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Moïse et Jésus dans la providence de la restauration


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La Bible contient de nombreux secrets relatifs à l’œuvre divine du salut. « Mais le Seigneur Yahvé ne fait rien qu’il n’en ait révélé le secret à ses serviteurs les prophètes[1]. » Pourtant, sans connaître le Principe qui sous-tend la providence, les êtres humains se sont montrés incapables de percer les mystères que renferme la Bible. Le récit biblique de la vie d’un prophète ne se réduit pas à une simple chronique historique. En réalité, par sa vie, la Bible dévoile le chemin que tous les êtres humains déchus doivent emprunter. Nous allons examiner en particulier comment Dieu a établi les cours providentiels de Jacob et Moïse comme modèles au cours de Jésus pour sauver toute l’humanité.

 

Section 1

Les cours modèles
pour amener Satan à se soumettre

Nous avons appris que pour la providence de la restauration dans la famille d’Isaac, Jacob était la figure centrale qui établit le fondement de substance. Il occupa la position d’Abel et œuvra pour amener Satan à se soumettre et afin d’établir la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue. Le cours entier de Jacob devint le cours modèle pour Moïse et Jésus. Jésus vint pour amener Satan à la reddition de manière substantielle. Avant Jésus, Moïse suivit un cours afin de subjuguer Satan, et ce fut l’image du cours que Jésus allait suivre. Plus tôt encore, Dieu fit suivre à Jacob un cours qui constituait une représentation symbolique du cours de Jésus. De plus, le cours de Jacob est le modèle de celui que les Israélites et toute l’humanité doivent suivre pour amener Satan à se soumettre et pour atteindre le but de la providence de la restauration.

 

1.1        Pourquoi les cours de Jacob et de Moïse
ont-ils été établis comme modèles
pour le cours de Jésus ?

      Le but de la providence de la restauration est atteint quand les êtres humains amènent Satan à une soumission volontaire et deviennent ses maîtres. Ils doivent faire cela en accomplissant la part de responsabilité qui leur incombe. Jésus, en tant que Messie et véritable ancêtre de l’humanité, est venu pour aider toutes les personnes de foi afin qu’elles amènent Satan à se rendre volontairement. De lui-même, il a ouvert en pionnier le chemin pour susciter une reddition complète de Satan et il guide depuis lors les personnes de foi afin qu’elles suivent son exemple.

      Satan, qui n’entend pas se soumettre même à Dieu, ne se serait soumis en aucune manière à Jésus, et encore moins aux croyants ordinaires. Aussi Dieu, prenant responsabilité pour les êtres humains qu’Il a créés, a appelé Jacob et a œuvré par son intermédiaire pour nous montrer sous forme symbolique le cours amenant Satan à la soumission.

Moïse fut capable de subjuguer Satan en s’inspirant du cours modèle qui était révélé symboliquement dans le cours de Jacob. Dans son cours, Moïse développa ce modèle au niveau image. De même, en œuvrant à partir du cours de Moïse, Jésus vint pour amener Satan à se soumettre substantiellement. En marchant sur les traces de Jésus, les personnes de foi peuvent aussi amener Satan à se rendre et le maîtriser. Quand Moïse déclara : « Le Seigneur Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète semblable à moi ; vous l’écouterez en tout ce qu’il vous dira[2] », il faisait allusion à Jésus. Celui-ci allait se tenir dans une position semblable à celle de Moïse et suivre le cours de Moïse comme modèle afin de faire progresser la providence pour restaurer Canaan – le Royaume de Dieu – au niveau mondial. Jésus déclara : « le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement[3]. » Il voulait dire par là qu’il suivait le cours modèle que Dieu lui avait révélé grâce à Moïse. Moïse préfigurait donc Jésus.

 

1.2        Le cours de Jacob comme modèle
pour les cours de Moïse et de Jésus

      Jacob fut le pionnier du cours pour amener Satan à se soumettre. Ce cours prend le chemin opposé à celui par lequel Satan a corrompu l’humanité. Moïse et Jésus suivirent des cours selon le modèle de celui de Jacob. Faisons, dans cette section, une étude comparée de ces cours.

      (1) Nos premiers ancêtres auraient dû être absolument résolus à garder le commandement de Dieu de ne pas manger du fruit, et pourtant ils chutèrent au risque de leur vie lorsque l’archange les tenta. Par conséquent, pour que Jacob puisse restaurer Canaan au niveau familial – c’est-à-dire retourner en Canaan avec sa famille et ses richesses et établir alors le fondement pour recevoir le Messie – il a dû, au risque de sa vie, triompher dans un combat avec un ange qui représentait Satan. Jacob voulait désespérément réussir cette épreuve lorsqu’il lutta avec l’ange au gué du Yabboq. Il triompha et reçut le nom d’« Israël[4] ». Dans cette épreuve, c’est Dieu qui testa Jacob, en plaçant l’ange dans la position de Satan. Le but de Dieu en faisant cela n’était pas de faire souffrir Jacob, mais de l’aider à assurer la position d’Abel et accomplir la restauration de sa famille en se qualifiant comme seigneur de l’ange. Par ailleurs, du fait que l’ange jouait le rôle principal dans l’épreuve, le chemin fut ouvert pour que le monde angélique puisse être restauré.

      Dans le cas de Moïse, avant de pouvoir guider les Israélites en Canaan et restaurer Canaan au niveau national, il dut d’abord surmonter une épreuve périlleuse dans laquelle Dieu chercha à le faire mourir[5]. Il nous faut comprendre que Dieu donne de tels tests aux êtres humains parce qu’Il les aime. Si Satan, au lieu de Dieu, donnait de tels tests et que les gens échouaient, ils deviendraient sa proie. Pareillement, Jésus dut surmonter une épreuve avant de pouvoir commencer la restauration de Canaan au niveau mondial – autrement dit, guider l’humanité vers le Royaume de Dieu sur la terre. Il se battit avec Satan au risque de sa vie et triompha de lui en jeûnant pendant 40 jours et en surmontant les tentations dans le désert[6].

      (2) Puisque notre nature déchue fut acquise quand Satan souilla notre chair et notre esprit, Jacob dut remplir une condition correspondante pour l’éliminer. C’est pourquoi, afin de restaurer la position d’Abel et d’établir la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue, Jacob acheta le droit d’aînesse à Ésaü avec du pain et du potage de lentilles[7], symbolisant la chair et l’esprit. Pour répéter ce cours à l’époque de Moïse, Dieu nourrit le peuple de manne et de cailles[8], symbolisant aussi la chair et l’esprit, et renforça ainsi sa gratitude envers Lui, en élevant sa conscience de peuple élu. Par ce don, Dieu voulait amener le peuple à obéir à Moïse et à établir la condition d’indemnité au niveau national pour éliminer la nature déchue.

Jésus disait : « Vos pères, dans le désert, ont mangé la manne et sont morts ; […] je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous[9]. » Outre la confirmation du fait qu’il suivait le cours modèle établi par Moïse, par ces versets Jésus fit entendre que toute l’humanité déchue devait s’unir à lui dans la chair et dans l’esprit. En suivant Jésus avec foi et en s’unissant à lui, qui se tenait alors dans la position de Jean le Baptiste[10], les êtres humains déchus auraient établi la condition d’indemnité au niveau mondial pour éliminer la nature déchue. En servant alors loyalement Jésus comme le Messie, ils devaient restaurer leur nature originelle.

      (3) À cause de la chute, Satan a même profané le corps de l’être humain après sa mort. Le corps de Jacob fut sanctifié par la bénédiction qu’il avait reçue dans sa vie. Au moment de sa mort, le traitement de sa dépouille remplit aussi une condition de purification ; d’où l’embaumement qui dura 40 jours[11]. Dans le cas de Moïse, l’archange Michel confronta le diable à propos du sort réservé à sa dépouille mortelle[12]. Nous savons que le corps de Jésus disparut, à la stupéfaction des autorités, laissant le tombeau vide[13].

      (4) Au moment de la chute, Satan a corrompu nos premiers ancêtres durant leur période de développement. Pour restaurer cette souillure par l’indemnité, Dieu a œuvré en faisant établir des conditions sur la base de certains nombres, comme le nombre 3 qui représente la période de développement[14]. Quand Jacob quitta Harân pour revenir en Canaan, il y eut une période de trois jours de séparation d’avec Satan, avant que Laban ne fût averti de son absence[15]. Quand Moïse guida son peuple hors d’Égypte vers Canaan, il y eut une période initiale de trois jours[16]. Josué séjourna sur les rives du Jourdain pendant trois jours avant de le traverser[17]. Avant de commencer le cours spirituel pour restaurer Canaan au niveau mondial, Jésus passa trois jours au tombeau[18]. Jacob eut douze fils[19] pour restaurer par l’indemnité dans sa génération (horizontalement), les conditions d’indemnité accumulées (verticalement) par les douze générations de Noé à Jacob, qui avaient été envahies par Satan. Pour des raisons similaires, à l’époque de Moïse, il y avait douze tribus[20], et Jésus avait douze disciples[21]. Afin de remplir une condition pour séparer de Satan qui les avait souillés les sept jours de la création de Dieu, il y eut soixante-dix membres de la famille de Jacob[22], soixante-dix anciens à l’époque de Moïse[23], et soixante-douze disciples de Jésus[24], qui tous jouèrent des rôles providentiels centraux dans leur âge respectif.

(5) Un bâton, qui frappe le mal, qui indique le chemin et apporte son soutien à quiconque s’appuie sur lui, est un symbole du Messie[25]. Jacob passa le Jourdain et entra dans la terre de Canaan en s’appuyant sur un bâton[26]. Cela préfigurait le fait qu’un jour l’humanité déchue franchirait les eaux de ce monde de péché et arriverait sur la rive du monde idéal en suivant le Messie, c’est-à-dire en frappant l’injustice, en le prenant comme guide et exemple, et en se reposant sur lui. Moïse guida les Israélites à travers la mer Rouge avec son bâton[27]. Jésus à son second avènement guidera l’humanité, à travers les eaux turbulentes de ce monde déchu jusqu’à la rive de l’idéal de Dieu, avec un sceptre de fer, qui le symbolise[28].

      (6) La faute d’Ève fut la racine du péché dans le lignage de l’humanité et ce péché porta les fruits du mal lorsque Caïn tua Abel. Puisque ce sont une mère et son fils qui permirent à Satan d’entrer et de perpétuer le péché, selon le principe de la restauration par l’indemnité, une mère et son fils doivent se séparer de Satan en joignant leurs efforts. Jacob n’aurait pas pu recevoir la bénédiction et se séparer de Satan sans le soutien dévoué et les sages conseils de sa mère[29]. Moïse n’aurait pu échapper à la mort et être en position de suivre la volonté de Dieu sans l’aide de sa mère[30]. Et enfin, Marie sauva la vie de Jésus en fuyant avec lui en Égypte, échappant au roi Hérode qui cherchait à le tuer[31].

      (7) La figure centrale qui se voit confier la volonté de Dieu dans la providence doit retourner du monde satanique au monde de Dieu. C’est pourquoi Jacob se rendit de Harân, le monde satanique, en Canaan[32] et Moïse voyagea depuis l’Égypte jusqu’à la terre promise de Canaan[33]. Après avoir trouvé refuge en Égypte peu après sa naissance[34], Jésus revint en Galilée.

      (8) Le but final de la providence de la restauration est d’éliminer Satan. Cela explique le geste de Jacob enfouissant les idoles sous un arbre[35]. Moïse abattit le veau d’or, le brûla, le moulut en poudre fine, et en saupoudra la surface de l’eau qu’il fit boire aux Israélites[36]. Jésus vint détruire ce monde du mal en amenant Satan à la reddition par ses paroles et son pouvoir[37].                                                                                  

 

Section 2

La providence de la restauration
sous la conduite de Moïse

2.1        Vue d’ensemble de la providence menée par Moïse

      La providence de la restauration menée par Moïse reposait sur le fondement pour le Messie établi dans la famille d’Abraham. Toutefois, le Principe exigeait encore que Moïse lui-même établît le fondement pour le Messie en restaurant par l’indemnité le fondement de foi et le fondement de substance. Chaque fois que la figure centrale de la providence change, la nouvelle figure centrale ne peut hériter la mission providentielle sans d’abord accomplir, par elle-même, une responsabilité semblable. En outre, dans ce cas, le fondement devait être posé à nouveau du fait que le niveau de la providence s’était étendu d’une famille à une nation. Comme nous le verrons, dans la providence de la restauration menée par Moïse, les conditions d’indemnité requises pour poser ces fondements différaient assez nettement de celles des cours antérieurs.

 

2.1.1     Le fondement de foi

2.1.1.1 La figure centrale pour restaurer le fondement de foi

      Moïse était la figure centrale pour restaurer le fondement de foi. Un fondement de foi devait être posé à nouveau pour commencer le cours du retour à la terre promise de Canaan sur le fondement des 400 ans d’esclavage dûs à la faute d’Abraham dans son offrande symbolique. Avant d’étudier comment Moïse a établi le fondement de foi, examinons d’abord la position providentielle de Moïse en relation avec Jésus et ensuite dans la prochaine section, déterminons en quoi il différait des figures centrales précédentes qui furent appelées à poser un fondement de foi.

      Premièrement, Moïse fut placé dans la position de représenter Dieu, agissant à Sa place. Dieu lui dit qu’il devait être comme Dieu pour Aaron[38]. Il dit aussi : « Vois, j’ai fait de toi un dieu pour Pharaon, et Aaron, ton frère, sera ton prophète[39]. »

Deuxièmement, Dieu établit Moïse pour préfigurer Jésus. En permettant à Moïse de se tenir dans la position de Dieu devant Aaron et le pharaon, Dieu l’établit comme précurseur de Jésus, l’incarnation unique de Dieu. En préfigurant Jésus, Moïse ouvrit en pionnier le chemin que celui-ci emprunterait un jour. Tout comme Jean le Baptiste après lui[40], Moïse devait « rendre droit le chemin » pour Jésus.

      Comme descendant de Jacob, qui avait établi le fondement pour le Messie, Moïse put servir de figure centrale dans l’ère providentielle de la restauration. Dans son chemin providentiel, il put s’appuyer sur la tradition et les actes de son ancêtre, Jacob. Leurs deux cours servirent de modèles au chemin que Jésus suivrait plus tard.

Moïse se tenait aussi sur le fondement que Joseph avait établi lors de son entrée en Égypte. La vie de Joseph était une autre préfiguration de la vie de Jésus. Étant fils de Rachel (la femme de Jacob représentant le côté de Dieu) et frère cadet des fils de Léa (la femme de Jacob représentant le côté de Satan), Joseph se tenait dans la position d’Abel. Il échappa de justesse au plan de ses frères aînés visant à le tuer, et lorsqu’il fut vendu à des marchands, il entra en Égypte comme esclave. Or, il fut élevé à la dignité de Premier ministre d’Égypte vers l’âge de 30 ans. Ses frères et son père vinrent en Égypte, se prosternèrent humblement devant lui, accomplissant ainsi le rêve prophétique qu’il avait eu dans son enfance.[41] Sur le fondement de cette victoire providentielle, les Israélites entrèrent en Égypte où ils entamèrent une période d’épreuves visant à couper leurs liens avec Satan. Le cours de Joseph préfigurait celui que Jésus suivrait plus tard. Après être venu dans le monde satanique, Jésus allait endurer un chemin d’épreuves et apparaître comme Roi des rois à l’âge de 30 ans. Il lui faudrait amener tous les êtres humains, y compris ses ancêtres, à se soumettre à lui, couper tous leurs liens avec le monde satanique et les restaurer vers la sphère de Dieu.

La petite enfance, l’enfance et la mort de Moïse préfiguraient aussi le cours de Jésus. Dès sa naissance, Moïse courait le risque d’être tué par le pharaon. Après que sa mère l’eut élevé en cachette, Moïse fit son entrée au palais du pharaon, et grandit en toute sécurité au milieu de ses ennemis. De même, Jésus naquit dans des circonstances qui lui faisaient courir le risque d’être tué par le roi Hérode. La mère de Jésus le prit, s’enfuit avec lui en Égypte et l’y éleva en cachette. Après la mort du roi Hérode, elle le ramena en Galilée où il grandit en toute sécurité au milieu de ses ennemis. Après la mort de Moïse, personne ne put localiser l’emplacement de son corps[42] ; cela préfigurait ce qui adviendrait du corps de Jésus après sa mort.

      Par tous ces aspects, le cours de Moïse pour restaurer Canaan au niveau national était le modèle du cours de Jésus pour restaurer Canaan au niveau mondial. Et, comme on l’a mentionné plus tôt, la Bible atteste par les paroles de Moïse[43] et de Jésus[44] que Dieu dévoila par la vie de Moïse un modèle pour Jésus, préfigurant ainsi le chemin que Jésus emprunterait dans le futur.

 

2.1.1.2 L’objet conditionnel pour restaurer le fondement de foi

      Moïse n’occupait pas la même position que les figures centrales antérieures qui s’étaient vu confier l’établissement du fondement de foi. À la différence d’Abel, de Noé et d’Abraham, Moïse n’eut pas besoin de présenter une offrande symbolique. Au lieu de cela, il put restaurer le fondement de foi par sa simple obéissance à la parole de Dieu, en traversant un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan[45]. Il y a trois raisons à cette différence.

Premièrement, Moïse s’appuyait sur le fondement des trois offrandes symboliques réussies par Abel, Noé et Isaac. Ils avaient mené à bien la providence sur la base des offrandes symboliques.

      Deuxièmement, les offrandes symboliques étaient les objets conditionnels rendus nécessaires comme substituts de la Parole, car nos premiers ancêtres ayant perdu la parole de Dieu au moment de la chute, les êtres humains n’étaient plus en mesure de recevoir Sa parole directement. Par conséquent, durant l’ère providentielle du fondement pour la restauration (la période d’Adam à Abraham), des offrandes avaient été offertes comme objets conditionnels pour poser le fondement de foi. Toutefois, à l’époque de Moïse, cette ère était parvenue à son terme. L’humanité était entrée dans une nouvelle ère, l’ère providentielle de la restauration (l’ère de l’Ancien Testament), où elle pouvait de nouveau recevoir la parole de Dieu directement. Une offrande symbolique n’était donc plus nécessaire pour établir le fondement de foi.

Troisièmement, comme la providence commencée avec la famille d’Adam fut sans cesse prolongée, certaines conditions d’indemnité étaient nécessaires pour restaurer les périodes providentielles souillées par Satan. En posant le fondement de foi, Noé dut passer par un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan, tout en vivant dans l’arche. Abraham put présenter l’offrande symbolique pour poser le fondement de foi seulement après la période précédente de 400 ans, ayant ainsi pour fondement un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan. Les Israélites souffrirent pendant 400 ans d’esclavage en Égypte afin de traverser un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan et restaurer ainsi le fondement de foi réclamé par Satan à cause de la faute d’Abraham. Ainsi, dans l’ère providentielle de la restauration, une figure centrale pouvait poser le fondement de foi en observant la parole de Dieu durant un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan, puisqu’un objet conditionnel n’était dorénavant plus requis pour lui servir de substitut.

 

2.1.2     Le fondement de substance

      Dans l’ère providentielle du fondement pour la restauration, Dieu avait réalisé l’établissement du fondement de substance familial. En entrant dans l’ère providentielle de la restauration, Dieu œuvra à l’établissement du fondement de substance national. Puisque Moïse était comme Dieu pour le peuple et représentait Jésus, en posant le fondement de foi national, il occupait la position de parent pour les Israélites. Mais en même temps, Moïse était le prophète qui avait la mission de préparer le chemin pour Jésus. Il avait donc la position d’enfant par rapport à Jésus, qui allait venir comme le Vrai Parent. De ce fait, par rapport aux Israélites, Moïse occupait la position d’Abel comme figure centrale pour le fondement de substance national.

Rappelons-nous qu’Abel fit l’offrande symbolique en position de parent, à la place d’Adam, et fut ainsi en mesure de présenter l’offrande substantielle en position d’enfant. Pareillement, Moïse se tenait dans les doubles positions de parent et d’enfant. En restaurant par l’indemnité le fondement de foi, il était en position de parent. Il assura ainsi la position d’Abel dans le fondement de substance, au cours duquel il était en position d’enfant.

      Une fois que Moïse eut assuré la position d’Abel, les Israélites, en position de Caïn, étaient censés établir la condition d’indemnité au niveau national pour éliminer la nature déchue par leur obéissance à Moïse. Ce faisant, ils pouvaient accomplir le fondement de substance national.

