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Les parallèles entre les deux ères de la providence de la restauration


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Le but ultime de la providence de la restauration est d’établir le fondement pour le Messie. Lorsqu’elle se prolonge, les cours providentiels en vue de restaurer ce fondement doivent être répétés. Établir le fondement pour le Messie implique, nous le savons, une figure centrale présentant à Dieu une offrande acceptable, au moyen d’un objet conditionnel, pendant une période providentielle d’indemnité. En outre, cette figure centrale doit poser le fondement de substance grâce à une offrande substantielle acceptable en accomplissant une condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue. Dans le déroulement de la providence, la répétition des cours providentiels en vue de restaurer le fondement pour le Messie s’est traduite dans les faits par la répétition des cours providentiels pour restaurer par l’indemnité l’offrande symbolique et l’offrande substantielle. Les faits historiques font ressortir des parallèles entre les périodes providentielles causés par la répétition des cours pour restaurer le fondement pour le Messie. L’ère providentielle de la prolongation de la restauration devait restaurer l’ère providentielle de la restauration par des conditions d’indemnité semblables à caractère substantiel. Nous allons examiner les caractéristiques analogues de chaque période providentielle de ce point de vue.Toutefois, il nous faut d’abord identifier quels groupes de personnes ont détenu la responsabilité centrale dans la providence et étudier les sources qui nous éclairent sur leur passé. L’histoire de l’humanité est celle de peuples innombrables. Cela dit, Dieu choisit tout particulièrement certaines personnes pour suivre le cours modèle de la restauration afin d’établir le fondement pour le Messie. Dieu les place au cœur de Sa providence et les guide selon Son Principe. Leur vie, en retour, oriente le déroulement de l’histoire dans son ensemble. Un peuple, ou une nation, investi d’une telle mission est appelé le peuple élu de Dieu.

Le premier peuple élu de Dieu était constitué par les descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qui avaient établi le fondement familial pour le Messie. La nation ayant la responsabilité centrale pour la providence dans l’ère providentielle de la restauration était donc Israël. L’Ancien Testament, recueil de l’histoire d’Israël, contient les sources permettant d’étudier l’histoire de la providence dans cette ère.

Cependant, dès l’instant où ils rejetèrent Jésus, les juifs perdirent leur qualification pour la responsabilité centrale dans la providence. Pressentant cela, Jésus s’exprima dans la parabole des vignerons homicides, déclarant :

« … le Royaume de Dieu vous sera retiré pour être confié à un peuple qui lui fera produire ses fruits. » – Mt 21.43         

       En proie à l’angoisse pour les siens, le peuple juif, l’apôtre Paul dit :

« … car tous les descendants d’Israël ne sont pas Israël. De même que, pour être postérité d’Abraham, tous ne sont pas ses enfants ; […] ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, seuls comptent comme postérité les enfants de la promesse. » – Rm 9.6-8      

De ce fait, le peuple appelé à la responsabilité centrale pour la providence dans l’ère providentielle de la prolongation de la restauration ne fut pas le peuple juif, mais les chrétiens. Ils ont reçu la mission de réaliser la providence inachevée de la restauration. Par conséquent, l’histoire du christianisme est la source de référence pour comprendre l’histoire providentielle dans cette ère. En ce sens, les descendants d’Abraham dans l’ère de l’Ancien Testament peuvent être désignés comme le premier Israël, et les chrétiens dans l’ère du Nouveau Testament peuvent être appelés le deuxième Israël[1].

Quand nous comparons l’Ancien Testament au Nouveau Testament, le Pentateuque (de la Genèse au Deutéronome), les Livres historiques (de Josué aux Maccabées), les Livres poétiques et sapientiaux (de Job à l’Ecclésiastique) et les Livres prophétiques (d’Isaïe à Malachie) dans l’Ancien Testament correspondent respectivement à l’Évangile, aux Actes des Apôtres, aux Épîtres et à l’Apocalypse. Toutefois, alors que les Livres historiques de l’Ancien Testament couvrent la majeure partie des 2 000 ans de l’histoire d’Israël, les Actes des Apôtres rapportent seulement l’histoire des premiers chrétiens dans la génération qui suivit la mort de Jésus. Pour trouver des chroniques relatives à l’œuvre de restauration menée par Dieu dans l’ère du Nouveau Testament d’une envergure semblable à celles de l’Ancien Testament, nous devons consulter en outre toute l’histoire du christianisme de l’époque de Jésus à nos jours. À partir de là, nous pouvons comparer l’histoire du premier Israël à celle du deuxième Israël, et leur impact sur le caractère de chaque période dans les deux ères providentielles. En découvrant un schéma de périodes parallèles, nous sommes amenés à comprendre plus clairement que l’histoire a été façonnée par la providence, systématique et conforme au Principe, du Dieu vivant.

 

Section 1

La période d’esclavage en Égypte
et la période de persécution sous l’Empire romain

Après l’arrivée de Jacob en Égypte avec ses douze fils et les soixante-dix membres de sa tribu, leurs descendants ont enduré de terribles souffrances sous le joug des Égyptiens pendant 400 ans. C’était afin de restaurer la période de 400 ans entre Noé et Abraham – une période de séparation d’avec Satan – qui avait été profanée à cause de la faute d’Abraham dans son offrande. La période correspondante de persécution sous l’Empire romain devait restaurer cette période antérieure par des conditions d’indemnité semblables. Les douze apôtres de Jésus et ses soixante-dix disciples ont été la première de maintes générations de chrétiens à endurer une sévère persécution sous l’Empire romain pendant une période de 400 ans. En endurant cette souffrance, ils restaurèrent par l’indemnité la période de 400 ans de préparation pour l’avènement du Messie – une période de séparation d’avec Satan – qui avait été profanée à cause de la faute du peuple juif de ne pas honorer Jésus comme une offrande vivante, mais de le conduire à la croix.

Pendant la période d’esclavage en Égypte, le peuple élu du premier Israël préserva sa pureté par la circoncision[2] et par l’offrande de sacrifices[3] puis, quand il quitta l’Égypte, par l’observation du sabbat[4]. Durant la période de persécution sous l’Empire romain, les chrétiens en tant que deuxième Israël vécurent une vie de pureté en pratiquant les sacrements du baptême et de l’eucharistie, s’offrant eux-mêmes comme sacrifices et observant le sabbat. Dans les deux périodes, ils durent suivre cette vie de foi pure pour écarter Satan qui les assaillait constamment sur la base des erreurs faites antérieurement par Abraham et le peuple juif.

Quand l’esclavage d’Israël en Égypte prit fin, Moïse subjugua le pharaon grâce aux trois signes et aux dix plaies. Il guida alors les Israélites hors d’Égypte et se mit en route vers Canaan. De même, vers la fin de la période de persécution sous l’Empire romain, après que les chrétiens eurent bu la coupe de la persécution jusqu’à la lie, Jésus accrut le nombre des croyants en touchant leur cœur par son pouvoir et par sa grâce. En ébranlant le cœur de l’empereur Constantin, il l’amena à reconnaître le christianisme en 313 apr. J.-C. Inspiré par Jésus, Théodose Ier fit du christianisme la religion d’État en 392. Les chrétiens restaurèrent ainsi spirituellement Canaan en plein cœur de l’Empire romain, le monde satanique. Dans l’ère de l’Ancien Testament, Dieu opérait par des conditions d’indemnité extérieures fixées par la Loi mosaïque ; ainsi, Dieu amena Moïse à vaincre le pharaon par le pouvoir extérieur des miracles. Dans l’ère du Nouveau Testament, en opérant par des conditions d’indemnité intérieures liées à la foi, Dieu a manifesté Son pouvoir intérieurement en touchant le cœur des personnes.

Quand la période d’esclavage en Égypte prit fin, Moïse reçut sur le mont Sinaï les Dix Commandements et la parole de Dieu révélée dans la Loi, qui formèrent le cœur des écritures de l’Ancien Testament. En recevant et honorant les tables de pierre, l’arche de l’alliance et la Demeure, il ouvrit le chemin pour que les Israélites se préparent à la venue du Messie. De même, en conclusion de la période de persécution sous l’Empire romain, les chrétiens rassemblèrent les écrits qu’avaient légués les évangélistes et les apôtres et dressèrent le canon du Nouveau Testament. S’appuyant sur ces écrits, ils cherchèrent à réaliser spirituellement les idéaux de Dieu, idéaux qui avaient été au cœur des Dix Commandements et de la Demeure dans l’ère de l’Ancien Testament. Ils bâtirent des églises et élargirent leur fondement pour se préparer au second avènement du Christ. Après l’Ascension, Jésus ressuscité et le Saint-Esprit guidèrent les chrétiens directement. Aussi Dieu n’établit-Il personne comme figure centrale responsable de Sa providence entière, comme Il l’avait fait auparavant.

 

Section 2

La période des juges
et la période des patriarches

Héritant la mission de Moïse, Josué guida les Israélites jusqu’en terre de Canaan. Au cours des quatre siècles qui suivirent, quinze juges gouvernèrent les tribus israélites : treize juges de Otniel à Samson, recensés dans le livre des Juges, auxquels il faut ajouter Éli et Samuel. Les juges accomplissaient les diverses responsabilités de prophète, de prêtre et de roi, qui allaient devenir des fonctions distinctes dans les périodes ultérieures. Israël était alors une société féodale sans autorité politique centralisée. Dans l’ère du Nouveau Testament, la période des patriarches apparut pour restaurer la période des juges par des conditions d’indemnité semblables. Au cours de cette période, les dirigeants régionaux des Églises – les patriarches, les évêques et les abbés – étaient les guides de la société chrétienne. À l’instar des juges dans l’ère de l’Ancien Testament, ils avaient des responsabilités semblables à celles de prophète, de prêtre et de roi. Comme à l’époque des juges, la société chrétienne dans cette période était une société féodale sous ces autorités régionales.

