir que spirituellement la providence de la restauration à cause de l’incrédulité du peuple, son retour est devenu nécessaire pour restaurer le monde idéal de Dieu tant spirituellement que physiquement. Mais, comme Satan veut bâtir à l’avance une imitation pervertie du monde idéal de Dieu, au terme de l’histoire, il faut qu’émerge un monde opposé au Principe, réalisant une falsification extérieure des trois grandes bénédictions au stade d’accomplissement, sous la conduite d’une imitation satanique du Christ du second avènement. Le côté de Dieu doit vaincre ce monde opposé au Principe et établir ainsi, au stade d’accomplissement, la condition d’indemnité au niveau mondial requise pour restaurer le monde idéal où les trois grandes bénédictions sont accomplies avec Dieu pour centre.

Staline était l’imitation satanique du Christ du second avènement. On le vénéra tel un homme parfait. Prêchant l’union entre paysans et ouvriers pour contrer le monde démocratique, il contrefit la bénédiction de la multiplication des enfants, et sa politique d’hégémonie communiste à l’échelle mondiale lui fit atteindre un semblant de bénédiction du règne sur la création. Staline créa donc un vaste monde communiste selon le modèle de la forme extérieure des trois grandes bénédictions. Il faut bien comprendre que le monde communiste est l’imitation falsifiée et hors-Principe du monde de l’idéal de Dieu, qui se définira par une communauté solidaire, une prospérité partagée et des valeurs universelles, venant de Dieu.

Deuxièmement, la troisième guerre mondiale doit avoir lieu pour amener les personnes du côté de Dieu à surmonter collectivement, au niveau mondial, la troisième tentation de Jésus. Vu la signification des trois tentations de Jésus, on peut comprendre que le côté de Dieu doive l’emporter, dans la troisième guerre mondiale, afin d’établir la condition d’indemnité pour restaurer la troisième bénédiction au niveau mondial. De même que Jésus a posé le fondement pour restaurer le règne sur la création en surmontant la troisième tentation au désert, il est essentiel que le côté de Dieu s’impose dans la troisième guerre mondiale pour restaurer le règne des êtres humains sur l’univers entier.

Enfin, la troisième guerre mondiale doit avoir lieu afin d’établir le fondement restaurant, au stade d’accomplissement, la souveraineté de Dieu. Il faut que le côté de Dieu soit vainqueur dans le combat pour abattre le monde communiste et redonner toute la souveraineté à Dieu. Alors le monde idéal s’établira sur la base de principes célestes.

 

4.4.4    Les résultats providentiels
de la troisième guerre mondiale

Dieu voulait conclure Sa providence de la restauration voilà longtemps dans la famille d’Adam, en œuvrant avec Caïn et Abel. Mais l’histoire pécheresse de l’humanité a commencé avec le meurtre d’Abel par Caïn. Dieu a entrepris l’œuvre de division du bien et du mal pour restaurer l’échec de la famille d’Adam au niveau individuel, la développant ensuite aux niveaux familial, tribal, social, ethnique et national. Le temps est venu où Dieu mène Sa providence à l’échelle mondiale. Dieu entend restaurer par l’indemnité la providence entière qui a été prolongée jusqu’à un troisième cours, en emportant la victoire dans les trois guerres mondiales qui appartiennent au chapitre final de l’histoire providentielle.

Au commencement, nos premiers ancêtres perdirent leurs liens de cœur avec Dieu en cédant aux paroles tentatrices de Satan. Par leur chute intérieure, spirituelle, et leur chute extérieure, physique, ils ont constitué la lignée de Satan. Dès lors, la providence de la restauration ne peut s’accomplir que si les êtres humains déchus restaurent leur cœur vis-à-vis de Dieu, grâce à Sa parole de vie, s’ils sont sauvés spirituellement en même temps que physiquement, et s’ils rejoignent la lignée de Dieu[18].

Les victoires du côté de Dieu dans les trois guerres mondiales restaureront pleinement par l’indemnité tous ces aspects de la providence de la restauration. Elles rendront possible la réalisation du monde idéal de Dieu, terme de Son labeur inlassable et rempli de larmes pendant les siècles de misère humaine qui ont suivi la chute.

[1].    Gn 2.7

[2].    cf. Fondement 1.3

[3].    Gn 9.25

[4].    Lv 25.55

[5].    Rm 8.15

[6].    cf. Moïse et Jésus 3.3.2

[7].    La théorie éthique de Kant illustre ce point peut-être encore plus clairement. Kant croyait que ni la raison ni l’observation ne pouvaient fournir de base solide à la connaissance de Dieu. Il affirmait que nous pouvons appréhender la réalité de Dieu par la loi morale qui opère au sein de la conscience de chaque personne. Ainsi donna-t-il une base philosophique à la conception Abel de la vie.

[8].    cf. Parallèles 7.2

[9].    cf. Création 1.1 ; 1.2 ; 3.2

[10].   Gn 1.28

[11].   cf. Eschatologie 4.3

[12].   cf. Parallèles 7.1

[13].   Gn 1.28

[14].   cf. Eschatologie 2.3

[15].   cf. Parallèles 7.2.6

[16].   cf. Christologie 4.1

[17].   Ap 21.1-7

[18].   cf. Moïse et Jésus 3.3.2