 

2.1.3     Le fondement pour le Messie

      Moïse devait restaurer par l’indemnité le fondement de foi national, et les Israélites sous la conduite de Moïse devaient restaurer par l’indemnité le fondement de substance national. Cela aurait constitué le fondement national pour le Messie et la base pour une nation souveraine où le Messie pourrait venir. Les Israélites auraient alors été amenés à recevoir le Messie, à naître à nouveau de lui, à être lavés du péché originel, et à restaurer leur nature originelle en s’unissant à Dieu par le cœur. De la sorte, ils pouvaient atteindre leur but ultime qui était de devenir parfaits.

 

2.2       Les cours pour restaurer Canaan au niveau national
sous la conduite de Moïse

      Moïse fit sortir les Israélites d’Égypte, le monde satanique, avec des miracles et des signes ; il leur fit traverser la mer Rouge et les fit errer dans le désert avant d’entrer dans la terre promise de Canaan. Cela préfigurait le cours de Jésus pour conduire les chrétiens, le deuxième Israël. Par des miracles et des signes, Jésus arracherait les chrétiens à leur vie de péché et les conduirait en toute sûreté à travers la mer troublée du mal. Il les emmènerait dans un désert privé de l’eau qui donne la vie, avant de les guider jusqu’au jardin d’Éden promis par Dieu. Tout comme le cours pour restaurer Canaan au niveau national sous la conduite de Moïse a nécessité trois tentatives, en raison de l’incrédulité des Israélites, il y a eu trois tentatives lors du cours pour restaurer Canaan au niveau mondial sous la conduite de Jésus, à cause de l’incrédulité de Jean le Baptiste et du peuple juif à cette époque. Pour éviter les répétitions, on n’entrera pas ici dans une comparaison détaillée des cours de Moïse et de Jésus. Toutefois, les parallèles deviendront évidents en comparant cette section à la suivante.

 

2.2.1     Le premier cours
pour restaurer Canaan au niveau national

2.2.1.1 Le fondement de foi

      Après 400 ans d’esclavage en Égypte, la période d’indemnité exigée des Israélites à cause de la faute d’Abraham arriva à son terme. Pour que Moïse devienne la figure centrale restaurant le fondement de foi et se qualifie afin de mener les Israélites hors d’Égypte, il devait, en tant qu’individu, hériter de la période d’indemnité nationale de 400 ans et traverser un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan. En outre, Moïse avait à restaurer par l’indemnité le nombre 40, qu’Adam non déchu aurait dû accomplir pour établir son fondement de foi[46]. Pour réaliser ces buts, Moïse fut amené dans le palais du pharaon, centre du monde satanique, et y demeura 40 ans[47].

      Durant son séjour au palais, Moïse fut éduqué par sa mère qui, à l’insu de tous, était employée pour être sa nourrice. Elle lui communiqua secrètement la conscience et la fierté d’appartenir au peuple élu. Malgré le confort de la vie du palais, Moïse conserva une loyauté et une fidélité inébranlables à la lignée d’Israël. Après 40 ans, il quitta le palais, « aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que de connaître la jouissance éphémère du péché[48] ». Aussi, durant les 40 ans de sa vie au palais du pharaon, Moïse traversa un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan et restaura par là même le fondement de foi.

 

2.2.1.2 Le fondement de substance

      Moïse était dans une double position de parent et d’enfant. En établissant le fondement de foi, il assura aussi la position d’Abel pour le fondement de substance. Les Israélites, qui étaient dans la position de Caïn, étaient censés suivre Moïse et lui obéir avec foi. En s’unissant ainsi à la volonté de Dieu par l’intermédiaire de Moïse et en multipliant le bien, ils auraient accompli la condition d’indemnité au niveau national pour éliminer la nature déchue et ils auraient établi le fondement de substance national. Les Israélites devaient poser le fondement de substance en suivant Moïse depuis leur sortie d’Égypte jusqu’à leur entrée dans la terre bénie de Canaan.

      Dieu établit la condition préalable à ce cours avec l’acte de Moïse tuant un Égyptien. Voyant l’un de ses frères maltraité par un maître de corvée égyptien, Moïse sentit monter en lui un amour brûlant pour son peuple ; il tua l’Égyptien et le cacha dans le sable[49]. En un sens, c’était une expression du cœur de Dieu brûlant d’indignation alors qu’Il regardait l’affliction de Son peuple[50]. À ce moment-là, les Israélites allaient-ils s’unir à Moïse ou se désolidariser de lui ? C’est ce qui allait déterminer s’ils pourraient ou non commencer leur retour vers Canaan.

Quand Moïse tua l’Égyptien, Dieu utilisa cet acte pour accomplir ce qui suit : premièrement, l’archange avait poussé nos premiers ancêtres à chuter et Caïn à tuer Abel ; telles sont les conditions qui ont permis à Satan, en utilisant la position de fils aîné, d’orienter le cours d’une histoire remplie de péchés. C’est pourquoi, avant que Dieu ne puisse commencer la providence pour restaurer Canaan, quelqu’un du côté de Dieu devait remplir la condition de restaurer cette situation par l’indemnité, en l’emportant sur quelqu’un du côté de Satan représentant le fils aîné. Deuxièmement, cet acte coupa définitivement tout reste d’attachement de Moïse au palais du pharaon et le plaça dans une situation telle qu’il ne pourrait jamais y revenir. Enfin, par cet acte, Dieu voulait inciter les Israélites à avoir confiance en Moïse en leur montrant qu’il était un patriote israélite. Comme nous le verrons, ces raisons sont comparables à celles pour lesquelles, dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national, Dieu frappa tous les premiers-nés des Égyptiens et de leur bétail.

Les Israélites, témoins de l’acte de Moïse tuant l’Égyptien, auraient dû être profondément touchés par son amour pour Israël, tout comme Dieu l’était. S’ils avaient ressenti les choses de cette façon, ils auraient respecté Moïse, lui auraient fait confiance, et l’auraient suivi avec zèle. Alors, sous la conduite de Moïse, Dieu les aurait amenés directement sur la terre de Canaan où ils auraient établi le fondement de substance. En fait, ils n’auraient pas eu à traverser la mer Rouge ni à errer dans le désert du Sinaï, mais auraient pris le chemin direct vers Canaan en passant par la terre des Philistins. En un cours de 21 jours, ils auraient restauré les 21 ans de Jacob à Harân.

      Plus tard, dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national, Dieu avait un motif de défiance envers les Israélites, parce que leur échec précédent à suivre Moïse avait fait échouer le premier cours pour restaurer Canaan au niveau national. Il est écrit : « Lorsque Pharaon eut laissé partir le peuple, Dieu ne lui fit pas prendre la route du pays des Philistins, bien qu’elle fût plus proche, car Dieu s’était dit qu’à la vue des combats le peuple pourrait se repentir et retourner en Égypte[51]. » Pendant le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national, Dieu lui fit traverser la mer Rouge après un détour par le désert, craignant non sans raison qu’il ne perde la foi au point de retourner en Égypte sans avoir mené à bien son périple.

 

2.2.1.3 L’échec du premier cours pour restaurer Canaan au niveau national

Si les Israélites (Caïn) avaient obéi de tout cœur à Moïse (Abel), en le suivant pour revenir en Canaan, ils auraient établi la condition d’indemnité au niveau national pour éliminer la nature déchue et posé le fondement de substance. À l’inverse toutefois, quand ils virent Moïse frapper et tuer l’Égyptien, ils ne le comprirent pas et médirent de lui :

Le jour suivant, il revint alors que deux Hébreux se battaient. « Pourquoi frappes-tu ton compagnon ? » dit-il à l’agresseur. Celui-ci répondit : « Qui t’a constitué notre chef et notre juge ? Veux-tu me tuer comme tu as tué l’Égyptien ? » Moïse effrayé se dit : « Certainement l’affaire se sait. » Pharaon entendit parler de cette affaire et chercha à tuer Moïse. – Ex 2.13-15

Moïse n’avait d’autre issue que de fuir le pharaon. Abandonnant à contrecœur les Israélites, il s’enfuit dans le désert de Madiân. Le fondement de substance était réduit à néant, et le cours des Israélites pour restaurer Canaan sous la conduite de Moïse allait se répéter une deuxième et, en fin de compte, une troisième fois.

 

2.2.2    Le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national

2.2.2.1 Le fondement de foi

      Quand le premier cours pour restaurer Canaan au niveau national s’avéra être un échec à cause de l’incrédulité des Israélites, Satan réclama les 40 années de la vie de Moïse dans le palais du pharaon durant lesquelles il avait établi le fondement de foi. Ainsi, pour pouvoir commencer le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national, Moïse devait à nouveau poser le fondement de foi en accomplissant une autre période de 40 ans afin de restaurer par l’indemnité la perte de ses 40 années dans le palais. Tel était le but des 40 ans d’exil de Moïse dans le désert de Madiân[52]. Durant cette période de 40 ans, la vie des Israélites en Égypte devint de plus en plus misérable comme prix de leur défiance envers Moïse.

      Moïse traversa un deuxième cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan durant les 40 années qu’il passa dans le désert de Madiân. Là, il restaura le fondement de foi nécessaire pour s’engager dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national. Dieu apparut alors devant Moïse et dit :

« J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel, vers la demeure des Cananéens […]. Maintenant, le cri des Israélites est venu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que font peser sur eux les Égyptiens. Maintenant va, je t’envoie auprès de Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les Israélites. » – Ex 3.7-10

 

2.2.2.2 Le fondement de substance

      En restaurant le fondement de foi dans le désert de Madiân, Moïse assurait aussi la position d’Abel. Par conséquent, comme dans le premier cours pour restaurer Canaan au niveau national, si les Israélites, en position de Caïn, avaient cru en Moïse et l’avaient suivi avec une foi et une obéissance absolues, ils seraient entrés dans la terre promise, un pays « qui ruisselle de lait et de miel ». Ce faisant, ils auraient établi la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue, posant ainsi le fondement de substance.

      Dieu put commencer le premier cours pour restaurer Canaan au niveau national lorsque Moïse frappa et tua un Égyptien. Pareillement, Dieu accorda à Moïse trois signes et dix plaies avec lesquels il pouvait l’emporter sur les Égyptiens, afin d’établir la condition préalable au deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national. Les raisons pour lesquelles Dieu permit à Moïse de frapper le côté satanique étaient, comme on l’a déjà dit : premièrement, de restaurer par l’indemnité la position du fils aîné que Satan avait envahie ; deuxièmement, de rompre l’attachement des Israélites à l’Égypte ; troisièmement, de permettre aux Israélites de comprendre que Moïse était l’envoyé de Dieu[53]. Il y a encore une autre raison pour laquelle Moïse put frapper les Égyptiens. Bien que les Israélites aient déjà accompli la période d’indemnité nécessaire de 400 ans d’esclavage en Égypte, ils avaient subi 30 ans supplémentaires d’afflictions[54]. Dieu entendit leurs cris et leurs lamentations et leur répondit avec compassion[55].

      Les trois signes dont Dieu accorda le pouvoir à Moïse et à Aaron préfiguraient l’œuvre de Jésus. Le premier signe fut accordé quand Dieu ordonna à Moïse de jeter son bâton qui devint un serpent[56]. Lorsque Aaron, sur l’ordre de Moïse, accomplit plus tard ce signe devant le pharaon, celui-ci à son tour convoqua ses magiciens et fit jeter à chacun son bâton qui se changea en serpent, mais le bâton d’Aaron engloutit leurs bâtons[57]. Ce signe indiquait symboliquement que Jésus viendrait comme le Sauveur et détruirait le monde satanique.

      Le bâton symbolisait Jésus. Tout comme le bâton déploya un pouvoir miraculeux devant Moïse, qui représentait Dieu, Jésus devait venir avec un tel pouvoir et accomplir des miracles devant Dieu Lui-même. En outre, un bâton apporte la protection et le soutien pour que les personnes se reposent sur lui ; il frappe l’injustice et guide les êtres humains sur le bon chemin. Symbolisant Jésus, le bâton de Moïse dévoilait les missions que Jésus accomplirait lors de sa venue.

      La transformation du bâton de Moïse en serpent symbolisait aussi l’œuvre de Jésus qui se compara lui-même à un serpent, disant : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme[58]. » En outre, il déclara à ses disciples : « … montrez-vous donc prudents comme les serpents[59] ». Jésus voulait dire par là qu’il venait comme le serpent de bonté et de sagesse qui entraîne et guide les êtres humains déchus sur le chemin du bien. Il devait donc restaurer par l’indemnité la chute causée par le mauvais serpent qui avait tenté nos premiers ancêtres par la ruse. C’est pourquoi ses disciples devaient apprendre la sagesse de Jésus et guider les êtres humains déchus sur le chemin du bien. En outre, quand le serpent de Moïse dévora les serpents des magiciens, cela signifiait que Jésus viendrait comme le serpent céleste pour avaler et détruire Satan, le serpent du mal.

      Le deuxième signe fut donné quand Moïse, sur l’ordre de Dieu, mit la main dans son sein et qu’elle devint lépreuse. Puis Dieu lui ordonna de remettre la main dans son sein et elle fut guérie[60]. Ce miracle indiquait symboliquement que Jésus viendrait comme le deuxième Adam et, ensemble avec son épouse présumée (la deuxième Ève, manifestée par le Saint-Esprit après la résurrection[61]), accomplirait l’œuvre de la rédemption. La main mise dans le sein de Moïse et contractant la lèpre symbolisait l’archange enlaçant Ève dans son sein, un acte qui affligea l’humanité d’un péché incurable sans l’aide de Dieu. La deuxième fois, la main mise dans son sein et guérie préfigurait le fait que Jésus, le Vrai Père, viendrait et restaurerait son épouse, la Vraie Mère, puis qu’ils embrasseraient l’humanité pour lui donner une nouvelle naissance « à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes[62] ». La restauration serait alors accomplie.

      Pour réaliser le troisième signe, Dieu ordonna à Moïse de répandre de l’eau du Nil sur le sol et elle se changea en sang[63]. Le symbolisme de ce signe réside dans la métamorphose de l’eau, une substance inorganique, en sang, la substance de la vie. L’eau est un symbole biblique représentant les multitudes déchues[64], qui n’ont pas la vie en elles. Ce signe préfigurait donc le fait que Jésus et son épouse devaient venir pour ressusciter les êtres humains déchus, privés de vie, les amenant à devenir des enfants de Dieu, pleins de vie. Dieu fit accomplir ces trois signes par Moïse et Aaron, afin d’établir des conditions d’indemnité symboliques sur la base desquelles Jésus et son épouse devaient venir ultérieurement en Israël comme les Vrais Parents. Ils restaureraient le fondement originel des quatre positions, pris par Satan, et donneraient une nouvelle naissance à tous les êtres humains qui deviendraient leurs enfants.

      Quand Moïse, qui n’était pas éloquent, demanda quelqu’un pour parler en son nom, Dieu lui donna son frère aîné, Aaron[65], et aussi Miryam la prophétesse, la sœur d’Aaron[66]. Cela indiquait symboliquement que Jésus et son épouse, incarnations de la Parole[67], devaient venir pour restaurer les êtres humains – qui avaient perdu la Parole au moment de la chute – afin qu’ils incarnent eux aussi la Parole. Dans le cours pour restaurer Canaan, Aaron et Miryam se virent confier la mission de faire observer la volonté de Moïse, qui était dans la position de Dieu, et d’assurer le commandement en son nom. Plus tard, Jésus et son épouse devaient faire observer la volonté de Dieu dans le cours pour restaurer Canaan au niveau mondial et assumer la mission de racheter notre péché.

      Sur l’ordre de Dieu, Moïse alla à la rencontre du pharaon. En chemin, voici que Dieu vint vers lui et chercha à le faire mourir. Moïse eut la vie sauve quand son épouse Çippora eut circoncis leur fils[68]. Elle aida Moïse à surmonter l’épreuve et sauva leur famille. Cette circoncision permit la libération des Israélites et leur sortie hors d’Égypte. Cela laissait entrevoir que lors de la venue de Jésus, l’œuvre de Dieu pour le salut ne s’accomplirait que si le peuple traversait une circoncision intérieure.

      Examinons de plus près la signification de la circoncision. Quand nos premiers ancêtres chutèrent à cause d’un rapport sexuel avec Satan, ils reçurent le sang de mort par l’organe sexuel mâle. Dans le cours permettant aux personnes déchues de redevenir Ses enfants, Dieu établit le rite de la circoncision comme condition d’indemnité : exciser le prépuce de l’organe sexuel mâle et laisser le sang s’en écouler. La circoncision signifie éliminer le sang de mort. La circoncision est aussi un signe de la restauration du droit de l’être humain à régner et un signe de la promesse que Dieu restaurera les êtres humains dans la position de Ses vrais enfants. Il y a trois types de circoncision : la circoncision du cœur[69], la circoncision du prépuce[70] et la circoncision de toutes les choses[71].

      Par les dix plaies, Dieu permit à Moïse de libérer les Israélites d’Égypte[72]. Cela préfigurait aussi le fait que dans l’avenir, Jésus viendrait avec des miracles et des signes pour sauver les élus de Dieu. Alors que Jacob endurait 21 ans d’épreuves à Harân, Laban le trompa dix fois, en ne lui donnant pas le salaire qui lui était dû[73]. De même, dans le cours de Moïse qui était calqué sur le cours de Jacob, non seulement le pharaon continua d’affliger les Israélites au-delà de la période requise, mais il les trompa aussi dix fois avec la fausse promesse qu’il les libérerait. En guise de compensation, Dieu eut le droit de frapper le pharaon avec les dix plaies. Parmi elles, la neuvième et la dixième avaient une signification particulière.

      À la neuvième plaie, Dieu fit recouvrir d’épaisses ténèbres le pays d’Égypte pendant trois jours, mais tous les Israélites avaient de la lumière là où ils habitaient[74]. Cela indiquait qu’à la venue de Jésus, l’obscurité recouvrirait le royaume de Satan, alors que la lumière brillerait sur le peuple de Dieu et que les deux côtés se sépareraient. En ce qui concerne la dixième plaie, Dieu fit mourir tous les premiers-nés des Égyptiens et de leur bétail, tout en commandant aux Israélites de mettre du sang de petit bétail sur les deux montants et sur le linteau de la porte de leurs maisons, de sorte qu’ils puissent échapper à ce fléau destructeur. Les premiers-nés des Égyptiens, du côté satanique, étaient dans la position de Caïn. Dieu les frappa pour restaurer les Israélites de la position du cadet, Abel, à la position de l’aîné. Satan avait usurpé la position d’aîné et avait donc pris la direction du cours de l’histoire, devançant Dieu[75]. Cette plaie préfigurait le fait qu’à la venue de Jésus, le côté de Satan périrait, tandis que le côté de Dieu, dans la position du cadet, serait sauvé grâce à la rédemption par le sang de Jésus. Moïse emporta d’Égypte des richesses en abondance[76]. Cela annonçait la restauration de toutes les choses, qui se produirait à l’époque de Jésus.

      Après chaque plaie, Dieu endurcit le cœur du pharaon[77]. Il y avait à cela plusieurs raisons. Premièrement, en manifestant Ses pouvoirs de façon répétée, Dieu voulait montrer aux Israélites qu’Il était Dieu[78]. Deuxièmement, Dieu voulait que le pharaon fît tout son possible pour retenir les Israélites avant de le forcer à les abandonner ; alors le pharaon comprendrait à quel point il était impuissant et renoncerait à tout reste d’attachement envers les Israélites après leur départ. Troisièmement, Dieu voulait voir les Israélites couper leurs attaches à l’Égypte en provoquant chez eux de forts sentiments d’hostilité contre le pharaon.

Dieu établit la condition préalable au premier cours pour restaurer Canaan au niveau national quand Moïse tua un Égyptien. Toutefois, ce cours échoua quand le peuple se défia de Moïse. Lors du deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national, Dieu établit la condition préalable en offrant aux Israélites trois signes et dix plaies. À la vue de ces miracles, les Israélites en vinrent à croire que Moïse était vraiment envoyé par Dieu pour être leur chef. Ils crurent et suivirent Moïse, la personne de type Abel qui avait établi le fondement de foi national. Ils purent alors commencer le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national.

      Toutefois, la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue exigeait davantage des Israélites qu’une confiance et une obéissance éphémères vis-à-vis de Moïse alors qu’il faisait ces miracles. À cause de leur précédent échec à remplir cette condition, Satan avait réclamé la totalité du premier cours pour restaurer Canaan. Maintenant, les Israélites devaient restaurer ce cours en demeurant fidèles et obéissants à Moïse pendant toute la durée de leur voyage. C’est seulement de cette façon qu’ils établiraient la condition d’indemnité au niveau national pour éliminer la nature déchue. À moins de traverser le désert avec une foi inébranlable en Moïse et d’entrer dans la terre de Canaan, les Israélites ne pourraient établir de fondement de substance au niveau national.