Dans l’ère antérieure à Jésus, quand Dieu œuvrait avec le premier Israël afin d’établir un fondement national pour le Messie à la fois spirituellement et physiquement, la politique, l’économie et la religion avaient une orientation nationale. D’un autre côté, après Jésus, les chrétiens ont œuvré à construire un royaume spirituel sous la direction de Jésus qui se tenait sur le fondement spirituel pour le Messie. Leur loyauté a transcendé les barrières nationales, car ils ont servi Jésus ressuscité comme le Roi des rois. C’est pourquoi le royaume spirituel de Jésus ne s’est pas confiné à une seule nation, mais s’est étendu aux extrémités les plus reculées de la planète.

La période des juges commença après que les Israélites eurent été libérés de l’esclavage en Égypte et que la jeune génération, fermement unie sous la conduite de Josué et de Caleb, fut entrée en Canaan. Ils répartirent le territoire entre leurs clans et leurs tribus. Se regroupant dans des villages, uni autour de son juge, le peuple renforça son identité de peuple élu, bâtissant une société féodale simple. De même, la période des patriarches dans l’ère chrétienne commença après que le christianisme eut été libéré de la persécution sous l’Empire romain, le monde satanique. Les chrétiens répandirent l’Évangile auprès des peuples germains dont beaucoup avaient émigré en Europe occidentale au ive siècle pour échapper aux invasions des Huns. Dieu choisit les tribus germaniques, dans leur nouveau territoire d’Europe occidentale, comme nouveau peuple élu et établit une forme primitive de société féodale, qui devait évoluer plus tard vers la féodalité du Moyen Âge.

Comme nous l’avons déjà signalé, quand les Israélites se mirent en route pour Canaan, ils bâtirent d’abord la Demeure comme symbole du Messie et objet conditionnel pour décider qui se tiendrait dans la position d’Abel pour le fondement de substance[5]. Pendant la période des juges, les Israélites auraient dû honorer la Demeure et demeurer obéissants aux directives des juges. Toutefois, au lieu de détruire les sept tribus cananéennes, les Israélites vécurent parmi elles et se laissèrent influencer par leurs coutumes. Ils allèrent jusqu’à adorer leurs idoles, amenant ainsi une grande confusion dans leur foi. De même, pendant la période des patriarches, les chrétiens étaient censés honorer l’Église, qui était l’image du Messie, et suivre les directives de ses évêques et des dirigeants monastiques. L’Église était l’objet conditionnel pour déterminer qui aurait la position d’Abel. Toutefois, ils se laissèrent influencer par la religion et la culture des tribus païennes germaniques, ce qui entraîna une grande confusion dans la foi chrétienne.

 

Section 3

La période du Royaume uni
et la période de l’Empire chrétien

Quand la période des juges toucha à sa fin et que le premier Israël entra dans la période du Royaume uni, les fonctions du juge furent réparties entre les charges de prophète, de prêtre et de roi. Les prophètes recevaient des instructions directement de Dieu, les prêtres veillaient sur la Demeure et plus tard sur le Temple, et le roi gouvernait la nation. Chacun dans sa mission distincte s’efforçait de guider Israël pour accomplir le but de la providence de la restauration. La période de l’Empire chrétien avait pour but de restaurer la période du Royaume uni par des conditions d’indemnité semblables. Ainsi, quand la période des patriarches s’acheva, leurs missions furent réparties entre les fonctions des moines abbés, correspondant aux prophètes, du pape, correspondant au grand prêtre, et de l’empereur qui dirigeait le peuple. Ils avaient la responsabilité de guider le deuxième Israël pour accomplir le but de la providence de la restauration. Pendant la période précédente, l’Église chrétienne avait été divisée entre les cinq patriarcats de Jérusalem, d’Antioche, d’Alexandrie, de Constantinople et de Rome, cette dernière ayant une position dominante à l’Ouest. Le pape, c’est ainsi qu’on appelait le patriarche de Rome, supervisait tous les évêques et abbés d’Europe occidentale.

Pendant la période du Royaume uni, les rois bâtirent le royaume d’Israël autour du Temple, réalisant ainsi l’idéal de la Demeure, qui avait d’abord été conçu à l’époque de l’Exode. Ce fut le cours de type image pour la construction du Royaume de Dieu dirigé par Jésus qui viendrait un jour l’établir en tant que Roi des rois[6]. De même, pendant la période de l’Empire chrétien, l’empire de Charlemagne réalisa l’idéal de l’État chrétien tel qu’avait pu le définir, dans La Cité de Dieu, Augustin – qui vécut alors que les chrétiens venaient de se libérer de l’oppression de l’Empire romain, une époque parallèle à celle de Moïse. Il s’agissait, une fois encore, du cours de type image pour bâtir le Royaume de Dieu que le Christ, comme le Roi des rois, reviendra un jour établir. Par conséquent, dans cette période, l’empereur et le pape devaient réaliser l’État chrétien idéal, en s’unissant de tout leur cœur pour suivre la volonté de Dieu. Le royaume spirituel dirigé par le pape, qui reposait sur le fondement spirituel pour le Messie, et le royaume temporel dirigé par l’empereur auraient dû s’unir en s’appuyant sur les enseignements du Christ. S’il en avait été ainsi, la religion, la politique et l’économie auraient été harmonisées, et le fondement pour le second avènement du Christ aurait été réalisé à ce moment-là.

Pendant la période du Royaume uni d’Israël, le roi était la figure centrale pour restaurer le fondement de foi. Il avait la responsabilité de mettre en pratique la parole de Dieu, transmise par les prophètes. Avant l’onction du roi, le prophète et le grand prêtre devaient incarner et enseigner la parole de Dieu, et se tenaient donc en position d’Abel. Leur mission, telle que le requérait la providence de la restauration, était de restaurer le monde physique à partir de la position d’archange, représentant le monde spirituel. Cependant, après avoir achevé le fondement sur lequel le roi pouvait se tenir, et l’avoir oint et béni comme roi, ils devaient prendre la position de Caïn par rapport à lui. Le roi devait gouverner son royaume en suivant les recommandations des prophètes, et ceux-ci lui devaient obéissance comme ses sujets et conseillers.

Quelque 800 ans après l’entrée en Égypte des descendants d’Abraham, sur l’ordre de Dieu, le prophète Samuel oignit Saül comme premier roi d’Israël[7]. Le roi Saül s’appuyait sur le fondement de 400 ans des juges. S’il s’était conformé à la volonté de Dieu pendant les 40 années de son règne, il aurait restauré par l’indemnité les 400 années d’esclavage en Égypte et les 40 années de Moïse au palais du pharaon. Ainsi le roi Saül aurait réalisé le cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan et posé le fondement de foi. Si, sur ce fondement, le roi Saül avait bâti et honoré le Temple, l’image du Messie, il aurait alors eu la même position que Moïse aurait occupée s’il n’avait pas échoué dans le premier cours pour restaurer Canaan au niveau national, mais avait bâti le Temple en Canaan et l’avait glorifié. Si les Israélites, sur la base de ce fondement de foi, avaient loyalement suivi le roi Saül alors qu’il honorait le Temple, ils auraient posé le fondement de substance. Le fondement pour le Messie aurait été établi à cette époque.

Toutefois, le roi Saül ayant désobéi aux commandements de Dieu donnés par le prophète Samuel[8], il n’était nullement qualifié pour bâtir le Temple. Vu son échec, le roi Saül se trouva dans la même position que Moïse après avoir échoué dans le premier cours pour restaurer Canaan au niveau national. Comme dans le cas de Moïse, la providence de la restauration avec le roi Saül fut prolongée. 40 années de règne du roi David et 40 années de règne du roi Salomon allaient s’écouler avant que le fondement de foi ne soit posé et le Temple bâti. En outre, comme on l’a dit précédemment, le roi Saül était également dans la position d’Abraham. Tout comme la volonté de Dieu confiée à Abraham fut finalement réalisée par Isaac et Jacob, la volonté de Dieu de faire bâtir le Temple par le roi Saül dut se poursuivre sous le règne de David et se réalisa en fin de compte lors du règne de Salomon. Néanmoins, le roi Salomon perdit la position d’Abel pour l’offrande substantielle en tombant dans la luxure avec ses nombreuses épouses étrangères qui le détournèrent de Dieu[9]. Il n’y avait donc pas moyen pour Israël d’établir le fondement de substance. Le fondement pour le Messie, qui aurait dû être posé pendant la période du Royaume uni, ne fut pas réalisé.

Pendant la période de l’Empire chrétien, toutes les conditions à remplir au cours de la période du Royaume uni devaient être restaurées par des conditions d’indemnité semblables. De la même façon, la figure centrale pour restaurer le fondement de foi était l’empereur. Il avait la responsabilité de traduire dans les faits les idéaux chrétiens exprimés par les moines et le pape. Ce dernier, quant à lui, occupait une position semblable au grand prêtre d’Israël, qui recevait les commandements de Dieu par l’intermédiaire des prophètes. Il était responsable de poser le fondement spirituel sur lequel l’empereur pourrait réaliser l’État chrétien idéal. Après avoir sacré l’empereur, le pape devait lui obéir dans les affaires temporelles comme l’un de ses sujets. L’empereur, en retour, devait promouvoir et poursuivre l’œuvre spirituelle de la papauté dans son domaine.