La condition préalable au deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national comportait une grâce plus grande que lors du premier cours. Toutefois, puisque leur incrédulité était à l’origine de la prolongation, la condition d’indemnité que les Israélites avaient à établir était proportionnellement plus lourde. Dans le premier cours, si les Israélites avaient suivi Moïse, ils auraient emprunté le chemin direct passant par le pays des Philistins et seraient entrés en Canaan au terme de 21 jours de voyage – une période correspondant au cours de Jacob de 21 ans à Harân. Toutefois, dans le deuxième cours, Dieu ne mena pas le peuple par la route directe. Il craignait qu’en rencontrant les Philistins belliqueux, il ne perde la foi et ne retourne en Égypte[79]. Au lieu de cela, Dieu lui fit traverser la mer Rouge et le désert, réalisant un grand détour. Il planifiait de le guider vers Canaan après une période de 21 mois.

      Ainsi, les Israélites commencèrent un cours de 21 mois pour traverser le désert sous la conduite de Moïse. Étudions ce cours et examinons comment il servit de cours modèle pour que Jésus puisse guider l’humanité dans le cours pour restaurer Canaan au niveau mondial.

Quand, en renâclant, le pharaon donna à Moïse la permission pour que les Israélites fassent des sacrifices en Égypte, celui-ci demanda davantage et dit :

« Il ne convient pas d’agir ainsi, car nos sacrifices à Yahvé notre Dieu sont une abomination pour les Égyptiens. Si nous offrons sous les yeux des Égyptiens des sacrifices qu’ils abominent, ne nous lapideront-ils pas ? C’est à trois jours de marche dans le désert que nous irons sacrifier à Yahvé notre Dieu, comme il nous l’a dit. » – Ex 8.22-23

Moïse demanda une sortie de trois jours avec l’intention de tromper le pharaon et de mener le peuple hors d’Égypte une fois pour toutes.

Cette période de trois jours avait la même signification que l’expédition d’Abraham au pays de Moriyya. Il avait besoin de trois jours pour couper ses liens avec Satan avant de pouvoir offrir Isaac en sacrifice. Depuis l’époque d’Abraham, telle fut la période d’indemnité requise pour se séparer de Satan à l’aube d’un cours providentiel. Quand Jacob commença le cours pour restaurer Canaan, il y eut une période de trois jours durant laquelle il coupa ses liens avec Satan en trompant Laban et en quittant Harân[80].

De même, au début de ce cours au niveau national, Moïse demanda une sortie de trois jours avec l’intention de tromper le pharaon et de libérer son peuple de la servitude. Jésus, lui aussi, allait commencer le cours spirituel de restauration seulement après être passé par trois jours de séparation d’avec Satan, avant sa résurrection victorieuse.

      Les Israélites partirent de Ramsès au nombre d’environ six cent mille hommes, le quinzième jour du premier mois selon le calendrier hébreu[81]. Ils observèrent la volonté de Dieu tout au long des trois jours d’expédition jusqu’au premier campement de Sukkot. À partir de là, Dieu leur accorda la grâce d’une colonne de nuée le jour et d’une colonne de feu la nuit pour leur indiquer la route[82]. La colonne de nuée qui guidait les Israélites le jour (yang), symbolisait Jésus qui, plus tard, guiderait le peuple d’Israël dans le cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. La colonne de feu, la nuit (yin), symbolisait le Saint-Esprit qui les guiderait tel un esprit féminin.

      Au bord de la mer Rouge, sur l’ordre de Dieu, Moïse leva son bâton et sépara les eaux ; puis il fit traverser les Israélites à pied sec. Les Égyptiens qui les poursuivaient sur leurs chars furent noyés alors que les eaux se refermaient pour les engloutir[83]. Comme il a été expliqué auparavant, Moïse représentait Dieu devant le pharaon[84] et le bâton de Moïse symbolisait Jésus qui manifesterait la puissance de Dieu plus tard. Ce miracle préfigurait donc ce qui se passerait lors de la venue de Jésus. Satan allait poursuivre les croyants qui suivraient Jésus en empruntant le cours pour restaurer Canaan au niveau mondial, mais Jésus élèverait le sceptre de fer[85] et frapperait la mer troublée de ce monde[86]. Les eaux, en se divisant, laisseraient apparaître un chemin plus facile sur lequel les croyants marcheraient, alors que Satan, lancé à leurs trousses, périrait.

      Les Israélites traversèrent la mer Rouge et parvinrent au désert de Sîn le quinzième jour du deuxième mois qui suivit leur sortie d’Égypte. Dès lors et jusqu’à leur installation sur une terre habitable, Dieu les nourrit de manne et de cailles[87]. La manne et les cailles signifiaient la chair et le sang porteurs de vie de Jésus, que Dieu fournirait durant le cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Ainsi, Jésus disait-il :

« Vos pères, dans le désert, ont mangé la manne et sont morts […]. Moi, je suis le pain vivant, descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours. […] Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. » – Jn 6.49-53

      Quand les Israélites quittèrent le désert de Sîn et campèrent à Rephidim, le peuple n’avait pas d’eau à boire. Dieu ordonna à Moïse de frapper le rocher, en Horeb, afin que l’eau puisse en jaillir. C’est ce que fit Moïse et il donna au peuple l’eau qui leur sauva la vie[88]. L’apôtre Paul écrivit : « … ce rocher c’était le Christ[89] ». Par conséquent, le miracle de l’eau du rocher indiquait que le Messie sauverait toute l’humanité avec l’eau de la vie, dont Jésus disait : « … mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif[90] ». Les deux tables de pierre que Moïse reçut sur le mont Sinaï symbolisaient Jésus et son épouse ; le rocher, qui était la racine des tables de pierre, symbolisait Dieu. Quand Moïse frappa le rocher et donna de l’eau au peuple, cela établit le fondement sur lequel Moïse put recevoir les tables de pierre et construire l’arche de l’alliance et la Demeure.

      Josué combattit les Amalécites à Rephidim. Chaque fois que Moïse tenait ses mains levées, les Israélites l’emportaient ; chaque fois que Moïse laissait ses mains retomber, ils essuyaient un revers. Aaron et Hur firent asseoir Moïse sur une pierre et se mirent à soutenir ses mains, chacun d’un côté, permettant ainsi à Josué de vaincre le roi des Amalécites et ses troupes[91]. Cela préfigurait aussi ce qui se passerait à la venue de Jésus. Josué symbolisait les croyants, les Amalécites symbolisaient le monde satanique, et Aaron et Hur symbolisaient Jésus et le Saint-Esprit. Aaron et Hur soutenant les mains de Moïse et permettant à Josué de vaincre les Amalécites, cela indiquait que les croyants qui adorent la Trinité – Dieu, Jésus et le Saint-Esprit – viendraient à bout de tout démon se dressant devant eux.

 

2.2.2.3 La providence de la restauration et la Demeure

      Les Israélites reçurent les tables de pierre, la Demeure[92] et l’arche de l’alliance. Examinons en premier lieu comment ils les reçurent. Après leur victoire sur les Amalécites, les Israélites atteignirent le désert du Sinaï le troisième mois après leur sortie du pays d’Égypte[93]. Alors Moïse prit soixante-dix des anciens d’Israël et gravit le mont Sinaï, à la rencontre de Dieu. Seul Moïse fut appelé au sommet du mont Sinaï, où Dieu lui ordonna de jeûner pendant 40 jours pour recevoir les Dix Commandements inscrits sur les tables de pierre[94]. Durant son jeûne, Moïse reçut les instructions de Dieu relatives à l’arche de l’alliance et à la Demeure[95]. Quand le jeûne de 40 jours prit fin, Moïse reçut les deux tables de pierre, portant les Dix Commandements gravés par Dieu[96].

      Quand Moïse revint du mont Sinaï avec les deux tables de pierre et se présenta aux Israélites, il les trouva en adoration devant un veau d’or. Durant l’absence de Moïse, ils avaient poussé Aaron à le faire, et lorsqu’il l’eut fabriqué, ils proclamèrent que c’était là le dieu qui les avait fait sortir d’Égypte. Moïse s’enflamma de colère en voyant cela. Il jeta les tables et les brisa au pied de la montagne[97]. Dieu apparut à nouveau à Moïse et lui demanda de tailler deux tables de pierre semblables aux premières, promettant d’y écrire les paroles inscrites sur les premières tables. Moïse se présenta devant Dieu sur la montagne et jeûna une seconde fois 40 jours et 40 nuits. Il écrivit sur les tables les paroles que Dieu lui dicta[98]. Moïse prit ces tables et vint à nouveau devant les Israélites qui, cette fois, lui firent honneur. Obéissant à ses directives, ils construisirent l’arche de l’alliance et la Demeure[99].

 

2.2.2.3.1 La signification et le but des tables de pierre,
de la Demeure et de l’arche de l’alliance

      Que signifiaient les tables de pierre ? Quand Moïse reçut les tables de pierre où étaient gravées les paroles de Dieu, cela signifiait la fin de l’ère providentielle du fondement pour la restauration, durant laquelle les êtres humains déchus n’avaient pu aller à Dieu que par l’intermédiaire d’offrandes, et le début de l’ère providentielle de la restauration, durant laquelle ils pouvaient entrer en relation avec Dieu par la parole révélée. On a déjà expliqué que si Adam et Ève, créés par la Parole, étaient devenus parfaits, ils en seraient devenus les incarnations. Au lieu de cela, ils chutèrent et perdirent la Parole.[100] Moïse reçut les deux tables de pierre où étaient gravées les paroles de Dieu au terme d’une période de 40 jours de séparation d’avec Satan. Cela signifiait la restauration symbolique d’Adam et Ève comme incarnations de la Parole. Par conséquent, les deux tables symbolisaient Adam et Ève restaurés, et symbolisaient aussi Jésus et sa future épouse qui devaient venir comme les incarnations de la Parole. Le Christ est symbolisé dans la Bible par un caillou blanc[101] et il est écrit : « ce rocher, c’était le Christ[102] ». Comme symboles de Jésus et de son épouse présumée, les tables de pierre symbolisaient aussi le ciel et la terre.

Ensuite, que symbolisait la Demeure ? Jésus compara son corps au Temple de Jérusalem[103]. Nous, qui croyons en lui, sommes appelés temples de Dieu[104]. Le Temple était donc une représentation de Jésus en image. Si les Israélites avaient réussi dans le premier cours pour restaurer Canaan sous la conduite de Moïse, dès leur arrivée en Canaan, ils auraient bâti le Temple et se seraient préparés à recevoir le Messie. Mais leur manque de foi fit échouer le premier cours dès le début. Dans le deuxième cours, Dieu leur fit faire un trajet indirect par la mer Rouge et le désert. Dieu ne put leur faire bâtir le Temple, mais dut Se contenter de la Demeure, que l’on pouvait déplacer d’un endroit à un autre, comme substitut. Comme le Temple, la Demeure était une représentation de Jésus, mais en symbole. Quand Dieu ordonna à Moïse de bâtir la Demeure, Il dit : « Ils me feront un sanctuaire, que je puisse résider parmi eux[105]. »

      La Demeure comportait deux parties : le Saint (le sanctuaire) et le Saint des Saints (le lieu le plus sacré). Seul le grand prêtre pouvait pénétrer dans le Saint des Saints, une seule fois l’an, pour y effectuer le sacrifice du jour du Grand Pardon [Yom Kippour]. Le Saint des Saints était l’endroit où l’arche de l’alliance était conservée. C’est là que Dieu manifestait Sa présence. Il symbolisait l’esprit de Jésus. Dans le Saint se trouvaient le candélabre à sept branches, l’autel des parfums et la table des pains d’oblation, sur lesquels les prêtres veillaient quotidiennement. Cela symbolisait le corps de Jésus. D’autre part, le Saint des Saints symbolisait le monde spirituel, tandis que le Saint symbolisait le monde physique.

Quand Jésus fut crucifié, le voile du Sanctuaire, séparant le Saint du Saint des Saints, se déchira en deux, du haut en bas[106]. Cela voulait dire que la crucifixion posait le fondement pour le salut spirituel et permettait la communication entre l’esprit et le corps, ou le ciel et la terre.

      Que symbolisait l’arche de l’alliance ? Installée dans le Saint des Saints, l’arche contenait les témoignages de l’alliance avec Dieu. Elle contenait les deux tables de pierre, qui symbolisaient Jésus et son épouse présumée ainsi que le ciel et la terre. Elle contenait aussi la manne, l’aliment de base des Israélites pendant leur traversée du désert, qui symbolisait le corps de Jésus. La manne était placée dans une urne d’or, qui symbolisait la gloire de Dieu. L’arche de l’alliance contenait aussi le bâton d’Aaron, qui avait bourgeonné et fleuri, montrant ainsi la puissance de Dieu[107]. L’arche représentait donc l’univers ainsi que la Demeure en miniature.

      Le propitiatoire était placé au-dessus de l’arche de l’alliance. Deux chérubins d’or repoussé étaient placés à ses deux extrémités, le protégeant de leurs ailes déployées. Dieu promit qu’Il apparaîtrait personnellement au-dessus du propitiatoire, dans l’espace compris entre les deux chérubins, et que, de là, Il donnerait tous Ses ordres pour les Israélites[108]. Cela annonçait qu’à l’époque où Jésus et son épouse, symbolisés par les tables de pierre, viendraient laver les êtres humains de leurs péchés, Dieu apparaîtrait au-dessus du propitiatoire ; Il ouvrirait une voie entre les chérubins qui gardaient le chemin de l’arbre de vie dans le jardin d’Éden[109]. Tous seraient alors en mesure de venir devant Jésus, l’arbre de vie, pour recevoir la parole de Dieu dans sa plénitude.

      À quelle fin Dieu donna-t-Il les tables de pierre, la Demeure et l’arche de l’alliance ? Quand les Israélites s’élancèrent dans le désert après avoir accompli leur période de 400 ans d’indemnité survenue à cause de l’échec d’Abraham dans l’offrande, Dieu accabla les Égyptiens de signes et de plaies et fit périr par noyade une armée de soldats égyptiens qui voulaient poursuivre les Israélites lorsqu’ils traversaient la mer Rouge. Les Israélites ne pouvaient retourner en Égypte ; non seulement Dieu le leur interdisait, mais ils étaient devenus les ennemis jurés des Égyptiens. Ils n’avaient d’autre choix que d’aller au bout de leur expédition vers Canaan ; Dieu les avait menés jusqu’au point de non-retour. Toutefois, les Israélites tombèrent à maintes reprises dans l’incrédulité au cours de leur périple. Il y avait un réel danger que Moïse lui-même se mette à douter et commette un acte d’impiété. Pour faire face à cette situation, Dieu établit un objet de foi, qui pourrait demeurer immuable même si le peuple changeait. Tant qu’une personne au moins maintiendrait une foi absolue dans cet objet de culte, Dieu poursuivrait Sa volonté providentielle par son intermédiaire. Cette personne hériterait la mission de veiller sur l’objet de foi, tout comme un coureur reçoit le témoin dans une épreuve de relais.

      La Demeure, comprenant l’arche de l’alliance avec ses tables de pierre, était cet objet de foi. Puisque la Demeure était la représentation du Messie, la construction de la Demeure par les Israélites signifiait que le Messie était déjà venu symboliquement.

Les Israélites devaient révérer et honorer la Demeure comme si elle était le Messie, et retourner vers la terre bénie de Canaan sous la conduite de Moïse. Ainsi, ils établiraient le fondement de substance au niveau national. Même si tous les Israélites devaient tomber dans l’impiété en cours de route, tant que Moïse continuait à honorer la Demeure, le peuple serait alors en mesure d’indemniser son manque de foi et de se restaurer sur la base du fondement intact de Moïse. En outre, si la foi de Moïse lui-même venait à chanceler, tant qu’un seul Israélite honorerait la Demeure en lieu et place de Moïse, Dieu œuvrerait par l’intermédiaire de cette personne pour restaurer le peuple tout entier.

      Si les Israélites, se fiant à Moïse, étaient entrés en Canaan dans le premier cours au niveau national, la famille de Moïse aurait joué le rôle de la Demeure, et Moïse lui-même aurait rempli les rôles qui furent assumés par les tables de pierre et l’arche de l’alliance. La famille de Moïse aurait apporté la loi céleste. Les Israélites auraient alors bâti le Temple sur la terre de Canaan sans avoir besoin de la Demeure avec l’arche et les tables. Ceux-ci ne furent accordés pour procurer le salut qu’une fois le peuple devenu incrédule. La Demeure, représentation symbolique de Jésus et de son épouse, n’était nécessaire que jusqu’à la construction du Temple. Représentation de type image de Jésus et de son épouse, le Temple n’était nécessaire que jusqu’à la venue du Messie qui incarnerait le Temple.

 

2.2.2.3.2 Le fondement pour la Demeure

      Tout comme on doit établir un fondement avant de pouvoir recevoir le Messie, un fondement devait être posé avant que les Israélites ne puissent bâtir et honorer la Demeure, représentation symbolique du Messie. Faut-il le préciser, l’établissement du fondement pour la Demeure passait par l’établissement des fondements de foi et de substance. Examinons comment les Israélites devaient poser ces deux fondements sous la conduite de Moïse.

      Moïse devait suivre les instructions de Dieu et établir le fondement de foi pour la Demeure en jeûnant et priant pendant 40 jours, période pour se séparer de Satan. Sur la base de ce fondement de foi pour la Demeure, les Israélites étaient censés obéir avec foi à Moïse et le soutenir alors qu’il œuvrait pour réaliser l’idéal de la Demeure. Ainsi auraient-ils établi la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue et le fondement de substance pour la Demeure. Dans ce contexte, la Demeure inclut les tables de pierre et l’arche de l’alliance.

 

Le premier fondement pour la Demeure

      Les êtres humains furent créés le sixième jour pour être les incarnations de la Parole[110]. Aussi, afin de donner la Parole pour recréer les personnes déchues, Dieu devait d’abord restaurer le nombre 6, représentant la période de création envahie par Satan. Voilà pourquoi la gloire de Dieu demeura sur le mont Sinaï et une nuée le couvrit pendant six jours. Le septième jour, Il appela Moïse du milieu de la nuée. Dès lors, Moïse commença son jeûne de 40 jours et 40 nuits[111]. Dieu ordonna à Moïse de passer par une période de 40 jours pour se séparer de Satan afin d’établir le fondement de foi pour la Demeure, le Messie symbolique. Dieu estimait cela nécessaire car les Israélites étaient tombés dans l’incrédulité après avoir traversé la mer Rouge[112].

Comme on l’a mentionné plus haut, la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue, lors du cours des Israélites pour restaurer Canaan, ne pouvait être établie par le simple fait de croire en Moïse et de le suivre durant la brève période où il manifestait la puissance de Dieu. L’établissement de cette condition demandait plutôt que le peuple gardât cette foi et cette obéissance jusqu’à l’entrée en Canaan, l’édification du Temple et l’accueil du Messie. De même, afin de réaliser la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue et poser le fondement de substance pour la Demeure, les Israélites auraient dû obéir fidèlement à Moïse à partir du moment où il gravissait la montagne pour entreprendre le jeûne de 40 jours jusqu’à l’achèvement de la construction de la Demeure. Toutefois, alors que Moïse jeûnait et priait sur la montagne, tout le peuple tomba dans l’incrédulité, se prosternant devant le veau d’or et lui offrant des sacrifices. Par conséquent, le fondement de substance pour la Demeure ne fut pas établi.

Puisque les êtres humains eux-mêmes avaient perdu le fondement pour la Parole, c’était leur part de responsabilité de rétablir ce fondement pour la recevoir à nouveau. De fait, Dieu n’intervient pas dans les actes des êtres humains pendant qu’ils œuvrent à restaurer la Parole. Voilà pourquoi, même si Dieu avait conduit les Israélites par des signes et des miracles, Il n’intervint pas quand ils péchèrent.

      Quand Moïse, s’approchant du camp, vit le peuple adorer l’idole et danser autour d’elle, il s’enflamma de colère. Il jeta les tables et les brisa au pied de la montagne [113]. En conséquence, Satan envahit le fondement de foi pour la Demeure. Comme expliqué précédemment, les deux tables de pierre symbolisaient Jésus et son épouse, qui devaient venir comme les deuxièmes Adam et Ève restaurés. Cet événement montrait que si les Israélites étaient incrédules lors de sa venue, Jésus pourrait être amené à mourir sur la croix, sans accomplir sa mission divine originelle avec son épouse.

      En se montrant incrédules au mont Sinaï, les Israélites minèrent la providence visant à établir le fondement pour la Demeure. C’était réduire à néant les efforts de Dieu pour séparer les Israélites de Satan et développer leur allégeance à Moïse. À cause de leur incrédulité répétée, la providence consistant à établir le fondement pour la Demeure dut se poursuivre une deuxième, puis une troisième fois.