Le pape Léon III sacra Charlemagne premier empereur de la chrétienté en l’an 800. Charlemagne régna, sur le fondement de la période de 400 ans des patriarches, qui restaurait par l’indemnité, au niveau substantiel, la période de 400 ans des juges. Par conséquent, comme le roi Saül, il avait pour fondement un cours sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan. Dans sa mission pour réaliser l’idéal d’un État chrétien, il devait établir le fondement de foi en vivant conformément aux enseignements de Jésus. De fait, Charlemagne acheva ce fondement quand il fut couronné empereur. Si le deuxième Israël avait eu une foi absolue en lui et l’avait suivi, le fondement de substance aurait été posé et par conséquent le fondement pour le Messie aurait été établi. En d’autres termes, le royaume spirituel dirigé par le pape et le royaume terrestre dirigé par l’empereur auraient dû s’unir complètement sur la base du fondement spirituel existant pour le Messie. Le Christ serait alors revenu sur un fondement solide et aurait construit son royaume. Cependant, les empereurs successifs ne demeurèrent pas fidèles à la volonté de Dieu et perdirent leur position d’Abel pour l’offrande substantielle. Ni le fondement de substance ni le fondement pour le second avènement du Messie ne furent établis.

 

 

Section 4

La période des royaumes divisés du Nord et du Sud
et la période des royaumes divisés
de l’Est et de l’Ouest

La période du Royaume uni d’Israël commença avec le roi Saül et se poursuivit avec les rois David et Salomon. Mais le roi Salomon ayant été entraîné par ses femmes et ses concubines à adorer des idoles[10], le Royaume uni se déchira à sa mort, au bout de trois générations seulement. Le royaume d’Israël au nord, fondé par dix des douze tribus, était en position de Caïn, alors que le royaume de Juda au sud, fondé par les deux autres tribus, était en position d’Abel. C’est ainsi que débuta la période des royaumes divisés du Nord et du Sud.

L’Empire chrétien se divisa aussi à la troisième génération, partagé par les petits-fils de Charlemagne en trois royaumes : Francie orientale, Francie occidentale et Francie moyenne. Les descendants de Charlemagne n’arrêtaient pas de se quereller âprement. Les restes de l’Empire chrétien se regroupèrent bientôt en deux royaumes, l’Italie (partie majeure de la Francie moyenne) revenant dans le giron de la Francie orientale. La Francie orientale, en plein essor sous Otton Ier le Grand, prit le nom de Saint-Empire romain germanique. Il se posa en héritier de l’Empire romain et gouverna en partie l’Europe occidentale, voulant avoir la main haute tant sur la politique que sur la religion. Le Saint-Empire romain germanique était en position d’Abel par rapport à la France, nom que prit la Francie occidentale.

Le royaume d’Israël au nord fut fondé par Jéroboam qui avait vécu en exil du temps du roi Salomon. Il y eut dix-neuf rois en quelque 210 ans. Ces familles royales éphémères changèrent à neuf reprises, victimes d’assassinats répétés ; pas un seul roi n’était juste aux yeux de Dieu. Pourtant, Dieu envoya le prophète Élie qui s’imposa de haute lutte sur huit cent cinquante prophètes de Baal et Ashéra au mont Carmel quand Dieu fit tomber le feu sur son autel[11]. D’autres prophètes, dont Élisée, Jonas, Osée et Amos, répandirent la parole de Dieu au risque de leur vie. Mais le royaume du Nord continuant sans se repentir à adorer des dieux étrangers, Dieu fit détruire ses habitants par les Assyriens, les dépossédant à jamais de leur qualification de peuple élu[12].

Roboam, fils de Salomon, fonda le royaume de Juda au sud, dont la dynastie se maintint en ligne directe de David à Sédécias, donnant plusieurs rois justes parmi les vingt qui dirigèrent la maison royale en presque 400 ans d’existence. Mais une succession de mauvais rois, et l’influence du royaume du Nord, semèrent idolâtrie et corruption. La population du royaume du Sud finit par être déportée à Babylone.

Pendant la période des royaumes divisés du Nord et du Sud, chaque fois que les Israélites violaient leur alliance avec Dieu en déviant de l’idéal du Temple, Dieu envoya des prophètes – tels Élie, Isaïe et Jérémie – les admonester puis les exhorter au repentir et à une réforme intérieure. Cependant, parce que les rois et le peuple restaient sourds aux avertissements des prophètes et ne se repentaient pas, Dieu les châtia d’une manière extérieure en laissant des nations païennes comme la Syrie, l’Assyrie et Babylone les attaquer.

Pendant la période correspondante des royaumes divisés de l’Est et de l’Ouest, la papauté se pervertit. Dieu envoya des religieux remarquables, tels Thomas d’Aquin, Bernard de Clairvaux et François d’Assise, admonester la papauté et encourager une réforme interne de l’Église. La papauté et l’Église ne se repentant pas, mais sombrant dans une corruption et une immoralité accrues, Dieu les châtia d’une manière extérieure en laissant leurs fidèles affronter les musulmans. Ce fut la raison providentielle à l’origine des croisades. Tant que Jérusalem et la Terre sainte étaient sous la protection du califat abbasside, les pèlerins chrétiens étaient les bienvenus. Après la chute du califat et la conquête de la Terre sainte par les Turcs seldjoukides, il circula des nouvelles alarmantes de harcèlement des pèlerins chrétiens. Indignés, les papes levèrent les croisades pour reprendre la Terre sainte. Huit croisades, commencées en 1095, se poursuivirent sporadiquement pendant environ deux cents ans. Malgré quelques succès initiaux, les croisés furent battus à maintes reprises.

La période des royaumes divisés du Nord et du Sud s’acheva par l’exil des peuples d’Israël et de Juda, emmenés par les nations païennes qui firent tomber la monarchie en Israël. La période des royaumes divisés de l’Est et de l’Ouest expira de même sur une perte complète de prestige et de crédibilité de la papauté après les déroutes répétées des croisades. Le christianisme perdit ainsi l’axe de sa souveraineté spirituelle. Comme, de plus, les croisades avaient décimé les seigneurs et les chevaliers, piliers de la société féodale, celle-ci perdit en puissance politique et en vigueur. La papauté et les seigneurs féodaux, ayant englouti des fonds énormes pour poursuivre ces guerres stériles, se retrouvèrent appauvris. La monarchie chrétienne montra des signes d’érosion.

 

Section 5

La période de la captivité et du retour d’Israël
et la période de l’exil et du retour de la papauté

Gagné par une incrédulité exempte de repentir, le peuple d’Israël ne put réaliser l’idéal de la nation de Dieu, sur le fondement du Temple. Afin de pouvoir initier une nouvelle providence, Dieu fit endurer au peuple les rigueurs de la captivité à Babylone. De même, Dieu avait fait subir aux Israélites l’esclavage en Égypte pour restaurer par l’indemnité la faute d’Abraham dans l’offrande symbolique.

Pendant la période de l’Empire chrétien, Dieu œuvra par l’intermédiaire du pape et de l’empereur pour créer un royaume qui soit prêt à accueillir le Christ au second avènement. Le plan de Dieu était finalement de les voir léguer l’Empire et le trône au Messie qui viendrait comme le Roi des rois bâtir le Royaume de Dieu[13] sur cette base. Mais la corruption gagna l’empereur et le pape, sans qu’ils ne s’en repentissent. Les papes ne posèrent pas le fondement spirituel qui aurait permis aux empereurs d’assumer la position de figures centrales pour le fondement de substance. Aussi le fondement pour le second avènement du Messie ne fut pas établi. Afin de commencer une nouvelle providence pour restaurer ce fondement, Dieu laissa les papes subir l’exil et la captivité.

Pendant la période correspondante antérieure, près de 70 ans s’écoulèrent du moment où le roi Nabuchodonosor de Babylone captura le roi Joiakîn et sa famille royale, ainsi que des prophètes comme Daniel et Ézéchiel, des prêtres, des fonctionnaires, des artisans et de nombreux autres Israélites, jusqu’à la chute de Babylone et leur libération par le décret du roi Cyrus[14]. Il fallut encore 140 ans pour que les exilés reviennent dans leur patrie en trois groupes successifs, jusqu’à ce qu’ils parviennent à une réforme complète et constituent un peuple uni à la volonté de Dieu, conformément aux exhortations du prophète Malachie qui annonçait aussi la venue du Messie. Dès lors, ils commencèrent à s’y préparer. Pendant la période de l’exil et du retour de la papauté, qui devait restaurer par l’indemnité cette période de façon substantielle, le christianisme occidental dut emprunter un cours similaire.

Les papes et le clergé, empêtrés dans l’immoralité, perdirent peu à peu la confiance du peuple. Les défaites répétées des croisades firent sombrer davantage encore l’autorité de la papauté. La fin des croisades vit l’effondrement progressif du système féodal en Europe et l’émergence des États-nations modernes. Alors que les monarchies séculières montaient en puissance, le conflit entre papes et rois s’envenima. Dans un conflit de ce type, le roi de France, Philippe le Bel, fit emprisonner quelque temps le pape Boniface VIII. Puis en 1309, il força le pape Clément V à transférer la papauté de Rome en Avignon, au sud de la France. Pendant 70 ans, des papes allaient s’y succéder, soumis aux rois de France, jusqu’à ce que le pape Grégoire XI ramenât la résidence papale à Rome en 1377.

À la mort de Grégoire XI, les cardinaux élirent pape l’archevêque de Bari, un Italien, qui prit le nom d’Urbain VI. Mais il fut rejeté par un groupe de cardinaux, en majorité français, qui élirent un autre pape, Clément VII, et établirent une papauté rivale en Avignon. Le Grand Schisme continua au siècle suivant. Pour sortir de l’impasse, les cardinaux des deux camps tinrent le concile de Pise, en Italie, en 1409, qui destitua les deux papes de Rome et d’Avignon et fit d’Alexandre V le pontife légitime. Les deux papes refusant toutefois d’abdiquer, on eut quelque temps le spectacle de trois papes prétendants. Peu de temps après, des cardinaux, évêques, théologiens, des princes et leurs émissaires se réunirent pour le concile général de Constance (1414-1418). Celui-ci destitua d’un trait les trois papes et élit Martin V comme nouveau pape. Ainsi s’acheva le Grand Schisme.

Le concile de Constance proclama que les conciles généraux de l’Église avaient une autorité supérieure à celle du pape, avec pouvoir de l’élire ou de le déposer, et décréta que des conciles ultérieurs devraient se tenir à intervalles réguliers. Ainsi ce concile chercha à réorganiser l’Église romaine en monarchie constitutionnelle. Mais en 1431, quand les délégués se réunirent au concile suivant à Bâle, en Suisse, le pape tenta d’ajourner la réunion. Les délégués, refusant de partir, continuèrent en l’absence du pape, mais en pure perte, finissant par se disperser en 1449. Le projet d’ériger une monarchie constitutionnelle dans l’Église romaine avorta, la papauté retrouvant l’autorité qu’elle avait perdue en 1309.

Les chefs du mouvement conciliaire au xve siècle avaient tenté de réformer la papauté corrompue en mettant sur pied un concile représentatif composé d’évêques et de laïcs, appelé à détenir l’autorité suprême. La papauté finit néanmoins par reprendre sa pleine autorité, comme elle n’en avait pas eue depuis l’exil. Ces conciles condamnèrent en outre des réformes plus fondamentales promues par John Wycliffe (1330-1384) et Jan Hus (v. 1370-1415), lequel fut invité en personne au concile de Constance pour s’y retrouver brûlé sur le bûcher. Les dés étaient alors jetés pour le déclenchement de la Réforme protestante.

Cette période d’environ 210 ans débuta en 1309, traversa les 70 ans d’exil papal en Avignon, le Grand Schisme, le mouvement conciliaire et la restauration de l’autorité papale dans l’Église romaine, jusqu’à l’aube, en 1517, de la Réforme protestante menée par Martin Luther. Elle permit de restaurer par l’indemnité, de façon substantielle, la période de 210 ans depuis la captivité à Babylone et le retour d’Israël, puis la reconstruction du Temple, jusqu’à la réforme de la politique et de la religion menée par Esdras, Néhémie et le prophète Malachie.

 

Section 6

La période de préparation
pour l’avènement du Messie
et la période de préparation pour son retour

Après la captivité et le retour d’Israël, il s’écoula encore 400 ans jusqu’à la venue de Jésus. Ce fut la période de préparation pour l’avènement du Messie. De même, le christianisme doit accueillir le Christ, au second avènement, à la fin d’une période de 400 ans de préparation pour le second avènement du Messie, faisant suite à la période de l’exil et du retour de la papauté. Cette période doit restaurer par l’indemnité, de façon substantielle, la période de préparation pour l’avènement du Messie.

Les 4 000 ans de la providence de la restauration d’Adam à Jésus avaient vu s’amasser les conditions d’indemnité accumulées verticalement, Satan ne cessant d’envahir les cours providentiels sur la base du nombre 40 pour se séparer de Satan, qui devaient restaurer le fondement de foi. La période de préparation pour l’avènement du Messie aurait dû être la période finale de l’histoire providentielle durant laquelle toutes ces conditions auraient été restaurées horizontalement par l’indemnité. De même, la période de préparation pour le second avènement du Messie doit être la période finale de l’histoire providentielle, où toutes les conditions d’indemnité accumulées verticalement en 6 000 ans d’histoire de la providence de la restauration depuis le temps d’Adam sont restaurées horizontalement.

Revenus de la captivité à Babylone, les juifs posèrent un fondement de foi : se repentant de leur péché d’idolâtrie et rebâtissant le Temple[15] détruit par le roi Nabuchodonosor, ils revivifièrent leur foi sous la conduite du scribe Esdras[16], en se basant sur la Loi mosaïque. Puis ils se mirent à préparer la venue du Messie en se conformant aux paroles du prophète Malachie. De même, après le retour de la papauté à Rome, les chrétiens du Moyen Âge posèrent un fondement de foi en cherchant à réformer l’Église romaine ; ces efforts aboutirent à la Réforme protestante menée par Martin Luther. Avec ce mouvement, la lumière de l’Évangile a percé l’obscurité de l’Europe médiévale et de nouveaux chemins se sont ouverts pour la foi.

L’un des enjeux de la période de préparation pour l’avènement du Messie était de restaurer par l’indemnité, au niveau image, les quelque 40 ans précédant l’entrée de Jacob en Égypte. C’est la période de sa vie comprise entre son retour d’Harân en Canaan et son entrée en Égypte avec sa famille. La période de préparation pour le second avènement du Messie doit restaurer cette période par l’indemnité de façon substantielle. Dans cette période les chrétiens ont donc dû souffrir tribulations et difficultés comme l’avait fait la famille de Jacob jusqu’à sa rencontre avec Joseph en Égypte, ou comme le firent les juifs avant de rencontrer Jésus. Plus précisément, dans l’ère providentielle de la restauration, les personnes étaient justifiées devant Dieu par des conditions extérieures, telles qu’obéir à la Loi mosaïque et offrir des sacrifices. Ainsi, pendant la période de préparation pour l’avènement du Messie, le premier Israël eut à endurer des tourments de la part des nations païennes : Perse, Grèce, Égypte, Syrie et Rome. Dans l’ère providentielle de la prolongation de la restauration, les chrétiens ont été justifiés devant Dieu par des conditions intérieures de prière et de foi, suivant l’enseignement de Jésus. Pendant la période de préparation pour le second avènement du Messie, le deuxième Israël a donc dû suivre un chemin de tribulations intérieures. Les idéologies humanistes de la Renaissance et des Lumières, tout autant que l’appel à la liberté religieuse issu de la Réforme, ont créé une profusion de philosophies et de théologies, semant une grande confusion dans la foi chrétienne et un certain trouble dans la vie spirituelle des personnes.

La période de préparation pour le second avènement du Messie a aussi restauré, par des conditions d’indemnité semblables de type substantiel, les préparatifs intérieurs et le cadre extérieur pour un accueil mondial du Messie, établis pour la première fois pendant la période de 400 ans de préparation pour l’avènement du Messie.

En préparation de la première venue du Christ, Dieu avait envoyé le prophète Malachie 430 ans à l’avance, pour éveiller chez le peuple élu une forte attente messianique. En même temps, Dieu avait incité les juifs à réformer leur religion et approfondir leur foi pour faire les préparatifs intérieurs nécessaires en vue de recevoir le Messie. Parallèlement, Dieu fit naître chez les peuples du monde entier des religions adaptées à leur situation et leur culture locales, leur permettant de faire les préparatifs intérieurs pour recevoir le Messie. En Inde, Dieu établit le bouddhisme grâce à Gautama Bouddha (565-479 av. J.-C.), pour un nouveau développement à partir de l’hindouisme. En Grèce, Dieu inspira Socrate (470-399 av. J.-C.) et ouvrit le brillant âge de la civilisation de la Grèce classique. En Extrême-Orient, Dieu suscita Confucius (v. 551 av. J.-C. – v. 479) dont les enseignements posaient les règles de l’éthique humaine. Jésus devait venir sur ce fondement de préparation au niveau mondial, et par ses enseignements, il devait rassembler le judaïsme, l’hellénisme, le bouddhisme et le confucianisme. Il devait unir toutes les religions et civilisations en une seule civilisation mondiale fondée sur l’Évangile.

Depuis la Renaissance, Dieu a œuvré pour créer le cadre religieux, politique et économique favorable à la mission du Christ au second avènement. Cette période doit restaurer par l’indemnité, de façon substantielle, la période antérieure durant laquelle Dieu avait établi le contexte mondial préparant la venue de Jésus. Sous l’impulsion de la Renaissance, pratiquement tous les domaines de l’activité humaine – politique, économie, culture et science – ont connu une progression soutenue. Ces domaines sont aujourd’hui à leur apogée, créant un environnement mondial propice à l’œuvre du Christ au second avènement. À l’époque de Jésus, l’Empire romain exerçait son pouvoir sur de vastes étendues tout autour de la Méditerranée, que quadrillait en tous sens un réseau de transports évolué et dense. C’était le centre d’une vaste civilisation hellénique, unie par la langue grecque. Tout était donc en place pour transmettre rapidement les enseignements du Messie depuis Israël où vivait Jésus, jusqu’à Rome puis au monde entier. Notre époque du second avènement voit l’influence des puissances occidentales porter de même la sphère de la démocratie politique aux confins du globe. Le progrès rapide des transports et des communications a amplement comblé le fossé entre l’Orient et l’Occident, et les contacts très poussés entre langues et cultures ont beaucoup rapproché les pays du monde. Ces facteurs ont pleinement contribué à préparer un environnement dans lequel les enseignements du Christ à son retour peuvent librement et promptement toucher le cœur de tous les êtres humains. Cela doit permettre à son message d’amener de rapides et profonds changements tout autour du globe.

 

Section 7

La providence de la restauration
et le progrès de l’histoire

Le Royaume de Dieu sur la terre est une société dont la structure est modelée à l’image d’une personne parfaite[17]. De même, on peut comparer la société déchue à une personne déchue. On peut mieux comprendre l’histoire des sociétés bâties par l’humanité pécheresse en examinant la vie intérieure d’une personne déchue.

Une personne déchue possède à la fois une âme originelle qui la pousse à suivre le bien et une âme déchue qui la remplit de mauvais désirs et se rebelle contre la voix de l’âme originelle. Un combat permanent oppose incontestablement les deux âmes, d’où nos agissements changeants et conflictuels. La société humaine se composant d’individus constamment en guerre avec eux-mêmes, leurs rapports ne peuvent que respirer la discorde et la lutte. Ainsi, l’histoire a consisté essentiellement en rapports sociaux conflictuels évoluant constamment avec le temps. Elle s’est donc inévitablement déroulée dans la lutte et la guerre.

Pourtant les êtres humains, pris en étau dans ce combat persistant de l’âme originelle et de l’âme déchue, s’efforcent sans cesse de rejeter le mal et de suivre la voie du bien. Alors qu’ils progressent dans ce combat, leurs efforts portent des fruits par des actes justes. Grâce à l’activité de son âme originelle, même une personne déchue peut répondre à la providence de la restauration et se joindre à la poursuite du bien. Ainsi, le progrès de l’histoire est le fait d’individus qui, même dans le tourbillon du bien et du mal, font des efforts résolus pour rejeter le mal et promouvoir le bien. Voilà pourquoi le monde vers lequel tend l’histoire est le Royaume de Dieu, dans lequel le but du bien se réalisera.