 

Le deuxième fondement pour la Demeure

      Les Israélites se montrèrent incrédules dans la providence pour recevoir les tables de pierre, et donc bâtir la Demeure. Mais, parce qu’ils se tenaient sur le fondement d’avoir bu l’eau du rocher à Rephidim – l’origine symbolique des tables –, il leur fut donné une deuxième chance. Dieu apparut à Moïse après qu’il eut brisé les tables et lui promit une nouvelle inscription de Sa parole. Cette fois, Dieu exigea de Moïse qu’il taillât lui-même deux tables vierges sur lesquelles Il écrirait les paroles qui étaient sur les premières tables. D’autre part, Moïse ne pouvait ni restaurer les tables de pierre ni bâtir la Demeure les entourant, sans d’abord restaurer le fondement de foi pour la Demeure en traversant un nouveau cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan. Aussi Moïse dut-il jeûner 40 jours de plus avant de pouvoir obtenir la deuxième paire de tables avec l’inscription des Dix Commandements[114] et établir la Demeure comme l’objet de foi. Cette fois, les Israélites attendirent fidèlement le retour de Moïse.

      Les efforts réussis de Moïse pour restaurer les tables brisées en jeûnant 40 jours, ainsi que la foi des Israélites en lui, montraient le fait que Jésus, même crucifié, pourrait revenir et entreprendre un nouveau départ pour son œuvre de salut, si les croyants remplissaient avec dévotion la condition d’indemnité pour le recevoir durant les 40 jours après sa résurrection – un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan.

      En restant fidèles à Moïse alors qu’il jeûnait sur la montagne et en suivant ses instructions pour bâtir la Demeure, les Israélites établirent la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue. Cela permit le fondement de substance pour la Demeure, et par là même le fondement pour la Demeure. Celle-ci fut achevée le premier jour du premier mois de la deuxième année[115]. Toutefois, comme on l’a déjà souligné, le fondement de substance dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national exigeait bien plus que la simple construction de la Demeure. En fait, jusqu’à leur entrée en Canaan et la construction du Temple, les Israélites étaient censés honorer la Demeure plus qu’ils ne chérissaient leur propre vie ; ils devaient garder la même foi jusqu’à ce qu’ils aient reçu le Messie.

      Le vingtième jour du deuxième mois de la deuxième année, les Israélites partirent du désert du Sinaï, regroupés autour de la Demeure et guidés par la nuée[116]. Il ne fallut pas attendre longtemps toutefois, pour qu’ils recommencent à se plaindre de leurs épreuves et à murmurer contre Moïse. Même après que Dieu eut détruit leur camp dans Sa colère enflammée, les Israélites ne se repentirent pas. Ils continuèrent à se plaindre, gémissant qu’ils n’avaient rien d’autre à manger que de la manne. Ils en voulaient à Moïse. La viande, le poisson, les fruits et les légumes d’Égypte leur manquaient[117]. Ainsi, les Israélites ne parvinrent pas à maintenir le deuxième fondement pour la Demeure, qui fut envahi par Satan. La providence pour restaurer ce fondement dut recommencer une troisième fois.

 

Le troisième fondement pour la Demeure

Bien que Satan eut envahi le deuxième fondement pour la Demeure, la foi de Moïse et sa dévotion envers la Demeure n’en demeuraient pas moins intactes. C’est pourquoi la Demeure restait fermement établie sur le fondement de foi que Moïse avait posé, tandis que les Israélites avaient toujours pour fondement l’eau bue au rocher de Rephidim[118]. Le rocher, on s’en souvient, était l’origine des tables de pierre, qui étaient au centre de la Demeure. Sur ce fondement, les Israélites eurent le droit de commencer un autre cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan. En obéissant à Moïse, qui honorait toujours la Demeure, ils avaient à restaurer par l’indemnité le fondement pour la Demeure dans leur troisième tentative. La mission de 40 jours pour reconnaître le pays de Canaan leur fut donnée comme condition pour cet accomplissement.

Dieu demanda à Moïse de choisir un chef dans chacune des douze tribus d’Israël, qu’il envoya explorer le pays de Canaan pendant 40 jours[119]. À leur retour, tous les envoyés, sauf Josué et Caleb, présentèrent des rapports dénués de foi :

« Toutefois, le peuple qui l’habite est puissant ; les villes sont fortifiées, très grandes […], un pays qui dévore ses habitants. Tous ceux que nous y avons vus sont des hommes de haute taille. […] Nous nous faisions l’effet de sauterelles, et c’est bien aussi l’effet que nous leur faisions. » – Nb 13.28,32-33

Et de conclure que les Israélites ne pourraient pas prendre les places fortes de Canaan ni vaincre ses habitants. En entendant ce rapport, les Israélites murmurèrent à nouveau contre Moïse. Ils réclamèrent un autre chef qui les ramènerait en Égypte. Seuls Josué et Caleb demandèrent au peuple d’être sans crainte et d’attaquer les Cananéens en obéissant au commandement de Dieu :

« Mais ne regimbez pas contre Yahvé. Et n’ayez pas peur, vous, du peuple de ce pays, car nous n’en ferons qu’une bouchée. Leur ombre protectrice les a quittés, tandis que Yahvé est avec nous. N’en ayez donc pas peur. » – Nb 14.9

Les Israélites, sourds à cette exhortation, voulurent lapider Josué et Caleb. À ce moment, la gloire de Yahvé apparut à tout le peuple, et Dieu dit à Moïse :

« Jusques à quand ce peuple va-t-il me mépriser ? Jusques à quand refusera-t-il de croire en moi, malgré les signes que j’ai produits chez lui ? » – Nb 14.11

« … ce sont vos petits enfants dont vous avez dit qu’ils seraient livrés en butin, ce sont eux que j’y ferai entrer et qui connaîtront le pays que vous avez dédaigné. Pour vous, vos cadavres tomberont dans ce désert, et vos fils seront nomades dans le désert pendant quarante ans, portant le poids de votre infidélité, jusqu’à ce que vos cadavres soient au complet dans le désert. Vous avez reconnu le pays pendant quarante jours. Chaque jour vaut une année : quarante ans vous porterez le poids de vos fautes, et vous saurez ce que c’est que m’abandonner. » – Nb 14.31-34

      Conséquence de leur incrédulité, le troisième fondement pour la Demeure s’acheva sur un échec. Leur cours de 21 mois dans le désert fut prolongé à 40 ans.

 

2.2.2.4 L’échec du deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national

      À cause de l’incrédulité des Israélites, le fondement pour la Demeure fut envahi par Satan à trois reprises. C’est pourquoi la condition d’indemnité au niveau national pour éliminer la nature déchue ne fut pas établie, et le fondement de substance pour le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national ne fut pas posé. Par conséquent, c’est tout le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national qui fut un échec. La providence fut prolongée jusqu’à un troisième cours au niveau national.

 

2.2.3    Le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national

2.2.3.1 Le fondement de foi

      Parce que les Israélites prirent peur en entendant le rapport des envoyés incrédules, le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national aboutit à un échec. Les 40 ans que Moïse avait passés dans le désert de Madiân pour restaurer le fondement de foi furent envahis par Satan. Suite à l’échec de la mission de reconnaissance en Canaan, le peuple dut errer dans le désert pendant 40 ans, une année par jour d’espionnage, jusqu’à ce qu’il revienne à Cadès-Barné. Pour Moïse, cette période de 40 ans avait pour but de se séparer de Satan qui avait envahi le fondement de foi précédent, et de restaurer par l’indemnité le fondement de foi pour le troisième cours. Moïse honora la Demeure avec foi et loyauté tout au long des 40 années d’errance dans le désert. Au moment où il revint à Cadès-Barné, il avait accompli le fondement de foi dans le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national. Par conséquent, il assura aussi la position d’Abel pour le fondement de substance.

 

2.2.3.2 Le fondement de substance

      Le fondement de substance pour le deuxième cours s’acheva sur un échec quand, en raison de l’incrédulité persistante du peuple, Satan envahit le fondement pour la Demeure. Néanmoins, le fondement de foi pour la Demeure demeurait préservé par la piété inébranlable de Moïse. Si, sur ce fondement, les Israélites avaient suivi Moïse avec foi pendant les 40 années d’errance dans le désert, établissant ainsi la base pour se séparer de Satan, ils auraient établi le fondement de substance pour la Demeure et accompli le fondement pour la Demeure. S’ils avaient alors honoré Moïse et lui avaient obéi en entrant en Canaan avec foi, ils auraient accompli le fondement de substance dans le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national.

      Pour Moïse, les 40 ans d’errance dans le désert étaient la période requise afin d’établir le fondement de foi pour le troisième cours au niveau national. Pour les Israélites, le but de cette période était d’établir la condition préalable au troisième cours. Ils devaient accomplir cela en posant le fondement pour la Demeure, retournant par là même à l’état de grâce dont ils avaient joui lors du deuxième cours, quand ils bâtirent pour la première fois la Demeure sous la direction de Moïse.

 

2.2.3.2.1 Le fondement de substance centré sur Moïse

C’est seulement parce que les Israélites avaient perdu la foi dans le désert que les tables, la Demeure et l’arche de l’alliance étaient devenues nécessaires dans le deuxième cours. Aussitôt après avoir traversé la mer Rouge, ils oublièrent les trois signes que Dieu leur avait donnés en établissant la condition préalable à ce cours. Pour restaurer cela par l’indemnité, Dieu testa le peuple au cours d’une période de 40 jours, pendant que Moïse était sur la montagne. Puis Il lui donna trois manifestations de la grâce divine : les tables de pierre, l’arche de l’alliance et la Demeure. En outre, Dieu lui avait octroyé le don des dix plaies, qui devaient restaurer les dix fois où Laban avait trompé Jacob à Harân. Toutefois, quand les Israélites, même après avoir été témoins de tout cela, perdirent la foi, Dieu voulut restaurer par l’indemnité les dix plaies en donnant les Dix Commandements. Si les Israélites avaient renouvelé leur foi en honorant les trois manifestations de la grâce divine et en obéissant aux Dix Commandements, ils seraient revenus à l’état de grâce dont ils avaient joui lorsqu’ils étaient sortis d’Égypte par le pouvoir de ces miracles.

      Par conséquent, dans le troisième cours, les Israélites auraient dû accomplir la période d’indemnité de 40 ans en suivant Moïse dans le désert avec foi et obéissance. Après être retournés à Cadès-Barné, ils auraient dû se tenir avec Moïse sur le fondement pour la Demeure et honorer les tables, la Demeure et l’arche. S’ils avaient fait cela, ils se seraient tenus dans la position qu’ils avaient eue après l’établissement de la condition préalable au deuxième cours, quand Dieu frappa les Égyptiens avec les trois signes et les dix plaies. Les tables étaient une représentation miniature de l’arche ; l’arche était une représentation miniature de la Demeure ; ainsi, les tables étaient une miniature de la Demeure. L’arche et la Demeure peuvent donc être représentées par les tables ou leur origine, le rocher. Par conséquent, le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national devait commencer à Cadès-Barné en établissant une condition préalable sur la base du rocher. De sorte que, si les Israélites avaient honoré la Demeure avec foi et dévotion et avaient suivi Moïse en Canaan, ils auraient établi la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue requise pour le fondement de substance dans le troisième cours au niveau national.

      Comment Dieu voulait-Il établir la condition préalable sur la base du rocher ? Durant les 40 ans d’errance dans le désert, les Israélites se plaignirent et tombèrent à nouveau dans l’incrédulité. Pour les sauver, Dieu ordonna à Moïse de frapper le rocher de son bâton pour qu’il produise de l’eau et donne à boire au peuple[120]. Moïse aurait dû ne frapper le rocher qu’une seule fois. Saisis de crainte, les Israélites auraient dû s’unir à lui, se tenant alors à ses côtés sur le fondement pour la Demeure. De cette façon, ils auraient établi la condition préalable sur la base du rocher.

      Toutefois, en entendant le peuple murmurer contre lui et se plaindre qu’ils n’avaient pas d’eau à boire, Moïse entra dans une fureur incontrôlée et frappa le rocher deux fois. Dieu dit alors à Moïse et à Aaron :

« Puisque vous ne m’avez pas cru capable de me sanctifier aux yeux des Israélites, vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. » – Nb 20.12                                       

      En frappant le rocher deux fois, alors qu’il n’aurait dû le frapper qu’une seule fois, Moïse fit échouer la condition préalable sur la base du rocher. En conséquence, il ne lui fut pas permis d’entrer dans la terre promise. Il lui fut seulement permis de la regarder de loin à la fin de sa vie[121].

      Étudions pourquoi Moïse aurait dû ne frapper le rocher qu’une seule fois et pourquoi c’était un tel péché de le frapper deux fois. Le rocher est un symbole de Jésus[122]. Puisque le Christ est venu comme l’arbre de vie[123], le rocher peut être aussi perçu comme l’arbre de vie. Cet arbre est également un symbole d’Adam devenu parfait dans le jardin d’Éden ; ainsi, le rocher symbolisait Adam dans sa perfection.

Dans le jardin d’Éden, Adam aurait dû mûrir pour atteindre l’idéal représenté par le rocher. Mais quand Satan le frappa et l’amena à chuter, Adam ne put devenir ni l’arbre de vie ni le rocher qui aurait donné à ses descendants l’eau de la vie éternelle. C’est pourquoi le rocher sans eau, avant que Moïse ne le frappe une première fois, symbolisait Adam déchu. Pour indemniser l’acte de Satan, à savoir frapper Adam et l’empêcher de devenir le rocher qui pouvait donner l’eau de la vie, Dieu fit frapper le rocher une fois par Moïse. Quand il frappa le rocher une fois et que celui-ci produisit de l’eau, Moïse établit une condition d’indemnité pour restaurer Adam tel le rocher donnant de l’eau. Le rocher, frappé une fois, symbolisait Jésus qui devait venir et donner à l’humanité déchue l’eau de la vie. C’est pourquoi Jésus disait :

« … qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. » – Jn 4.14                              

Ainsi, Dieu voulait que Moïse frappât le rocher une fois, comme condition d’indemnité pour que l’Adam déchu fût restauré en la personne du deuxième Adam, l’Adam parfait – Jésus. Toutefois, quand Moïse frappa le rocher une seconde fois, après qu’il eut déjà produit de l’eau, cela représentait la possibilité que Jésus pût être frappé. En d’autres termes, quand l’incrédulité des Israélites amena Moïse, sous le coup de la colère, à frapper deux fois, cela créa une condition pour qu’à l’époque de Jésus, si le peuple juif s’avérait incrédule, Satan ait une base pour attaquer directement Jésus, l’accomplissement du rocher. Voilà pourquoi l’acte de Moïse constituait un péché.

      Le geste de Moïse de briser les tables de pierre pouvait être restauré, mais sa faute en frappant le rocher par deux fois ne pouvait l’être. Pourquoi cela ? Dans le contexte de la providence de la restauration, les tables de pierre et le rocher étaient dans des rapports d’extérieur à intérieur. Les tables de pierre, portant l’inscription des Dix Commandements, étaient le noyau de la Loi mosaïque et le cœur de l’Ancien Testament. Les Israélites pouvaient recevoir le salut promis dans l’ère de l’Ancien Testament en observant les idéaux exprimés par les tables. En ce sens, les tables de pierre étaient, par avance, une représentation extérieure de Jésus.

      Le rocher, par contre, ne symbolisait pas seulement le Christ ; comme origine des tables de pierre, il symbolisait aussi Dieu, l’origine du Christ. Les tables de pierre étaient extérieures ; le rocher était intérieur. Si nous disons que les tables représentent le corps, le rocher correspond à l’esprit ; si nous disons que les tables représentent le Saint, le rocher correspond au Saint des Saints ; si les tables correspondent à la terre, le rocher correspond au ciel. En résumé, en sa qualité de représentation intérieure du Christ, le rocher avait une plus grande valeur que les tables de pierre.

      Représentation extérieure de Jésus, les tables de pierre symbolisaient aussi Aaron qui était également une représentation extérieure de Jésus, dans la mesure où il parlait pour Moïse, le représentant de Dieu[124]. Quand les Israélites pressèrent Aaron de faire un veau d’or[125], Aaron lui-même perdit la foi, et cela entraîna la destruction des tables. Néanmoins, Aaron put revenir à la vie parce qu’il se repentit et continua de se tenir sur le fondement de l’eau bue au rocher à Rephidim[126]. Quand il fit cela, il fut possible de refaire et de rétablir les tables de pierre symbolisant Aaron, en s’appuyant sur le fondement intérieur de l’eau du rocher. Toutefois, puisque le rocher – l’origine des tables de pierre – symbolisait non seulement Jésus, mais aussi Dieu, son origine, frapper le rocher une seconde fois était irréparable.

      Quelles conséquences entraîna le geste de frapper le rocher deux fois ? Moïse frappa le rocher une seconde fois parce que l’incrédulité du peuple[127] provoqua en lui une fureur incontrôlée. Il agit sous l’influence de Satan, voire à sa place. Par conséquent, la condition préalable, que Dieu avait voulu établir sur la base du rocher, fut envahie par Satan.

      En frappant le rocher une seconde fois, Moïse eut un geste qui, extérieurement, s’avérait satanique, toutefois, en un sens plus profond et plus intérieur, il donna au peuple l’eau qui en jaillissait, sauvant la vie des Israélites. Cela correspondait à la prophétie que Dieu avait donnée antérieurement[128], à savoir que les Israélites extérieurs, ceux qui étaient adultes au moment de quitter l’Égypte, ne pourraient pas entrer en Canaan comme promis, à l’exception de Josué et Caleb. Moïse, lui aussi, mourrait sans accomplir son rêve longtemps caressé d’entrer en terre promise[129]. D’un autre côté, les Israélites intérieurs, ceux qui étaient enfants au moment du départ d’Égypte ou qui naquirent durant la traversée du désert alors que le peuple buvait l’eau du rocher et honorait la Demeure, purent entrer en Canaan sous la conduite de Josué[130], le successeur de Moïse[131].

Puisque le geste de Moïse de frapper le rocher deux fois avait permis l’invasion de Satan, on ne se serait pas attendu à voir le rocher produire de l’eau. Comment l’eau put-elle alors en jaillir ? Moïse avait déjà fait surgir l’eau du rocher à Rephidim[132], dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national, établissant ainsi le fondement pour faire sortir l’eau du rocher. Les tables de pierre, la Demeure et l’arche de l’alliance érigées sur ce fondement furent maintenues tout au long du troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national, malgré l’incrédulité du peuple, grâce à la foi inébranlable de Moïse. Il maintint fermement le fondement de foi pour la Demeure, qu’il avait posé durant son jeûne de 40 jours. Même si la foi de Moïse vacilla dans un moment de colère, son cœur demeura le même envers Dieu. D’autre part, Josué avait établi le fondement pour la Demeure par sa foi absolue durant les 40 jours de reconnaissance en Canaan, et dès lors il continua d’honorer les tables, la Demeure et l’arche. Ainsi le fondement pour faire jaillir l’eau du rocher, établi à Rephidim, fut-il préservé intact, centré sur Josué. En résumé, bien que la deuxième providence centrée sur le rocher fût envahie extérieurement par Satan à cause de la manifestation externe d’impiété de Moïse, elle demeura saine intérieurement. En raison de l’attitude intérieure de foi et de zèle inébranlables manifestée par Moïse et Josué, le rocher donna son eau au peuple.

      Quand Moïse frappa le rocher une seconde fois, son geste fut effectué en position de Satan. Celui-ci, dès lors, prit possession de la pierre. Par conséquent, lorsque à l’époque de Jésus le peuple tomba dans l’incrédulité, Jésus, l’accomplissement de la pierre, dut se rendre en personne au désert et restaurer la pierre. Telle est la raison à l’origine de sa première tentation, lorsque Satan le mit au défi de changer la pierre en pain.

      Poussé à bout par l’incrédulité des Israélites, Moïse, dans sa colère, frappa le rocher deux fois. Cela donna prise à Satan sur son corps, et Moïse fut contraint de mourir hors de la terre promise. Toutefois, il put entrer en Canaan en esprit, parce qu’il avait fait jaillir l’eau du rocher grâce à sa foi indéfectible. Cela préfigurait ce qui se produirait quand Jésus viendrait comme la vraie manifestation du rocher. Si le peuple juif se montrait incrédule, le corps de Jésus subirait lui aussi l’assaut de Satan, même au point d’être crucifié. Il mourrait avant de restaurer Canaan au niveau mondial. Mais il serait tout de même en mesure d’accomplir la dimension spirituelle de la restauration par sa résurrection.

      Peu après cet épisode, les Israélites reprirent leurs plaintes en chemin, et Dieu envoya des serpents brûlants qui mordirent et tuèrent un grand nombre d’entre eux. Quand ils se repentirent, Dieu ordonna à Moïse de faire un serpent d’airain et de le placer sur un étendard ; quiconque ayant été mordu resterait en vie s’il le regardait[133]. Les serpents brûlants symbolisaient Satan, l’antique Serpent[134] qui avait entraîné la chute d’Ève ; le serpent d’airain sur l’étendard symbolisait Jésus qui devait venir en tant que serpent céleste. Cela indiquait ce qui pourrait bien se produire à l’époque de Jésus qui déclara lui-même : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme[135]… » Même si Dieu abandonna les Israélites au serpent satanique quand ils devinrent incrédules, Il leur sauva la vie avec le serpent d’airain quand ils se repentirent et renouvelèrent leur foi. De même, à l’époque de Jésus, si les personnes en venaient à perdre la foi, Dieu ne pourrait empêcher qu’elles soient vulnérables à l’attaque de Satan, et Jésus devrait être cloué sur la croix en tant que serpent céleste pour sauver toute l’humanité. Quiconque alors se repentirait de son manque de foi, et croirait en la rédemption par la croix serait sauvé. En réalité, l’épisode des serpents brûlants fut une cause éloignée du chemin de crucifixion qu’emprunta Jésus pour commencer le cours du salut spirituel.

      Quand les Israélites devinrent incrédules et que Moïse frappa le rocher deux fois, Dieu déclara que celui-ci ne pourrait entrer en terre de Canaan[136]. Même si Moïse implora Dieu désespérément, Le suppliant de le laisser entrer en Canaan[137], l’accès lui en fut refusé et il mourut hors des frontières du pays. Après sa mort, son corps fut enseveli dans la vallée, au pays de Moab, mais personne jusqu’à ce jour n’a connu l’emplacement de sa sépulture[138]. Cela laissait aussi entrevoir ce qui pourrait arriver à Jésus : si le peuple devait le rejeter, il serait crucifié. Il aurait beau prier désespérément pour éviter ce destin et réaliser le Royaume de Dieu – ce qu’il fit effectivement dans le jardin de Gethsémani quand il pria : « que cette coupe passe loin de moi ! » – il mourrait sans pouvoir accomplir ce but. En outre, après sa mort, nul ne connaîtrait le sort de sa dépouille.

 

2.2.3.2.2 Le fondement de substance centré sur Josué

Quand Moïse frappa le rocher deux fois à Cadès-Barné, la condition préalable au voyage vers Canaan, qui aurait dû se fonder sur le rocher, ne fut pas établie. Satan envahit extérieurement, mais le fondement intérieur que Moïse avait effectué en faisant jaillir l’eau du rocher à Rephidim demeurait intact, et il put faire jaillir l’eau du rocher de Cadès-Barné, donnant ainsi à boire au peuple. Cela devint le modèle de ce qui allait suivre. Les Israélites extérieurs, nés en Égypte, qui devinrent incrédules dans le désert, périrent tous à l’exception de Josué et Caleb, qui avaient montré une foi indéfectible durant leur mission de 40 jours de reconnaissance en Canaan[139]. Les Israélites intérieurs, la nouvelle génération née et élevée dans le désert alors que le peuple buvait l’eau du rocher et honorait la Demeure, entrèrent dans le pays de Canaan sous la conduite de Josué.

      Dieu ordonna à Moïse d’investir Josué comme son successeur :

« Prends Josué, fils de Nûn, homme en qui demeure l’esprit. Tu lui imposeras la main. Puis tu le feras venir devant Eléazar, le prêtre, et toute la communauté, pour lui donner devant eux tes ordres et lui transmettre une part de ta dignité, afin que toute la communauté des Israélites lui obéisse. » – Nb 27.18-20          

      Quand le peuple trembla de peur en entendant les rapports des envoyés, seuls Josué et Caleb restèrent fermes dans leur foi, s’appuyant sur le fondement de foi que Moïse avait établi grâce à la Demeure. Avec une foi et une loyauté absolues, ils établirent donc le fondement pour la Demeure et l’honorèrent jusqu’au bout. Lorsque la foi de Moïse chancela ultérieurement, les tables de pierre, l’arche et la Demeure demeurèrent toutes intactes sur la base du fondement pour la Demeure que Josué avait posé.

      C’est pourquoi Dieu œuvra à établir la condition préalable pour un nouveau cours, cette fois sur la base de l’eau du rocher, en choisissant Josué à la place de Moïse et en amenant les Israélites intérieurs à lui obéir et se tenir à ses côtés sur le fondement pour la Demeure. Sur cette base, ils devaient entrer en Canaan et y établir la condition d’indemnité au niveau national pour éliminer la nature déchue. Ainsi, Dieu voulait établir le fondement de substance avec Josué pour centre dans le troisième cours au niveau national[140].

Quand Moïse eut traversé victorieusement la période de 40 ans dans le désert de Madiân, Dieu lui apparut et lui ordonna de guider les Israélites vers le pays de Canaan, ruisselant de lait et de miel[141]. Pareillement, après que Josué eut traversé avec foi et dévotion la période de 40 ans d’errance dans le désert, Dieu l’appela personnellement pour servir dans la position de Moïse et lui ordonna :

« Moïse, mon serviteur, est mort ; maintenant, debout ! Passe le Jourdain que voici, toi et tout ce peuple, vers le pays que je donne aux Israélites. […] Je serai avec toi comme j’ai été avec Moïse, je ne t’abandonnerai point ni ne te délaisserai. Sois fort et tiens bon, car c’est toi qui vas mettre ce peuple en possession du pays que j’ai juré à ses pères de lui donner. » – Jos 1.2,5-6 

      En recevant cette direction de Dieu, Josué convoqua les chefs du peuple et leur transmit les instructions de Dieu[142]. Ils répondirent :

« Tout ce que tu nous as ordonné, nous le ferons, et partout où tu nous enverras, nous irons. […] Quiconque sera rebelle à tes ordres et n’écoutera pas tes paroles, quoi que tu lui ordonnes, qu’il soit mis à mort ! Pour toi, sois fort et tiens bon. » Jos 1.16,18       

      Ils jurèrent sur leur vie de suivre Josué. En succédant à Moïse dans la mission de restaurer Canaan, Josué préfigurait le Christ, à son second avènement, qui viendrait accomplir la mission laissée inachevée par Jésus. Tout comme le cours de Josué devait restaurer par l’indemnité celui de Moïse, le cours du Christ, à son second avènement, doit restaurer par l’indemnité, à la fois physiquement et spirituellement, le cours de restauration spirituelle suivi par Jésus.

      Lors du deuxième cours au niveau national, Moïse envoya un homme de chacune des douze tribus reconnaître le pays de Canaan [143]. En s’appuyant sur le cœur fidèle des deux envoyés qui avaient loyalement accompli leur mission, Josué envoya secrètement deux hommes pour espionner le pays et la ville fortifiée de Jéricho[144]. De retour de Jéricho, tous deux présentèrent un rapport confiant : « Yahvé a livré tout ce pays entre nos mains et déjà tous ses habitants sont pris de panique devant nous[145]. » La jeune génération d’Israélites élevés dans le désert crut dans les paroles des espions et sa foi indemnisa les péchés des parents, qui n’avaient pas accompli correctement la mission antérieure de 40 jours de reconnaissance en Canaan.

Ayant juré sur leur vie d’obéir à Josué, qui se tenait sur le fondement de la Demeure, les Israélites intérieurs purent bénéficier de ce fondement à ses côtés. En restaurant la condition préalable sur la base de l’eau du rocher, ils retrouvèrent la position qu’avaient eue leurs parents quand, sous la conduite de Moïse, ils avaient pris part à la condition préalable à l’exode hors d’Égypte alors que Dieu leur avait donné les trois signes et les dix plaies. Tout comme les Israélites sous la conduite de Moïse avaient suivi un cours de trois jours avant de traverser la mer Rouge, les Israélites sous la conduite de Josué suivirent un cours de trois jours avant de traverser le Jourdain[146]. Dans le deuxième cours au niveau national, après avoir accompli la période de trois jours, les Israélites furent conduits vers la mer Rouge par la colonne de feu et la colonne de nuée. De même, après que les Israélites sous la conduite de Josué eurent achevé leur cours de trois jours, l’arche de l’alliance les mena au Jourdain[147]. Les tables placées au centre de l’arche, et les colonnes de feu et de nuée étaient dans l’un et l’autre cas des symboles de Jésus et de son épouse présumée.

Moïse se servit de son bâton pour indiquer le chemin et séparer la mer Rouge en deux. De même, Josué plaça l’arche de l’alliance au-devant de ses troupes pour ouvrir le chemin. Dès que les prêtres qui portaient l’arche de l’alliance plongèrent les pieds dans le Jourdain, ses eaux se séparèrent, traçant une voie pour que le peuple qui suivait l’arche puisse marcher jusqu’à l’autre rive[148]. Le bâton de Moïse symbolisait Jésus ; de même, l’arche contenant les tables de pierre, la manne et le rameau d’Aaron symbolisaient Jésus et son épouse. Ainsi, la séparation des eaux du Jourdain devant l’arche, qui permit aux Israélites d’entrer sans encombre en Canaan, préfigurait ce qui devait se produire en présence de Jésus et de son épouse : l’humanité déchue, symbolisée par l’eau[149], serait divisée entre justes et impies qui affronteraient le jugement. Tous les croyants fidèles accompliraient alors la restauration de Canaan au niveau mondial.

      Au moment d’atteindre le Jourdain, Dieu S’adressa en ces termes à Josué :

« Choisissez-vous douze hommes parmi le peuple, un homme par tribu, et donnez-leur cet ordre : “Enlevez d’ici, du milieu du Jourdain, là où se sont posés les pieds des prêtres, douze pierres que vous ferez traverser avec vous et déposerez au bivouac où vous passerez la nuit.” » – Jos 4.2-3                  

      Ainsi fit le peuple :

Ce fut le dix du premier mois que le peuple remonta du Jourdain et campa à Gilgal, à la limite est de Jéricho. Quant à ces douze pierres qu’on avait prises dans le Jourdain, Josué les érigea à Gilgal. – Jos 4.19-20                            

      Que présageait donc cela ? Comme on l’a dit antérieurement, la pierre symbolisait Jésus. Par conséquent, quand les douze hommes représentant les douze tribus, portèrent chacun une pierre prise dans le lit du Jourdain après que les eaux eurent été séparées par l’arche, cela préfigurait ce que les douze disciples de Jésus, représentant les douze tribus, devraient faire à sa venue : l’honorer sur les lieux même où il jugerait le monde déchu par sa parole pour y séparer le bien du mal.

      Après qu’ils aient pris les douze pierres et les aient disposées à Gilgal en territoire cananéen, Josué déclara : « … afin que tous les peuples de la terre sachent comme est puissante la main de Yahvé, et afin qu’ils craignent Yahvé votre Dieu, toujours[150] ». Cela indiquait que les disciples de Jésus devraient complètement s’unir par le cœur avec lui ; c’est seulement ainsi qu’ils pourraient accomplir la restauration de Canaan au niveau mondial de sorte que tous les peuples de la terre puissent louer éternellement la puissance de Dieu.

Tout comme Jacob avait coutume de bâtir un autel de pierre partout où il passait, les représentants des douze tribus, descendants des douze fils de Jacob, rassemblèrent les douze pierres et bâtirent un autel en louange à Dieu. Ils devaient en définitive construire le Temple. Cela montrait que les douze disciples de Jésus devraient s’unir et honorer Jésus comme le Temple. Pour cette raison, alors que ses disciples n’étaient pas unis, Jésus déclara : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai[151]. » De fait, les douze disciples ne parvinrent pas à s’unir entre eux, et l’un d’eux, Judas Iscariote, vendit même Jésus à ses ennemis. C’est seulement après avoir subi la crucifixion et être ressuscité trois jours plus tard, que Jésus fut en mesure de rassembler ses disciples dispersés. Ils se mirent alors à honorer Jésus ressuscité en tant que Temple spirituel. C’est seulement à son second avènement que ses disciples seront capables de le servir comme un Temple vivant.

Quand les Israélites quittèrent l’Égypte et se mirent en route vers Canaan, ils observèrent la fête des Azymes à partir du quatorzième jour du premier mois[152]. De même, pendant qu’ils campaient à Gilgal, les Israélites sous la conduite de Josué célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois. Puis ils se mirent en route vers la ville de Jéricho. Quand ils commencèrent à vivre du produit de la terre, Dieu cessa de leur donner la manne qu’Il avait accordée pendant 40 ans. Dorénavant, il leur fallait assurer leur subsistance avec leur propre sueur. En outre, jusqu’à ce qu’ils aient renversé toutes les villes sataniques qui pouvaient rester, ils durent lutter de toutes leurs forces pour accomplir leur responsabilité.

      Alors qu’ils approchaient de Jéricho, se conformant à l’ordre de Dieu, les Israélites placèrent quarante mille soldats à l’avant tandis que sept prêtres soufflaient dans sept trompes en corne de bélier tout en suivant les soldats. Derrière venait l’arche de l’alliance portée par les prêtres lévites, et le reste de l’armée israélite fermait la marche. Les Israélites marchèrent dans cet ordre autour de la ville fortifiée une fois par jour six jours durant, mais cela demeura sans effet sur la ville. Avec patience et obéissance, le peuple restaurait ainsi par l’indemnité la période des six jours de la création, qui avait été envahie par Satan. Après avoir enduré cette situation avec loyauté pendant six jours, le septième jour les sept prêtres firent le tour de la ville sept fois, soufflant dans les sept trompes, et Josué dit au peuple : « Poussez le cri de guerre, car Yahvé vous a livré la ville[153] ! » Le peuple poussa un grand cri et le rempart s’écroula sur place. La conquête de Jéricho[154] annonçait que, par la puissance du Christ et l’œuvre de ses disciples, la barrière satanique entre le ciel et la terre s’effondrerait. Une fois démantelé, ce mur ne serait plus jamais rebâti. Aussi Josué fit-il prononcer ce serment :

« Maudit soit, devant Yahvé, l’homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville – Jéricho ! Il la fondera sur son aîné, et en posera les portes sur son cadet ! » – Jos 6.26

      Josué lança alors des attaques sur l’ennemi, avec une force inégalable. Il battit au total trente et un rois[155]. Cela indiquait que le Christ viendrait comme le Roi des rois pour établir le Royaume de Dieu unifié sur la terre, en amenant tous les rois païens à une totale soumission, et en gagnant le cœur de leurs peuples.

 

2.2.3.3 Le fondement pour le Messie

Nous avons appris que les Israélites échouèrent dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national en ne parvenant pas à remplir correctement leur mission de reconnaissance du pays pendant 40 jours, une condition pour se séparer de Satan. Afin de payer une indemnité pour cet échec, durant le troisième cours au niveau national ils errèrent dans le désert pendant 40 ans. Durant cette période, Moïse établit le fondement de foi pour le troisième cours, les Israélites se tenant sur le fondement pour la Demeure. Mais Satan envahit ces deux fondements à cause de l’incrédulité du peuple et par la faute de Moïse qui frappa deux fois le rocher. Par conséquent, l’ancienne génération d’Israélites, sauf Josué et Caleb, périt dans le désert. Josué et Caleb s’étaient fidèlement acquittés de la mission de 40 jours de reconnaissance en Canaan en se tenant sur le fondement de foi pour le deuxième cours et le fondement de foi pour la Demeure que Moïse avait posés. Ils établirent ainsi le fondement pour la Demeure. La jeune génération d’Israélites traversa le Jourdain en portant l’arche de l’alliance avec une foi très forte sous la conduite de Josué qui avait succédé à Moïse. Puis, ayant détruit la ville fortifiée de Jéricho, ils entrèrent en Canaan, la terre promise. Forts de cette victoire, ils posèrent le fondement de substance dans le troisième cours au niveau national et établirent le fondement pour le Messie dans ce cours – bien qu’étant un peuple sans souveraineté.

      Le fondement familial pour le Messie avait été accompli du temps d’Abraham. Ses descendants traversèrent un cours d’indemnité de 400 ans comme esclaves en Égypte avant de pouvoir entrer en Canaan et y accomplir le fondement national pour le Messie. Cela exigeait bien plus qu’entrer en Canaan et le conquérir. Comme on l’a exposé en détail auparavant[156], les personnes déchues avaient déjà fondé de puissantes nations comme l’Égypte, menées par des dirigeants sataniques opposés à la providence de la restauration. Voilà pourquoi, bien que le fondement national pour le Messie ait été établi sous la direction de Josué, il allait être nécessaire de bâtir un royaume souverain à partir duquel le Messie pourrait se mesurer aux nations sataniques du monde. Mais une fois entrées en Canaan, les jeunes générations d’Israélites devinrent à leur tour incrédules. Dès lors, la providence fut de nouveau prolongée et dut subir de nombreux revers jusqu’à l’époque de Jésus.

 

2.3       Quelques leçons tirées du cours de Moïse

Tout au long de l’histoire, les personnes de foi ont lu le récit biblique sur Moïse en n’y voyant qu’une chronique de sa vie et de l’histoire d’Israël. Nul n’a vraiment compris que Dieu voulait livrer par ce récit certains secrets de la providence de la restauration. Jésus l’a seulement laissé entendre par ses propos : « … le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement[157]. » Il expira sans avoir divulgué la vraie signification du cours de Moïse[158].

      Dans ces pages, nous avons révélé comment Moïse a suivi le cours modèle, ou cours type, de la providence de la restauration. En comparant cette section à la prochaine, les lecteurs comprendront plus clairement comment, par le cours de Moïse, Dieu a annoncé le chemin que suivrait Jésus. D’ailleurs, rien qu’en étudiant la seule providence centrée sur Moïse, nous ne pouvons échapper à cette conclusion : Dieu existe et Il a dirigé l’histoire vers la réalisation d’un but unique et absolu.

      Le cours de Moïse illustre également le fait que le bilan réel de la vie d’une personne dépend de son succès ou de son échec à accomplir sa part de responsabilité, quel que soit le dessein préalable de Dieu pour elle. La volonté prédéterminée de Dieu ne peut s’accomplir avec la personne investie de cette mission, si elle ne remplit pas sa part de responsabilité. Dans ce cas précis, Dieu a annoncé que grâce à Moïse, Il guiderait les Israélites en Canaan, le pays ruisselant de lait et de miel, et Il lui a ordonné de mener cette tâche à bien. Néanmoins, quand Moïse et son peuple n’ont pas accompli leur responsabilité, de la première génération seuls Josué et Caleb sont entrés en Canaan. Les autres ont péri dans le désert.

      En outre, Dieu n’intervient pas dans la part de responsabilité de l’être humain, mais Il agit seulement sur le résultat concret de ses actes. Même si Dieu guida les Israélites avec des signes et des miracles étonnants, Il n’intervint pas dans leurs actes quand ils adorèrent le veau d’or alors que Moïse s’était éloigné sur la montagne. Il n’intervint pas pour retenir Moïse de frapper le rocher une seconde fois. De tels actes étaient du ressort de leur responsabilité qu’eux seuls pouvaient remplir. Mais, une fois qu’ils eurent agi, en accomplissant ou non leur part de responsabilité, Dieu considéra le résultat de leurs actes et agit en conséquence.

      Le cours de Moïse illustre le caractère absolu de la prédétermination de la volonté divine. Dieu prédétermine de façon absolue que Sa volonté sera réalisée et Il S’efforce constamment de l’accomplir jusqu’au bout. Ainsi, lorsque Moïse n’a pu remplir sa responsabilité, Dieu lui a trouvé un successeur, Josué, et Il a œuvré résolument pour accomplir Sa volonté grâce à lui. En général, lorsqu’une personne en position d’Abel choisie par Dieu n’accomplit pas sa mission, quelqu’un en position de Caïn qui a montré le plus grand zèle en vient à remplacer la personne de type Abel et à hériter sa mission. Jésus a décrit une situation comparable quand il a dit : « Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent le Royaume des Cieux souffre violence, et des violents s’en emparent[159]. »

      Le cours de Moïse nous montre que plus la mission d’une personne est grande, plus grande est l’épreuve à affronter. Parce que nos premiers ancêtres chutèrent en ne croyant pas en Dieu et en se détournant de Lui, les figures centrales restaurant le fondement de foi doivent surmonter un test dans lequel Dieu les abandonne. Moïse a dû traverser une épreuve dans laquelle Dieu a cherché à le faire mourir[160], avant de pouvoir s’imposer comme chef des Israélites.

      La chute a servi de condition à Satan pour enchaîner les êtres humains. Par conséquent, Dieu ne peut accorder Sa grâce aux êtres humains sans une condition préalable ; s’Il le faisait, Satan L’accuserait. Aussi, quand Dieu est sur le point de donner Sa grâce, Il met la personne à l’épreuve, soit avant, soit après la grâce, pour empêcher l’accusation de Satan. Le cours de Moïse en est l’illustration.