Nous devons comprendre les combats et les guerres comme des phénomènes purement transitoires pour séparer le bien du mal dans la poursuite de ce but ultime. Le mal peut bien triompher parfois, pourtant Dieu l’utilisera pour guider l’histoire vers la réalisation d’un bien supérieur. En ce sens, on peut voir ce qui guide le progrès de l’histoire vers le bien : un constant processus de division du bien et du mal selon la providence de la restauration.

Satan, de son côté, sur la base de ses liens de sang avec nos premiers ancêtres, a œuvré par l’intermédaire d’êtres humains déchus pour réaliser, en avance sur Dieu, une forme pervertie de la société idéale voulue par Dieu. Aussi voit-on s’élever dans l’histoire des sociétés hors-Principe, s’appuyant sur des versions dénaturées du Principe. À la fin de l’histoire, avant que Dieu ne puisse restaurer le Royaume de Dieu sur la terre, Satan aura bâti un monde hors-Principe, une imitation déformée du Royaume : il s’agit du monde communiste. Nous voyons là comment Satan, qui prit la tête dans le déroulement de l’histoire, a toujours précédé Dieu en singeant Ses plans. Dans le cours de la providence de la restauration, une imitation mensongère précède l’apparition du vrai[18]. Cet aspect du Principe éclaire mieux la prophétie de Jésus sur l’apparition de faux christs avant le second avènement du Christ[19].

 

7.1        Le progrès de l’histoire
dans l’ère providentielle de la restauration

Certains historiens ont soutenu que la première société bâtie par les êtres humains déchus était une société collective primitive. Du point de vue de la providence, les sociétés primitives que bâtirent les êtres humains déchus avaient Satan pour centre. Celui-ci peut bien avoir tenté de bâtir une société collective où les gens partageaient leurs biens, cela ne pouvait être qu’une imitation mensongère de la société que Dieu entend bâtir avec des personnes ayant une personnalité parfaite : une société définie par une communauté solidaire, une prospérité partagée et des valeurs universelles. Quelle qu’ait été sa forme, la société primitive satanique n’a pu exister sans luttes ni divisions. Si cela avait été le cas, elle se serait perpétuée éternellement ; la providence de la restauration n’aurait alors jamais pu s’accomplir.

En fait, les deux âmes en lutte chez une même personne déchue génèrent des conflits intérieurs que traduisent ses actes, l’amenant à être en guerre avec les autres. Aussi aurait-il été impossible pour une société primitive satanique, poursuivant le but d’une vie collective, de toujours maintenir la paix. Alors que les sociétés primitives évoluaient vers des sociétés plus étendues avec des rapports économiques et sociaux différents, ces conflits évoluèrent forcément de façon correspondante. Grâce à l’activité de l’âme originelle pressant les êtres humains de répondre à la providence de la restauration, des divisions entre le bien et le mal relatifs ont inévitablement surgi dans les sociétés primitives sous la domination de Satan.

En examinant le cours du développement social guidé par Satan, nous nous apercevons que les sociétés de clan sont nées des divisions entre personnes au sein des sociétés primitives. Celles-ci ont eu tendance à s’étendre, les sociétés de clan évoluant vers des sociétés féodales, puis monarchiques, par accroissement de leur territoire et de leur puissance. Satan a devancé Dieu en s’emparant de ce schéma. C’est qu’il connaissait le plan de Dieu qui consistait à appeler de bonnes personnes hors de ce monde déchu pour qu’elles bâtissent une bonne société de clan, s’étendant ensuite à une bonne société féodale et finissant par atteindre le niveau d’un royaume du bien avec suffisamment de territoire et de souveraineté pour la venue du Messie et l’accomplissement de son œuvre.

Dieu appela Abraham hors du monde déchu, comme porte-drapeau du bien, et le bénit avec des descendants prêts à suivre la volonté de Dieu. De ces descendants, Il fit la première société de clan israélite. Entrés comme société de clan en Égypte, ils avaient atteint le niveau d’une société tribale au moment où ils quittèrent l’Égypte pour Canaan. La société israélite pendant la période des juges était une société féodale. Nous entendons ici par société féodale une société avec un système politique défini par des liens de maître à serviteur, de service et de loyauté, et un système économique composé d’unités autarciques sur de petits territoires cloisonnés. La société israélite adopta ces caractéristiques pendant la période des juges. Quand les Israélites entrèrent en Canaan, une partie de la terre échut à chaque tribu. Les juges en charge de ces territoires avaient un rôle similaire à celui des évêques et seigneurs féodaux dans l’Europe médiévale primitive.

Qui dit société féodale, dit peuple qui épouse les croyances de son seigneur et suit ses ordres. Tant que le seigneur reste fidèle à la volonté de Dieu, son peuple le suit et se tient du côté de Dieu. Vivant dans un système politique bâti sur des liens de maître à serviteur et ayant une économie autarcique fortement isolée du monde extérieur, il a une très grande capacité à résister à l’invasion extérieure de Satan. Le motif principal pour faire passer une société du niveau clanique au niveau féodal est de ramener vers Dieu des biens et des personnes ayant appartenu à Satan. Accroissant le territoire sous la souveraineté céleste, ces personnes sont mieux à même de parer aux invasions de Satan. Parce qu’il connaissait cette providence, Satan voulut la devancer pour préserver son pouvoir, formant des siècles à l’avance ses propres sociétés féodales.

Le but providentiel de la société primitive féodale d’Israël était de jeter les bases d’une société monarchique avec un plus grand territoire et une souveraineté plus puissante. La société monarchique fusionna les unités plus petites de souveraineté politique et économique, établies par la société féodale précédente, en un territoire unique, à la population nombreuse, à l’économie forte et à la souveraineté bien défendue. Cela s’est fait par l’établissement du Royaume uni d’Israël que fonda le roi Saül.

Jésus devait venir comme Roi des rois[20]. En bâtissant la société monarchique d’Israël, Dieu prépara un fondement assez puissant pour qu’il vienne comme le Messie et règne en Roi des rois.

Bien avant cela, voyant derrière la montée de la monarchie la providence pour recevoir le Messie, Satan forma ses propres sociétés monarchiques en vue de bloquer la providence. Bien des siècles avant la fondation du Royaume uni d’Israël, la première dynastie d’Égypte était née. L’Égypte pharaonique allait se maintenir sur quelque trente dynasties. L’ancien royaume de Babylone avait régenté toute la Mésopotamie sous le règne du roi Hammourabi au xviiie siècle av. J.-C., et les Hittites étaient au xive siècle av. J.-C. les maîtres incontestés du Proche-Orient dans la région de la Syrie. Même dans le monde satanique, des luttes opposaient sans cesse des royaumes relativement mauvais et relativement bons, ce qui aboutissait à séparer le bien du mal. Cet élan vers le bien a ses racines dans l’âme originelle, qui répond à l’appel de la providence de la restauration.

Si le roi Salomon avait suivi jusqu’au bout la volonté de Dieu, il aurait pu user de ses talents politiques reçus de Dieu pour unir les nations du Proche-Orient. Il aurait pu absorber les civilisations égyptienne, minoenne et mésopotamienne, faibles à l’époque. Il aurait ainsi créé une base mondiale pour que le Messie vienne réaliser la souveraineté de Dieu sur la terre. L’idolâtrie eut malheureusement raison de Salomon. Aussi Dieu dut-Il commencer une nouvelle providence pour abattre la société monarchique qu’Il avait eu tant de mal à ériger.

Les rois du Royaume uni d’Israël n’ayant ni posé le fondement pour le Messie, ni bâti de socle pour que la souveraineté de Dieu soit restaurée, Dieu finit par diviser ce Royaume en deux : Israël au nord et Juda au sud. Voyant que Sa volonté continuait à être transgressée, Dieu fit détruire le royaume du Nord, Israël, par l’Assyrie, nation païenne. Au viiie siècle av. J.-C., les Assyriens avaient conquis tout le Proche-Orient antique, y compris l’Égypte. Le premier empire mondial était né. Le royaume du Sud, Juda, observa la volonté de Dieu quelque temps, puis se rebella contre Lui. Aussi Dieu le laissa-t-Il tomber aux mains de l’Empire néo-babylonien, qui avait supplanté l’Assyrie, devenant le deuxième empire mondial.

Après la chute de Juda, Dieu laissa le trône d’Israël vacant, plaçant le peuple juif sous le contrôle d’empires païens successifs pendant presque toute la période allant jusqu’à la venue du Messie. Notons surtout que Dieu le plaça dans la sphère culturelle hellénistique qui posa la base idéologique de la démocratie. Dieu donna à la société d’Israël une forme démocratique pour que, le jour où le Messie viendrait, il puisse être acclamé comme roi par la volonté du peuple qui devait l’accueillir à bras ouverts. Mais le peuple juif ne l’honora pas ainsi. Privé d’appui populaire, Jésus fut crucifié. Aussi, quand la providence, commencée 2 000 ans plus tôt avec l’appel d’Abraham et de ses descendants hors du monde pécheur, arriva à son terme, elle n’atteignit son but que spirituellement.