      Dieu accorda à Moïse la grâce de commencer le premier cours pour quitter l’Égypte, seulement après qu’il eut réussi la condition que constituait sa vie pendant 40 ans dans le palais du pharaon. Dieu accorda à Moïse la grâce de commencer le deuxième cours pour quitter l’Égypte, seulement après qu’il eut surmonté l’épreuve de sa vie pendant 40 ans dans le désert de Madiân[161]. Ce n’est qu’après le test où Dieu voulut faire mourir Moïse[162] qu’Il lui accorda les trois signes et les dix plaies[163]. C’est seulement après avoir imposé l’épreuve d’un cours de trois jours[164] que Dieu lui accorda les colonnes de feu et de nuée[165]. Ce n’est qu’après avoir imposé l’épreuve de traverser la mer Rouge[166] que Dieu accorda la grâce de la manne et des cailles[167]. C’est après l’épreuve de la bataille avec les Amalécites[168], qu’Il accorda la grâce des tables de pierre, de la Demeure et de l’arche de l’alliance[169]. La grâce de l’eau du rocher[170] fut donnée seulement après l’épreuve de 40 ans d’errance dans le désert. Quand Dieu envoya les serpents brûlants, le repentir du peuple fut la condition pour qu’Il accorde la grâce du serpent d’airain[171].

      Telles sont les leçons que nous enseigne le cours de Moïse.

 

 

 

Section 3

La providence de la restauration
sous la conduite de Jésus

      Au commencement, Adam aurait dû régner sur les anges[172] ; mais à cause de sa chute, les êtres humains se sont retrouvés sous le joug de Satan et ils ont établi un monde infernal. Afin de restaurer cette situation, Jésus, le deuxième Adam, est venu pour obtenir en personne la soumission de Satan et établir le Royaume de Dieu. Toutefois, Satan, qui ne s’était même pas soumis à Dieu, ne se serait sûrement pas soumis de plein gré ni à Jésus ni à toute autre personne. C’est pourquoi, assumant la responsabilité d’avoir créé les êtres humains, Dieu a choisi Jacob et Moïse et révélé grâce à eux le cours modèle par lequel Jésus pourrait subjuguer Satan[173].

      Jacob suivit le cours symbolique pour amener Satan à se soumettre, alors que Moïse suivit le cours image. Ces cours ouvrirent le chemin pour que Jésus emprunte le cours substantiel. Dans son cours pour restaurer Canaan au niveau mondial, Jésus suivit le modèle dévoilé dans le cours pour restaurer Canaan au niveau national, durant lequel Moïse œuvra à subjuguer Satan.

      Dieu dit à Moïse : « Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai[174]. » Par « un prophète semblable à toi », Dieu faisait allusion à Jésus qui devait emprunter le même cours que Moïse. Quand Jésus déclara : « … le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement[175] », il voulait dire que Dieu avait révélé le cours modèle grâce à Moïse dont il suivait les pas. Examinons la providence de la restauration centrée sur Jésus, en relevant les comparaisons qui s’imposent entre les trois cours pour restaurer Canaan au niveau national sous la conduite de Moïse et les trois cours pour restaurer Canaan au niveau mondial sous la conduite de Jésus.

 

3.1        Le premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial

3.1.1     Le fondement de foi

      Lors du premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial, la figure centrale qui se vit confier la mission de restaurer le fondement de foi était Jean le Baptiste. Dans quelle position Jean était-il censé accomplir cette mission ? Dans le cours pour restaurer Canaan au niveau national sous la conduite de Moïse, ce dernier brisa les tables de pierre et frappa deux fois le rocher. Cela établit des conditions pour que Satan puisse s’attaquer au corps de Jésus – l’incarnation des tables et du rocher – si le peuple juif de son temps ne croyait pas en lui.

      Pour que Jésus soit affranchi de cette condition, le peuple élu, investi de la mission de préparer sa venue, aurait dû s’unir autour du Temple, représentation en image du Messie qui devait venir. Toutefois, au fil des ans, le peuple juif retombait sans cesse dans l’incrédulité, multipliant ainsi les conditions pour que Satan attaque Jésus. Afin d’annuler ces conditions, Dieu envoya le prophète Élie. Ce dernier œuvra à la séparation d’avec Satan en triomphant des prophètes de Baal et d’Ashéra, au nombre de quatre cent cinquante[176], puis il monta au ciel[177]. Mais, parce qu’Élie n’avait pas totalement rempli sa mission, il devait revenir[178]. Jean le Baptiste était le prophète qui, comme Élie[179], venait accomplir la mission inachevée de séparation d’avec Satan et rendre droit le chemin du Seigneur[180].

Pendant 400 ans, les Israélites avaient subi des épreuves en Égypte, sans prophète pour les guider. Ils rencontrèrent finalement Moïse, l’homme qui devait les conduire, en tant que nation, vers Canaan afin de préparer la venue du Messie. De façon similaire, le peuple juif connut toutes sortes de tribulations sous l’oppression des nations païennes de Perse, de Grèce, d’Égypte, de Syrie et de Rome, sans un prophète pour le guider durant la période de 400 ans de préparation pour l’avènement du Messie, qui commença à l’époque du prophète Malachie[181]. Ils rencontrèrent finalement Jean le Baptiste, l’homme capable de les guider vers le Messie qui venait restaurer Canaan au niveau mondial.

Ainsi, Jean le Baptiste, comme Moïse, fut appelé sur le fondement d’une période de 400 ans de séparation d’avec Satan. Moïse avait appris à aimer ses frères et les traditions de ses pères en vivant au palais du pharaon. De même, Jean le Baptiste apprit la voie de la foi et de l’obéissance au Ciel et prépara le chemin pour le Messie en vivant de sauterelles et de miel sauvage dans le désert. Sa vie était un tel exemple que beaucoup de personnes, y compris les prêtres et les lévites, se demandaient s’il n’était pas le Messie[182]. De cette façon, Jean le Baptiste réussit à traverser un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan et fut en mesure de poser le fondement de foi dans le premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial.

 

3.1.2     Le fondement de substance

      Puisque Jean le Baptiste se tenait dans la même position que Moïse, il avait comme lui une double position de parent et d’enfant. Dans la position de parent, il restaura par l’indemnité le fondement de foi. Dans la position d’enfant, il assura la position d’Abel pour l’établissement de la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue[183]. Jean le Baptiste rétablit au niveau mondial un fondement comparable à celui de Moïse quand ce dernier posa le fondement de foi pour le premier cours au niveau national après 40 ans dans le palais du pharaon.

À l’époque de Moïse, le désir de Dieu en établissant la condition préalable au premier cours était que les Israélites développent leur confiance en Moïse en le voyant tuer un maître de corvée égyptien. Les Israélites devaient alors quitter le monde satanique d’Égypte et voyager jusqu’à la terre de Canaan. À l’époque de Jean le Baptiste, toutefois, le peuple juif n’avait pas à quitter l’Empire romain pour une autre contrée. Il devait rester au sein de l’Empire pour y gagner la population et restaurer l’Empire vers Dieu. Dieu établit la condition préalable au premier cours en encourageant le peuple juif à croire en Jean par les miracles qui entouraient sa vie.

      À la conception de Jean, un ange fit une prophétie étonnante au sujet de l’enfant. Son père Zacharie, s’étant montré incrédule, fut frappé de mutisme, et la parole lui revint seulement après qu’il eut circoncis et nommé l’enfant. Par ces miracles et d’autres encore, les Israélites étaient convaincus que Jean était un prophète envoyé par Dieu :

La crainte s’empara de tous leurs voisins, et dans la montagne de Judée tout entière on racontait toutes ces choses. Tous ceux qui en entendirent parler les mirent dans leur cœur, en disant : « Que sera donc cet enfant ? » Et, de fait, la main du Seigneur était avec lui. – Lc 1.65-66                                         

      En outre, Jean menait une vie de prière et d’ascétisme exemplaire dans le désert, vivant de sauterelles et de miel sauvage. Le peuple en général et même les prêtres l’admiraient au point que beaucoup étaient prêts à voir en lui le Messie[184].

Quand Moïse eut achevé la période de 40 ans d’indemnité au palais du pharaon et après qu’il eut tué l’Égyptien, les Israélites auraient dû être profondément émus par l’amour qu’il avait pour son peuple et le suivre avec foi. Ils seraient ainsi allés directement en Canaan, sans avoir à traverser la mer Rouge ou à errer dans le désert, et sans avoir besoin des tables de pierre, de l’arche de l’alliance ou de la Demeure. De même, le peuple juif à l’époque de Jésus aurait dû croire et suivre Jean, que Dieu avait placé, grâce aux signes et aux miracles, pour être le centre de leur foi. Ainsi aurait-il établi la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue et posé le fondement de substance, établissant ainsi directement le fondement pour le Messie.

 

3.1.3     L’échec du premier cours
pour restaurer Canaan au niveau mondial

      Le peuple juif bénéficiait du fondement de foi posé par Jean le Baptiste et il suivait Jean comme s’il suivait le Messie[185]. Ce faisant, il mit un terme à l’ère de l’Ancien Testament et était prêt à commencer un nouveau cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Toutefois, comme on l’a souligné auparavant[186], Jean le Baptiste nourrissait des doutes au sujet de Jésus, bien qu’il lui ait rendu témoignage. Il envoya une délégation demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre[187] ? » Il nia être Élie, alors même qu’il était vraiment investi de la mission d’Élie[188]. Non seulement cela bloqua le chemin du peuple juif vers Jésus, mais cela l’amena même à s’opposer à lui. En effet, Jean quitta la position d’Abel, privant les juifs de la personne centrale avec laquelle ils pouvaient établir la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue. Cela leur barra le chemin pour accomplir le fondement de substance ainsi que le fondement pour le Messie. Par conséquent, le premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial échoua. Comme cela avait été le cas à l’époque de Moïse, il fut prolongé par un deuxième, puis par un troisième cours.

 

3.2       Le deuxième cours
pour restaurer Canaan au niveau mondial

3.2.1     Le fondement de foi

3.2.1.1 Jésus reprend la mission de Jean le Baptiste

      Par rapport à Jésus, l’Adam parfait, Jean le Baptiste vint dans le rôle de l’Adam restauré. Il devait établir le fondement pour le Messie, accomplissant ainsi toutes les missions inachevées des figures centrales du passé, qui avaient œuvré pour restaurer les fondements de foi et de substance. Sur cette base, il devait offrir tous les fruits de l’histoire providentielle à Jésus et guider le peuple juif, qui avait foi en lui et le suivait, pour accueillir Jésus. Enfin, il aurait dû lui-même servir Jésus avec foi et dévotion.

      Même si Jean le Baptiste n’en était pas conscient, le baptême qu’il donna à Jésus dans le Jourdain[189] était en fait une cérémonie pour offrir à Jésus les accomplissements de sa vie entière consacrée à la volonté de Dieu.

      Toutefois, parce que Jean le Baptiste fut peu à peu gagné par le doute, et en vint même à miner le travail de Jésus, le peuple juif, qui tenait Jean en très haute estime, fut amené à se défier de Jésus[190]. En conséquence, le fondement de foi que Jean avait posé dans le premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial fut envahi par Satan. C’était maintenant à Jésus lui-même de reprendre la mission de Jean et de restaurer par l’indemnité le fondement de foi afin de commencer le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Quand Jésus jeûna 40 jours dans le désert, c’était afin de se séparer de Satan dans le but même de restaurer le fondement de foi ; pour cela, il s’abaissa pour reprendre la mission de Jean le Baptiste.

Jésus, qui venait comme le fils unique de Dieu et le Seigneur de la Gloire, n’était pas censé emprunter un chemin de souffrance[191]. C’était plutôt à Jean le Baptiste, né avec la mission de préparer le chemin pour Jésus[192], de traverser des tribulations. Toutefois, dans la mesure où Jean n’accomplit pas sa responsabilité, Jésus dut endurer la souffrance à sa place. Jésus ordonna aux disciples de ne pas révéler au peuple juif qu’il était le Messie[193], car, même s’il l’était, il avait repris le rôle de Jean le Baptiste afin de commencer ce deuxième cours.

 

3.2.1.2 Les 40 jours de jeûne de Jésus et les trois tentations dans le désert

      Examinons à la fois les causes éloignées et les causes immédiates du jeûne de 40 jours de Jésus et de ses trois tentations. Dans le cours pour restaurer Canaan au niveau national, alors que Moïse était devant le rocher, il manqua de foi et frappa celui-ci deux fois. En conséquence, le rocher, symbole de Jésus[194], fut envahi par Satan. Ce geste renforçait la possibilité que, plusieurs siècles plus tard, quand Jésus marcherait sur les traces du cours de Moïse, Jean le Baptiste puisse se montrer défaillant dans sa foi, permettant alors à Satan d’attaquer Jésus, l’incarnation du rocher. Le geste de Moïse renforçait aussi la possibilité que Satan envahisse le fondement de foi posé par Jean le Baptiste. Ainsi, le fait pour Moïse de frapper le rocher deux fois allait être, au cas où Jean perdrait la foi, la cause éloignée qui contraindrait Jésus, pour restaurer ce fondement de foi, à jeûner pendant 40 jours et à faire face aux trois tentations dans le désert.                                                             

En réalité, Jean le Baptiste perdit la foi[195] et Satan envahit le fondement de foi que Jean avait posé. Telle fut la cause immédiate obligeant Jésus à entreprendre un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan en jeûnant 40 jours et en surmontant les trois tentations. En faisant cela, à partir de la position de Jean le Baptiste, Jésus restaura par l’indemnité le fondement de foi.

      Il est écrit qu’après 40 jours, Satan tenta Jésus trois fois. D’abord, il montra des pierres à Jésus et lui demanda de les transformer en pains. Il plaça ensuite Jésus sur le pinacle du Temple et le mit au défi de se jeter en bas. Finalement, Satan emmena Jésus sur une très haute montagne et offrit de lui donner tous les royaumes du monde s’il se prosternait et lui rendait hommage[196].

      Quel était le but de Satan en faisant subir à Jésus ces trois tentations ? Au commencement, Dieu créa les êtres humains, leur donnant trois grandes bénédictions – perfection de la personnalité individuelle, multiplication des enfants et règne sur l’ensemble de la création[197] – grâce auxquelles ils pourraient accomplir le but de la création. En incitant nos premiers ancêtres à chuter, Satan priva l’humanité des trois grandes bénédictions et empêcha ainsi l’accomplissement du but de la création. Jésus est venu dans ce monde pour accomplir le but de la création en restaurant ces trois grandes bénédictions. Voilà pourquoi, Satan a tenté Jésus trois fois, dans l’intention de l’empêcher de restaurer les trois grandes bénédictions et d’accomplir le but de la création.

      Que fit donc Jésus pour affronter et surmonter les trois tentations ? Examinons d’abord comment Satan se trouva en position d’imposer des tentations à Jésus. Satan en vint à prendre une telle position de force quand, dans le cours pour restaurer Canaan au niveau national, il prit possession du rocher et des tables de pierre, qui symbolisaient Jésus et sa future épouse. Cela fut possible parce que Moïse brisa les tables de pierre et frappa le rocher deux fois, sous le coup de sa colère face à l’incrédulité du peuple. Dans le cours au niveau mondial, quand Jean le Baptiste faillit à sa responsabilité, les juifs devinrent aussi incrédules et désobéissants que les Israélites à l’époque de Moïse. Aussi, comme Dieu l’avait déjà laissé présager dans le cours de Moïse, Satan gagna une position à partir de laquelle il pouvait imposer les tentations à Jésus.

      Après que Jésus eut accompli le jeûne de 40 jours au désert, Satan lui apparut et le tenta en disant : « Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains[198]. » Satan était en possession de la pierre. Il avait revendiqué le rocher d’où avait jailli l’eau et les tables de pierre sur la base des erreurs commises initialement par Moïse et accrues par l’incrédulité de Jean le Baptiste. Moïse avait d’abord obtenu la pierre après avoir traversé des cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan dans le désert. Pour purifier et récupérer la pierre, Jésus jeûna au désert pendant 40 jours. Satan était tout à fait conscient que Jésus était venu au désert dans ce but, et son intention en infligeant la première tentation était de garder la pierre en sa possession. Jésus connut la faim au désert, tout comme les Israélites avant lui à l’époque de Moïse. Quand les Israélites ne purent vaincre la faim mais tombèrent dans l’incrédulité, cela permit finalement à Satan de détenir la pierre. De même, si Jésus devait perdre la foi et apaiser sa faim en changeant la pierre en pain, renonçant à ses efforts pour restaurer la pierre, Satan la posséderait à jamais.

      Voici ce que Jésus répondit à cette tentation : « Il est écrit : Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu[199]. »

      À l’origine, l’être humain fut créé pour se nourrir de deux types d’aliments. Le monde physique fournit les aliments dont se nourrit le corps, tandis que l’esprit vit en recevant l’amour et la vérité de Dieu. Mais, comme l’être humain déchu ne peut recevoir la parole directement de Dieu, son esprit vit grâce aux paroles de Jésus, venu comme le Verbe de Dieu incarné[200]. Jésus disait : « Moi, je suis le pain de vie. […] Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous[201] ». Il voulait dire qu’une personne ne vit pas une vie réussie et accomplie en se contentant de manger du pain pour maintenir son corps en vie. Sa vie n’est pas pleine et entière à moins de vivre en suivant Jésus, source de vie pour l’esprit.

De fait, la pierre entre les mains de Satan – signifiant le rocher et les tables de pierre que Moïse avait perdus – symbolisait la personne même de Jésus[202] qui était assujetti à cette tentation. Par sa réponse, Jésus laissa entendre que, même affamé, maintenir son corps en vie en trouvant du pain le préoccupait moins que de devenir le Verbe incarné de Dieu, qui pourrait apporter à chaque esprit une nourriture de vie. C’est ce cœur qui donna à Jésus la détermination de triompher de Satan. En outre, Jésus fut soumis à cette épreuve pour lui permettre de réaffirmer sa position de Messie qui a parfait sa personnalité, en surmontant la tentation dans la position de Jean le Baptiste. Jésus put vaincre Satan parce qu’il parla et agit en plein accord avec le Principe. La victoire lors de cette tentation permit à Jésus de remplir la condition pour restaurer la perfection de l’individualité ; la base fut ainsi créée pour restaurer la première bénédiction.

      Puis, Satan plaça Jésus sur le pinacle du Temple et le défia en ces termes : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas…[203] » Jésus se désigna lui-même comme le Temple[204], et il est écrit que les chrétiens sont des temples de Dieu[205] et les membres du corps du Christ[206]. À partir de là, nous pouvons comprendre que Jésus est le Temple principal, tandis que les croyants sont des temples secondaires. Jésus vint comme le Seigneur du Temple. Satan lui-même devait reconnaître sa position ; aussi plaça-t-il Jésus sur le pinacle du Temple. Quand Satan mit Jésus au défi de se jeter en bas, cela signifiait qu’il voulait usurper sa position de Seigneur du Temple en le poussant à déchoir de cette position à un état inférieur d’homme déchu.

      Jésus lui répondit alors : « Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu[207]. » Au commencement, les anges furent créés pour être gouvernés par des personnes ayant réalisé leur nature divine. Ainsi, même des anges déchus devraient légitimement se soumettre à Jésus, leur Seigneur. Il était donc illicite, de la part d’un ange, d’essayer d’usurper la position de Seigneur du Temple, détenue par Jésus. Par sa réponse, Jésus signifia à Satan qu’il n’avait pas à tester Dieu en tentant Jésus, l’incarnation de Dieu qui mène Sa providence en strict accord avec le Principe. En outre, ayant été vainqueur de la première tentation et ayant restauré sa personnalité individuelle en tant qu’incarnation du Temple, Jésus s’était déjà rendu maître de la position de Seigneur du Temple. Par conséquent, Satan n’avait plus de base pour le tenter à nouveau, mais aurait dû se retirer à ce moment-là. En surmontant la deuxième tentation, Jésus, Temple principal, Époux et Vrai Parent de l’humanité, ouvrit la voie à toutes les personnes de foi pour qu’elles retrouvent leur position de temples secondaires, d’épouses et de vrais enfants. Jésus jeta donc les bases pour restaurer la deuxième bénédiction.

      Finalement, Satan prit Jésus avec lui sur une très haute montagne et lui montra tous les royaumes du monde avec leur gloire, en lui disant : « Tout cela, je te le donnerai, si, te prosternant, tu me rends hommage[208]. » La chute d’Adam fit perdre aux êtres humains leur qualification pour être seigneurs de la création. Ils tombèrent sous la coupe de Satan qui usurpa à Adam sa position de maître de la création. Venant en qualité d’Adam parfait, Jésus était le Seigneur de la création, comme il est écrit : « car il a tout mis sous ses pieds[209] ». Satan, qui le savait par sa connaissance du Principe, conduisit Jésus au sommet de la montagne, reconnaissant ainsi sa position de Seigneur de la création. Satan le tenta alors, en espérant que Jésus, le deuxième Adam, se soumettrait aussi à lui, tout comme le premier Adam s’était soumis au commencement.

      Jésus répondit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul que tu rendras un culte[210]. » Les anges furent créés comme des esprits chargés d’un ministère[211], pour honorer et servir Dieu, leur Créateur. Par sa réponse, Jésus indiqua que, selon le Principe, même un ange déchu comme Satan devait adorer Dieu ; par là même, il devait honorer et servir Jésus, venu comme le corps du Créateur. De plus, en surmontant les deux tentations précédentes, Jésus avait déjà posé la base pour restaurer la première et la deuxième bénédiction de Dieu. Sur ce fondement, il allait restaurer naturellement la troisième bénédiction, et régner sur la création. Jésus déclara : « Retire-toi, Satan ! » parce qu’il ne restait plus aucune base à Satan pour disputer le monde naturel à Jésus qui se tenait déjà sur le fondement solide de sa victoire. En surmontant la troisième tentation, Jésus établit la condition pour restaurer le règne sur l’ensemble de la création – la troisième bénédiction.

 

3.2.1.3 Le résultat du jeûne de 40 jours et des trois tentations

Selon le Principe de la création, le but de Dieu pour la création ne peut se réaliser que si les êtres humains traversent les trois stades d’origine-division-union, pour établir le fondement des quatre positions. Or, Satan a empêché la réalisation de cet idéal alors que nos premiers ancêtres étaient encore en train d’établir le fondement des quatre positions. C’est pourquoi, tout au long de la providence de la restauration, avec ses prolongements en trois étapes, Dieu a essayé de restaurer par l’indemnité tout ce qui était perdu, en faisant traverser aux êtres humains des cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan. Jésus triompha des trois tentations et accomplit le jeûne de 40 jours, traversant ainsi un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan. De ce fait, Jésus restaura par l’indemnité, en une seule fois, les conditions que Dieu avait cherché à établir, durant l’histoire, par tous les cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan, conditions qui sont énumérées ci-dessous.

Premièrement, dans la position de Jean le Baptiste, Jésus restaura d’abord par l’indemnité le fondement de foi du deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Ce faisant, il restaura tout ce qui avait été offert à Dieu tout au long du cours de la providence dans le but d’établir le fondement de foi, ce qui comprenait : les offrandes de Caïn et Abel, l’arche de Noé, le sacrifice d’Abraham, la Demeure de Moïse, et le Temple du roi Salomon. De plus, Jésus restaura par l’indemnité, en une seule fois, tous les cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan menés durant les 4 000 ans depuis Adam, et perdus malgré les efforts des figures centrales pour établir le fondement de foi.

      Cela incluait : le jugement des 40 jours par le déluge à l’époque de Noé, les trois périodes de 40 ans dans la vie de Moïse, et ses deux jeûnes de 40 jours, la mission de 40 jours de reconnaissance en Canaan, les 40 ans d’errance des Israélites au désert, les 400 ans de Noé à Abraham, les 400 ans d’esclavage en Égypte, et toutes les autres périodes caractérisées par le nombre 40 qui avaient été perdues depuis l’Exode.

      Deuxièmement, en s’élevant de la position de Jean le Baptiste à la position de Messie, Jésus ouvrit le chemin pour l’accomplissement des trois grandes bénédictions et la restauration du fondement des quatre positions.

      Ayant réussi son offrande, Jésus devint l’incarnation parfaite des tables de pierre, de l’arche de l’alliance, de la Demeure, du rocher et du Temple.

 

3.2.2    Le fondement de substance

      Jésus vint pour être le Vrai Parent de l’humanité, mais il restaura par l’indemnité le cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan en prenant la position de Jean le Baptiste. C’est pourquoi, après avoir restauré le fondement de foi (et s’être élevé à la position de Messie et de Vrai Parent), il prit la position de parent. En même temps, quand il assura la position d’Abel lors de l’établissement de la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue, il prit une position d’enfant (toujours dans le rôle de Jean le Baptiste en ce qui concerne cette condition). Dans ce rôle, Jésus atteignit par son jeûne de 40 jours la même position au niveau mondial que celle assumée par Moïse juste après qu’il ait établi le fondement de foi dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national, en endurant l’exil de 40 ans dans le désert de Madiân.

Dieu établit la condition préalable au deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national en donnant les trois signes et les dix plaies. Il établit la condition préalable au troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national en amenant le peuple à honorer les trois manifestations de la grâce divine – les tables de pierre, l’arche de l’alliance et la Demeure – et à obéir aux Dix Commandements. Ceux-ci, on s’en souvient, furent accordés sur la base du fondement pour la Demeure afin de restaurer les trois signes et les dix plaies perdus par l’incrédulité des Israélites.

      Jésus était l’incarnation des trois manifestations de la grâce divine et des Dix Commandements. Aussi Dieu établit-Il le cours préalable au deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial sur la base des paroles et des miracles de Jésus. Si les juifs (Caïn) avaient été touchés au point de croire en Jésus et de le suivre, alors qu’il était dans la position de Jean le Baptiste (Abel), ils auraient établi la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue et restauré le fondement de substance. Le fondement pour le Messie aurait donc été posé. Sur ce fondement, Jésus aurait été élevé de la position de Jean le Baptiste à la position de Messie. Puis, en se greffant à toute l’humanité[212], il lui aurait permis de naître à nouveau, lavée du péché originel, et de s’unir à Dieu par le cœur. Les personnes auraient restauré leur nature originelle, reçue de Dieu, et auraient bâti le Royaume de Dieu sur la terre à l’époque de Jésus.

 

3.2.3    L’échec du deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial

Quand le premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial s’acheva par un échec, à cause de l’incrédulité de Jean le Baptiste, Jésus reprit sur lui la mission de Jean et endura des épreuves dans le désert pendant 40 jours. Ainsi put-il restaurer par l’indemnité le fondement de foi du deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Il est écrit que Satan, après sa défaite dans les trois tentations, s’éloigna de lui « jusqu’au moment favorable[213] ». Cela indiquait que Satan n’avait pas quitté Jésus pour de bon, mais qu’il pourrait lui barrer le chemin ultérieurement. Et de fait, Satan se présenta devant Jésus, œuvrant principalement par l’intermédiaire des dirigeants juifs, les prêtres et les scribes qui se défiaient de Jésus. En particulier, Satan l’attaqua en utilisant Judas Iscariote, le disciple qui le trahit.

      À cause de l’incrédulité de ces personnes, Jésus ne put établir ni le fondement de substance ni le fondement pour le Messie dans le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Ce deuxième cours s’acheva donc par un échec tragique.

 

3.3       Le troisième cours
pour restaurer Canaan au niveau mondial

3.3.1     Le cours pour restaurer Canaan spirituellement
sous la conduite de Jésus

      En étudiant le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial, nous devons d’abord comprendre en quoi il se distinguait du troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national. Comme il a été expliqué en détail, le centre de la foi pour les Israélites dans le troisième cours au niveau national était la Demeure, le symbole du Messie. Même quand les Israélites tombèrent dans l’incrédulité, la Demeure subsista grâce au fondement de foi pour la Demeure que Moïse avait posé durant son jeûne de 40 jours. Quand Moïse à son tour devint incrédule, la Demeure subsista encore, préservée par l’attitude responsable de Josué et le fondement pour la Demeure qu’il avait posé durant la mission de 40 jours de reconnaissance en Canaan.

Toutefois, dans le cours pour restaurer Canaan au niveau mondial, le centre de la foi pour les juifs était Jésus lui-même, qui venait comme l’incarnation de la Demeure. Quand ses disciples furent gagnés par le manque de foi, Jésus dut emprunter le chemin de la mort et être crucifié, comme il l’avait prédit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme[214] ». Par conséquent, les juifs perdirent celui qui aurait dû être le centre spirituel et physique de leur foi. Ils n’avaient plus de base pour commencer le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial de façon substantielle, à la différence des Israélites lorsqu’ils commencèrent le troisième cours au niveau national. En réalité, les chrétiens, le deuxième Israël, devaient commencer ce cours spirituellement en honorant Jésus ressuscité comme centre de leur foi. Entrevoyant cela, Jésus déclara : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai[215]. »

      Alors, tout comme Josué prit la succession de Moïse et mena à bien le troisième cours au niveau national, le Christ au second avènement, prendra la suite de la mission de Jésus. Il accomplira, à la fois spirituellement et physiquement, le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Par conséquent, à moins que le Christ à son retour ne revienne dans la chair, comme le fit Jésus, il ne pourra hériter la mission de Jésus, et encore moins atteindre le but de la providence de la restauration.

 

3.3.1.1 Le fondement de foi spirituel

En rejetant Jésus, le peuple juif fit échouer le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Dès lors, le fondement de foi que Jésus avait établi durant son jeûne de 40 jours, en position de Jean le Baptiste, fut livré à Satan. Après avoir offert son corps sur la croix, Jésus reprit spirituellement la mission de Jean. Lors de la période de 40 jours entre sa résurrection et son ascension, Jésus triompha de Satan et brisa toutes ses chaînes. Ce faisant, il restaura le fondement de foi dans la branche spirituelle du troisième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Telle est la raison cachée, jamais encore révélée jusqu’ici, de cette période de 40 jours. Comment alors Jésus établit-il le fondement de foi spirituel ?

Dieu avait personnellement guidé Son peuple bien-aimé jusqu’à l’époque où Jésus apparut comme le Messie. Pourtant, dès l’instant où le peuple se tourna contre Son fils unique, Dieu, en larmes, dut Se détourner et laisser Satan revendiquer ce peuple. Néanmoins, le but de Dieu en envoyant le Messie était de sauver le peuple juif et toute l’humanité. Dieu était résolu à sauver l’humanité, même si cela devait conduire à livrer Jésus aux mains de Satan. Satan, de son côté, s’acharnait à vouloir tuer un seul homme, Jésus, dut-il céder à Dieu toute l’humanité, y compris le peuple juif. Satan savait que le but premier des 4 000 ans de providence de la restauration était d’envoyer le Messie. Il pensait qu’en tuant le Messie, il pourrait anéantir toute la providence. En définitive, Dieu céda Jésus à Satan comme condition d’indemnité pour sauver toute l’humanité, y compris le peuple juif qui, en rejetant Jésus, avait succombé à la puissance de Satan.

      Satan investit toutes ses forces pour crucifier Jésus, atteignant ainsi le but qu’il poursuivait depuis 4 000 ans d’histoire. De son côté, en livrant Jésus à Satan, Dieu établit la condition compensatoire pour sauver l’humanité pécheresse. Comment Dieu y parvint-Il ? Parce que Satan avait déjà investi toutes ses forces en tuant Jésus, Dieu était, selon le principe de la restauration par l’indemnité, en position d’exercer toute Sa puissance. Alors que Satan déploie son pouvoir pour tuer, Dieu utilise le Sien pour ramener les morts à la vie. Pour compenser le fait que Satan ait exercé tout son pouvoir dans le meurtre de Jésus, Dieu exerça toute Sa puissance et ressuscita Jésus.

De ce fait, Dieu ouvrit le chemin pour que Jésus ressuscité soit greffé à l’humanité, lui offrant ainsi le salut et la nouvelle naissance.

      Il est clair, d’après le récit biblique, que Jésus ressuscité ne ressemblait pas à ce qu’il était lorsqu’il vivait avec ses disciples avant sa crucifixion. Jésus ressuscité n’était plus un homme visible pour des yeux de chair, car il transcendait le temps et l’espace. Il apparut à ses disciples dans une pièce aux portes closes[216]. Il accompagna sur une longue distance deux disciples en route vers Emmaüs[217]. Or, ils ne le reconnurent que beaucoup plus tard, quand il se fit connaître, et c’est alors qu’il disparut soudain à leurs yeux. En traversant la période de 40 jours de résurrection et en se séparant ainsi de Satan, Jésus posa le fondement de foi du cours spirituel. Il ouvrit ainsi le chemin pour racheter les péchés de l’humanité.                                                                          

 

3.3.1.2 Le fondement de substance spirituel

      Par ses apparitions en tant que personne ressuscitée, Jésus réalisa un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan, en prenant en esprit la position de Jean le Baptiste. Il établit ainsi le fondement de foi du cours spirituel, en position de Vrai Parent spirituel. En même temps, dans la position d’enfant, il assura la position d’Abel afin d’établir la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue. Ce fondement de foi spirituel que Jésus posa dans le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial était comparable au fondement de foi que Moïse posa dans le troisième cours au niveau national par les 40 ans dans le désert.

Dieu avait établi la condition préalable à l’époque de Moïse en lui faisant poser le fondement pour la Demeure. Toutefois, Jésus ressuscité était lui-même la réalisation spirituelle des tables de pierre, de l’arche de l’alliance et de la Demeure. De tous les coins de la Galilée, il rassembla ses disciples dispersés et établit la condition préalable en leur donnant le pouvoir d’accomplir des signes et des miracles[218].

      Jésus ressuscité était spirituellement dans les positions de Jean le Baptiste et d’Abel. Les croyants étaient dans la position de Caïn. En croyant en Jésus et en le suivant avec ferveur, ils établirent la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue et restaurèrent le fondement de substance spirituel.

 

3.3.1.3 Le fondement spirituel pour le Messie

      Suite à la crucifixion de Jésus, ses onze disciples étaient démoralisés et dispersés. Après sa résurrection, néanmoins, Jésus les rassembla en un lieu pour commencer une nouvelle étape de la providence : la restauration spirituelle de Canaan. Les disciples choisirent Matthias pour remplacer Judas Iscariote et combler la place vacante parmi les douze. En croyant en Jésus et en le suivant au prix de leur vie, ils posèrent le fondement de substance spirituel et le fondement spirituel pour le Messie. Sur ce fondement, Jésus fut élevé de la position de successeur spirituel de Jean le Baptiste à la position de Messie spirituel, et il envoya le Saint-Esprit. Dès lors, Jésus et le Saint-Esprit devinrent les Vrais Parents spirituels et commencèrent l’œuvre de la nouvelle naissance. Depuis la descente du Saint-Esprit à la Pentecôte[219], Jésus ressuscité, dans la position de Vrai Père spirituel, et le Saint-Esprit, dans la position de Vraie Mère spirituelle, ont œuvré ensemble en se greffant spirituellement aux croyants, pour leur accorder une nouvelle naissance spirituelle. C’est l’œuvre du salut spirituel[220] qui établit une sphère de résurrection inviolable par Satan.

Bien que nous soyons, par la foi, unis à Jésus en esprit, nos corps demeurent exposés aux attaques de Satan, à l’instar de ce qui se produisit pour Jésus. Autrement dit, notre salut physique demeure inaccompli. Toutefois, si nous croyons en Jésus ressuscité, il nous fait entrer spirituellement dans la sphère de la résurrection, qui est invulnérable face à l’invasion de Satan. Nous y sommes affranchis des conditions qui permettent à Satan de nous accuser, et nous y connaissons le salut spirituel.

 

3.3.1.4 La restauration spirituelle de Canaan

Jésus ressuscité a pour base le fondement spirituel pour le Messie. En croyant en lui et en le servant, les chrétiens peuvent accomplir la restauration spirituelle de Canaan et entrer avec lui dans une sphère de grâce. D’un autre côté, les corps physiques des chrétiens connaissent le même sort que le corps de Jésus, qui fut agressé par Satan lors de la crucifixion. Les chrétiens sont toujours souillés par le péché originel[221] et n’ont pas moins besoin de se purifier des influences sataniques que les personnes qui vivaient avant la venue de Jésus. Aussi les chrétiens doivent-ils toujours suivre un cours pour se séparer de Satan afin de se préparer au second avènement du Christ[222].

Jésus ressuscité est la réalisation spirituelle du Temple. Il a accompli au niveau mondial l’idéal de la Demeure que Moïse avait défendu lors du cours pour restaurer Canaan au niveau national. Le Saint des Saints et le Saint, représentant l’esprit et la chair de Jésus, sont devenus des réalités spirituelles à travers Jésus et le Saint-Esprit. L’idéal du propitiatoire s’est réalisé par les œuvres rédemptrices de Jésus et du Saint-Esprit, permettant à Dieu d’apparaître dans leurs œuvres et de transmettre Sa parole. Sur le propitiatoire, où la parole de Dieu est proclamée, les chérubins qui avaient bloqué notre chemin depuis la chute ont été écartés, nous ouvrant le chemin pour entrer dans l’arche de l’alliance et recevoir Jésus, l’arbre de vie. Là, nous pouvons partager la manne donnée par Dieu et témoigner de la grandeur de Sa puissance qui permit jadis au rameau d’Aaron de fleurir[223].

Comme nous l’avons appris en étudiant le cours de Moïse, les retards dans la providence n’ont pas été prédestinés mais le manque de foi du peuple en a été la cause. De même, la crucifixion de Jésus et la nécessité de son retour n’ont pas été originellement prédestinées par Dieu.

 

3.3.2    Le cours pour restaurer Canaan substantiellement
sous la conduite du Christ au second avènement

Nous avons déjà expliqué pourquoi le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial commença en tant que cours spirituel, et non pas en tant que cours substantiel à l’instar du troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national. Cette providence spirituelle commença quand, sur le fondement spirituel pour le Messie, Jésus put devenir le Messie spirituel et quand ses disciples crurent en lui et lui obéirent. Cette providence a traversé un long cours de 2 000 ans d’histoire, son expansion aboutissant à la construction d’une souveraineté spirituelle mondiale.

Alors que Moïse avait pu entrer en Canaan seulement en esprit, Josué suivit le cours au niveau national substantiellement et conquit vraiment la terre promise. De même, alors que Jésus a restauré Canaan en créant une sphère spirituelle mondiale, le Messie, au second avènement, doit accomplir ce troisième cours au niveau mondial comme un cours substantiel et bâtir le Royaume de Dieu sur la terre. Il faut qu’il réalise sur la terre l’idéal de Dieu, demeuré inaccompli lors du premier avènement. Pour cette raison, il est nécessaire qu’il naisse sur la terre, dans la chair[224].

Puisque le Christ, au second avènement, doit restaurer par l’indemnité le cours de la providence de la restauration laissé inachevé à l’époque de Jésus, il peut être amené à suivre un cours semblable. Jésus rencontra l’incrédulité du peuple juif et il fut obligé de suivre un chemin d’amère souffrance. De même, si les chrétiens, le deuxième Israël, rejettent le Christ au second avènement, il devra traverser des épreuves comparables à celles que Jésus a connues. Il lui faudra reprendre le cours douloureux de Jésus et le restaurer par l’indemnité, mais cette fois durant sa vie terrestre. Pour cette raison, Jésus disait : « Mais il faut d’abord qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération[225]. »

Lors de la première venue, Jésus a fini par abandonner le premier Israël, qui avait été choisi pour lui, et élire les chrétiens comme deuxième Israël, pour commencer la nouvelle providence spirituelle. De même, lors du second avènement, si les chrétiens incrédules rejettent le Messie, il devra les abandonner, bâtir un troisième Israël, œuvrant avec lui pour mener la providence à son terme sur la terre. Si les précurseurs du Messie, investis de missions comme celle de Jean le Baptiste, n’accomplissent pas leur responsabilité, il lui faudra s’abaisser pour assurer le rôle de Jean le Baptiste et établir le fondement de foi du cours substantiel dans le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau mondial. Dans cette éventualité, il connaîtra un chemin de souffrance.

Si ardue que soit la voie à suivre, le Christ, à son second avènement, ne mourra pas sans accomplir la providence de la restauration. En effet, la providence pour établir les Vrais Parents de l’humanité[226] et réaliser le but de la création à travers eux doit réussir à la troisième tentative. Cette providence, commençée avec Adam et prolongée avec Jésus, portera ses fruits sans faute au second avènement.

En outre, comme on le verra plus loin[227], la providence spirituelle de la restauration durant les 2 000 ans depuis Jésus, a produit un environnement social et légal de nature démocratique, qui protégera le Christ au second avènement. Jésus fut tué après être passé pour hérétique auprès des juifs et pour rebelle aux yeux des Romains. Par contre, même si le Christ au second avènement est persécuté pour hérésie, dans la société démocratique où il viendra, de telles accusations ne seront pas des griefs suffisants pour le condamner à mort.

Par conséquent, si amères que puissent être ses tribulations, le Christ, à son second avènement, sera en mesure d’établir le fondement de foi sur la terre. S’appuyant sur ce fondement, il rassemblera des disciples avec une foi inébranlable. Il amènera ces disciples à établir des conditions d’indemnité pour éliminer la nature déchue et établir le fondement de substance. Le fondement pour le Messie devra être réalisé sans faute dans le cours substantiel du troisième cours au niveau mondial.