 

7.2       Le progrès de l’histoire dans l’ère providentielle
de la prolongation de la restauration

7.2.1     La providence de la restauration
et l’histoire de l’Occident

Au ive siècle, l’Empire romain qui avait persécuté les chrétiens finit par s’agenouiller devant Jésus crucifié, adoptant le christianisme comme religion d’État. Toutefois, le rôle providentiel premier de l’Empire romain, qui avait unifié le monde antique autour de la Méditerranée, était de poser les bases du royaume du Christ sur la terre. Si le peuple juif avait reconnu en Jésus le Messie et s’était uni à lui, Jésus aurait gagné à sa cause l’Empire romain de son vivant. Jésus aurait été honoré dans tout cet Empire comme le Roi des rois et il aurait établi un royaume mondial avec Jérusalem pour capitale. Mais le peuple juif se montrant incrédule, la Judée fut détruite et l’Empire romain voué au déclin. L’Empire romain occidental expira après un siècle d’invasions barbares, en 476 apr. J.-C.

Ainsi donc, le centre de la providence de la restauration passa de la Judée, pays du chagrin amer de Dieu, à l’Europe de l’Ouest, ancien territoire de l’Empire romain occidental alors occupé par des tribus germaniques. Par conséquent, la providence spirituelle de la restauration fondée sur le christianisme a eu pour théâtre principal l’Europe occidentale. Ce n’est qu’en Europe occidentale que l’histoire de cette ère s’est déroulée exactement selon le schéma prévu par la providence de la restauration[21]. L’histoire du christianisme en Europe occidentale nous éclaire sur les événements qui façonnèrent l’ère providentielle de la prolongation de la restauration.

 

7.2.2    Les rapports mutuels entre l’histoire religieuse,
l’histoire économique et l’histoire politique

Pour permettre à l’être humain de régner tant sur le monde spirituel que sur le monde physique, Dieu l’a créé sous forme d’un être dual avec une personne spirituelle et une personne physique[22]. Si les êtres humains n’avaient pas chuté, leur personne spirituelle et leur personne physique auraient ensemble atteint la perfection. Leur intelligence spirituelle et leur intelligence physique se seraient unies en parfaite harmonie durant leur vie terrestre. Après la chute, les êtres humains sont tombés dans l’ignorance des mondes spirituel et physique. Dieu a œuvré pour surmonter l’ignorance spirituelle grâce à la religion et l’ignorance physique grâce à la science[23]. Les religions ont aidé l’être humain déchu à vaincre peu à peu son ignorance spirituelle, poussant son âme originelle latente à agir. Elles ont prêché qu’il est essentiel d’axer sa vie sur l’invisible, le monde causal de Dieu. Comme tout le monde ne sent pas un besoin spontané de religion, ceux qui atteignent la connaissance spirituelle rapidement sont rares. Pour la grande majorité, le développement spirituel demeure un processus lent. On le voit au fait que, même aujourd’hui, alors que les religions sont largement établies tout autour du monde, le niveau spirituel des gens n’est souvent pas meilleur qu’autrefois.

D’un autre côté, nous sommes tous familiers des découvertes de la science, qui ont énormément contribué à notre connaissance du monde physique. La science abordant des sujets pratiques, tout le monde en ressent la nécessité. Aussi les progrès de notre connaissance du monde physique ont-ils été en général étendus et rapides. De plus, si les objets de l’étude religieuse se situent dans le monde intangible et transcendant de la cause, la recherche scientifique, elle, examine les objets tangibles et matériels dans le monde du résultat. La religion et la science restent donc à ce jour théoriquement inconciliables. De plus, comme Satan, fort de sa domination sur l’univers, attaque et corrompt les êtres humains par leur vie dans le monde, les religions enseignent le renoncement au monde. De ce fait, les religions ne peuvent aisément se concilier avec la science qui veut améliorer la vie dans ce monde. Au commencement, on le sait, Dieu a créé le corps physique extérieur des êtres humains avant de leur insuffler l’esprit intérieur[24]. La providence de la restauration, qui est une œuvre de re-création, suit le même schéma, de l’extérieur vers l’intérieur. Avec ce point de vue providentiel, il est évident qu’au cours de leur développement, la religion et la science sont souvent en désaccord, voire en conflit[25].

On retrouve cette tension dans le rapport entre vie religieuse et vie économique. Comme la science, l’activité économique se déploie dans le monde pratique. De fait, le progrès économique est en rapport étroit avec le développement de la science. Aussi l’histoire religieuse, fondée sur le développement intérieur de la providence, et l’histoire économique, fondée sur le déroulement extérieur de la providence, ont-elles pris des voies divergentes, évoluant à des rythmes différents. Pour saisir le progrès de l’histoire de l’Occident, qui a suivi le schéma de la providence de la restauration, il faut donc examiner séparément l’histoire du christianisme et l’histoire économique occidentale.

Comme pour la religion et la science, la religion et l’économie sont liées par leur responsabilité de restaurer les aspects intérieur et extérieur de la vie des personnes déchues. La religion et l’économie, tout comme la religion et la science, ont beau évoluer dans un apparent désaccord, elles sont liées dans la vie de la société. L’histoire du christianisme et l’histoire économique se sont donc mutuellement influencées.

La religion et l’économie se rapportent à notre vie sociale par la politique. En Europe occidentale particulièrement, la politique a cherché à relier le développement économique, qui suivait étroitement le progrès de la science, à l’évolution du christianisme qui a souvent manqué de clarté dans la compréhension de son rôle providentiel. L’histoire politique occidentale a ouvert la voie pour harmoniser la religion et l’économie. Aussi, pour saisir correctement le progrès de l’histoire vers l’accomplissement du but de la providence de la restauration, nous devons étudier séparément l’histoire de la politique.

Pour illustrer les cours séparés des développements religieux, politique et économique, esquissons la situation historique en Europe de l’Ouest vers la fin du xviie siècle. Sur le plan religieux, les valeurs démocratiques avaient déjà pris racine dans le christianisme de l’époque. Le christianisme papal, de facture monarchique, avait volé en éclats avec la Réforme protestante de 1517. Les Européens, dont la vie de dévotion était soumise à la hiérarchie papale du Moyen Âge, s’émancipaient peu à peu pour mener une vie chrétienne fondée sur leur propre lecture de la Bible. Sur le plan politique, la monarchie absolue connaissait à l’époque son apogée. Sur le plan économique, la société féodale fondée sur le système du fief se maintenait en de nombreuses régions d’Europe. La vie de la société européenne, tout en se démocratisant sur le plan religieux, restait monarchique sur le plan politique et féodale sur le plan économique.

Il convient aussi de préciser pourquoi le cours historique pendant l’ère de l’Ancien Testament n’a pas suivi ce schéma de développement séparé. Le progrès scientifique dans l’Israël antique fut extrêmement lent. Donc, la vie économique n’évolua pas et la société connut peu de fragmentation. Les gens menaient une vie simple dans un système social où la religion était partie intégrante de la vie quotidienne. Tenu par les rapports de maître à serviteur et le code strict de la Loi mosaïque, le peuple devait obéissance à ses dirigeants sur le plan religieux comme politique. Religion, politique et économie n’évoluèrent pas séparément au cours de cette ère.

 

7.2.3    La société de clan

Étudions le progrès de l’histoire sur les plans religieux, politique et économique dans l’ère du Nouveau Testament. L’empressement de l’âme originelle à répondre à la providence de la restauration amène en général des divisions dans une société centrée sur Satan. Ceux qui suivent la volonté de Dieu se distinguent durant ce processus et peuvent se réunir pour former une société de clan du côté céleste. La naissance de la société de clan chrétienne a suivi ce chemin. En crucifiant Jésus, la nation juive avait basculé du côté de Satan et Dieu ne pouvait continuer Sa providence de la restauration au sein de cette société dans de telles circonstances. Par conséquent, Dieu brisa cette société, s’adressant aux croyants fidèles pour qu’ils la quittent et bâtissent une société de clan chrétienne.

Dans l’ère de l’Ancien Testament, les soixante-dix membres de la parenté de Jacob qui se rendirent en Égypte, dirigés par ses douze fils, formèrent la société de clan israélite, commençant le cours d’une nouvelle providence. De même, dans l’ère du Nouveau Testament, les soixante-dix disciples de Jésus, dirigés par ses douze apôtres, formèrent la société de clan chrétienne, commençant le cours d’une nouvelle providence. La société de clan chrétienne se composait de communautés rudimentaires ayant peu, sinon pas, d’organisation politique ou économique structurée. Pendant cette période, la religion, la politique et l’économie ne progressèrent pas indépendamment.

Malgré de sévères persécutions, la société de clan chrétienne, essaimant peu à peu dans l’Empire romain autour de la Méditerranée, évolua vers une société chrétienne tribale. Mis à mal par les migrations en masse des peuples qui commencèrent vers la fin du ive siècle, l’Empire romain tomba en 476 apr. J.-C. La société chrétienne connut une forte expansion quand le christianisme parvint aux peuplades germaniques établies dans ce territoire.

 

7.2.4    La société féodale

Avec le progrès de l’histoire, la société de clan évolua en société féodale. Celle-ci naquit en Europe des cendres de l’Empire romain qui sombra dans le chaos quand l’autorité impériale rendit l’âme. Religion, politique et économie dans cette société finirent par se diviser et prendre des chemins séparés.

Aux premiers temps de cette société féodale, surtout chez les tribus germaniques fraîchement évangélisées, paysans libres et guerriers dépendaient des princes locaux. Le pouvoir politique se répartissait entre maints seigneurs, chacun dirigeant son territoire en l’absence de toute autorité nationale. Peu à peu, la société féodale en Europe évolua en un système politique reposant sur les rapports de maître à serviteur à tous les niveaux, comme entre les seigneurs de rangs différents et leurs chevaliers, et en une économie d’autosubsistance fondée sur le fief. Avec la chute de l’Empire romain, un système féodal arrivé à maturité allait gagner l’Europe entière. On divisa la terre en de nombreux fiefs, chacun étant administré par un seigneur féodal. Ces seigneurs étaient responsables de tous les aspects de la vie dans leur seigneurie et avaient une autorité judiciaire suprême. Les fermiers cédaient leur terre privée aux seigneurs féodaux et aux monastères en échange de la protection militaire, leur terre leur étant retournée comme un fief. Les seigneurs vassaux recevaient de leur seigneur féodal des seigneuries pour les services qu’ils lui rendaient en tant que soldats privés. Si un chevalier de rang inférieur pouvait ne détenir qu’une seule seigneurie, chaque roi ou grand seigneur en possédait ainsi des centaines ou des milliers, qu’il distribuait comme fiefs à ses vassaux. Les rois avaient un pouvoir limité, n’étant guère plus que de grands seigneurs.