Alors que Moïse était la figure centrale du troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national, Dieu a établi la condition préalable sur la base du rocher. Quand Josué est devenu la figure centrale, Dieu a établi la condition préalable sur la base de l’eau du rocher, plus intérieure que le rocher. De même, lors de la venue de Jésus, Dieu a établi la condition préalable sur la base des miracles et des signes. Mais au second avènement du Christ, Dieu établira la condition préalable sur la base de la Parole, plus intérieure que les signes et les miracles. Comme on l’a expliqué auparavant[228], bien que les êtres humains aient été créés par la Parole[229], à cause de la chute, ils n’en ont pas accompli l’idéal. Pour réaliser l’idéal de la Parole, Dieu a mené Sa providence de la restauration en établissant des conditions extérieures d’obéissance à la Parole. Finalement, alors que l’histoire providentielle connaît son dénouement, Dieu envoie de nouveau le Christ, l’incarnation de la Parole, et accomplit la providence du salut à partir de la Parole.

L’explication la plus profonde du but de Dieu pour la création se révèle surtout en termes de liens de cœur. Dieu, notre Parent invisible et intérieur, a créé les êtres humains pour être Ses enfants substantiels. Adam et Ève ont été créés à l’image de Dieu, pour être Ses partenaires objets substantiels, selon le modèle de Ses caractéristiques duales. En tant que premiers partenaires objets substantiels de Dieu, ils étaient censés être les parents de l’humanité. Ils auraient dû devenir mari et femme, donner naissance à des enfants, les élever, et former ainsi une famille qui réunisse le cœur des parents, celui des conjoints, des frères et sœurs, et celui des enfants. Leur famille aurait manifesté le véritable amour parental, le véritable amour conjugal, le véritable amour fraternel et le véritable amour filial. Cela aurait dû être le fondement des quatre positions réalisant le but des trois partenaires objets[230].

De cette façon, Dieu entendait réaliser le Royaume de Dieu sur la terre, avec Ses enfants, nés dans Son lignage céleste.

La signification première de la chute est que nos premiers ancêtres ont établi un lien de sang avec l’archange ; voilà pourquoi toute l’humanité appartient au lignage de Satan[231]. Chaque être humain en est venu à naître comme un enfant du diable[232]. Les ancêtres de l’humanité sont tombés dans une position où ils n’avaient plus aucun lien avec le lignage de Dieu. Par conséquent, le but ultime de Dieu, par Sa providence de la restauration, est de transformer les êtres humains déchus, sans lien avec Son lignage, en enfants nés dans Son lignage direct. Cherchons d’autres évidences bibliques témoignant de ce but caché derrière la providence.

La famille d’Adam, dont les membres avaient commis la chute et le premier meurtre, fut coupée de toute relation avec Dieu. À l’époque de Noé, un lien direct avec Dieu ne put être rétabli, à cause de la faute de son deuxième fils, Cham. Néanmoins, dans la mesure où Noé avait montré un zèle irréprochable, sa famille put se tenir dans une relation indirecte avec Dieu, comme serviteur des serviteurs[233]. Telle était la nature des liens possibles de l’humanité avec Dieu, avant l’ère de l’Ancien Testament.

Abraham, le père de la foi, a établi avec sa famille le fondement familial pour le Messie. Eux et leurs descendants, le peuple élu de Dieu, furent élevés au rang de serviteurs de Dieu[234]. Telle était la nature des liens possibles de l’humanité avec Dieu, dans l’ère de l’Ancien Testament.

À l’époque de Jésus, les disciples, s’appuyant sur le fondement de foi que Jésus avait posé dans la position de Jean le Baptiste, furent élevés de la position de serviteurs à celle d’enfants adoptifs. Pour aller au-delà et devenir les enfants de Dieu en ligne directe, ils auraient dû établir le fondement de substance et le fondement pour le Messie en servant Jésus et en lui obéissant de façon absolue. Alors, sur ce fondement, Jésus aurait été en position de Messie et ses disciples auraient pu recevoir une greffe de lui, spirituellement et physiquement, puis atteindre une unité complète avec lui.

Jésus est le fils unique de Dieu, sans péché, né de Sa lignée directe. Il est le vrai olivier qui est venu se greffer[235] à tous les êtres humains déchus, les oliviers sauvages. En les réunissant à lui dans une unité totale, il devait les laver du péché originel et les restaurer comme des enfants nés dans le lignage de Dieu. Telle est l’œuvre de la nouvelle naissance, qui devait être menée à bien par Jésus et son épouse[236].

Malheureusement, même ses disciples perdirent la foi, et Jésus est mort sur la croix sans avoir dépassé la position de Jean le Baptiste ni commencé les tâches propres au Messie. Après sa résurrection, Jésus entama son cours spirituel. Il établit le fondement de foi spirituel durant les 40 jours entre sa résurrection et son ascension – une période de séparation d’avec Satan – en prenant la position de Jean le Baptiste spirituel. Ses disciples se repentirent et revinrent le servir avec foi ; ainsi Jésus et ses disciples posèrent le fondement de substance spirituel et le fondement spirituel pour le Messie. Sur cette base, Jésus, en tant que Messie spirituel, s’est greffé à ses disciples – bien que de manière uniquement spirituelle. En conséquence, les chrétiens fervents ont pu s’élever pour devenir les enfants spirituels de Dieu. Telle a été la nature des liens possibles de l’humanité avec Dieu, du temps de Jésus jusqu’à nos jours.

Dans cette providence spirituelle de la restauration, le monde spirituel a d’abord été restauré tout comme, lors de la création, Dieu fit d’abord le monde spirituel. L’humanité a été élevée pour être en position de partenaire objet de Dieu, mais uniquement sur le plan spirituel. Si fervent que puisse être un chrétien, puisque le péché originel transmis par la chair n’a pas encore été éliminé, il n’est guère différent d’un fidèle de l’ère de l’Ancien Testament en ce sens que les deux font toujours partie du lignage de Satan[237]. Les chrétiens sont au mieux des enfants adoptifs de Dieu, car ils ne viennent pas de Sa lignée. Cela explique pourquoi Paul se lamentait : « … nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps[238]. »

Le Christ reviendra restaurer tous les êtres humains pour qu’ils soient de vrais enfants de Dieu. Il reviendra dans la chair et naîtra sur la terre, comme lors de sa première venue. Il restaurera par l’indemnité le cours de sa première venue, en traversant un cours similaire. Comme on l’a expliqué auparavant, le Christ à son retour établira une condition préalable sur la base du Verbe, et accomplira le fondement pour le Messie à la fois spirituellement et physiquement. Sur ce fondement, il se greffera à tous les êtres humains, les lavant du péché originel et les restaurant à la position d’enfants de Dieu, nés dans Son lignage.

Lors de la première venue, Jésus a établi un fondement familial en choisissant ses douze disciples, faisant de trois d’entre eux ses disciples principaux. Ainsi voulait-il restaurer par l’indemnité la position de Jacob, qui avait été la figure centrale du fondement familial pour le Messie. En éduquant soixante-dix disciples, Jésus élargit l’étendue de son fondement au niveau d’un clan. De même, le Christ, au second avènement, posera d’abord, à la fois spirituellement et physiquement, le fondement familial pour le Messie. La portée de celui-ci gagnera ensuite le clan, la société, la nation, le monde et l’univers. Quand ce fondement sera solide, il sera finalement en mesure de bâtir le Royaume de Dieu.

En distinguant le peuple du premier Israël, Dieu entendait préparer le fondement pour Jésus, afin qu’il puisse réaliser l’objectif de bâtir le Royaume de Dieu quand il viendrait. Quand Israël se retourna contre Jésus, Dieu choisit les chrétiens pour être le deuxième Israël. De même, le but de Dieu en élisant le christianisme était de préparer le fondement pour le Christ, à son second avènement, et d’établir le Royaume de Dieu. Si le monde chrétien devait se tourner pareillement contre lui, Dieu n’aurait pas d’autre alternative que de l’abandonner et d’établir un troisième Israël. C’est pourquoi même si les chrétiens des derniers jours jouissent de grandes bénédictions, en fait, comme le peuple juif à l’époque de Jésus, leur situation est très précaire. Ils sont susceptibles de tomber en disgrâce et de connaître un sort funeste.

 

3.4       Quelques leçons tirées du cours de Jésus

Premièrement, le cours de Jésus illustre la prédestination de Dieu pour l’accomplissement de Sa volonté. Dieu prédétermine que Sa volonté s’accomplira absolument et Il œuvre ensuite sans cesse à sa réalisation. Quand Jean le Baptiste échoua dans sa mission, Jésus tenta de réaliser la volonté de Dieu à n’importe quel prix, au point même d’assumer la responsabilité à la place de Jean le Baptiste. Quand l’incrédulité du peuple juif fit échouer ses tentatives de bâtir le Royaume de Dieu, Jésus n’en demeura pas moins absolu dans sa détermination et promit d’accomplir la volonté de Dieu à son retour.

Ensuite, le cours de Jésus montre que la prédestination de Dieu relative à la façon dont Sa volonté doit s’accomplir à travers un individu ou une nation est conditionnelle et non absolue. En d’autres termes, Dieu a beau avoir choisi un certain individu ou une nation pour réaliser un but dans la providence de la restauration, s’il y a échec dans l’accomplissement de la responsabilité correspondante, Il choisira sûrement une autre personne ou nation pour poursuivre Son œuvre. Jésus choisit Jean le Baptiste pour être son disciple principal, mais quand celui-ci faillit à sa part de responsabilité, Jésus choisit Pierre pour le remplacer. Jésus choisit Judas Iscariote pour être l’un de ses douze disciples, mais quand Judas échoua, Matthias fut choisi pour le remplacer[239]. De même, Dieu choisit le peuple juif pour accomplir la responsabilité centrale dans Sa providence de la restauration, mais quand il échoua, sa mission fut confiée aux païens[240]. Ces exemples illustrent que quand Dieu choisit une personne ou une nation pour réaliser Sa volonté, Il ne prédestine jamais de manière absolue que cette personne ou cette nation l’accomplira réellement.

Le cours de Jésus nous montre aussi que Dieu n’intervient pas dans les efforts d’une personne pour remplir sa part de responsabilité, mais la traite en fonction du résultat de ses actions. Dieu a dû voir que Jean le Baptiste et Judas Iscariote perdaient la foi. Il était certainement en Son pouvoir de les forcer à ne pas pécher. Or, Dieu n’intervint aucunement dans leur foi, mais agit avec eux en ne tenant compte que des résultats de leurs actes.

Finalement, le cours de Jésus nous montre que plus la mission d’une personne est grande, plus l’épreuve qu’elle doit affronter est grande. Jésus vint comme le deuxième Adam. Pour accomplir sa mission, il devait restaurer par l’indemnité la position qu’Adam avait occupée avant la chute. Puisque Adam avait perdu la foi et abandonné Dieu, Jésus devait restaurer la faute d’Adam, en se montrant persévérant même lorsque Dieu l’abandonnait, et en gardant jusqu’au bout une foi immuable. C’est la raison pour laquelle il fut tenté par Satan dans le désert et abandonné par Dieu sur la croix[241].

[1].    Am 3.7

[2].    Ac 3.22

[3].    Jn 5.19

[4].    Gn 32.25-28

[5].    Ex 4.24

[6].    Mt 4.1-11

[7].    Gn 25.34

[8].    Ex 16.12-13

[9].    Jn 6.49-53

[10].   cf. Moïse et Jésus 3.2.1

[11].   Gn 50.3

[12].   Jude 9

[13].   Mt 27.62–28.15

[14].   cf. Périodes 2.4

[15].   Gn 31.22

[16].   Ex 5.3

[17].   Jos 3.2

[18].   Lc 18.33

[19].   Gn 35.22

[20].   Ex 24.4

[21].   Mt 10.1

[22].   Gn 46.27 ; Ex 1.5

[23].   Ex 24.1

[24].   Lc 10.1 ; Lc 10.17

[25].   cf. Moïse et Jésus 2.2.2.2

[26].   Gn 32.10

[27].   Ex 14.16

[28].   Ap 2.27;12.5

[29].   Gn 27.5-17,42-45

[30].   Ex 2.2

[31].   Mt 2.13

[32].   Gn 31-33

[33].   Ex 3.8

[34].   Mt 2.14-15 ; Mt 2.19-23

[35].   Gn 35.4

[36].   Ex 32.20

[37].   cf. Eschatologie 3.2.2

[38].   Ex 4.16

[39].   Ex 7.1

[40].   Jn 1.23

[41].   Gn 37.5-11

[42].   Dt 34.6

[43].   Dt 18.18-19

[44].   Jn 5.19

[45].   Littéralement, ce terme peut se lire comme « fondement de 40 jours pour se séparer de Satan ». Nous préférons l’expression : « cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan » pour les raisons suivantes : tout d’abord, les « 40 jours » se réfèrent au déluge du temps de Noé, le premier à établir cette condition (cf. Fondement 2.1.2), et non à la longueur de la période nécessaire pour l’accomplir, qui peut durer 40 ou même 400 ans ; ensuite, bien que le résultat en soit l’établissement d’un fondement, le texte emploie ce terme pour définir un cours d’une durée déterminée. – N.D.T.

 

[46].   cf. Périodes 2.4

[47].   Ac 7.23

[48].   He 11.24-25

[49].   Ex 2.11-12

[50].   Ex 3.7

[51].   Ex 13.17

[52].   Ac 7.30

[53].   Ex 4.1

[54].   Ex 12.41

[55].   Ex 2.24-25

[56].   Ex 4.2-9

[57].   Ex 7.10-12

[58].   Jn 3.14

[59].   Mt 10.16

[60].   Ex 4.6-7

[61].   cf. Christologie 4.1 : En évoquant la préfiguration du cours de Jésus, le texte coréen parle du « Saint-Esprit » pour désigner la partenaire féminine de Jésus. Toutefois, le Saint-Esprit devint cette partenaire féminine seulement après qu’il eut été crucifié sans pouvoir mener à bien la providence originelle de Dieu, qui impliquait son mariage sur la terre. Ensemble, Jésus et son épouse présumée auraient dû accomplir les noces de l’Agneau et devenir les Vrais Parents. Par souci de clarté, nous parlerons d’« épouse présumée » ou d’« épouse » quand le texte fait allusion à l’épouse prévue pour Jésus sur la terre. – N.D.T.

[62].   Mt 23.37

[63].   Ex 4.9

[64].   Ap 17.15

[65].   Ex 4.14

[66].   Ex 15.20

[67].   Jn 1.14

[68].   Ex 4.24-26

[69].   Dt 10.16

[70].   Gn 17.10

[71].   Lv 19.22-23

[72].   Ex 7.14–12.36

[73].   Gn 31.7

[74].   Ex 10.21-23

[75].   cf. Parallèles 7

[76].   Ex 12.35-36

[77].   Ex 4.21–10.27

[78].   Ex 10.1-2

[79].   Ex 13.17

[80].   Gn 31.19-22

[81].   Ex 12.37–Nb 33.3

[82].   Ex 13.21

[83].   Ex 14.21-28

[84].   Ex 7.1

[85].   Ap 2.27 – Ps 2.9 Le sceptre de fer signifie la parole de Dieu ; cf. Eschatologie 3.2.2

[86].   La Bible emploie l’eau comme symbole du monde déchu (Ap 17.15). Aussi ce monde est parfois désigné comme une « mer troublée ».

[87].   Ex 16.13-35

[88].   Ex 17.6

[89].   1 Co 10.4

[90].   Jn 4.14

[91].   Ex 17.10-13

[92].   La « Demeure » est le sanctuaire démontable et portatif qui symbolisait la présence de Dieu parmi les Israélites, dans le désert et plus tard en Canaan. Dans certaines traductions de la Bible, il est aussi appelé le « Tabernacle » ou la « tente de la rencontre ».

[93].   Ex 19.1

[94].   Ex 24.9-10,18

[95].   Ex 25-31

[96].   Ex 31.18

[97].   Ex 32.1-19

[98].   Ex 34.1,27-28

[99].   Ex.35-40

[100]. cf. Restauration 1.2.1

[101]. Ap 2.17

[102]. 1 Co 10.4

[103]. Jn 2.19-21

[104]. 1 Co 3.16

[105]. Ex 25.8

[106]. Mt 27.51

[107]. Nb 17.23 ; He 9.3-4

[108]. Ex 25.17-22

[109]. Gn 3.24

[110]. Jn 1.3

[111]. Ex 24.15-18

[112]. Ex 16.1-12 ; 17.2-4

[113]. Ex 32.19

[114]. Ex 34.28

[115]. Ex 40.17

[116]. Nb 10.11-12

[117]. Nb 11.1-6

[118]. Ex 17.6

[119]. Nb 13.1-25

[120]. Nb 20.4-5,8

[121]. Nb 27.12-14

[122]. 1 Co 10.4 ; Ap 2.17

[123]. Ap 22.14, cf. Chute 1.1.1

[124]. Ex 4.16 ; 7.1

[125]. Ex 32.4

[126]. Ex 17.6

[127]. Ps 106.32-33

[128]. Nb 14.28-34

[129]. Dt 34.4-5

[130]. Nb 32.11-12

[131]. Nb 27.18-20

[132]. Ex 17.6

[133]. Nb 21.6-9

[134]. Ap 12.9

[135]. Jn 3.14

[136]. Nb 20.12

[137]. Dt 3.25

[138]. Dt 34.6

[139]. Nb 32.11-12

[140]. Dt 3.28

[141]. Ex 3.8-10

[142].   Jos 1.10

[143]. Nb 13.1-2

[144]. Jos 2.1

[145]. Jos 2.24

[146]. Jos 3.2

[147].   Jos 3.2-3,6

[148]. Jos 3.16-17

[149]. Ap 17.15

[150]. Jos 4.24

[151]. Jn 2.19

[152]. Ex 12.17-18

[153]. Jos 6.16

[154]. Jos 6

[155]. Jos 12.9-24

[156]. cf. Fondement 3.3

[157]. Jn 5.19

[158]. Jn 16.12

[159]. Mt 11.12; cf. Messie 2.3

[160]. Ex 4.24

[161]. Ex 4.19-20

[162]. Ex 4.24

[163]. Ex 4.1-9 ; Ex 7.8–11.10

[164]. Ex 10.22

[165]. Ex 13.21

[166]. Ex 14.21-22

[167]. Ex 16.13

[168]. Ex 17.10

[169]. Ex 31.18

[170]. Nb 20.7-11

[171]. Nb 21.6-9

[172]. 1 Co 6.3

[173]. cf. Moïse et Jésus 1.1

[174]. Dt 18.18

[175]. Jn 5.19

[176]. 1 R 18.19

[177]. 2 R 2.11

[178]. Ml 3.23

[179]. Mt 11.14 ; 17.13

[180]. Jn 1.23

[181]. cf. Périodes 3.6

[182]. Jn 1.19-20 ; Lc 3.15

[183]. cf. Moïse et Jésus 2.1.2

[184]. Lc 3.15 ; Jn 1.19-20

[185]. Jn 1.19-20 ; Lc 3.15

[186]. cf. Messie 2

[187]. Mt 11.3

[188]. Jn 1.21

[189]. Mt 3.16

[190]. cf. Messie 2.2

[191]. 1 Co 2.8

[192]. Jn 1.23 ; Lc 1.76

[193]. Mt 16.20

[194]. 1 Co 10.4

[195]. cf. Messie 2.3

[196]. Mt 4.1-10

[197]. Gn 1.28

[198]. Mt 4.3

[199]. Mt 4.4

[200]. Jn 1.14

[201]. Jn 6.48-53

[202]. 1 Co 10.4 ; Ap 2.17

[203]. Mt 4.5-6

[204]. Jn 2.19

[205]. 1 Co 3.16

[206]. 1 Co 12.27

[207]. Mt 4.7

[208]. Mt 4.8-9

[209]. 1 Co 15.27

[210]. Mt 4.10

[211]. He 1.14

[212]. Rm 11.17

[213]. Lc 4.13

[214]. Jn 3.14

[215]. Jn 2.19

[216]. Jn 20.19

[217]. Lc 24.15-31

[218]. Mt 28.16-20 ; Mc 16.15-18

[219]. Ac 2.1-4

[220]. cf. Messie 1.4

[221]. Rm 7.25

[222]. cf. Messie 1.4

[223]. Nb 17.8 ; He 9.3-5

[224]. cf. Second avènement

[225]. Lc 17.25

[226]. cf. Christologie 4.1.1

[227]. cf. Parallèles 7.2.6

[228]. cf. Eschatologie 3.2

[229]. Jn 1.3

[230]. cf. Création 2.3.3

[231]. cf. Chute 1.3.3

[232]. Mt 3.7 ; 23.33 ; Jn 8.44

[233]. Gn 9.25

[234]. Lv 25.55

[235]. Rm 11.17

[236]. cf. Christologie 4

[237]. cf. Messie 1.4

[238]. Rm 8.23

[239]. Ac 1.24-26

[240]. Ac 13.46 ; Mt 21.33-43

[241]. Mt 27.46