La vie religieuse en Europe, au temps des patriarches, évolua en tandem avec la féodalité primitive de la vie politique et économique. On peut donc parler de christianisme féodal. Les patriarches, archevêques et évêques assumaient des positions comparables à celles de grands, moyens et petits seigneurs féodaux. Le roi n’était qu’un des grands seigneurs féodaux, et le pape n’était de même qu’un des cinq grands patriarches. La structure politique dans l’Église catholique romaine reposait sur des liens hiérarchiques stricts de maître à serviteur. Un évêque ou un abbé avait un rang social et un pouvoir comparables à ceux d’un seigneur féodal séculier. Agissant en seigneur de ses propriétés d’église, il pouvait, si nécessaire, lever une armée dans les rangs de ses vassaux.

Sur le plan de la vie économique, cette période commença par un temps de transition, entre la société esclavagiste de la Rome ancienne et le système de seigneurie. Dans cette période, une partie de la terre commença à être possédée par une paysannerie libre. En termes de jouissance de la terre, le statut des gens dans cette période pouvait être classé selon quatre niveaux : noblesse, paysans libres, serfs et esclaves.

Ainsi Dieu, sur les cendres de l’Empire romain occidental, suscita une société féodale chez les peuples germaniques fraîchement évangélisés qu’Il avait choisis pour mener la providence. En renforçant de petites unités sous Sa souveraineté dans les sphères de la vie religieuse, politique et économique, Dieu posa les bases pour établir un royaume divin.

 

7.2.5    La société monarchique et l’impérialisme

Avec le progrès de l’histoire, la société féodale évolua en société monarchique. Comment la société monarchique européenne vit-elle le jour politiquement ? Tous les royaumes bâtis par les peuples germaniques d’Europe occidentale furent éphémères, excepté le royaume des Francs. Ayant accepté le christianisme, les rois francs de la dynastie mérovingienne absorbèrent l’héritage de la civilisation romaine pour former un monde germano-romain en Europe occidentale. Les rois mérovingiens ayant perdu le pouvoir, Charles Martel devint le véritable chef des Francs. Il étendit le Royaume en chassant les Maures, qui s’étaient infiltrés par le sud-ouest. Son fils, Pépin le Bref, devint le premier roi carolingien et fut le père de Charlemagne. Celui-ci se faisait une haute idée de la vision augustinienne d’un royaume chrétien et en fit le principe directeur de son règne. L’empire de Charlemagne unifia l’Europe de l’Ouest et l’Europe centrale, amenant la stabilité dans des terres jadis éprouvées par des migrations massives.

Dans la sphère religieuse, le christianisme monarchique, qui succéda au christianisme féodal, était un royaume spirituel transcendant les frontières nationales. Il fut établi sous la direction de la papauté et sur le fondement spirituel pour le Messie. En l’an 800, le pape Léon III couronna Charlemagne empereur et lui donna la bénédiction de l’Église. Par cet acte, le pape lui remettait la responsabilité centrale dans la providence. Le royaume spirituel sous la papauté et le royaume des Francs sous Charlemagne s’unirent et formèrent l’Empire chrétien.

La période de l’Empire chrétien correspondait à la période du Royaume uni d’Israël dans l’ère de l’Ancien Testament. Dans les deux cas, une société féodale faisait place à une société monarchique pour consolider une souveraineté, une population et un territoire élargis du côté de Dieu. On a déjà expliqué que le pape à la tête de l’Église avait préparé, en position d’archange, le chemin d’un royaume terrestre. Mais après avoir couronné l’empereur et lui avoir donné la bénédiction de Dieu, le pape devait le servir dans la position de Caïn[26]. L’empereur, pour sa part, devait suivre les préceptes de la papauté, menant à bien la tâche politique d’ériger un royaume prêt à recevoir le Messie. S’ils avaient ainsi bâti l’Empire chrétien en parfait accord avec la volonté de Dieu, cette période aurait été celle des derniers jours de l’histoire, durant laquelle le Messie aurait pu venir. La nouvelle vérité serait alors apparue, résolvant les problèmes de la religion et de la science dans une démarche humaine intégrée. Ainsi guidées, la religion, la politique et l’économie auraient évolué dans une direction unifiée fondée sur l’idéal de Dieu. Sur cette base, le fondement pour le second avènement du Messie aurait dû être posé. De plus, avec le début de la période de l’Empire chrétien, la féodalité se serait définitivement éteinte.

Mais papes et empereurs dévièrent de la volonté de Dieu. Cela les empêcha de réaliser l’idéal fondateur de Charlemagne. Du coup, la société féodale ne fut pas démembrée ; elle allait au contraire se renforcer aux siècles suivants. La religion, la politique et l’économie restèrent séparées, les frictions étant fréquentes entre le royaume spirituel dirigé par la papauté et les royaumes temporels dirigés par les rois.

L’Empire chrétien échoua à bâtir un royaume unifié où le Messie pouvait venir. Charlemagne a bâti son empire alors que le fondement de la société féodale primitive était mûr pour évoluer vers une monarchie forte. Il n’a pourtant jamais réussi à mettre au pas les seigneurs féodaux avec leurs pouvoirs acquis. Le système féodal s’est au contraire renforcé, l’empereur romain germanique étant réduit à n’être qu’un des grands seigneurs féodaux.

Le système féodal allait dominer l’Europe jusqu’à la montée de la monarchie absolue au xviie siècle. Avec le déclin de la féodalité à cette époque, les pouvoirs, jadis décentralisés, des seigneurs féodaux allaient se concentrer dans les mains des rois dans les grands États-nations. Les rois se mirent à exercer un pouvoir absolu, le justifiant par la doctrine de la monarchie de droit divin. Les monarchies absolues fleurirent jusqu’à la Révolution française de 1789.

Sur le plan de l’histoire religieuse, quels courants ont marqué la période pendant laquelle le christianisme, sous la papauté, était de facture monarchique ? Les papes, s’écartant de la volonté de Dieu, se sont sécularisés et ont pris le chemin d’un déclin spirituel. Les échecs répétés de la papauté dans les croisades ont sapé son autorité. L’exil en Avignon l’a privée de sa puissance et de sa dignité. Avec la Réforme protestante de 1517, le christianisme occidental a cessé d’être une monarchie spirituelle unitaire.

L’examen du progrès de la vie économique révèle le maintien des dispositifs féodaux, même quand la féodalité politique fit place à la monarchie absolue. Le capitalisme gagna les villes et les cités, où fabricants et marchands unirent leurs forces aux rois et se battirent contre le système féodal contraignant. Une nouvelle organisation apparut dans les campagnes, où des fermiers indépendants cherchaient l’aide du roi pour résister à l’emprise des seigneurs féodaux. Mais aucun de ces développements économiques ne put remplacer totalement la féodalité, qui perdura jusqu’à la Révolution française.

Dans le progrès de l’histoire économique, la féodalité fut suivie du capitalisme, qui s’accompagna de la période d’expansion coloniale. De même que le renforcement de la souveraineté politique était le but de la monarchie absolue, le monopole des finances et du capital fut celui de puissants capitalistes. Croissant en même temps que la montée de la monarchie absolue au xviie siècle, le capitalisme prit son essor pendant et après la révolution industrielle. Le capitalisme servait providentiellement à promouvoir l’accumulation du capital et la centralisation de l’activité économique à un degré impossible sous la féodalité ; cette tendance s’accentua avec l’émergence de l’impérialisme.

La poussée impérialiste pour une expansion coloniale qui commença à cette époque servait le dessein providentiel d’établir une base économique, politique et religieuse mondiale. Ici, on ne se penche que sur l’impérialisme européen parce que le cours de la providence de la restauration était centré sur l’Europe de l’Ouest. La compétition des nations d’Europe de l’Ouest les fit se ruer sur les colonies tout autour du globe avant la première guerre mondiale. Cela permit au monde entier de progresser avec la civilisation chrétienne occidentale.

 

7.2.6    Démocratie et socialisme

L’âge de la monarchie a fait place à l’âge de la démocratie. On s’en souvient, le but de la société monarchique était d’ériger un royaume capable de soutenir le Messie et son règne. Cette mission ne pouvant s’accomplir avec l’Empire chrétien, Dieu initia un processus qui finit par abattre les sociétés monarchiques pour élever des démocraties à leur place. Ainsi commença une nouvelle providence pour rebâtir une nation souveraine apte à recevoir le Messie.

La démocratie repose sur la souveraineté du peuple ; c’est le gouvernement du, par et pour le peuple. Son but était d’abolir le monopole politique de la monarchie qui avait dévié de la volonté de Dieu et d’établir un nouveau système politique capable d’accomplir le but de la providence de la restauration, à savoir recevoir et soutenir le Messie comme Roi des rois.

Comment la démocratie peut-elle atteindre son but ? Tout au long de l’histoire, la spiritualité humaine s’est élevée grâce au mérite de l’âge dans la providence de la restauration. L’âme originelle des êtres humains répond à la providence et aspire à la religion, souvent sans savoir pourquoi. Les personnes finiront par accueillir le christianisme que Dieu a préparé pour être la religion la plus élevée. De cette façon, le monde actuel converge vers une seule civilisation fondée sur les idéaux chrétiens.

Alors que l’histoire touche à sa fin, la volonté des peuples tend vers les valeurs chrétiennes. Sensibles à la volonté de leurs peuples, les gouvernements démocratiques deviennent aussi de plus en plus chrétiens. Ainsi, quand le Messie reviendra dans des sociétés régies par des gouvernements démocratiques fortement imprégnés de l’esprit chrétien, il pourra bâtir la souveraineté de Dieu sur la terre avec le soutien du peuple tout entier. Ce sera le Royaume de Dieu sur la terre. Comprenons que la démocratie est née pour miner les monopoles de pouvoir sataniques dans le but du dessein final de la providence, de restaurer par la volonté du peuple une souveraineté céleste sous la conduite du Christ à son retour.

Les mouvements démocratiques qui se dressèrent contre les monarchies absolues des xviie et xviiie siècles furent porteurs de révolutions en Angleterre, aux États-Unis et en France. Ces révolutions détruisirent les sociétés monarchiques et donnèrent naissance aux sociétés démocratiques actuelles. On abordera au chapitre suivant[27] les différentes formes prises par la démocratie selon les courants providentiels de l’hébraïsme et de l’hellénisme.

Le progrès de l’histoire dans le domaine religieux a atteint le stade du christianisme démocratique, après l’abolition du christianisme monarchique par la Réforme protestante de 1517. Par la Réforme, les forces démocratiques au sein du christianisme ont mis fin au royaume spirituel sur lequel la papauté avait exercé seule son autorité. Le désir originel de Dieu était que l’Empire chrétien s’unisse au christianisme monarchique dirigé par le pape pour édifier le royaume où le Messie viendrait. Mais les papes ayant failli à leurs devoirs, le christianisme monarchique sur lequel s’exerçait tout leur pouvoir dut être démembré. Telle a été la mission du christianisme démocratique, tout comme la démocratie politique eut pour mission d’abolir la souveraineté absolutiste de la monarchie séculière. C’est pourquoi, avec la Réforme protestante, le chemin fut ouvert pour que les personnes puissent chercher Dieu librement par leur propre lecture de la Bible, sans médiation du clergé. Les chrétiens n’étaient plus liés à l’autorité d’autrui pour leur vie religieuse, mais ils pouvaient choisir librement leur propre chemin de foi. Le christianisme démocratique a donc engendré un climat social laissant les gens libres de chercher le Christ à son retour, quelle que soit la façon dont il reviendrait.

Le progrès de l’histoire économique suscita de même les idéaux socialistes qui sapèrent l’impérialisme, favorisant une forme de démocratie économique. Même si des historiens ont vu dans la première guerre mondiale un conflit entre pays impérialistes à propos des colonies, en fait, l’esprit démocratique en sortit plus fort et se mit à saper la politique colonialiste. La fin de la deuxième guerre mondiale vit les grandes puissances amorcer la décolonisation et libérer les pays sous leur contrôle. Avec la chute de l’impérialisme, le capitalisme se mit à évoluer vers un type d’économie plus sociale.

Il est très naturel pour le camp satanique, qui a atteint son apogée sous le communisme, de promouvoir le socialisme. C’est que Satan tente toujours de réaliser, en avance sur Dieu, une imitation mensongère du plan divin. Dieu entend développer une économie socialiste, mais sous une forme et avec un contenu très différents du socialisme d’État que le communisme a établi.

Dans l’idéal de Dieu pour la création, Dieu accorde à chacun la même valeur originelle. Tout comme les parents aiment leurs enfants de façon égale, Dieu désire offrir équitablement à tous Ses enfants des conditions et un cadre de vie agréables. De plus, une société idéale devrait garantir entre la production, la distribution et la consommation le même lien organique que maintient le corps humain entre la digestion, la circulation et la respiration. On ne devrait donc pas avoir de compétition destructrice due à la surproduction, ni de distribution injuste menant à une accumulation et une consommation excessives, contraires au bien public. On devrait produire suffisamment de biens nécessaires et utiles, les distribuer de façon équitable et efficace, et les consommer avec mesure en respectant le but de l’ensemble. Tout comme le foie fournit une réserve d’éléments nutritifs au corps humain, des réserves adéquates de capital devraient être maintenues pour assurer une gestion harmonieuse de l’économie entière.

Créés pour vivre dans une société idéale, les êtres humains ne pourront qu’aspirer à un idéal socialiste alors qu’ils luttent pour la liberté et la démocratie et explorent plus profondément leur nature originelle. Cela est encore plus évident alors que nous vivons le dénouement de l’histoire providentielle où cet idéal peut se réaliser. Alors que ce désir naturel jaillit de l’intérieur, la politique des démocraties, déterminée par la volonté du peuple, ira aussi dans ce sens. Une société socialiste incarnant l’idéal de Dieu finira par se réaliser. Les premiers chrétiens vivaient en un sens cet idéal, mettant en commun tous leurs biens[28]. L’Utopie de Thomas More, écrite en Angleterre au xvie siècle, ainsi que le socialisme humaniste de Robert Owen, pendant la révolution industrielle en Angleterre, exprimaient une vision de l’idéal socialiste. Les mouvements socialistes catholiques et protestants ont aussi partagé cette vision, un exemple étant le socialisme chrétien prôné par Charles Kingsley en Angleterre au milieu du xixe siècle. L’inclination de ces mouvements pour le socialisme jaillissait de l’élan naturel de l’âme originelle qui poursuit l’idéal de la création.

 

7.2.7    Les idéaux de communauté solidaire,
de prospérité partagée et de valeurs universelles,
par opposition au communisme

Le mérite de l’âge dans la providence de la restauration a stimulé l’épanouissement de la nature originelle de l’être humain, qui ne s’était pas exprimée à cause de l’emprise de Satan sur la vie humaine. Répondant aux élans les plus profonds de leur cœur, les peuples du monde entier ont ardemment aspiré au monde incarnant l’idéal de Dieu, dans lequel le but de la création est accompli. En cherchant une société socialiste du côté céleste, leur âme originelle les a attirés vers les idéaux de communauté solidaire, de prospérité partagée et de valeurs universelles. Le monde dans lequel ces idéaux vont finir par se réaliser n’est autre que le Royaume de Dieu sur la terre, sous la conduite du Christ à son retour.

Comme Satan imite à l’avance la providence, son camp a prôné le « socialisme scientifique », inspiré des théories du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, pour bâtir le monde communiste. Pour le matérialisme historique, l’histoire débute par une société primitive collective et s’achève en créant une société communiste idéale. Les erreurs évidentes de cette théorie viennent du fait qu’elle ne prend pas en compte la cause fondamentale de l’évolution de l’histoire. Après avoir créé les êtres humains, Dieu promit de réaliser Son Royaume. Mais Satan ayant établi avant Dieu des liens de sang avec les êtres humains, Dieu devait le laisser édifier un monde hors-Principe avec les êtres humains déchus sous forme d’une imitation mensongère de la société idéale qu’Il entendait réaliser sur la terre. Le monde communiste est ce monde hors-Principe bâti par Satan.

Des démocraties de deux types naquirent pour démanteler la monarchie absolue et transférer la souveraineté au peuple. Ainsi, des mouvements prônant les idéaux de communauté solidaire, de prospérité partagée et de valeurs universelles sont apparus du côté de Dieu, alors que le communisme s’est développé du côté de Satan, pour démolir les systèmes économiques dans lesquels les richesses d’une société se concentrent entre les mains de quelques privilégiés. Chacun de ces mouvements a voulu établir un système qui distribuerait la richesse aux gens de façon plus équitable. Les aspirations au socialisme des deux côtés se sont développées dans le cadre de leur lutte providentielle pour créer une société fondée sur un système économique vraiment démocratique.

On l’a déjà expliqué : dans l’histoire de l’Europe occidentale, mue par la providence de la restauration, les trois aspects de la religion, de la politique et de l’économie ont évolué selon leur propre voie de développement. Comment peuvent-ils converger vers un axe commun au terme de l’histoire providentielle et poser ainsi le fondement pour le second avènement du Messie ? Une cause fondamentale de ce développement séparé a été la dissonance entre la religion et la science, les deux démarches pour vaincre respectivement l’ignorance spirituelle et l’ignorance physique de l’humanité. Pour que les voies de la religion, de la politique et de l’économie convergent et réalisent l’idéal de Dieu, il faut une nouvelle expression de la vérité qui intègre pleinement la religion et la science. La religion fondée sur cette vérité amènera tous les êtres humains à s’unir avec Dieu par le cœur. De telles personnes érigeront une économie en accord avec l’idéal divin. Ainsi seront établis les fondements d’un nouvel ordre politique capable de réaliser l’idéal de la création. Et ainsi naîtra le royaume messianique bâti sur les principes de communauté solidaire, de prospérité partagée et de valeurs universelles.

[1].    Tt 2.14 ; 1 P 2.9-10

[2].    Jos 5.2-5

[3].    Ex 5.3

[4].    Ex 16.22-23

[5].    cf. Moïse et Jésus 2.2.2.3

[6].    Is 9.6

[7].    1 S 8.19-22 ; 10.1-24

[8].    1 S 15.1-23

[9].    1 R 11.3-7

[10].   1 R 11.5-13

[11].   1 R 18.19-40

[12].   2 R 17.7-23

[13].   Is 9.6, Lc 1.33

[14].   2 R 24–25 ; 2 Ch 36, Jr 29.10 ; 39.1-10

[15].   Esd 3.7-13 ; 6.1-15

[16].   Esd 7.1-10 ; Ne 8

[17].   cf. Création 3.2

[18].   cf. Préparation 3.2 ; Préparation 4.1

[19].   Mt 24.23-24 ; cf. 1 Jean 2.18

[20].   Ap 11.15

[21].   De même, le cours du développement historique tel que l’aborde la théorie marxiste du matérialisme historique ne s’applique qu’à l’histoire de l’Europe occidentale.

[22].   cf. Création 6.2

[23].   cf. Eschatologie 5.1

[24].   Gn 2.7

[25].   cf. Préparation 1

[26].   cf. Parallèles 4

[27].   cf. Préparation 3.1-3.2

[28].   Ac 4.32-35